Selon des estimations de l’Institut climatique du Canada, les émissions de gaz à effet de serre du pays étaient presque aussi élevées l’an dernier que l’année précédente.
Le Canada n’aurait réduit ses émissions que de 8,5% par rapport à 2005.
Or, l’objectifdu gouvernement fédéral est de réduire d’ici 2030 les émissions du pays de 40 à 45% par rapport à 2005.
L’institut explique que le Canada raterait cette cible à cause de:
La couche d’ozone est une barrière protectrice autour de la Terre qui filtre les effets néfastes des rayons ultraviolets du soleil.
Selon l’Organisation météorologique mondiale, la couverture totale d’ozone était meilleure l’an dernier que les années précédentes.
Le trou situé au-dessus de l’Antarctique était plus petit que:
la moyenne des trous observés entre 1990 et 2020;
les trous importants observés entre 2020 et 2023.
L’organisation de l’ONU estime que, si les politiques actuelles sur les produits chimiques restent en place, la couche d’ozone devrait retrouver d’ici le milieu du siècle son état des années 1980.
Exploramer vient de franchir un cap symbolique en célébrant son 30e anniversaire.
Pour souligner cet anniversaire, les administrateurs du musée scientifique de Sainte-Anne-des-Monts ont organisé une journée spéciale réunissant une trentaine d’invités, dont quelques membres de la famille du fondateur de l’institution, Charles-Eugène Marin.
Les invités ont pris part à la cérémonie commémorative au sein d’un bâtiment nouvellement rénové au coût de 8 M$.
La journée d’activités a débuté par une excursion à bord du C.-E.-Marin-Exploramer. Le responsable de la collection vivante du musée, Mathieu Lemonde-Landry, a guidé les passagers dans une exploration marine.
Rendu au large, le biologiste et plus ancien employé de l’équipe, qui compte 24 ans d’expérience au sein du musée scientifique, a remonté les casiers. Les excursionnistes ont ainsi pu observer de près et toucher des homards, des crabes communs et un oursin.
Cette sortie en mer a été suivie d’un cocktail d’honneur et de dégustations principalement composées de produits certifiés Fourchette bleue, avant de se conclure par une présentation historique intitulée Du terre-plein à aujourd’hui, pendant laquelle la directrice générale d’Exploramer depuis 20 ans, Sandra Gauthier, a retracé les moments marquants de l’évolution du musée.
Héritage d’une vision audacieuse
« Exploramer est une belle réussite et c’est ce qu’on veut souligner », a déclaré le président du conseil d’administration depuis quatre ans, Yves de Lafontaine. Le scientifique à la retraite a tenu à rendre hommage à son prédécesseur, Gilles Thériault, qui a dirigé l’organisme pendant 17 ans.
Le directeur général de la Société d’histoire de la Haute-Gaspésie a replacé la création d’Exploramer dans le contexte du développement touristique régional.
Selon Marc-Antoine DeRoy, Charles-Eugène Marin s’inscrit dans une lignée de visionnaires qui, dès 1994, a façonné l’attrait touristique de la Gaspésie, après le premier ministre du Québec, Louis-Alexandre Taschereau qui, en 1929, a fait de la Gaspésie une région touristique, qualifiant la péninsule de « la nouvelle Suisse de la Gaspésie ».
Il a aussi rappelé la mémoire d’Alphonse Pelletier, qui est à l’origine de la création du parc national de la Gaspésie.
De l’avis de l’historien, le projet d’Exploramer, qui s’appelait initialement Explorama, est arrivé à point nommé en 1995, puisque l’économie de la région était plombée par le moratoire sur la pêche à la morue décrété en 1993.
Résilience face aux épreuves
Sandra Gauthier a évoqué le parcours semé d’embûches de l’établissement.
Sandra Gauthier et Yves de Lafontaine, respectivement directrice générale et président du conseil d’administration d’Exploramer. (Photo Le Soir.ca – Johanne Fournier)
En trois décennies, Exploramer a survécu à un incendie, à plusieurs tempêtes financières et a même annoncé sa fermeture à deux reprises.
Elle a reconnu que l’histoire d’Exploramer n’a vraiment pas été un long fleuve tranquille. Elle a cependant tenu à souligner l’intervention salutaire de groupes et d’individus qui sont venus à la rescousse de l’institution.
Ambitions internationales
Loin de se contenter de ce bilan, Exploramer nourrit d’ambitieux projets.
« S’il y en a un qui croit à l’internationalisation d’Exploramer, c’est bien moi », a affirmé M. de Lafontaine. L’ancien directeur général de l’Institut Maurice-Lamontagne de Mont-Joli projette d’associer plus fortement et intimement le musée à la science et mise sur l’exportation d’expositions uniques créées localement.
Le projet phare demeure la construction d’un pavillon des requins, « un projet unique qui n’existe pas ailleurs », selon le biologiste de formation. Pour soutenir ses ambitions, l’organisme vient de créer la fondation Les amis d’Exploramer, qui peut déjà compter sur le soutien financier de partenaires comme Telus.
Après 30 ans d’existence, Exploramer semble avoir trouvé son équilibre.
« On a atteint une forme de stabilité et de maturité qui fait qu’on peut maintenant réaliser nos rêves », estime Yves de Lafontaine, confiant dans l’avenir de cette institution devenue un incontournable du paysage culturel, scientifique et touristique de la Gaspésie.
Des chercheurs de l'Imperial College London et de la London School of Hygiene & Tropical Medicine publient mercredi une étude préalable dans laquelle ils avancent que plus de 15 000 morts en Europe durant l'été seraient dues au réchauffement climatique.
Dans son premier rapport annuel sur la transition écologique, la Cour des comptes a affirmé mardi que malgré la dette publique "excessive" de la France, une action "urgente", "vigoureuse" et mieux planifiée est nécessaire pour faire face à l'accélération du réchauffement climatique.
L'Organisation météorologique mondiale des Nations unies affirme, dans son bulletin publié mardi, que la couche d'ozone est en train de se reconstituer et que le fameux trou devrait disparaître d'ici le milieu du siècle, en partie grâce à la coopération mondiale sur le sujet.
Les riverains des vignes présentent une exposition aux pesticides plus élevée que le reste de la population française, selon les résultats d'une étude nationale dévoilée lundi par deux agences sanitaires. Les effets potentiels sur la santé ne sont cependant pas évalués.
Une étude recommande de pratiquement tripler le nombre de stations de lavage des embarcations au Bas-Saint-Laurent pour freiner la propagation des espèces exotiques envahissantes. Le portrait élaboré par le Collectif régional de développement (CRD) du Bas-Saint-Laurent est inquiétant.
Les espèces envahissantes sont déjà installées dans plusieurs plans d’eau de la région. De nombreux lacs à risque de propagation ne sont pas protégés par des stations de lavage et les municipalités n’ont pas toutes la volonté d’agir.
Actuellement, la moule zébrée est présente dans le lac Témiscouata. Des tests menés en 2023 ont répertorié des traces d’ADN de moules zébrées dans huit autres plans d’eau, dont le lac des Aigles, le lac Matapédia, le lac Mitis, le lac Saint-Mathieu et le Grand Lac Squatec.
À l’est, ce sont les vivipares géorgiens et chinois, de gros escargots, qui envahissent les lacs Matapédia, du Gros-Ruisseau, Casault et Causapscal.
La présence d’ADN environnemental ne confirme pas la présence de moules zébrées, mais les risques sont élevés. Pour les autres lacs, on ne sait pas. Le portrait dressé par le CRD illustre le manque de données pour la détection des espèces envahissantes.
La mairesse de Saint-Marcellin, Julie Thériault. (Photo Facebook)
Cet été, des capteurs ont été installés dans certains lacs, comme le lac Noir à Saint-Marcellin. La mairesse, Julie Thériault, est inquiète.
« C’est un enjeu préoccupant, avec la difficulté de contrôler tout ça. Les lave-bateaux, c’est un beau projet, mais ce n’est pas facile d’avoir un vrai contrôle sur les déplacements des gens. C’est un projet qui est sur la table depuis au moins quatre ans. Il faut travailler fort! » La mairesse espère y arriver l’an prochain.
Multiplier les stations de lavage
Les plaisanciers, qui vont de lac en lac, sont le principal vecteur de propagation des espèces exotiques envahissantes.
Les larves voyagent en se collant à la coque des bateaux. La solution: laver les embarcations et les équipements à l’entrée et à la sortie du lac.
Actuellement, il y 17 stations de lavage des embarcations au Bas-Saint-Laurent, concentrées au Témiscouata et dans la Matapédia. Il en faudrait au moins 45 et non seulement autour des lacs, selon la biologiste au CRD, Océane Perillous.
« C’est irréaliste d’en mettre partout. Il faut cibler des axes routiers stratégiques, où il y a beaucoup de circulation, pour intercepter les plaisanciers et obliger le lavage des embarcations. »
Moules zébrées provenant du lac Témiscouata. (Photo prise par l’OBVNEBSL)
La prévention passe aussi par la sensibilisation des propriétaires de bateaux, explique Alexa Bérubé Deschênes de l’Organisme des bassins versants du Nord-Est du Bas-Saint-Laurent. « Il va falloir des changements de comportements. Les sensibiliser et les resensibiliser. Et ça va prendre du temps. »
Du temps qui risque de manquer, rappelle Océane Perillous. « On essaie de tout mettre en œuvre pour éviter que les espèces se propagent. La moule zébrée fait de gros dégâts et coûte très cher. Il faut éviter à tout prix qu’elle s’installe partout. »
Au total, 15 emplacements de stations ont été identifiés, dont 4 sont déjà envisagés par les municipalités. Les 11 nouvelles stations suggérées sont localisées à Trois-Pistoles, à Saint-Ulric, à Saint-Damase, dans la Zec Casault, à Mont-Joli, au parc du Bic, à Rimouski et à Saint-Narcisse.
Le CRD propose aussi des stations mobiles pour desservir les Zecs. Aucune station de lavage n’est présente sur les territoires fauniques du Bas-Saint-Laurent, alors qu’ils sont fortement fréquentés et qu’ils possèdent des sites exceptionnels.
Les coûts d’exploitation font peur
Actuellement, sept municipalités ont déposé une demande d’aide financière pour mettre en place une station de lavage, qui coûte autour de 50 000$. Huit autres ont montré un intérêt, mais n’ont pas demandé de subvention, alors qu’une dizaine n’ont aucun intérêt dans le projet, bien que les stations soient considérées comme prioritaires.
C’est un grand défi pour les organismes de bassins versants, souligne Alexa Bérubé Des-chênes. « C’est difficile en raison des frais d’exploitation, en plus de devoir embaucher du per-sonnel pour les faire fonctionner. Les municipalités sont réticentes à embarquer. On est à l’étape de les mobiliser parce qu’on a un besoin urgent de stations de lavage. »
Le CRD recommande d’ailleurs de créer un fonds régional pour aider les municipalités et les MRC à couvrir les coûts d’installation et d’exploitation. L’organisme suggère aussi aux munici-palités de partager leurs ressources.
Les plaisanciers, qui vont de lac en lac, sont le principal vecteur de propagation des espèces exotiques envahissantes. (Photo Le Soir.ca – Bruno St-Pierre)
Au Bas-Saint-Laurent, 40% des lacs présentent un risque élevé ou très élevé d’être envahis par les espèces exotiques envahissantes.
La MRC de Rimouski-Neigette présente la proportion la plus élevée de lacs classés à haut risque, suivie par La Mitis et La Matapédia.
L'administration Trump envisage de lever l'obligation faite aux industries américaines les plus polluantes de calculer leurs émissions de gaz à effet de serre. Une mesure qui empêcherait de tenir pour responsables de leurs actions les entreprises au bilan carbone dévastateur – à commencer par celles du secteur pétrolier.
C’est toute une frousse qu’ont vécue deux touristes qui pratiquaient la pêche avec le capitaine d’un bateau de 21 pieds alors qu’ils ont fait connaissance avec un requin blanc d’environ 12 pieds au large de Carleton-sur-Mer.
Par Nelson Sergerie– Le Soir.ca
La rencontre fortuite est survenue vers 14 h 30, le mardi 2 septembre, en face du phare de Carleton-sur-Mer dans une vingtaine de pieds d’eau.
Les touristes pêchaient le bar rayé, mais comme le poisson ne mordait pas, les pêcheurs et le capitaine Eugène Perkinson se sont tournés vers le maquereau, très abondant dans le secteur. Au moment où M. Perkinson détachait les poissons des hameçons, le requin est apparu et il s’est approché du bras du guide.
« Il y a un requin qui est monté et s’est garroché. Il ne venait pas pour nous autres, mais pour manger le maquereau sur la ligne. Le requin a frappé le bateau près de ma main », raconte M. Perkinson au journal Le Soir.
La queue a frappé des cordages qui protègent le navire pour éviter qu’un pêcheur tombe à l’eau.
« Si ces cordages n’avaient pas été là, il m’aurait frappé, c’est sûr », avance le capitaine pour qui il s’agissait d’une seconde rencontre avec un requin blanc.
Hausse des cas confirmés
Au cours des dernières semaines, plusieurs d’entre eux ont été observés autant dans la baie des Chaleurs, la baie de Gaspé que le long du littoral nord. Un requin blanc, Dold, a même été localisé au large de Cap-Chat, en Haute-Gaspésie. C’est l’observation la plus en amont vérifiée en 70 ans dans le Saint-Laurent. Le dernier requin blanc confirmé à l’intérieur de l’estuaire avait été capturé à Rivière-Portneuf en 1949.
L’Observatoire des requins du Saint-Laurent note que cette présence n’est pas banale, mais pas exceptionnelle, et continue de déboulonner les mythes l’entourant.
Une vidéo captée par un cinéaste sur la baie de Gaspé il y a quelques semaines montrait un requin blanc manger un phoque, une bête très abondante le long de la côte qui sert de buffet ouvert pour le mammifère.
Le requin blanc a acquis une réputation de prédateur vorace à la suite de la série de films Les dents de la mer de Steven Spielberg, dont le premier est sorti il y a 50 ans cette année.
Le gouvernement Trudeau avait instauré une réglementation qui allait obliger les constructeurs automobiles faire en sorte qu’au moins 20% des nouveaux véhicules légers mis en vente à partir de l’an prochain soient à zéro émission.
Cette réglementation portait ensuite la proportion à:
60% minimum à partir de 2030;
100% à partir de 2035.
Le gouvernement Carney va:
supprimer l’objectif de 2026;
lancer une révision de la réglementation dans son ensemble.
Il justifie cette décision par les difficultés que connait le secteur automobile à cause des droits de douane américains.
La Ville de Rimouski a inauguré, ce jeudi, les deux projets gagnants de sa première édition en environnement du budget participatif citoyen, soit la création d’un parc d’ombre et de fraîcheur et l’aménagement d’aires de glanage grâce à la plantation d’arbres et d’arbustes fruitiers.
Il s’agit d’initiatives des promotrices Denise Proulx, Hélène Gagnon et Jocelyne Côté.
Un parc luxuriant d’ombre et de fraîcheur
La plantation d’arbres et l’ajout de mobilier urbain font en sorte que le premier projet offre un endroit pour contempler la nature et célébrer la biodiversité autour du bassin de rétention de Saint-Pie-X.
La pergola du premier projet gagnant. (Photo Le Soir.ca – Véronique Bossé)
L’ajout d’une pergola, de vignes fruitières et de mobilier permet aux utilisatrices et utilisateurs de prendre une pause à l’ombre et d’observer la faune et la flore du secteur. Cet aménagement d’ombre et de fraîcheur a été réalisé avec un budget de 65 000 $ et était arrivé premier lors du vote populaire. Ce projet a été proposé par Denise Proulx.
Création d’aires de glanage
Le deuxième projet gagnant de cette édition en environnement consiste en la création de mini‑vergers écoresponsables sur sept terrains municipaux, afin d’offrir à la population des plantations à la fois ornementales et alimentaires.
Ce projet comporte également une portion éducative, avec l’installation de panneaux d’interprétation qui donnent quelques informations sur les plantations fruitières. Ces aménagements sont à découvrir dans les secteurs Le Bic, Nazareth, Sainte-Agnès Nord, Pointe-au-Père, Rimouski-Est, Saint-Pie-X et le parc des Constellations à Sacré-Cœur. Ce projet est en voie d’être complété, à l’intérieur du budget alloué de 65 000 $ et était arrivé deuxième lors du vote populaire. Cette idée est une collaboration de Jocelyne Côté et Hélène Gagnon.
Deux des trois promotrices des projets gagnants. (Photo Le Soir.ca – Véronique Bossé)
Le directeur du service des travaux publics à la Ville de Rimouski, Patrick Caron, a souligné l’innovation dont on fait preuve les trois promotrices.
« Pour la quatrième édition de ce budget participatif citoyen, nous avons mis en place une thématique environnementale pour diversifier l’offre de projets. Les citoyens ont répondu à l’appel : le comité a reçu 27 projets à analyser. Ce comité était constitué d’employés de la Ville, provenant des différents services municipaux. Des 10 projets soumis au vote populaire, les deux projets gagnants se sont bien démarqués. Félicitations encore une fois aux promotrices, pour leurs idées innovatrices. »
Le budget participatif citoyen
Mis en place en 2017, le budget participatif citoyen donne l’occasion aux gens de Rimouski de proposer des idées de projets.
Ceux qui respectent les critères d’admissibilité sont ensuite soumis au vote du public. Le ou les projets gagnants sont ceux ayant récolté le plus grand nombre de votes. Les éditions passées ont permis à certains projets de voir le jour comme la piste à rouleaux au parc Beauséjour, le parc pour tous au centre communautaire Saint-Pie-X et le parcours des Braves aux abords du sentier Le Littoral.
L’Expédition Saint-Laurent et ses bassins versants 2025 a permis de retirer 30 800 livres de déchets de la nature, de la Montérégie à la Gaspésie. Ce sont 14 tonnes de matières polluantes qui ont été éliminées dans le Saint-Laurent et ses affluents.
L’organisation a qualifié l’événement qui se déroulait en août de « franc succès environnemental ». Cette mission de sensibilisation et de recherche scientifique a permis de mobiliser plus de 350 citoyens et élus à travers 22 municipalités côtières du Québec, dont Rivière-du-Loup, Cacouna, Trois-Pistoles, Cap-Chat et Bonaventure.
« C’est encourageant de voir autant de citoyens et d’élus se mobiliser pour la protection du Saint-Laurent. Avec les centaines de volontaires et les dizaines de milliers de personnes qui nous ont suivis sur les réseaux sociaux, on a senti la volonté des gens de se réunir pour le changement », rapporte le chef d’expédition, Jimmy Vigneux.
Il s’agissait de la deuxième expédition du genre. Une troisième est dans les cartons, mais rien d’officiel pour le moment.
Dix-huit membres sur le terrain
L’équipe d’Expédition Saint-Laurent est menée par Mission 1000 tonnes et Stratégies Saint-Laurent. Elle comptait cette année 18 membres : restaurateurs écologiques, plongeurs professionnels, artistes multimédias et scientifiques. Une cohorte jeunesse de six personnes étaient aussi présente.
Jimmy Vigneux et Lyne Morissette
(Photo courtoisie)
En plus de retirer des déchets, le but est aussi d’offrir des conférences de sensibilisation, effectuer un échantillonnage scientifique des microplastiques, analyser la nature des déchets collectés et inciter les municipalités visitées à ratifier le Défi Saint-Laurent. Ce programme encourage la réduction de l’usage des plastiques et une meilleure gestion des déchets. Trois nouvelles municipalités y ont adhéré cette année.
Caractérisation et propreté
Une caractérisation des déchets a eu lieu dans 7 municipalités. Les déchets ont été triés, comptés et pesés selon un protocole scientifique. Les données de ces caractérisations sont transmises à Pêches et Océans Canada (MPO). Le but est de mieux comprendre la nature, la source et l’impact des déchets retrouvés sur les berges du Saint-Laurent.
En quantité de déchets, le plastique arrive au premier rang. Selon les régions, le type peut varier, allant des bouteilles aux emballages, en passant par les sacs, les cartouches de fusil et les produits d’hygiène.
« Nous avons ramassé aussi beaucoup de métal, de canettes et de mégots de cigarettes, précise Lyne Morissette, chef scientifique de l’Expédition Saint-Laurent. Nous sommes fiers d’avoir retiré autant de tonnes de déchets de l’environnement, mais cela veut aussi dire que le problème de pollution côtière par les déchets est important au Québec. Nos nettoyages font une petite différence, mais le réel changement passe par la réduction de production de déchets. »
De nombreux échantillons de sédiments et d’eau ont aussi été prélevés tout au long du parcours. Ceux-ci seront étudiés dans des laboratoires universitaires. Ultimement, leur composition chimique sera déterminée. La quantité de particules de microplastiques qu’ils contiennent sera aussi analysée.
Depuis sa fondation en 2018, Mission 1000 tonnes a permis de retirer 580 tonnes de déchets. Près de 5000 nettoyages collectifs ont été effectués. Plus de 85 000 bénévoles au Québec et à l’international ont mis l’épaule à la roue.
réduire d’ici 2030 les émissions de GES de 37,5% par rapport à 1990;
atteindre la carboneutralité avant 2050.
Pour atteindre ces objectifs, les organismes environnementaux disent qu’il faudra réduire le nombre et la taille des véhicules en plus de les électrifier.
Constats du rapport:
électrifier tous les véhicules ferait diminuer les émissions de GES du parc automobile québécois de 58% d’ici 2040;
réduire, en plus, de 30% le nombre de véhicules et remplacer les camions légers par de plus petits véhicules réduirait au total les émissions de 82% d’ici 2040.
Plusieurs technologies permettraient de combattre le réchauffement climatique ou la pollution, mais elles sont lentes à développer et à implanter.
La jeune pousse montréalaise Mycélium Remédium Mycotechnologies aborde ces enjeux avec une approche originale: elle mise sur les propriétés écologiques des champignons.
Le problème
«La planète est confrontée à une surchauffe généralisée qui affecte le climat, l’économie et la politique», constate Geoffroy Renaud, fondateur de Mycélium Remédium Mycotechnologies, en entrevue à InfoBref.
Il note que beaucoup d’investissements sont faits pour:
atténuer les effets environnementaux des activités humaines;
développer des technologies de remplacement plus écologiques.
Mais démontrer la rentabilité financière d’un investissement dans une technologie durable est souvent un défi, ce qui freine son déploiement, soutient Geoffroy Renaud.
Mycélium Remédium a conçu une gamme de produits écologiques qui utilisent les propriétés naturelles des champignons.
L’entreprise vend trois produits.
Le premier est une trousse de culture de champignons qui se nourrissent de rebuts organiques.
Ces champignons éliminent des déchets tout en capturant le carbone et en l’emmagasinant dans le sol.
«Les champignons ont progressivement développé depuis 250 millions d’années la capacité de séquestrer le carbone», explique Geoffroy Renaud.
Ceci les rend très attrayants dans le contexte environnemental actuel.
Le second produitest une gamme de champignons aux propriétés médicinales.
Le troisième est un matériau fait à partir de champignons et qui peut remplacer la styromousse et le plastique.
Ces deux types de matériaux prennent plusieurs centaines d’années à se décomposer.
Au contraire, celui conçu par Mycélium Remédium pourrait se décomposer en quelques mois.
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Le modèle d’affaires
L’entreprise approvisionne autant des entreprises que des particuliers.
Elle vend actuellement des trousses de culture de champignons, des suppléments et des aliments sur le site web de sa marque Champignons Maison.
Le matériau fait à partir de champignons est, lui, encore en développement.
La jeune pousse veut commencer à vendre des extraits de champignons, comme ingrédients de santé naturelle, à des transformateurs alimentaires.
En parallèle, elle se prépare à inaugurer dans six mois une usine pilote pour débuter la production de son matériau fongique.
Pour recevoir chaque lundi le portrait d’une jeune entreprise québécoise innovante, abonnez-vous gratuitement à l’infolettre d’InfoBref ici (ou en cliquant Infolettres en haut à droite): elle vous donnera chaque jour, en 5 minutes, l’essentiel des nouvelles économiques, technologiques et politiques
À cette période de l’année, alors que les jeunes goélands nés au printemps quittent leur nid ou s’apprêtent à le faire, il peut être fréquent d’en croiser quelques-uns en ville, au sol. On reconnait ces oiseaux juvéniles à leur plumage gris et il peut arriver que certains d’entre eux semblent hésitants à prendre leur envol.
Les passants peuvent alors y voir un animal en détresse, qui aurait besoin qu’on l’aide. Il est cependant primordial de prendre un pas de recul avant d’entreprendre des démarches directement auprès de l’animal, en validant auprès d’une ressource appropriée.
Cofondateur du refuge pour animaux sauvages, le Havre de la Faune, Mark-André Pépin indique que les gens vont avoir tendance à faire l’inverse. « C’est arrivé à de nombreuses reprises cette année. Des gens ont pris des animaux en charge et nous contactaient par la suite, alors que les animaux n’avaient pas nécessairement besoin d’aide. Chaque année, nous devons faire beaucoup de prévention là-dessus. »
Anthropomorphisme
Il explique qu’il est important de ne pas attribuer aux animaux des caractéristiques humaines, en faisant de l’anthropomorphisme. Un bébé oiseau seul, au sol, peut être considéré comme abandonné, sans que ce soit le cas. Ils sont alors recueillis par des personnes sont bien intentionnées, mais une mauvaise interprétation de ses besoins.
« Souvent, les gens ne savent pas s’ils doivent faire quelque chose ou non pour venir en aide à l’animal. Il y en a d’autres qui vont nous dire qu’ils ont été capables d’attraper l’animal sans difficulté et qu’il est gentil. Ce n’est pas parce qu’il est gentil, c’est parce qu’il est sous le choc », poursuit monsieur Pépin.
Il est également important de savoir que les chances de survie d’un jeune animal sauvage sont plus élevées lorsque ce dernier reste auprès de ses parents. « Au Havre, on est capable de reproduire un environnement, dans un enclos, qui va les garder en sécurité, contrairement au trafic de la ville, mais leurs chances demeurent plus élevées auprès de leurs parents, que ce soit pour la nourriture ou le comportement. »
Stress inutile
Mark-André Pépin rappelle que pour éviter de porter assistance à un animal qui n’en a pas besoin et ainsi éviter de lui causer un stress inutile, il est important de contacter le Havre de la Faune et d’attendre une réponse du refuge.
« On fait ça bénévolement, en parallèle de nos emplois. Nous sommes une petite équipe. Ça peut prendre un certain temps avant qu’on réponde. Les gens veulent rapidement venir en aide à l’animal qu’ils ont trouvé, mais au refuge, nous en avons plusieurs qui nécessitent notre attention, alors ça peut prendre un certain temps avant d’obtenir une réponse. »
Pour aider le refuge à se faire une idée de la situation, il est demandé de faire parvenir des photos et des vidéos de l’animal sur le Messenger du refuge.
« C’est comme ça qu’on pourra savoir si l’animal a vraiment besoin d’aide et si nous sommes en mesure de faire quelque chose pour lui. »
Un jeune goéland, qui avait encore son duvet, pris en charge par le Havre de la Faune au début de l’été.
(Photo Facebook – Havre de la Faune)
Secourir ou observer : les bons gestes à poser
Tous les cas rapportés au Havre de la Faune ne sont pas nécessairement de fausses alertes. Il peut arriver que des oisillons ou des oiseaux juvéniles tombent dans des endroits dangereux.
« Par exemple, nous avons recueilli un bébé qui était tombé aux alentours de la Chocolaterie Pâtisserie aux Bienfaits (à Rimouski). Il se promenait sur le trottoir. Il était tout près de l’avenue de la Cathédrale, où passent plusieurs voitures. Les toits étaient inaccessibles et il y avait des nids sur chacun d’entre eux, donc il était impossible de savoir lequel était le sien. Dans un cas comme celui-là, où la survie de l’oiseau est en péril, on va essayer de le prendre en charge, jusqu’à ce qu’il soit capable de voler », explique Mark-André Pépin.
Les protéger, pas les nourrir
Lorsque ce sera le cas, le goéland sera remis en liberté, à proximité du fleuve.
« Souvent, quand nous intervenons, c’est parce que les bébés ont encore leur duvet, ce qui signifie qu’à ce moment de leur vie, ça peut leur prendre plusieurs semaines ou plusieurs mois avant de prendre leur envol et d’être en mesure de se débrouiller tout seul. Il y a aussi des endroits où les parents pourront continuer de les protéger, mais pas nécessairement de les nourrir. On demande donc aux gens de nous contacter s’ils ont un doute, si l’animal est orphelin ou s’il semble blessé. »
Si l’animal a besoin d’aide, le refuge sera en mesure de prodiguer des conseils appropriés à sa prise en charge.
Il est possible de contacter le Havre de la Faune par Facebook (Messenger), via son site internet ou encore par téléphone au 418-896-1101.
Les chaleurs accablantes enregistrées au Bas-Saint-Laurent, la semaine dernière, ont entraîné des conséquences sur le milieu agricole et ses producteurs.
La propriétaire de la Ferme Ciboulette Inc. à Saint-Pierre-de-Lamy dans le Témiscouata, Julie Gagnon, vit un été sans véritable équilibre pour les récoltes.
« Au début de l’année, il y a eu beaucoup de pluie. Le printemps a été plus tardif que l’année dernière. Pendant un bout de temps, on avait un surplus hydrique. Il y avait beaucoup d’eau dans le sol, alors qu’en ce moment, on est en période de sécheresse. Le système d’évaporation est à son maximum », indique madame Gagnon, aussi première vice-présidente de l’UPA du Bas-Saint-Laurent, responsable du comité de prévention et trésorière.
Ces conditions météorologiques forcent les producteurs à irriguer leurs champs, mais que le processus demeure complexe puisqu’ils doivent aussi s’assurer de ne pas manquer d’eau. Ce ne sont pas non plus tous les agriculteurs qui sont équipés pour le faire.
« Ça représente des coûts et des heures supplémentaires. On a aussi semé plus tard, donc la saison a débuté plus tard, mais la chaleur fait en sorte que la maturité va beaucoup plus vite. Ainsi, la taille des légumes sera plus petite. »
Baisse de rendement
C’est le même enjeu pour les productions animales. L’excès de chaleur affecte notamment les vaches laitières.
Pour éviter une baisse de rendement, les agriculteurs doivent garder leurs animaux à l’intérieur en installant des systèmes de ventilation.
« Ce sont aussi des coûts supplémentaires qui ne sont pas assumés dans les coûts de production et au bout de la ligne, on fait le même prix », souligne Julie Gagnon.
Il est rare que les producteurs agricoles s’accordent la même courtoisie que leurs animaux. (Photo courtoisie)
Les agriculteurs ont le réflexe de se soucier du bien-être de leurs animaux. Il est plus rare qu’ils s’accordent la même courtoisie.
« Il y en a qui commence tôt, qui vont dans les champs et c’est tout un travail à faire dans des chaleurs comme ça. Il faut prendre des pauses et boire de l’eau. Après, comme il s’agit de notre production et de notre entreprise, il arrive qu’on mette ça de côté, comme producteur. C’est pour ça qu’il faut se rappeler qu’on doit être encore là le mois ou l’an prochain. Le bien-être humain demeure un aspect non négligeable. »
Important nuage de poussière
Yannick Côté de la Ferme Coya et des Bergeries du village, à Les Hauteurs, a également constaté des impacts sur sa production. Ses champs étaient très secs, à un point tel que lors de l’épandage du fumier, un important nuage de poussière s’est formé, ce qui est inhabituel.
L’épandage du fumier et la poussière qui se forme sur la propriété agricole de Yannick Côté. (Photo courtoisie)
« Malgré tout, mes champs ne sont pas jaunes. Ils ne sont pas brûlés par la sécheresse, alors ce n’est pas encore dramatique. Ce qui a été le plus dur, c’était du côté des animaux, dans la ferme. » Le 2e vice-président de l’UPA du Bas-Saint-Laurent rapporte que ses 45 vaches laitières ont vu leur production diminuée pendant la chaleur extrême.
« Dans ces cas-là, on essaie de soigner les vaches plus tôt, avant qu’il ne fasse trop chaud, pour avoir moins de mouvement. Notre système de ventilation fonctionne à 100 %, alors on essaie de diminuer notre présence dans la ferme pour que les animaux bougent moins et aider à garder la fraicheur, parce qu’il faisait extrêmement chaud », ajoute monsieur Côté.
Son système de ventilation qu’il a fait installer devra être revu. « On m’avait dit que ma ventilation était bonne, mais je pense qu’il faudra quand même revoir le tout, en raison des changements climatiques. »
Ces changements se font davantage ressentir dans le milieu depuis quelques années.
« Depuis cinq ou six ans, on s’en rend compte. Ça survient d’un coup sec, sans qu’on s’y attende. Parfois c’est le contraire. Il y a quatre ou cinq ans, j’avais vu ça une fois dans ma vie de gros vents, mais maintenant, il y en a trois ou quatre fois par an. »
Québec est la seule ville canadienne qui participe, depuis un an, à une initiative du géant américain appelée Green Light.
Cette initiative exploite des données de l’application Google Maps.
Elle vise à optimiser, grâce à l’intelligence artificielle, les cycles de feux de circulation pour:
améliorer la fluidité du trafic;
réduire les embouteillages et les émissions des véhicules.
En faisant un bilan de la première année du projet, la Ville de Québec a indiqué que des suggestions de Google avaient permis d’améliorer le trafic à 11 intersections en y synchronisant mieux les feux de circulation.
Elle va poursuivre sa collaboration avec la société technologique.
Les représentants de 185 pays sont réunis depuis 10 jours à Genève, en Suisse, pour tenter d’élaborer le premier accord international de lutte contre la pollution plastique.
Les discussions devaient se terminer hier, mais l’échéance a été repoussée à aujourd’hui.
Consensus possible? Ces derniers jours, les chances d’aboutir à un texte commun semblaient assez faibles.
Le Canada, l’Australie, les pays européens et des pays d’Amérique du Sud et d’Afrique veulent prendre des mesures pour éliminer la pollution plastique.
D’autres pays, y compris les pays pétroliers, s’opposent à toute interdiction.
En ces temps troubles qui se profilent, les craintes citoyennes sont palpables. Lesimpacts environnementaux et les réchauffements climatiques sont toujours les mêmes. Malheureusement les dénis et les aveuglements le sont aussi, et le désengagement du ministère de l’Environnement n’annonce rien de bon, sinon plus de dégradations des écosystèmes et de la biodiversité, par plus d’autorisations ou de dérogations à des pollueurs, plus de permis de détruire des milieux humides et hydriques vitaux et de dénaturaliser les berges, les battures et les paysages.
On carbure encore au développement tous azimuts tout le long du fleuve Saint-Laurent, voire de rivières patrimoniales, de Montréal au lac Saint-Pierre, réserve mondiale de la biodiversité que l’on contamine et ensevelit définitivement. Pourtant on s’étonne de la disparition des perchaudes, des poulamons, des crevettes, et on accuse les cormorans, les sébastes, les bars, les phoques. On absout cependant la folie des hommes et de leur course au développement désormais confondu avec le progrès, une course vers l’anéantissement de la nature, du Fleuve aux grandes eaux et des rivières, tout cela menant, par impacts cumulatifs, au déclin des ressources aquatiques, de la pêche fluviale jadis nourricière.
Ce qui s’établit maintenant conditionne ce qui pourrait advenir demain vers l’estuaire. Ces spoliations détruisent peu à peu les ressources et contaminent les eaux, et feront à terme la détresse des pêcheurs. De plus, des terres agricoles fertiles sont plantées d’éoliennes, de structures de béton armé. Il y a eu et y aura encore plus de quais industriels et de zones industrialo-portuaires en bordure du fleuve, voire d’usines au profil environnemental incertain qui n’annoncent rien de bon pour la santé environnementale et la santé des écosystèmes, ni pour une véritable économie écologique durable. Cependant, des élus de MRC ferment les yeux, se droguent d’illusions de développement économique, jouent le jeu des développeurs, prétendent que la surveillance des impacts environnementaux relève du ministère de l’Environnement, qu’ils peuvent taire, voire cacher l’ampleur des impacts cumulatifs d’un ensemble de projets entérinés à la pièce mais qui contribuent à terme à des désastres écologiques et écosystémiques et à une détérioration de la santé de l’environnement et éventuellement de la santé de la population. Pourtant, il n’y a pas d’économie prospère sans écologie en santé ni population en santé!
Cela étant, la conscience citoyenne est indéniablement muselée, manipulée, voire évacuée. Cependant, un défi démocratique émerge et se déploie contre ce qui hypothèque la qualité de vie et la prospérité d’une société distincte… Si la course au développement est bien utile pour soigner l’ego de quelques-uns, elle évacue le devoir de mener des évaluations environnementales et mâte la conscience citoyenne. Ces évaluations environnementales seraient pourtant aussi indispensables que contributrices à la définition et à la réalisation de projets à succès bénéfiques pour la société. Ainsi, on obvie les critères de la beauté de l’aménagement territorial, qui ne peut être sans harmonie et cohérence, pour plonger dans un brutalisme désolant.
La trentaine de caribous montagnards de la Gaspésie est le vestige de l’immense harde qui peuplait tout le nord-est de l’Amérique avant l’arrivée des Blancs. Dernier troupeau au sud du Saint-Laurent, il a subi une baisse de 80 % de ses effectifs en 15 ans et porte le triste titre d’espèce en voie de disparition. Comme Nature Québec l’énonce sur son site Internet, les causes de ce problème sont bien connues : dégradation de l’habitat causée principalement par les coupes forestières et augmentation de la prédation qui en découle1. Entrevue avec Alice-Anne Simard, directrice générale de l’organisme.
Philippe Garon – Ça fait longtemps qu’on est au courant de la situation. Comment expliquer qu’on a tant pelleté par en avant?
Alice-Anne Simard – Dans de telles situations, on oppose souvent économie et protection de l’environnement. Pour le caribou, cet équilibre-là n’a jamais été atteint ni même recherché. On reste vraiment dans une économie d’industrie primaire, donc d’exploitation des ressources, alors qu’il existe un potentiel de développement dans la région basé plus sur les secteurs secondaire et tertiaire. Comme pour la crise climatique, on connaît les causes de la perte de biodiversité depuis longtemps. C’est bien documenté, étudié, les scientifiques sont unanimes, mais ça prend de la volonté politique pour qu’on ne considère plus le territoire juste comme quelque chose à exploiter et à gruger.
P. G. – Si les solutions sont connues, pourquoi ne sont-elles pas mises en application?
A. A. S. – Il y a une grosse résistance de la part de certains élus et d’acteurs économiques dans la MRC. J’insiste sur le mot « certains » parce que ce n’est pas tout le monde. Sauf que ceux qui s’opposent à toute forme de protection veulent continuer à faire du développement basé uniquement sur l’extraction des ressources. Là, c’est le caribou qui en subit les conséquences, mais si on croit qu’on peut continuer comme ça à l’infini, non seulement la situation économique de la Haute-Gaspésie va empirer, mais d’autres espèces vont décliner. Les écosystèmes vont s’affaiblir, puis ils seront moins efficaces pour nous rendre des services comme la production de l’eau potable, de l’air qu’on respire, etc. Le gouvernement doit donc écouter l’autre point de vue. Il faut changer de vision et non juste s’opposer au changement.
P. G. – Avez-vous le sentiment que les élus et les représentants économiques sont prêts à faire des concessions?
A. A. S. – Quand tu négocies, tu pars avec un extrême pour essayer d’arriver à un terrain d’entente. C’est une technique que l’on comprend bien. Certains s’opposent à toute forme de protection, voulant même qu’on enlève les mesures intérimaires. Mais il faut qu’ils acceptent de mettre de l’eau dans leur vin. Le gouvernement ne peut pas dire : « On ne protège plus le caribou de la Gaspésie. » C’est une obligation légale. De toute façon, il doit aussi écouter les citoyens et les nombreuses organisations qui demandent qu’on protège le caribou2. Nous, on ne laissera pas le caribou disparaître. C’est au gouvernement de faire de l’arbitrage et d’arriver à un compromis. Tous les élus doivent reconnaître qu’il faut sortir de l’exploitation primaire, qui n’est pas une voie d’avenir. On ne peut plus refuser d’entrer dans le XXIe siècle. Oui, il va y avoir des impacts, mais des mesures de compensation peuvent être adoptées dans un esprit de justice sociale.
P. G. – Quelles sont les conséquences de l’extinction de cette espèce?
A. A. S. – Le caribou est un animal génétiquement distinct. Il fait partie de notre patrimoine naturel, tel que reconnu par le gouvernement. Dans l’identité québécoise, mais aussi dans celle des communautés autochtones, il revêt une grande importance. Il est aussi le canari dans la mine, c’est-à-dire qu’il agit comme un témoin de l’état de la forêt. Il a besoin d’une forêt en bonne santé, alors quand il ne va pas bien, ça nous démontre que la forêt aussi ne va pas bien. On observe d’ailleurs un appauvrissement généralisé de la forêt. Ça a des impacts fauniques, oui, mais aussi économiques. Le caribou est également une espèce parapluie. Si on en prend soin, d’autres espèces vont aller mieux. Dernier point, plus émotif : c’est impossible de mettre un prix sur le fait de sauver une espèce, de lui permettre de continuer à vivre dans son habitat naturel. Comme maman, j’aimerais que mes enfants puissent les observer. Je trouverais ça terrible comme biologiste qu’on n’arrive pas à assurer la survie du troupeau. Ce serait une perte inestimable, un immense échec de l’espèce humaine.
P. G. – Qu’est-ce que vous aimeriez dire aux personnes qui s’opposent à la protection du caribou?
A. A. S. – Je les invite à écouter ce que disent la science et toute la population qui se mobilise pour protéger les caribous. En continuant à tout miser sur le développement économique primaire, on va arriver aux mêmes résultats dans quelques années; non seulement on va avoir perdu le caribou, mais la région va continuer à se dévitaliser. Il faut miser sur une transition vers une économie d’avenir, innovante, durable.
1. Nature Québec, « Une population unique en train de disparaître », 2025 https://naturequebec.org/projets/caribou_gaspesie/?fbclid=IwY2xjawJjdedleHRuA2FlbQIxMAABHq9ET3hVnry6oLssw5UMCo2M459LENUv1TxsvG8mFiWJGuK5jXvmd1kHjJ5R_aem_cF2y_JiTOWNsvZkgiU-ILw
2. Lire la lettre ouverte du 11 avril 2025 : « Une mobilisation régionale à la défense du caribou et du territoire de la Gaspésie », https://www.hautrement.org/une-mobilisation-regionale-a-la-defense-du-caribou/?fbclid=IwY2xjawJqRfdleHRuA2FlbQIxMQABHtS7GPzX32xdwrp3FsOTAkk9KYR1KfYCJHsMe3SDw0HoQNoGtSWarrCLLd4a_aem_yFBBMTAEOPhELyejzJtf7A
Depuis 1983, RWE, longtemps l’un des plus grands émetteurs de CO2 en Europe, a exproprié des dizaines de milliers d’habitants pour fournir en énergie le pays. La mine de charbon à ciel ouvert de Garzweiler II a déjà mangé 11 400 hectares de terres.
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On a beau parler de l’objectif « zéro déchet », dans les faits, on s’en éloigne. Si les citoyens payaient directement pour les résidus qu’ils envoient à la décharge, ça changerait tout, pense le professeur Pierre-Olivier Pineau.
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L'auteur fait partie de l'Initiative de journalisme local Le projet de réaliser un Costco à Rimouski arrive à son terme. En effet la ville attend ...
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L’auteur fait partie de l’Initiative de journalisme local
Le secteur de la pêche en Gaspésie et dans le Bas-Saint-Laurent connaît des défis importants. En Gaspésie, l’économie des pêches est concentrée principalement sur deux espèces : le crabe des neiges et le homard d’Amérique. Toutefois, la dépendance croissante à ces ressources expose le secteur à des risques majeurs, car leur répartition et leur abondance sont affectées par les changements environnementaux. La diminution des stocks ou la perturbation des habitats marins due aux changements climatiques ou aux mauvaises pratiques de gestion pourrait entraîner de nouvelles crises économiques.
Le secteur reste fragile, notamment en raison de la baisse des stocks de certaines espèces, un phénomène accentué par les bouleversements climatiques. De plus, les pêcheurs doivent adapter leurs pratiques pour éviter de répéter les erreurs passées, comme l’effondrement des stocks de poissons de fond dans les années 1990.
Dans certaines pêcheries, comme celle de la crevette dans le golfe du Saint-Laurent, la situation est particulièrement préoccupante. Les quotas de pêche ont drastiquement chuté, créant une crise économique pour les crevettiers. Une grande majorité d’entre eux ont même décidé de ne pas sortir en mer cette année, faute de rentabilité suffisante, et plusieurs entreprises de pêche risquent la faillite.
Il est donc clair que le secteur de la pêche, bien qu’important pour l’économie locale, traverse une période de grande vulnérabilité. Des efforts sont déployés pour diversifier les espèces exploitées et rendre les pratiques plus durables, mais les défis sont nombreux, et la situation reste incertaine dans ces régions côtières du Québec.
Impact des pratiques industrielles
Le secteur de la pêche en Gaspésie et au Bas-Saint-Laurent a contribué à sa propre vulnérabilité en adoptant des pratiques industrielles intensives, notamment dans les décennies passées.
Comme dans de nombreuses régions côtières du monde, la pêche industrielle a été marquée par l’intensification des captures, l’utilisation de techniques destructrices comme le chalutage de fond, et la surexploitation des ressources marines.
L’utilisation des chalutiers, des équipements de grande taille et de techniques comme le chalutage de fond a également contribué à la destruction des écosystèmes marins, endommageant les fonds marins et perturbant les habitats d’espèces vitales. Ces pratiques accélèrent la dégradation des stocks marins et réduisent la biodiversité, deux éléments essentiels pour la résilience à long terme des pêcheries. Cela fait partie des raisons pour lesquelles les stocks de poissons de fond ont mis tant de temps à se rétablir, même après des réductions drastiques des quotas.
Influence des lobbys sur les politiques environnementales
Le rôle des lobbys de la pêche industrielle est un facteur majeur qui influence les décisions du gouvernement canadien, notamment en ce qui concerne les limites imposées aux pratiques destructrices comme le chalutage de fond. Ces lobbys exercent une forte pression sur les instances pour préserver les intérêts économiques de l’industrie, souvent au détriment des objectifs de conservation environnementale.
Les groupes de pression de l’industrie de la pêche ont un impact direct sur la formulation des lois et des régulations en matière de pêche. Ils parviennent souvent à obtenir des subventions substantielles pour des pratiques industrielles, y compris des formes de pêche destructrices comme le chalutage de fond. Ces subventions, même si elles sont critiquées par des experts en environnement, sont justifiées par des considérations économiques telles que la préservation des emplois dans les régions côtières, comme en Gaspésie et dans le Bas-Saint-Laurent. Ces lobbys soutiennent également la croissance de l’aquaculture, une industrie aux impacts environnementaux controversés, et influencent la répartition des quotas de pêche.
En fin de compte, le poids des lobbys de la pêche freine souvent la mise en œuvre de réformes substantielles pour protéger l’environnement marin. Alors que de nombreuses voix plaident pour une transformation radicale des pratiques de pêche afin de préserver la biodiversité et de réduire l’impact environnemental, les intérêts économiques à court terme dominent souvent le débat politique.
La dynamique entre les lobbys de la pêche industrielle et les décisions gouvernementales illustre la complexité des efforts pour concilier croissance économique et protection environnementale. Il est clair que tant que le poids des lobbys continuera de freiner les régulations nécessaires, les efforts pour préserver les écosystèmes marins et limiter des pratiques comme le chalutage de fond resteront insuffisants face aux enjeux écologiques globaux.
Résilience et transition vers des pratiques durables
Depuis quelques années, des efforts sont en cours pour diversifier les espèces exploitées et adopter des pratiques de pêche plus durables. Le modèle de développement territorialisé en Gaspésie, par exemple, vise à réduire la pression sur les ressources spécifiques, à encourager la diversification des activités et à réduire l’empreinte écologique du secteur. Cependant, cette transition est encore incomplète et les défis économiques restent énormes.
En somme, bien que le secteur de la pêche dans ces régions soit confronté à des forces externes telles que le changement climatique, il est également victime de ses propres erreurs historiques liées à la surexploitation et aux pratiques destructrices issues de la pêche industrielle.