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Gilbert Rozon : le théâtre de l’absurde

Il fallait s’y attendre. Gilbert Rozon s’est présenté en véritable victime lors de son procès civil intenté par neuf femmes qui l’accusent de les avoir agressées sexuellement.

L’opinion de Johanne Fournier

Le contre-interrogatoire du fondateur du festival Juste pour rire s’est transformé en une performance qui prend la forme d’un spectacle. Mais, l’homme qui a bâti un empire sur l’humour n’amuse plus personne.

Depuis décembre, neuf femmes réclament près de 14 M$ en dommages à l’ex-magnat du divertissement. Face aux accusations d’agressions sexuelles qui s’étalent sur des décennies, Rozon a orchestré une défense aussi prévisible qu’indécente: tout nier, tout minimiser et retourner la situation à son avantage.

Stratégie du déni

Lors de son interrogatoire principal, Gilbert Rozon a nié avoir agressé sexuellement toutes les femmes qui ont défilé devant la juge Chantal Tremblay. Sa ligne de défense? Les demanderesses se sont « inventé une vérité », selon ses propres mots.

Une formulation particulièrement insidieuse qui suggère que neuf femmes, venues d’horizons différents et sans lien entre elles, auraient conspiré pour fabriquer des histoires d’horreur. Cette théorie du complot prend une tournure encore plus cynique. Rozon évoque « une alliance de gens contre un ennemi commun ».

L’ennemi commun, c’est lui, bien sûr: ce pauvre Gilbert, victime d’une cabale orchestrée par des femmes qui auraient décidé de s’attaquer à sa réputation et à son portefeuille.

Le procès du procès

Le plus troublant dans cette affaire, c’est la manière dont Rozon utilise les médias pour faire, comme l’a si bien résumé La Presse, « le procès de son propre procès devant les journalistes attroupés ». Une stratégie de communication bien rodée qui consiste à se poser en martyr d’un système judiciaire qui ne le comprend pas.

« Je suis traité comme un paria », se plaint-il. Cette déclaration en dit long sur sa perception de la situation. Pour lui, ce ne sont pas les gestes reprochés qui posent problème, mais les conséquences qu’il en subit. Une inversion totale des responsabilités qui révèle une incapacité profonde à saisir la gravité des accusations portées contre lui.

Entre l’arrogance et l’exaspération

Pugnace, mais excédé par moments, Gilbert Rozon a eu beau éviter de répondre directement à certaines questions, mais il a été mis face à certaines de ses contradictions durant son témoignage. Cette attitude défensive, oscillant entre l’arrogance et l’exaspération, témoigne d’un homme qui a perdu le contrôle de son
propre narratif.

Son explication pour certains comportements passés? Il les compare à des « conneries » qu’il aurait commises, comme le fait d’avoir déjà « conduit en état d’ébriété ». Une tentative maladroite de minimiser ses déclarations antérieures qui ne fait que souligner l’inconsistance de ses propos.

L’écho de 2020

Ce procès civil survient après son acquittement en 2020 dans un procès criminel. Mais cette fois, les règles du jeu sont différentes. La preuve civile obéit à des standards moins élevés et les neuf témoignages conjugués peignent le portrait troublant d’un homme qui aurait utilisé son pouvoir et son influence pour imposer
ses désirs.

Quelques dizaines de manifestantes étaient présentes devant le palais de justice de Montréal pour dénoncer Gilbert Rozon. Au-delà des enjeux juridiques, cette mobilisation rappelle que ce procès soulève des questions fondamentales sur la culture du silence qui a trop longtemps protégé les présumés prédateurs.

L’heure des comptes

En transformant sa défense en spectacle, Gilbert Rozon révèle peut-être, malgré lui, sa véritable nature: celle d’un homme qui n’a jamais cessé de considérer le monde comme sa propre scène. Mais aujourd’hui, c’est devant une juge et non devant un public conquis qu’il doit rendre des comptes.

Le verdict dira si la justice civile saura juger les faits. En attendant, Gilbert Rozon continue son numéro. Mais cette fois, personne n’applaudit.

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Centre-ville : ce n’est pas l’offre, c’est l’accès

On nous rebat les oreilles avec le plan de relance de la Chambre de commerce et de l’industrie Rimouski-Neigette et une panoplie de suggestions pour revitaliser le centre-ville de Rimouski. Pourtant, il y a déjà de très bons commerces sur place. Alors, qu’est-ce qui cloche ?

Par Robin Lebel

Nous y retrouvons de petits cafés accueillants, des restaurants sympathiques, une librairie, un magasin audio haute fidélité, une pharmacie… Il y a de quoi satisfaire bien des besoins. Comme consommateurs, il faut se poser la question : qu’est-ce qui nous rebute vraiment ?

Je vais être franc : pour moi c’est le stationnement.

Prenons un exemple. J’aime bien la pharmacie de la rue Saint-Germain Ouest. Pourtant, je finis souvent par aller à celle du boulevard Jessop, qui appartient au même groupe. Pourquoi ? Parce que là, je peux stationner facilement, sans avoir peur de retrouver une porte de voiture étrangère imprimée sur la mienne.

Et puis, il y a le foutu parcomètre. Aux Halls Saint-Germain, la limite gratuite est de 15 minutes. Sérieusement ? Quinze minutes pour aller chercher un flacon de vitamines ou faire un saut à la petite épicerie ? Il faut quasiment courir pour ne pas écoper d’un ticket de 85 $. Ça ne donne pas envie de s’attarder, encore moins de s’installer pour un repas entre amis.

Le centre-ville de Rimouski. (Photo archives)

Le pire ? C’est qu’on finit par dire : « Au diable le centre-ville, je vais ailleurs ». Et ce « ailleurs » offre souvent les mêmes produits et les mêmes services, mais sans la crainte de retrouver une portière cabossée ou un
ticket salé.

Ce n’est pourtant pas faute d’idées. On entend toutes sortes de projets intéressants pour relancer le centre-ville. Mais rarement, ou jamais, je n’ai entendu parler de ce qui frustre vraiment les clients sur le terrain.

Place aux idées 

Alors voici quelques suggestions simples, concrètes :

Étendre la gratuité du stationnement aux Halls Saint-Germain à 75 minutes, au lieu de 15, entre 9 h et 18 h 30, tous les jours de la semaine.

Limiter ces mesures au cœur du centre-ville : la rue Saint-Germain Ouest, entre la rue Saint-Louis et l’avenue Rouleau, ainsi que le stationnement des Halls.

Et pourquoi ne pas réduire le nombre de cases trop étroites aux Halls Saint-Germain ? Pas besoin de plus d’espaces. Ce qu’on veut, ce sont des espaces sécuritaires et accessibles. Un pick-up stationné de travers, avec les roues sur la chaîne de rue, n’a pas plus sa place qu’un client qui ne reviendra pas par peur d’abîmer son véhicule.

Tranquillité d’esprit

Ce n’est pas le nombre de places de stationnement qui fait défaut, c’est le confort et la tranquillité d’esprit qu’on y trouve ou pas.

J’ai une voiture normale, pas un VUS. Comme bien des gens, je préfère passer mon tour. Pas parce que je ne veux pas encourager les commerces locaux, mais parce que le cadre ne m’encourage pas à y rester.

Revitaliser le centre-ville, ça commence peut-être par quelque chose d’aussi simple qu’un stationnement un peu plus invitant.

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Trump Gives Mexico a Reprieve but Slams Canada With Higher Tariffs

The imbalance in President Trump’s treatment of America’s closest trading partners may come from his desire to make Canada the 51st state, some Canadians believe.

© Kenny Holston/The New York Times

In June, when Prime Minister Mark Carney of Canada hosted a Group of 7 meeting, he announced that he had an agreement to reach a trade deal with Mr. Trump by July 21. It didn’t materialize.
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Anger Over Starvation in Gaza Leaves Israel Increasingly Isolated

Global outrage at the Netanyahu government’s actions has grown since the war began, and the suffering of children in the enclave has accelerated the disdain.

© Saher Alghorra for The New York Times

Clamoring for aid in the Gaza City area this month. Widespread hunger has prompted increasing malnutrition and starvation.
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Man wants to counter China by letting Russia dismember Ukraine, forgets they’re allies

Colby restrains US aid to Ukraine

Let’s put out this raging fire,” declared the fireman – then he grabbed a can of gasoline.

That, in essence, is Elbridge Colby’s strategy for contesting China’s rise: letting Russia – Beijing’s most dangerous partner and increasingly a vassal – dismember Ukraine with impunity.

In his widely cited book The Strategy of Denial, Colby argues that America’s overriding priority must be to prevent the People’s Republic of China – which he identifies as a hostile hegemon – from dominating the Indo-Pacific. That requires a narrow, disciplined focus on deterrence, building trust with allies, and showing adversaries that American commitments are ironclad.

And yet, Colby, who wrote this magnum opus, cannot possibly be the same person who threw Ukraine under the bus – to China’s very public delight. No wonder Sen. Mitch McConnell called his ideas “geostrategic self-harm” when voting against his confirmation.

Pentagon policy chief halts Ukraine weapons despite military analysis

A bombshell Politico investigation revealed that the architect of the recent weapons halt to Ukraine was none other than Undersecretary of Defense for Policy, Colby. The official justification was concern over stockpile levels – a legitimate consideration that might warrant careful management of aid flows.

But this rationale collapsed under scrutiny. Military analysts inside the Department of Defense concluded that continuing aid to Ukraine would not compromise American readiness.

The decision also undercut the White House’s stated goal: a ceasefire agreed to by both parties. Ukraine accepted the proposal months ago. Russia didn’t just refuse, it mocked the peace talks and made Washington look weak and indecisive.

On 4 July, following the Trump-Putin phone call, Russia hit Ukraine with the largest drone attack of the war. 11 missiles and 539 Russian-Iranian Shahed drones were fired at Kyiv over a seven-hour onslaught. This record was shattered just five days later, on 9 July, when Russia launched 728 drones and 13 missiles in another massive assault.

These attacks, it turns out, are made possible by China.

According to Bloomberg, 92% of the foreign components found in the killer drones terrorizing Ukrainian cities are of Chinese origin. And on 23 July, The Telegraph reported that Russia now deploys fully Chinese-made drones to prosecute its criminal war in Ukraine.

On the very day Colby’s meddling with congressionally mandated weapons deliveries made headlines, Wang Yi – the top foreign policy official in the Chinese Communist Party – laid Beijing’s position bare: “China cannot allow Russia to lose the war in Ukraine,” he told European diplomats in a closed-door briefing.

China enjoys a favorable view among 81% of Russians, while 71% express hostility toward the EU. Ukraine and the United States are the only countries regarded with greater contempt.

A Levada poll showing Russians’ favorable attitude to China

Why Russia won’t abandon China for Western partnership

The idea that Washington can somehow coax Russia into abandoning China and joining the West runs counter to everything we know about the Kremlin’s imperial legacy. Moscow’s legitimacy rests on denying agency to the peoples it subjugates – from serfs during tsarist times to the inhabitants of the Russian Federation today.

America’s Constitution begins with a phrase the Kremlin sees as a mortal threat: We the People. The freedom and dignity that Americans and Europeans wish for the many Peoples of Russia are exactly what threatens Moscow’s system of oppression and subjugation.

Since 2022, Colby has argued for sacrificing Ukraine on the altar of “American interests.” But what lies ahead is the loss of American security to wishful thinking and incompetence.

How weakening Ukraine undermines American deterrence globally

By crippling Ukraine, Colby is doing precisely what his doctrine warned against: enabling the consolidation of a China–Russia-Iran-North Korea axis that threatens US interests far beyond Eastern Europe. American deterrence hinges on reliable commitments. So what message does a cut-off to Ukraine send to Taiwan, Japan, or the Philippines?

America forfeits credibility by broadcasting indifference and betraying people who just want to defend their home and not be murdered by Russia. The erosion of resolve is how great powers stumble into wars they try to avoid.

Ukraine has already shown that denial works. With the right tools, it has sunk much of Russia’s Black Sea Fleet, retaken territory, and exposed the limits of Russian air power – most recently in Operation Spiderweb, which destroyed a row of Moscow’s bombers deep behind enemy lines.

Putting the moral case aside, aiding Ukraine is a strategic imperative under Colby’s own framework. Moscow reintroduced overt territorial conquest into modern geopolitics. In such a world, US force projection in East Asia grows harder and exponentially more expensive to sustain.

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Why Ukraine’s fight is key to defeating Russia-China-North Korea alliance

While Washington burns through nearly a trillion dollars each year on defense, the $40 billion the United States sent annually to Kyiv since 2022 is a minor fraction of that sum – and a bargain, when you consider the cost of letting deterrence collapse.

The truth is, abandoning Ukraine won’t deny China’s rise; it will enable it. It won’t isolate Moscow or draw it closer to the West; it will bind the Kremlin even more tightly to Beijing. It won’t preserve US leadership, it will shred the very credibility on which that leadership depends.

In Colby’s hands, the strategy of denial has morphed into a doctrine of permission. Vladimir Putin and Xi Jinping couldn’t have asked for a better gift.

Institute for the Study of War Russian Offensive Campaign Assessment, July 12, 2025
Andrew Chakhoyan is an Academic Director at the University of Amsterdam and a former U.S. government official at the Millennium Challenge Corporation. A Ukrainian-American, he studied at Harvard Kennedy School and Donetsk State Technical University.

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Québec permet enfin la colocation en HLM

Enfin. Après plusieurs mois de tractations à l’Assemblée nationale, le gouvernement Legault s’est résolu à déposer un projet de règlement autorisant la colocation dans les HLM, pratique qui est actuellement interdite.

L’opinion de Carol-Ann Kack

Les organisations de locataires au Québec et de défense des droits le clament haut et fort depuis plusieurs mois, voire plusieurs années : la quantité de mises en chantier de logements à prix modique (HLM) au Québec est bien insuffisante pour répondre aux besoins répertoriés. Cette fois-ci, il semble que la mobilisation citoyenne ainsi que le travail entre les partis d’opposition et la Coalition avenir Québec (CAQ ) ont permis d’aller de l’avant avec une mesure pour améliorer un tant soit peu la situation, et ce, à coût nul.

Changement de règlement

Au courant des derniers mois, le député de Québec solidaire, Guillaume Cliche-Rivard, avait soumis à la ministre France-Élaine Duranceau une idée toute simple qui pouvait permettre de maximiser le taux d’occupation dans les parcs locatifs de HLM. Sa proposition? Que la colocation soit permise dans les logements à loyer modique. C’est, entre autres, la Fédération des locataires d’habitations à loyer modique du Québec qui mettait de l’avant cette proposition depuis plusieurs années. Aussi étonnant que cela puisse paraître, cette pratique était à ce jour interdite.

Après avoir démontré de l’ouverture en session parlementaire et avoir même offert au député Cliche-Rivard une rencontre de travail pour explorer l’idée qu’il mettait de l’avant, la ministre Duranceau a annoncé un changement à ce règlement, qui permettra désormais l’accès à la colocation dans les logements à loyer modique destinés aux familles. Actuellement, la colocation est autorisée uniquement lorsque le ménage comprend un proche aidant, aux personnes âgées de 65 ans et plus, aux personnes handicapées ayant des limitations d’accès ou de mobilité et aux personnes ayant des besoins particuliers nécessitant des installations spéciales ou des services d’assistance.

Évidemment, le changement de règlement proposé par le gouvernement n’est pas une solution magique pour la crise du logement et elle s’adresse à des personnes dans des situations bien précises. Néanmoins, c’est un pas dans la bonne direction qui peut limiter le nombre de personnes en situation d’itinérance et il faut s’en réjouir.

La réalité du travail des député.e.s méconnue

La réalité du travail des député.e.s à l’Assemblée nationale est assez largement méconnue. Il est vrai de dire qu’une partie de ce travail en chambre peut ressembler à une pièce de théâtre ou même parfois à un cirque dans lequel on se lance des questions et des réponses sans trop aller au fond des choses. En effet, les partis cherchent à avoir l’attention médiatique et à obtenir un bon titre d’article pour attirer l’attention. C’est nécessaire pour se faire connaître. À travers les lunettes des journalistes, les partis d’opposition semblent donc plus souvent revendiquer que proposer des solutions.

Pourtant, chaque parti a des idées et un programme en cohérence avec ses valeurs et il arrive que leurs idées puissent se frayer un chemin jusqu’au gouvernement en place. Du côté du gouvernement au pouvoir, ce dernier a rarement avantage à prendre les idées des partis d’opposition, car il souhaite mener ses propres priorités et obtenir le crédit pour ses actions afin d’être réélu. N’empêche que, parfois, il y a des brèches dans lesquelles des opportunités apparaissent et où le travail se fait en collaboration pour faire avancer les choses.

Maintenant, à quand le droit à la cohabitation sans pénalité pour les personnes prestataires d’aide sociale? Cette revendication portée par une récente campagne citoyenne est réclamée par les groupes communautaires au Québec depuis plusieurs années et a été mise de l’avant par des élus de différents partis. On évalue que cette mesure pourrait permettre de libérer jusqu’à 65 000 logements au Québec. Le titre de la campagne en cours, « Cohabiter: un droit, une solution », le dit si bien. J’espère que cette idée finira aussi par se frayer un chemin.

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Que se passe-t-il dans les bureaux de l’Océanic?

Depuis quatre semaines maintenant, l’Océanic de Rimouski nous fait part de nominations.

L’opinion de Robin Lebel

Sébastien Noël à titre de président. Il a mené de main de maître le tournoi de la Coupe Memorial. Il y a aussi Luc Michaud, qui devient adjoint au directeur général.

Le directeur général de la Coupe Memorial 2025, Sébastien Noël. (Photo Vincent Éthier-LCH)

Autre nomination, Daniel Demers, anciennement recruteur pour les Saguenéens de Chicoutimi. Danny Dupont a déclaré, à son sujet, qu’il aime avoir un point de vue différent qui forcera la réflexion au 2e étage du Colisée Financière Sun Life.

Une autre nomination du côté des dépisteurs: Mark Jones, qui devra ratisser l’est des États-Unis. Ça a sûrement un lien à voir avec les nouveaux règlements de la National Collegiate Athletic Association (NCAA), qui permet maintenant aux jeunes de 18 et plus, ayant évolué au niveau junior majeur, de s’expatrier au pays de l’Oncle Sam. Avec Donald Trump au pouvoir, ils ne sont pas nerveux. Moi, j’y penserais deux fois avant de courir pareil risque civil.

J’allais oublier Carolyn Claveau, qui agira à titre de thérapeute sportive.

Autres postes à pourvoir à l’Océanic

Il y a aussi des postes à pourvoir, qui sont annoncés sur leur site Web, dont une offre d’emploi de directeur des communications et de l’engagement communautaire ainsi qu’une autre de coordonnateur marketing numérique.

Je parlais d’évaluation au début juin, tout de suite après le tournoi de la Coupe Memorial. Mais, je ne croyais pas qu’il y aurait autant de mouvements de personnel et encore moins qu’il y aurait autant d’ouvertures de postes. Rappelez-vous que l’on parle d’une équipe junior.

Comme moi, vous vous demandez sûrement pourquoi autant de nominations et de changements de personnel. Par-dessus tout, il doit bien y avoir des gens qui sont partis. Qui sont-ils?

Est-ce que l’on doit faire un lien avec le manque de lustre sur la patinoire pendant la présentation du tournoi de la Coupe Memorial? Personnellement, il y avait, pour moi, quatre équipes de hockey junior majeur tout simplement formidables.

La nomination d’un nouveau président en relève à M. Tanguay s’explique assez bien. Tanguay Immobilier prend probablement plus de son temps. C’est un homme d’affaires qui a tout un pactole à gérer. Mark Jones, ça va de soi. Jusque là, tout baigne.

Mais, les nouveaux postes, dont celui qui mène à l’arrivée de Daniel Demers, venu tout droit de Chicoutimi? Il aura des preuves à faire. Disons que Chicoutimi n’a pas gagné grand-chose depuis 25 ans.

Dans les faits, soyons honnêtes, il nous manque un bout de l’histoire. Qui est parti? Souvent, lors de nominations, on prend le temps de remercier les gens pour leurs années de service ou, à tout le moins, on explique le fondement de nos décisions.

Tout ça me rappelle une compagnie pour laquelle j’ai travaillé quelques années et où, tous les trimestres, on nous présentait un nouveau représentant sur un territoire donné. On applaudissait de peur, en attendant que notre tour vienne pour prendre la porte.

En terminant, on parle d’embaucher un nouveau directeur des communications. Je dis cela sans malice, mais ça va faire du bien.

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This Democrat Wants Cognitive Standards in Congress. Her Colleagues Disagree.

Representative Marie Gluesenkamp Perez says age-related cognitive decline among elected officials is a major issue for voters.

© Kenny Holston/The New York Times

The issue Representative Marie Gluesenkamp Perez wants to address is not new in Congress, where there are now more members than ever age 70 and older.
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Russia built Ukraine’s drone storm over three years — 2025 is when it finally breaks

Russian drones hit residential buildings in Sumy Oblast, igniting fire and killing one civilian.

The world has grown accustomed to drone warfare as scattered strikes — the occasional Shahed hitting a Ukrainian city, maybe a dozen drones in a night, perhaps fifty during a major assault.

That was just the prologue.

Russia is now a step away from the capacity to launch thousands of drones simultaneously — not spread across weeks, but in a single coordinated strike that can overwhelm Ukraine’s entire air defense network.

In just three years, what began as a manageable threat has evolved into a relentless campaign that threatens to fundamentally change modern warfare.

Russia is building toward 2,000-drone simultaneous strikes

According to Christina Harward, an analyst at the Institute for the Study of War, Moscow now produces approximately 2,700 Shahed drones per month, alongside 2,500 decoy drones. This production capacity means Russia can already launch over 300 or even 400 drones in a single night.

Additionally, the Kremlin is actively building new facilities and will soon be capable of launching between 1,000 and 2,000 drones simultaneously. Ukraine now faces an unprecedented drone war that dwarfs anything seen in previous conflicts.

The evidence for this escalation sits in last year’s attack data. In 2024, Russia launched 11,162 long-range drones against Ukrainian cities, critical infrastructure, defense industries, and increasingly, military positions. Ukraine’s air defenses performed admirably — neutralizing 90.2% of incoming drones. However, approximately 1,100 drones still reached their targets.

The missile campaign hit even harder. Russia fired 3,063 missiles of various types throughout 2024. Of these missiles, 58.5% (1,792 missiles) successfully reached their targets.

These success rates expose critical gaps in Ukraine’s air defense network. While Ukrainian forces managed to down 67% of cruise missiles like the Kalibr Kh-555/101, and R-500, they only intercepted only:

  • 33% of Zircon missiles
  • 25% of the Kinzhal missiles
  • 22% of all Kh-59s, Kh-35s, and Kh-31s
  • 4,5% of all Iskander-M/KN-23 ballistic missiles
  • 0,63% of S-300/400
  • 0.55% of the Kh-22s and Kh-32s.

Each missile that gets through translates directly into destroyed infrastructure and civilian casualties, carrying a bill that stretches far beyond the initial explosion.

A drone team with the Ukrainian 24th Mechanized Brigade.
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Ukraine just declared open season on Russia’s drone nests in urgent strategy shift

The $524-billion destruction bill that will outlast the war

A United Nations Development Programme report estimates that $524 billion will be required for Ukraine’s reconstruction over the next decade — a sum that represents multiple years of the country’s pre-war GDP.

The physical destruction shows why that number is so staggering. By November 2024, Russian attacks had damaged or destroyed 236,000 residential buildings, over 4,000 educational institutions, 1,554 medical facilities, and nearly 500 large and medium-sized enterprises. Entire neighborhoods in major cities have been reduced to rubble.

Ukraine’s energy sector became a particular target. After 13 massive coordinated attacks throughout 2024, the country can only generate 15 gigawatts of power — 3-4 GW less than peak demand. That gap means millions of people lose heating during sub-zero winters, hospitals operate on backup generators, and factories shut down production lines that supply global markets.

2025 forecast: 78,000 drone strikes replacing missile terror

However, the current crisis seems to be just the warm-up for what Russia has planned for 2025.

From the beginning of the year, Russia has already launched 32 large-scale drone and missile strikes — 16 of them have already became the war’s largest. As of July 24, Russia launched more than 27,780 Shahed drones and decoys, with the monthly numbers increasing by approximately 1,000 since April.

If the monthly increase continues, Ukraine faces 78,000 drone strikes — seven times more than in 2024. That’s equivalent to about 2,800-3,000 tons of high explosives.

Russia’s missile strategy tells a different story. During the first half of 2025, Russia launched over 700 missiles at Ukraine. If the trend persists, Russia is expected to launch around 2,100 missiles in total in 2025 – compared to 3,063 last year.

The shift is strategic: while Russian missile strikes might drop by 32% compared to 2024, drone strikes are likely to increase by 700%. Russia is trading expensive, limited missiles for cheap, mass-produced drones that achieve the same destructive goals. And the strategy is working — Ukraine is presently intercepting fewer drones (85%) than last year.

Two factors explain this declining success rate: changing Russian tactics and reduced Western air defense supplies.

A Patriot missile launch.
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Patriot missiles are Ukraine’s best defense—more are on the way

Ukraine’s next challenge: 12,000 drones that can breach defenses

Russian drones now fly higher and faster, putting them out of range of Ukrainian mobile air defense groups. They feature onboard cameras and artificial intelligence, indicating a shift from autonomous navigation to potential remote control, making interception much harder. Strike packages increasingly focus on one or two cities, synchronizing massive attacks from multiple directions and altitudes to overwhelm air defenses.

Russia also deploys stealthy drones as scouts and decoys to pinpoint Ukrainian air defense positions.

Meanwhile, the inflow of air defense systems, missiles, and ammunition has been inadequate since the war began — not from lack of Western commitment, but from lack of available weapons and ammunition in the West.

The US has also paused defense aid on at least four occasions since October 2023. On 4 June, the Trump administration diverted 20,000 anti-drone missiles originally meant for Ukraine to American forces in the Middle East.

Unless Ukraine’s air defense is significantly strengthened in 2025, up to 1,300 Russian missiles and 12,000 drones might breach air defenses and strike their targets.

Since Ukraine’s defense industrial base remains a primary target, continued escalation could force Ukrainian forces into supply shortages that determine the war’s outcome.

Ukraine’s three-part response: domestic production, offensive strikes, defensive networks

The only way to end the missile and drone strikes is to end the war. All other measures will at best reduce the scale and scope of the strikes — but not stop them.

Russia shows no intention of ending the war before achieving its strategic objectives. As international efforts to force Moscow’s compliance have failed, the number of Russian attacks will continue rising.

Yet, Russian missiles and drones can still be countered. Several options remain available to Ukraine — starting with going on the offensive.

As Kyiv faces growing challenges securing weapons and ammunition from its partners, the development of its own industrial base remains critical. More than 40% of the weapons used at the front line are now produced domestically, with a goal of 50% within six months. In the long term, Ukraine aims to become largely self-sufficient.

Ukraine's mystery stealth drone.
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Ukraine has a secret jet drone that Russia still can’t see—and it’s back

Over 95% of its drones are Ukrainian-produced, though many are financed by international partners. Ukraine’s total drone production has increased by 900% over the past year, with monthly UAV output reaching over 200,000. In 2025, it aims to produce 4 million tactical and 30,000 long-range strike drones. Overall, its drone industry has the capacity to produce up to 10 million UAVs annually but lacks funding.

Likewise, Ukrainian cruise missile production increased by 800% in 2024. Ukraine aims to produce approximately 3,000 cruise missiles and missile drones in 2025, matching Russia’s predicted output. Ukraine will be the first European country since the Cold War to produce a conventional ballistic missile.

In this light, Ukraine will focus on targeting the Russian defense industry, command and control facilities, bases, depots, and logistical hubs — actively undercutting Russia’s ability to wage war.

But offense alone cannot stop the drone swarms. Ukraine must also strengthen its defenses, and here international support becomes crucial.

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The NATO horse is dead. Europe must ride with Ukraine now.

From six Patriots to homegrown systems: Ukraine’s air defense dilemma

Supported by Europe, Canada, Australia, and New Zealand, Ukraine continues developing its missile and drone defense network. The backbone of this defense network remains long-range missile systems, particularly Patriots.

Having sustained losses, Ukraine is believed to have only six functioning Patriot batteries – two from the US, with the rest provided by the European states.

On 14 July, President Trump announced a new arrangement: Washington will sell Patriot missile defense systems and other weaponry to NATO members and its allies, who will then donate them to Ukraine. European countries have expressed willingness to purchase weapons from the US and transfer them to Ukraine.

The arrangement generates $10 billion in Foreign Military Sales for the US and insists that the Patriots must be delivered by anyone but the US. This depletes Europe’s already vulnerable air defense network at a time when war is raging on the continent.

Meanwhile, Ukraine is developing its own surface-to-air missile systems for shooting down Russian missiles. The domestically produced system aims to match Patriot capabilities while reducing dependence on US supplies.

At the same time, Kyiv is also trying to acquire other air defence systems, such as the Italian-French SAMP/T, the Norwegian NASAMS, and the German IRIS-T, to expand its air defence network.

Norway has signed an agreement to develop and deliver low-cost, high-volume air defense missiles in Ukraine. The UK has agreed to supply more than 5,000 air defense missiles from Thales. In January, Ukraine received a new container-sized air defense system called Gravehawk, jointly funded by the UK and Denmark.

But even with these systems, Ukraine faces a fundamental math problem: traditional missile-based air defenses are too expensive to use against cheap Russian drones.

The solution lies in gun-based systems. Ukraine needs more German-made Gepard anti-aircraft guns and Skynex systems. These use programmable ammunition that’s significantly cheaper than missiles and can’t be jammed by electronic countermeasures. Battlefield performance has proven their effectiveness against drones and cruise missiles.

Trump’s decision to sell weapons to Europe and Canada could accelerate the delivery of both systems and Stinger missiles to counter Russian drone attacks.

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Britain promises Ukraine 5,000 drone-killing missiles. Russia may burn through them in eight weeks

Ukraine’s $2.8-billion bet: Drones that hunt drones

Ukraine, in the meantime, is developing its own solution: interceptor drones that hunt enemy drones in flight.

Medio May, the Unmanned Systems Forces of the Armed Forces of Ukraine, reported that Ukrainian forces had begun systematically downing Russian Shahed/Gerans UAVs with the help of interceptor drones. Fighters from the Darknode unit from the 412th Nemesis Regiment had successfully destroyed 100 long-range drones.

The Kyiv “Clear Sky” initiative demonstrates how this works. The program uses domestically produced interceptor drones to protect the city’s airspace, including specialized training centers and mobile rapid-response units. During its pilot phase, the project intercepted nearly 650 enemy drones with only 12 active crews — a network that has already expanded outside of Kyiv with plans to roll it out across the country.

The success of programs like Clear Sky has driven national-scale procurement. Ukraine’s Defense Procurement Agency has contracted tens of thousands of domestically produced interceptor drones worth $2.8 billion — more than a third of its total 2025 budget.

Ukraine is also purchasing interceptor drones from international partners, including a strategic agreement with the American company Swift Beat to supply hundreds of thousands of drones by the end of 2025. One of its AI-enhanced models is currently the most effective drone interceptor on the battlefield: the company’s drones have downed about 90% of all Shaheds downed by drones until now. 

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No aid? No problem. Ukraine’s engineers hit Russia 7,000 times with homegrown tech

The path ahead

Ukraine faces a fast-escalating Russian strike campaign targeting its defense manufacturing — increasingly crucial as Western aid falters. Most pledged air defense systems won’t arrive until 2026-2028. Ukrainian interceptor drones remain the only immediate solution to the escalating drone war.

The stakes extend beyond military hardware. Ukraine’s resilience rests on interlinking strengths: military adaptation, economic transformation, societal unity, and institutional innovation. These pillars enabled Ukraine not just to survive, but to evolve under immense pressure. Massive Russian strikes threaten to undermine them all.

Russia’s ability to continue to escalate drone terror remains unimpeded unless the West revises its present strategy. Supported by China and Iran, Russia will scale up drone production while the weapons evolve — flying higher, faster, becoming stealthier and more resistant to electronic warfare.

It is time to take off the gloves. Ukraine needs long-range strike capability to target the Russian defense industry without restrictions. Europe must provide combat aircraft and ground-based air defense to bolster Ukraine’s network.

Most importantly, Europe must abandon wishful thinking. A coalition of like-minded countries must mobilize their own defense industries to deliver the capabilities needed to protect Europe — alongside Ukraine.

Europe’s first line of defence starts, after all, in Ukraine.

Hans Petter Midttun, independent analyst on hybrid warfare, Non-Resident Fellow at the…

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Volte-face de Québec : est-il trop tard?

Il aura fallu une levée de boucliers générale pour que le gouvernement Legault entende finalement raison. Devant la grogne généralisée, Québec a annoncé, la semaine dernière, qu’il injectera 540 M$ supplémentaires dans le réseau scolaire pour préserver les services aux élèves. Une volte-face qui soulève une question fondamentale: est-il trop tard?

L’opinion de Johanne Fournier

J’ai posé la question à une maman du Bic, dont les services sur lesquels pouvait compter son fils seront supprimés à la rentrée. La classe de Jeffrey-Lou, dont le personnel était spécialisé dans le trouble du spectre de l’autisme, n’existera plus. « Le ministre a annoncé qu’il ajouterait des millions pour les services aux élèves, convient Marie-Josée Aubin. Mais, le mal est déjà fait: les postes sont déjà supprimés. »

Vent de panique

Rappelons les faits. En mars, le budget 2025-2026 a annoncé des compressions en éducation. En juin, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, a passé une commande aux centres de services scolaires: réduire leurs dépenses de 570 M$.

Le résultat? Un vent de panique a soufflé sur les écoles. Des directions ont imploré Québec de reculer sur ces coupes dévastatrices, sans quoi des services essentiels aux élèves seraient annulés à la rentrée. Les centres de services scolaires ont dû préparer des listes de suppressions qui donnent le vertige: postes d’enseignants, services d’orthopédagogie, aide aux élèves en difficulté, transport scolaire.

Une injection salutaire, mais…

Le recul du gouvernement constitue certes un pas dans la bonne direction. Mais, cette somme de 540 M$ est-elle suffisante? 

La réponse des syndicats est non, car cette injection de dernière minute ne réparera pas les dégâts collatéraux causés par les coupes draconiennes planifiées pendant des mois par les directions d’école: du personnel licencié, des services annulés, des projets éducatifs mis en veilleuse. Peut-on remettre la machine en marche comme si de rien n’était? Personne ne semble y croire.

Problème de gouvernance?

Cette crise révèlerait-elle un problème de gouvernance plus profond? Comment un gouvernement qui clame faire de l’éducation sa priorité peut-il en arriver à menacer les services aux élèves?

(Photo Unsplash.com – crédit : Element5 Digital)

Plus inquiétant encore: comment, avec cette volte-face, arrivera-t-on à résoudre l’équation budgétaire de fond? Si Québec injecte 540 M$, d’où viendra cet argent? Dans un contexte où le Québec nage en plein déficit, cette rallonge budgétaire ne risque-t-elle pas de créer des tensions ailleurs ou de pelleter le problème dans la cour de quelqu’un d’autre?

Pour les acteurs du milieu scolaire, cette façon d’aller de l’avant du gouvernement pour ensuite rétropédaler est épuisante. Ils ont besoin de prévisibilité, de planification à long terme. En éducation comme ailleurs, gouverner, c’est prévoir. Or, à ce chapitre, le ministre de l’Éducation aurait-il une leçon à apprendre?

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6 Trump Voters on If They Trust President’s Handling of Epstein Case

President Trump and his allies stoked conspiracy theories around Jeffrey Epstein, the convicted sex offender, but then backtracked and declared an end to the investigation. Backlash ensued.
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Republicans Are Breaking With Trump Over Epstein Files, Polls Show

The president’s avid followers have backed him through many controversies. But more than a third of Republicans disapprove of his handling of the files related to Jeffrey Epstein.

© Vincent Alban/The New York Times

A billboard in Times Square on Wednesday pressures President Trump to release files from the case of Jeffrey Epstein, a convicted sex offender.
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Editorial: Zelenskyy opens a second front—against his own people

Kyiv protests anti-corruption NABU

The protest signs in Kyiv yesterday said everything: “My father did not die for this.”

When Ukrainians took to the streets 11 years ago in Ukraine’s Euromaidan Revolution, they had simple demands: a country where one would want to live. A place where everyone is treated equally under the law and justice is not an empty word.

Yesterday, in 72 hours, Ukraine’s government destroyed those hopes by dismantling what took a decade to build.

The rushed adoption hidden in another law, the dirty tactics pressuring MPs, the ongoing investigations against Zelenskyy’s inner circle, the flimsy accusations against Ukraine’s anti-corruption organs invoking old traffic accidents, leave no mistake: this legal theater was a planned assault on the system of checks and balances created since Euromaidan.

Ukraine anti-corruption protests
“My father did not die for this.” Sign at protest against the law to gut Ukraine’s anti-corruption agencies in Kyiv. Photo: Masi Nayyem

The significance of this system for Ukraine is profound. Since Aristotle’s time, dividing power into legislative, executive, and judiciary has separated democratic governance from monarchy. In Ukraine, it was largely theater—and each revolution rose against increasing authoritarianism.

NABU and SAPO, whatever their flaws, were the first real separation of power in Ukraine. They could be improved, made more effective. But gutting their independence isn’t about effectiveness—it’s about destroying Ukraine’s capacity to check those in power and resist authoritarianism.

This is what’s happening now. The young people who flooded Ukrainian cities in protest are defending republicanism against monarchy. This desire sets Ukrainians apart from Russia and Belarus—the promise of European integration sealed with the blood of Euromaidan protesters who died for freedom.

Anti-corruption protests Ukraine
Protests against the law to gut Ukraine’s anti-corruption agencies in Lviv. Photo: Olena Dub

This promise of functioning democracy, the best guarantee of dignified life, drove Ukraine since 2014 to reject the Russian path where personal freedom gets discarded and authority worshipped. It drives Ukrainians defending their land against the Russian invasion.

That promise had concrete stakes. NABU independence was the condition for visa-free travel, EU candidacy talks, and every step toward European integration. Those foundations just crumbled.

Ukrainians on the frontline didn’t die for Zelenskyy’s power to concentrate authority and enrich himself. They died for their families, for a future where their children wouldn’t choose between dignity and survival.

Power is intoxicating. It is a bitter irony that Zelenskyy became the villain from his own TV show—the corrupt president enjoying the impunity he once campaigned against.

He signed the law with record speed, buried the attack in photo-ops, ignored thousand-strong protests in his evening address.

Since today, a second front has opened in Ukraine—between those preserving Ukraine’s democratic future and those sacrificing it for personal protection. This fight determines whether Ukraine’s victory over Russia means anything, or whether we become the corrupt autocracy we once fought to escape.

Zelenskyy can still reverse course—withdraw his signature, restore what was broken. But each day this law stands, Ukraine moves closer to becoming the country it once fought to escape.

The choice between republic and monarchy remains his to make.

History is watching.

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Iran’s Leaders Turn to a New Brand of Nationalism After Israeli and U.S. Attacks

The theocratic government is repurposing folklore and patriotic anthems as it seeks to channel national outrage into increasing its support at home.

© Arash Khamooshi for The New York Times

A march during a Tasua mourning ceremony this month in Tehran.
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In Japan, Anti-Establishment Parties Resonate With Young Voters

Anti-establishment parties focused on wages, immigration and an unresponsive political elite struck a chord with working-age people in Japan.

© Jiji Press, via Agence France-Presse — Getty Images

Prime Minister Shigeru Ishiba of Japan and other leaders of the Liberal Democratic Party in Tokyo on Monday, a day after the party’s defeat in parliamentary elections.
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Génocide en Palestine : le Québec complice malgré tout

Il y a environ un mois, le premier ministre François Legault affirmait, dans une entrevue en ligne avec Stéphan Bureau, qu’au Québec, on importait des conflits.

L’opinion de Carol-Ann Kack

Il parlait du génocide mené par Israël sur le peuple palestinien. Il expliquait que ce conflit n’est pas le nôtre et que ces enjeux ne devraient pas être d’actualité chez nous ou, du moins, que cela ne devrait pas être source de tensions ici, car ça ne nous concerne pas. Cela m’a choquée. Ce n’est pas parce que nous ne sommes pas affectés dans notre quotidien que nous n’avons rien à voir avec ce qui se passe ou, du moins, que le Québec n’a rien à voir avec ce qui se passe.

À juste titre, nous avons appris, au début juillet, dans un rapport de l’ONU, que la Caisse de dépôt et de placement du Québec (CDPQ), comprenant l’épargne collective des Québécoises et des Québécois, finançait à la hauteur de 9,6 milliards$ plus de 48 entreprises qui sont impliquées dans le génocide. Cela, malgré ses politiques d’investissement durable et en matière des droits de l’homme.

On y souligne qu’entre 2023 et 2024, la CDPQ a fait bondir respectivement de 300%, 400% et 500% ses investissements dans les entreprises Lockheed Martin, Caterpillar et HD Hyundai, toutes impliquées dans l’extermination du peuple palestinien.

Ce n’est pas rien! L’épargne de l’État québécois contribue à l’économie du génocide. Alors, est-ce que nous « importons des conflits qui ne nous appartiennent pas » ou est-ce que nous contribuons au massacre en cours?

Question de responsabilité

LA CDPQ s’est défendue de ces allégations en expliquant que les investissements en question, pour la plupart, n’ont pas été faits par la Caisse directement, mais sont plutôt « gérés par des intermédiaires ou détenus à travers des produits standards offerts à l’ensemble des investisseurs ».

Elle explique aussi avoir peu d’impact sur les décisions de ces entreprises, dont elle ne détient qu’une petite partie des actions et des droits de vote. Évidemment, il y a une complexité dans le fonctionnement des produits financiers et des fonds d’investissement. Mais, une fois cela dit, il faut que les leaders politiques et économiques reconnaissent leur responsabilité.

Une cruauté sans nom

Nous assistons, depuis 20 mois, à des scènes terribles, découlant de stratégies qui ne relèvent pas d’une simple « escalade disproportionnée » en riposte aux attaques du Hamas, mais plutôt d’un plan d’Israël de saisir ce moment pour mettre un terme définitif à l’État palestinien.

Israël ose même avouer que sa plus récente invasion terrestre vise à déplacer la population palestinienne dans 20% du territoire afin de compléter la destruction de ce qui reste d’infrastructures civiles et ne laisser à la population aucun endroit où aller. Il s’est même montré ouvert au plan de notre voisin Donald Trump, proposant que les États-Unis fassent de la Bande de Gaza un lieu de villégiature luxueux. C’est d’une cruauté sans nom.

Comme le rappelaient près d’une quarantaine de rapporteurs spéciaux et experts de l’ONU le 8 mai, les États du monde sont confrontés au choix décisif suivant : « mettre un terme au génocide en cours ou le voir mettre fin à la vie à Gaza ».

Alors oui, monsieur le premier ministre, quand la population critique l’ouverture d’un bureau du Québec à Tel-Aviv pour renforcer ses relations commerciales, qu’elle demande à la SAQ de cesser la vente de vins israéliens et qu’elle exige que l’argent public ne soit pas au service du génocide en cours, je pense que ça nous concerne. Nous finançons vos choix malgré nous. Nous avons le droit de dire haut et fort : je ne veux pas être complice.

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Italy’s giving a concert for Putin—and Europe is paying

Gergiev Putin Russian art supports war Italy concert

Valery Gergiev, the Russian conductor and longtime ally of Vladimir Putin, is scheduled to perform on July 27 at the Un’estate da Re festival in the Royal Palace of Caserta, Italy. Tickets are already on sale.

This marks his loud and controversial return to the European stage after years of exclusion due to his vocal support for Russia’s war against Ukraine — and, astonishingly, with the help of public funding, including European Union cohesion funds, despite the fact that Gergiev has been sanctioned in several countries.

But behind the mask of the great conductor lies something far more troubling. A recent Linkiesta investigation exposes a sophisticated network of shady foundations, fictitious companies, and significant real estate holdings spanning Venice, Milan, Rome, and the Amalfi Coast.

At its center sits a monumental estate in Massa Lubrense that allegedly hosts meetings aimed at circumventing international sanctions and diffusing Russian propaganda narratives through cultural interventions.

Where Gergiev is banned vs. where he’s welcome

Gergiev protests Russian music art
A protest against a concert of Gergiev in London on 12 May 2014. Screenshot from video

Unlike Germany, the UK, the Netherlands, and Scandinavian nations — where cultural institutions severed ties with pro-Kremlin artists — Italy has chosen a more “tolerant” or “neutral” approach. Some even echo the favorite mantra of Russian propaganda: “Art is above politics.”

Here’s a reminder of where Gergiev has been banned:

  • Germany: Fired from the Munich Philharmonic.
  • UK: Removed from the Edinburgh Festival and other programming.
  • USA: Canceled performances and tours.
  • France: Banned from Théâtre des Champs-Élysées and other venues.
  • Canada: Included in the list of individual sanctions.

But in Italy, Gergiev seems to be welcomed with open arms — all in the name of “cultural dialogue,” even as war crimes continue in Ukraine.

Putin’s conductor: A history of regime support

Gergiev, Putin’s most loyal cultural ally who received the specially revived Hero of Labour award in 2013, has never hidden his loyalty to the Putin regime.

He publicly praised the president, supported Russia’s “great revival,” and in 2014, endorsed the annexation of Crimea. That same year, he led a concert in Moscow honoring Russia’s armed forces.

After Russia’s full-scale invasion of Ukraine in 2022, cultural leaders around the world called for a boycott of Gergiev, accusing him of direct complicity in the Kremlin’s aggression. Major orchestras and opera houses in Europe and the US dropped him. In 2022, La Scala dropped him from its programming after he refused to condemn the war in Ukraine.

His appointment to control both the Bolshoi and Mariinsky theaters wasn’t just ceremonial — it followed the ouster of Vladimir Urin, who had dared to sign an anti-war petition in 2022, making Gergiev’s loyalty even more valuable to the Kremlin.

His fondness for dictators and warlords predates Ukraine. In 2016, following the Russian and Syrian military seizure of Palmyra, Gergiev performed a highly publicized “liberation concert” among the ruins. Broadcast widely on Russian state TV, the concert served as cultural propaganda to legitimize Moscow’s role in Syria and reinforce Putin’s image as a “defender of civilization.”

The €100 million Italian empire and sanctions evasion network

Gergiev's property in Italy
The Palazzo Barbarigo in Venice belonging to Gergiev. Image: By Tony Hisgett, Wikimedia Commons

The financial mechanics behind his Italian operations reveal a more complex picture. As early as 2022, Alexei Navalny’s Anti-Corruption Foundation documented that Gergiev had diverted over 300 million rubles into personal accounts, using cultural foundations funded by Gazprombank, Rosneft, and VTB.

Gergiev owns a real estate empire in Italy, reportedly worth more than €100 million, inherited from Countess Yoko Nagae Ceschina, a Japanese harpist and philanthropist. Her will granted him the Barbarigo Palace on Venice’s Grand Canal, the historic Caffè Quadri in Piazza San Marco, an 18-room villa in Olgiate, vast land holdings in Romagna, and a villa on the Sorrento Coast.

Recently, Italy’s famous Alajmo restaurant family renewed its rental agreement for Caffè Quadri — paying Gergiev €3.5 million over seven years. This means a sanctioned Kremlin-aligned figure is directly profiting from Italy’s most prestigious public spaces.

Caffe Quadri in Venice, leased to Valery Gergiev. Photo: Wikimedia Commons

Massimiliano Coccia’s Linkiesta investigation reveals something more systematic: at least a dozen satellite companies orbiting around Gergiev’s main operations, spanning real estate, cultural, and logistics sectors across Campania, Lazio, and Lombardy.

Their common trait? Opacity. A portion of the revenue from these activities is reinvested into pseudo-cultural initiatives that bolster Russian propaganda.

EU funds for Putin’s ally

And now, in July 2025, Gergiev is scheduled to perform in Campania — at a festival funded in part by the Italian government, the Campania regional administration, the Teatro Verdi in Salerno, and Italy’s Ministry of Culture. It is officially branded as a cultural initiative supported by EU Cohesion Funds (Fondi Coesione Italia 21/27).

This makes any attempt to “normalize” Gergiev’s presence even more troubling.

Art as propaganda: The Bolshoi’s latest production

Gergiev himself constantly proves art isn’t neutral. Just this month, his Bolshoi Theatre closed its season with a production of Prokofiev’s opera Semyon Kotko that ended with a message glorifying Russia’s invasion of Ukraine:

“In 2014, a junta seized power in Kyiv and began repressions against its own citizens. In response, the residents of the city and region proclaimed the Luhansk People’s Republic. Instead of negotiations, the criminal Kyiv regime began the destruction of Donbas.”

Bolshoi Teatr airs Russian propaganda. Source: La Stampa

Immediately following that, the next paragraph was projected:

“In February 2022, the Russian army came to the aid of the people of Donbas, who had been fighting for their lives and freedom for eight years. As a result of a nationwide referendum, Luhansk has forever returned to being part of Russia.”

This wasn’t art — it was state propaganda using opera as a delivery system, reversing historical facts to justify war crimes. As La Repubblica noted in its coverage, Gergiev’s own theater made it explicitly clear that the opposite of “art is outside politics” is true.

Why cultural neutrality during wartime is complicity

And now — after three years of genocide, missile strikes on residential buildings, torture and executions of prisoners, and mass atrocities documented by international bodies — this concert in Campania becomes part of a broader trend: the normalization of brutality through culture.

At this point, let’s be clear: art is never apolitical — especially during a war. We cannot ignore the fact that Valery Gergiev is not merely a world-class conductor, but a public ally of a regime internationally accused of war crimes. His return to the European stage is not a neutral cultural gesture — it is a political act.

Gergiev’s return to the European stage is not a neutral cultural gesture — it is a political act.

Yes, in peacetime, one might argue for “separating art and politics.” But in wartime — especially a war of conquest launched in 2014 and escalated into full invasion in 2022 — such neutrality becomes complicity.

Allowing figures like Gergiev — whose regime is bombing cities, deporting children, and jailing dissidents — to perform on publicly funded stages is not just tone-deaf. It is an ethical failure.

The unanswered question about local facilitators

Inviting Gergiev to Campania — with European funds — is a dangerous appeasement of Russia’s cultural offensive, which seeks to blur the line between art and propaganda.

As EU Parliament Vice President Pina Picierno rightly noted, publicly funding Putin’s allies is unacceptable. It sends the wrong signal — a signal of surrender.

While De Luca tries to mask this performance under the guise of tolerance, peace, and dialogue, Picierno confronts him with a point that is hard to refute: among the many equally famous and talented Russian musicians who have condemned the war, the Campania Region chooses Putin’s faithful friend and ally.

But the crucial question raised by investigators remains unanswered: which local entrepreneur or company proposed Gergiev’s engagement to the Campania Region? Who acted as facilitator for an event that showcases Russian power while a war rages?

New York USA protest against Gergive
A protest against a concert of Gergiev at the Brooklyn Academy of Music in 2015. Photo: Arts against Aggression

The protests growing internationally

The announcement has ignited protests across Italy and abroad.

  • Over 700 intellectuals—including Nobel laureates—signed an open letter declaring the event “a gift to the dictator.”
  • Yulia Navalnaya, widow of the Russian opposition leader killed in a Russian prison camp, stressed that Gergiev is part of the regime that killed her husband.
  • The Europa Radicale party launched its own petition and started buying tickets to bring protests inside the venue.

Italy’s Culture Minister withdrew approval for the concert, warning that using cultural platforms to amplify propaganda is unacceptable. Despite mounting criticism, the concert remains scheduled for 27 July, with the Caserta Police Headquarters monitoring the event through DIGOS (Italian Special Operations Unit).

There are fears that the protest, promoted by Ukrainian associations as well as Russian dissidents, could spill over into the Royal Palace. Many of the tickets for the front rows have sold out, and those who purchased them were representatives of Italian and Ukrainian associations, as confirmed by the president of one of these.

Deputy Prime Minister Antonio Tajani responded to criticism by noting that Gergiev holds a Dutch passport, so he can travel freely within the EU. The questions about how Gergiev obtained his Dutch passport while maintaining Russian citizenship have remained unanswered for almost a decade.

Russian state media celebrates the “return to Europe”

Russian state media is already hailing the concert as Gergiev’s triumphant “return to Europe,” claiming Italy will not cancel the event.

Once again, culture is weaponized. Since Soviet times, music, ballet, and the arts have been key tools of Kremlin messaging. The KGB had entire departments focused on shaping the regime’s image through culture.

This is not about freedom of expression. It’s about responsibility. Art can either support humanism or whitewash violence. When Gergiev conducts in war zones or imperial ruins, he’s not just waving a baton. He’s legitimizing state terror.

What message is Italy sending by supporting Ukraine politically, but welcoming Kremlin propagandists culturally?

When sanctions are among the few peaceful forms of pressure we have left, any cultural compromise becomes a form of complicity. Those who claim “art is above politics” must ask: above whose politics? Above human rights? Democracy? Solidarity?

And in the end — as always — it is the innocent who pay the price.

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Retour sur l’autoroute 20

Il y a des sujets qui ne laissent personne indifférent. Le parachèvement de l’autoroute 20 entre Notre-Dame-des-Neiges et Le Bic en fait partie. Depuis la publication de ma série d’articles dans Le Soir le mois dernier, les réactions n’ont pas tardé à affluer. Si les opposants au projet sont demeurés silencieux, il en est tout autrement de certains partisans qui n’ont pas été tendres à mon égard sur les réseaux sociaux et qui m’accusent ouvertement de partialité.

L’opinion de Johanne Fournier

« Vous penchez en faveur des opposants », « vous leur offrez plus de visibilité »… En tant que journaliste, je ne me soucie guère de la « visibilité »; je m’en tiens aux faits, point final. Si le porte-parole de la coalition « Non à la 20 » disposait d’arguments plus étoffés et d’analyses environnementales mieux documentées, c’est la réalité et non pas un parti pris de ma part.

L’une des porte-parole du Comité pour le prolongement de l’autoroute 20, Blandine Michaud, me reproche de ne pas avoir évoqué l’hypothèse du cellulaire dans l’accident qui, l’automne dernier, a coûté la vie à Arianne Dubé. Mais, pourquoi aurais-je dû spéculer sur les causes d’un drame quand mon objectif était d’exposer les positions des deux camps?

Les arguments des partisans

Afin de démontrer ma bonne foi et mon objectivité, j’ai décidé de redonner la parole au Comité pour le prolongement de l’autoroute. Mme Michaud, qui demeure en bordure de la route 132 à Saint-Fabien, ne mâche pas ses mots:  « Ce ne sont pas les opposants qui sont pris en otage, mais nous! »

Plusieurs de ses arguments sont puisés à même le rapport du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) de 2006. Selon elle, le trafic lourd a doublé ces dernières années, transformant la route 132 en cauchemar sonore. 

Une affiche exprimant son soutien à une route 132 améliorée et non au prolongement de l’autoroute 20 entre Rimouski et Notre-Dame-des-Neiges. (Photo courtoisie Le pont de la 20, ça ne tient pas debout)

« Les maisons tremblent quand les camions passent, témoigne-t-elle. À Saint-Simon, le transport passe quasiment dans les salons! La route 132 n’est pas faite pour ce type de transport. »

Les chiffres qu’elle avance donnent à réfléchir: entre 2011 et 2021, on recense quatre fois plus d’accidents mortels sur la route 132 que sur le tronçon existant de la 20. « La route des croix, c’est celle qu’on n’a pas le choix d’emprunter » , lance-t-elle.

Au-delà des querelles personnelles

La porte-parole du Comité tente de personnaliser le débat en s’attaquant aux opposants. Sébastien Rioux, du regroupement Le pont de la 20, ça tient pas debout!, fait ainsi l’objet de critiques sur son lieu de résidence. Cette approche me laisse perplexe. Depuis quand l’adresse d’un citoyen détermine-t-elle la validité de ses arguments?

Habitant La Matanie, je ne suis pas directement concernée par ce dossier. Cette distance géographique me permet peut-être de garder la tête froide dans un débat où les émotions s’échauffent rapidement.

L’économie au cœur du débat

Au-delà des questions de sécurité et de nuisances sonores, Blandine Michaud évoque l’impact économique du projet.

Selon elle, le parachèvement favoriserait le développement de l’Est-du-Québec, notamment pour le tourisme, l’agriculture et la foresterie, ce qui est un argument de poids dans une région qui cherche à dynamiser son économie.

Marche de solidarité citoyenne

Une marche de solidarité citoyenne pour le prolongement de l’autoroute 20 aura lieu le samedi 19 juillet à Saint-Simon-de-Rimouski. J’y serai, non pas pour prendre parti, mais pour continuer à observer et à rapporter les faits.

Car finalement, mon rôle n’est pas de trancher ce débat complexe, mais d’éclairer les citoyens sur les enjeux réels. Dans cette controverse qui divise la région, une chose est certaine: tous les protagonistes méritent d’être entendus avec respect. C’est ce que j’ai tenté de faire et c’est ce que je continuerai à faire, malgré les critiques.

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Sohei Kamiya Brings Trump-Style Populism to Japan’s Election

With his calls to limit foreign workers, fight globalism and put “Japanese First,” Sohei Kamiya has brought a fiery right-wing populism to Japan’s election on Sunday.

© Ko Sasaki for The New York Times

Sohei Kamiya, the leader of an upstart right-wing political party called Sanseito, delivering a campaign speech this month at Takasaki Station in Gunma Prefecture, north of Tokyo.
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L’Alcatraz des alligators

Depuis le retour de Trump, l’agence Immigration and Customs Enforcement (ICE) est sur toutes les lèvres aux États-Unis. L’« Alcatraz des alligators » est maintenant fonctionnel; on songe même à commencer les travaux forcés. Il y a 55 Canadiens qui sont présentement détenus là.

L’opinion de Robin Lebel

L’horreur vient d’atteindre un autre niveau. Le président Trump fait maintenant ce qu’il veut sur tous les plans.

Mais, où veut-il donc en venir? La réponse la plus banale est souvent trop évidente pour être vue.

Donald Trump était, avant les élections, un homme riche, milliardaire en actifs, mais pas en passifs. Il est revenu au pouvoir pour l’argent, sans aucune autre forme de motivation. Pour cette raison, il en profite au passage pour éliminer tout ce qui lui semble inutile. Je parle de la classe des gens pauvres ou très pauvres des États-Unis.

On m’a toujours appris que le plus fort défend le plus faible, que le plus instruit apporte son savoir à la société pour la faire croître et ainsi créer de la richesse dans la classe moyenne. Que les plus téméraires en affaire créent non seulement de la richesse, mais aussi de l’emploi au plus grand bénéfice, encore là, de la classe moyenne.

En fin de compte, tout ce mouvement de la société vise à s’enrichir et à prendre soin des plus démunis, évitant aux plus pauvres d’être victimes d’injustice ou de maltraitance.

Pour tout dire, une société démocratique vise, en fin de compte, à donner une chance au bonheur de tous. Elle vise à amoindrir l’écart entre les gens les plus performants et les gens les plus vulnérables.

Ce qui se passe aux États-Unis

Que se passe-t-il présentement aux États-Unis? Il se passe qu’un homme veut garder tout ce qu’il pense être les gens les moins dispendieux à garder en vie. Une parcelle d’élites capable de tout se payer sans que l’État n’ait jamais à intervenir. Il baisse les impôts des plus riches au détriment des programmes d’aide aux plus pauvres.

Il y a une erreur dans ce calcul: qui fera les basses besognes? Qui se tapera le ménage, les corvées en agriculture ou les travaux manuels de tout acabit?

Une autre erreur se trouve dans ce choix que fait le président: il tuera, par la bande, des frères, des amis et des pans de famille au complet.

Comme le peuple est armé, que croyez-vous qui va se passer? Il va y avoir attentat contre le régime, soulèvement de la population laissée à l’abandon, pour aboutir dans une guerre civile.

En fin de compte, qu’aura à perdre le peuple américain si le Parti républicain passe les élections de mi-mandat? Plus rien.

Benito Mussolini a fini pendu par les pieds. Qu’arrivera-t-il au président des États–Unis s’il ne met pas fin à son plan de cabochon?

Pendant ce temps, des alliances se forment en catimini, le monde démocratique se dissocie des États-Unis. La réorganisation est en marche et rien ne l’arrêtera. Les États-Unis s’apprêtent à vivre une fin abrupte.

Cela est inévitable, puisqu’historiquement, une société dominante arrive toujours à bout de souffle à un moment ou à un autre de son histoire. Donald Trump et sa gang ne font que devancer la date d’échéance. Vous dites que je me trompe? Je le souhaite tout autant que vous.

Ne croyez surtout pas Elon Musk qui se dit contre les républicains. Au contraire, il est de mèche avec Donald Trump. Leur chicane n’est qu’une mascarade. Un vrai « show de boucane » de lutte professionnelle. Elon Musk va lancer un parti pour une seule raison: diviser le vote démocrate et ainsi garder les républicains au pouvoir.

Vous savez, les plus grands trafiquants de drogue dans le monde enveloppent des milliards$ sur des palettes de bois qu’ils cachent ensuite un peu partout. Pourquoi continuent-ils à faire ça s’ils ne savent plus quoi faire de leur argent, me direz-vous? Comme Donald Trump, ils en manquent toujours un peu, d’après eux.

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Ukraine is going green during war, so why is EU’s program funding fossil fuels?

Kyiv solar power high rise green energy

€50 billion sits waiting. But Ukraine’s solar revolution measures just 102 MW. And Rome just promised more money through the same broken system.

The Ukraine Recovery Conference wrapped up in Rome last week with familiar promises: €2.3 billion in new agreements, including €265 million for “energy security and green transition” and €500 million in guarantees and grants to help Ukraine’s small businesses.

But missing from the announcements was any mention of fixing the fundamental problems that keep Ukrainian communities locked out of the European Union’s flagship funding tool, the Ukraine Facility.

€50 billion Ukraine Facility shows limited renewable energy results

Let’s be clear: this facility, worth €50 billion, is a significant commitment. Pillar II, the part meant to help rebuild Ukraine’s economy and support clean energy projects, has the potential to do real good. But right now, it’s still lagging behind. There is no data, transparency, or investor confidence. Most importantly, there is no access for small and medium-sized businesses.

The money is there. But the results are harder to find. One result was a bank survey conducted by the National Bank of Ukraine (NBU) with 20 banks, which showed that Ukrainian banks have issued 3,500 loans worth almost UAH 17 billion for energy projects.

It seems like a lot, however, many of the energy projects supported so far rely on diesel or gas, hardly the clean energy transformation we’ve been promised. The numbers tell the story: while solar projects received funding for 102 MW, gas-piston cogeneration units got 185 MW and diesel generators another 102 MW. Ukrainian banks financed nearly three times more fossil fuel capacity than solar power.

The scale of this shortfall becomes clear when you consider what Ukraine had before the war: approximately 9.9 GW of installed renewable energy capacity, including about 6 GW from solar power alone. Ukraine’s National Renewable Energy Action Plan aims for renewables to constitute 27% of electricity consumption by 2030, requiring a total installed capacity of 12.2 GW of solar energy.

That makes the current 102 MW addition look like what it is: a drop in the bucket.

Despite the ongoing war, Ukraine commissioned around 660 MW of new renewable energy capacities during 2022-2023, encompassing solar, wind, biogas, and small hydroelectric power plants.

Wind and solar power plants generated about 10% of Ukraine’s electricity as of 2023, with the share of clean energy produced, including large hydropower plants, reaching 20.3%—an increase from the pre-war period.

In 2024, Ukrainian state banks approved loans for the construction of 83 MW of solar power plants on the roofs of private households, which is an absolute record for the country since the implementation of such projects.

It should be noted that before the full-scale invasion, only 0.98 GW of grid-connected solar power plants had been built in Ukrainian households.

Ukraine energy funding lacks basic transparency

Citizens can’t even find a basic map showing where these 3,500 projects are located. No one knows exactly which projects have been funded, which regions are benefiting, or even how many of these projects have actually started working.

Some project details emerge piecemeal – like Mykolaiv’s 20 MW solar plants – but comprehensive data remains elusive. Citizens still can’t answer basic questions: Which oblasts received the most funding? How many small businesses applied versus how many got approved? What percentage went to Ukrainian companies versus international contractors?

These questions remain unanswered even after Rome. More basic transparency is needed, so that citizens and civil society can track where this money goes and whether it’s doing any good.

The small amount of information available in the public domain highlights that financial support for initiatives under Pillar II only started in 2025 and lacks a clear implementation schedule, despite the fact that these steps are crucial to improving Ukraine’s energy infrastructure and sustainable development in the face of current challenges.

As of today, all renewable energy projects implemented in Ukraine since 2022 are supported by leading international partners, rather than under Pillar II.

Even EU-supported analysis confirms the system’s dysfunction. A recent report by climate campaign group Razom We Stand found that there is “no comprehensive, publicly accessible database or consolidated statistical reporting” on funded projects. The report calls for establishing “a robust, transparent reporting system” – acknowledging the very transparency problems Ukrainian communities have been experiencing.

Solar energy renewables war Ukraine green sustainable
Solar Generation’s Merefa solar power plant in Kharkiv Oblast, damaged by a Russian missile strike. Photo by Stanislav Ihnatiev

Small Ukrainian businesses shut out of EU energy funding

Then there’s the issue of who’s actually able to access these funds. Most of the financing so far seems to flow through international banks. But Ukraine’s recovery won’t come from top-down aid alone. Local businesses, especially small and medium-sized ones, are the backbone of any real rebuild. And right now, they’re shut out.

It’s not for lack of interest. Ukrainian companies and communities are eager to get involved in rebuilding through clean energy and sustainable infrastructure. But the application process under Pillar II creates barriers that seem designed to exclude them.

  • Start with the money: many grant windows under Pillar II require €1 million minimum funding, which automatically excludes smaller regional providers or community energy initiatives. Then add excessive documentation requirements—multi-part technical, financial, and environmental submissions that mirror EU-level procurement formats.
  • Most materials are available only in English or bureaucratic EU-style Ukrainian, with no clear summaries for local implementers.
  • There’s little structured guidance to help applicants navigate these technical procurement rules. Local governments and SMEs are left to figure out highly complex eligibility criteria on their own.
  • The scoring and selection criteria remain opaque, discouraging applicants who can’t afford dedicated bid writers or consultants.

The result? A system that talks about supporting Ukrainian recovery while systematically excluding Ukrainian actors from participating in their own rebuild.

Three months after Rome, the EU announced another €1.6 billion initiative for Ukrainian SMEs, scheduled for implementation in “the second half of 2025.” The pattern continues: more announcements, delayed implementation, while Ukrainian companies wait for access.

Despite all this, and against the backdrop of this devastating war, Ukraine is pushing forward with its clean energy revolution. Andriy Konechenkov, Chairman of the Board of the Ukrainian Wind Energy Association, recently announced that seven new wind power plants are currently under construction in Ukraine, with a total capacity of 4 GW of projects ready for implementation.

Last month, international consulting company Boston Consulting Group predicted an increase in the share of renewable sources in the structure of Ukrainian electricity production from 15% (2022 figure) to 28% until 2040, with the potential for further growth.

Balint Silhavi, Principal of the Boston Consulting Group, said: “We expect that about 50% of new generation will be solar and wind power plants. This means that the entire energy sector will become greener and greener.”

Green power Ukraine wind energy
Tylihulska wind farm in Mykolaiv Oblast. Photo: dtek.com

Rome chose more billions over basic fixes

These renewable energy projects and optimistic predictions show that Ukraine is working independently to push for renewable energy rebuilding. Rome was the moment to address the systemic dysfunction keeping Ukrainian communities locked out of their own recovery funding.

Instead, the EU chose to announce more billions flowing through the same broken channels.

Ukraine needs more than big promises. We need smart, targeted support that strengthens our economy, protects our communities, and builds toward long-term energy independence through renewables. Pillar II was meant to help deliver that. Rome should have fixed the system instead of feeding it more money.

This isn’t Ukraine’s first attempt at energy transformation that foundered on bureaucratic dysfunction.

In the late 2000s, Ukraine launched regional energy service companies like UkrESCO, which proved highly successful at implementing energy efficiency and investment projects. But the state failed to support their full privatization, retaining partial ownership through state enterprise shares.

The initiative lost momentum and never scaled—despite clear demand and early success.

That example shows what happens when system-level support disappears: even strong models fail to grow. Ukraine cannot afford to repeat that mistake with Pillar II, especially not while fighting for its survival.

Rome was the chance to course-correct. Instead, the EU chose to pour more billions into a system that systematically excludes the Ukrainian actors who should be rebuilding their own country.

As EU-funded research acknowledges, “continued collaboration with the Ukraine Facility and the European Commission is essential to prioritise renewable energy sources (RES) projects.” The question is whether this collaboration will finally deliver results or produce another year of billion-euro announcements while Ukrainian communities build their energy future independently.

Maksym Bevz is Head of Renewable Energy and Green Recovery Campaigns for Ukraine with over…
Iryna Ptashnyk is a Senior Research and Development Expert with 13 years of legal experience…

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Trump’s Brazil Tariff Threats Rekindle Support for President Lula

Once called the planet’s most popular politician, President Luiz Inácio Lula da Silva of Brazil faced long odds in next year’s election. President Trump’s tariffs are changing that.

© Evaristo Sa/Agence France-Presse — Getty Images

President Luiz Inácio Lula da Silva of Brazil has seen a surge in popularity after confronting President Trump over tariffs.
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À surveiller chez Costco

Une visite à Québec la semaine dernière m’a permis de faire un peu de repérage chez Costco, dont l’ouverture est prévue le 5 août prochain à Rimouski. Premier constat en arrivant : trop de monde aux pompes. Trois files de large. À vue de nez, ça nous aurait pris 45 minutes. Pas le temps à perdre, on passe notre tour.

Opinion de Robin Lebel

Je m’étais bien promis une chose. Je n’étais pas là pour acheter, mais pour observer.

Dès l’entrée, on aperçoit une véritable ruche autour des îlots remplis de vêtements, juste après le département de l’électronique. Les gens sont si pressés qu’ils essaient leurs trouvailles sur place. Des commis s’affairent sans relâche à plier et replier les vêtements. Ils ont l’air au bout du rouleau. Imaginez : tenter de garder un îlot en ordre pendant que des inconnus tirent les morceaux sans la moindre considération.

Pendant que ma conjointe fouillait, mon regard s’est posé sur des allées presque désertes, celles des rasoirs, cafetières et autres petits appareils. En m’approchant, j’ai compris pourquoi. Les prix sautent aux yeux. De 10 à 15 dollars plus chers que chez la concurrence, parfois plus.

Un peu plus loin, la boulangerie. Tout est gigantesque. Les muffins aussi gros que des gâteaux, les tartes grandes comme des pneus de brouette. Ça donne faim. Juste à côté, la boucherie. Des paquets de
huit faux-filets ou filets mignons. Le prix à la livre est bon, mais il faut acheter pour 90 $ pour profiter du rabais. À deux à la maison, je passe mon tour.

(Photo journallesoir.ca- Olivier Therriault)

Les fromages sont abordables et évidemment, énormes. J’ai vu des meules grosses comme des mangues. Un autre coin tranquille : les fruits et légumes. Trop loin, je n’y suis pas allé.

Puis vient le grand moment : l’épicerie sèche. Cannages, café, farine et tout le reste. J’ai levé les yeux machinalement pour m’orienter, comme à l’épicerie. Surprise ! Aucune pancarte au bout des allées pour indiquer ce qu’elles contiennent. Il faut fouiller, marcher, chercher. On traverse tout pour trouver ce qu’on veut. Le cannage est abordable, mais il faut acheter en grande quantité. Idem pour la mayonnaise : il y en a même en format 20 litres.

Rendu au bout, je n’avais toujours pas trouvé le café. À la maison, plusieurs marques dépassent les 30 $ la boîte, alors j’étais curieux. Une employée m’a indiqué l’endroit, mais m’a tout de suite refroidi. « Si c’est pour le
prix, monsieur, il n’est pas achetable. On l’a à 25 $. » Bon, c’est trois dollars de moins qu’ailleurs, mais ça reste cher.

On a passé tout droit devant la pharmacie, plus de temps. Nos achats étaient terminés. En faisant la file à la caisse, j’ai observé les paniers des autres clients. Personne n’avait vraiment de quoi faire une épicerie complète. Souvent, un ou deux articles en grande quantité. Pas de lait, pas d’œufs. Beaucoup de vêtements de marque. Pas chers, ceux-là. Les gens en profitent.

Fou pour la rentrée scolaire

Je vois déjà la rentrée scolaire : ça sera fou. Je suis sorti de là en me disant qu’il me faudrait un
entrepôt pour profiter pleinement des aubaines, un congélateur industriel et une patience d’ange pour magasiner là, chaque semaine.

Je comprends mieux maintenant pourquoi les grands épiciers ne s’inquiètent pas trop de l’arrivée de Costco. Comme eux, Costco a ses avantages et ses inconvénients.

C’est un choix à faire.

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Préservons l’agriculture d’ici

Changements climatiques, précarité financière, surcharge de travail : ce ne sont là que quelques-uns des nombreux défis auxquels fait face le milieu agricole. Alors qu’une vague de fermetures touche plusieurs maraîchers locaux, il est urgent de s’attarder aux difficultés auxquelles ces productrices et producteurs sont confrontés.

Opinion de Carol-Ann Kack

Il y a quelques années, à un moment de remise en question professionnelle, j’ai choisi de passer l’été dans les champs. J’ai travaillé pour une entreprise qui préparait des paniers de légumes biologiques.

Je savais que ce serait physiquement exigeant, que je devrais parfois travailler les fins de semaine dans les marchés publics, en plus de mes journées passées au champ et que ce ne serait pas très payant. J’étais privilégiée de pouvoir me le permettre. J’avais de l’argent de côté, pas d’enfant à charge. Bref, je pouvais vivre avec un salaire à peine supérieur au minimum et m’en sortir. Travailler sur une ferme, le temps d’une saison, c’était un cadeau que je m’offrais.

Mais pour les entrepreneurs à la tête de ces fermes, la charge de travail et la pression financière sont loin d’avoir quoi que ce soit d’un cadeau. Le couple de maraîchers propriétaires de l’entreprise pour laquelle je travaillais, avec leurs trois enfants, parvenait à fournir 125 paniers de légumes biologiques à la communauté, à participer aux marchés publics et à desservir plusieurs restaurateurs de la région.

Mon premier choc fut d’apprendre que, malgré tout cela, leur famille devait recourir aux paniers d’aide alimentaire fournis par Moisson. Comment cela pouvait-il être possible ? Alors qu’ils nourrissaient plus d’une centaine de familles pendant 15 semaines, qu’ils faisaient des conserves et de la transformation avec leurs invendus, ils avaient tout de même besoin d’aide pour joindre les deux bouts.

Précarité insoutenable

Le constat est brutal : même avec des ventes au rendez-vous, une clientèle fidèle et deux employés, le revenu qu’ils pouvaient se verser ne dépassait pas le salaire minimum. Ils vivaient dans une précarité insoutenable, alors qu’ils auraient pu gagner davantage dans un emploi beaucoup moins exigeant.

En entendant d’autres histoires similaires autour de moi, j’en suis venue à une conclusion douloureuse : ce travail, avant d’être un gagne-pain, est un véritable acte politique.

D’ailleurs, l’entreprise pour laquelle j’ai travaillé à l’été 2023 a malheureusement annoncé qu’elle ne reprendra pas ses activités pour la saison 2025.

(Photo: Facebook ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation)

La pandémie, qui nous a fait craindre une rupture d’approvisionnement alimentaire, a révélé l’importance de cultiver au Québec pour assurer notre résilience. Le gouvernement a commencé à parler de souveraineté alimentaire, un concept jusque-là peu présent dans l’espace public. Il est devenu évident qu’il nous fallait des productions locales et diversifiées pour assurer notre autonomie.

Mais au-delà de cette nécessité économique, ce que nous cultivons ici est le reflet de notre territoire,
de notre identité. Pensez à vos recettes familiales de bouillie de légumes, de ragoût de bœuf, ou encore aux sandwichs aux tomates fraîches du jardin. Ce qu’on cultive et qui remplit les assiettes des Québécois et des Québécoises depuis des générations fait partie intégrante de notre culture.

Que sommes-nous prêts à faire ?

Certes, le marché mondialisé nous permet d’accéder à une grande variété de produits à bas prix, mais peut-on vraiment se permettre de perdre notre agriculture de proximité ?

Depuis quelques années, on observe un enthousiasme renouvelé envers l’agriculture locale, autant chez les consommateurs que chez les jeunes qui souhaitent s’y lancer. Nous progressons. Pourtant, lorsque des fermes ferment après seulement cinq à sept ans d’opérations, force est d’admettre que quelque chose ne tourne pas rond.

Alors, une question s’impose : que sommes-nous prêts à faire, collectivement, pour permettre à l’agriculture de vivre chez nous ? Mais surtout, pour permettre aux agricultrices et aux agriculteurs d’en vivre dignement ?

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Le silence des âmes 

Que ce soit dans l’Est-du-Québec ou ailleurs, on observe quelque chose de troublant : une lente hémorragie culturelle. Sommes-nous en train d’assister à l’effritement de ce qui constituait jadis notre âme collective ?

Opinion de Johanne Fournier

Le phénomène prend des allures dramatiques. Des lieux de culture ferment leurs portes, victimes de budgets squelettiques et d’une indifférence administrative. 

À Rimouski, pensons seulement à la fermeture temporaire du Musée régional et à la faillite du Carrousel international du film, qui était un pionnier des festivals de cinéma jeunesse en Amérique du Nord et dans la francophonie. À Gaspé, à Matane et ailleurs dans l’Est, des bastions de la création artistique résistent tant bien que mal, portés à bout de bras par des bénévoles épuisés et des artistes qui jonglent entre passion et précarité.

Cette région, qui a pourtant donné au Québec plusieurs de ses voix les plus authentiques, se retrouve aujourd’hui en marge des circuits culturels. Les jeunes talents migrent vers les centres urbains, laissant derrière eux des communautés privées de leur sève créatrice.

Il faut pointer du doigt cette révolution numérique qui, sous prétexte de démocratisation, a bouleversé nos habitudes culturelles. Les plateformes de diffusion en continu remplacent souvent de belles découvertes en librairie ou chez le disquaire. Les algorithmes décident de nos goûts, nous enferment dans des bulles de consommation culturelle prévisible. La culture devient flux, consommation immédiate, zapping perpétuel.

Résistance et lueurs d’espoir

Dans les replis de cette morosité culturelle émergent des initiatives porteuses d’espoir. Des collectifs d’artistes réinventent la création collaborative, des municipalités audacieuses misent sur la culture comme levier de développement, des citoyens s’organisent pour sauver leurs lieux culturels.

À Percé, le Festival des Percéides fait rénover le Centre d’art de Percé et prévoit acquérir une maison patrimoniale pour en faire un espace de résidence d’artistes. À Mont-Joli, le Carrefour de la littérature, des arts et de la culture accueille des artistes ainsi que des auteurs de renom. À Matane, le diffuseur de spectacles Kaméléart, qui existait depuis 1982, a traversé une période difficile. L’organisme a évité la faillite auprès d’une quarantaine de créanciers à qui il devait 390 000 $. En mars 2024, il a fait peau neuve pour devenir Arts et spectacles Matanie.

Un bel exemple de résilience et de résistance est le Festival en chanson de Petite-Vallée qui, après 42 ans, n’a jamais cessé de se renouveler. Ses administrateurs ont cependant dû faire preuve de beaucoup de patience avant de réussir à reconstruire le Théâtre de la vieille forge au coût de près de 20 M$, après l’incendie qui avait rasé l’ancien bâtiment.

Urgence d’agir

Ces lueurs d’espoir ne doivent pas masquer l’ampleur du défi. Le déclin culturel n’est pas une fatalité, mais il ne se renversera pas spontanément. Il appelle des politiques publiques courageuses, un investissement massif au sein des organisations artistiques, un soutien indéfectible aux créateurs et aux diffuseurs culturels.

Dans son dernier budget, le ministre des Finances, Éric Girard, a alloué plus de 544 M$ sur cinq ans pour la culture et le patrimoine. S’il s’agit d’un pas dans la bonne direction, cette somme demeure insuffisante pour plusieurs acteurs culturels. « Le geste a été très apprécié, fait savoir la nouvelle directrice générale du Musée régional de Rimouski. Mais, il reste que les musées sont passés sous le radar. La culture, c’est un choix de société. »

Pour France Leclerc, le discours politique est parfois contradictoire. « Avec ce qui se passe aux États-Unis, on parle de l’importance de l’identité. Or, la culture est l’un des plus gros véhicules de cette identité. Mais, elle est mal aimée ! »

Dans une société où l’on parle beaucoup de mieux-être, le sport et le plein air ne sont pas les seuls remèdes. « La culture a aussi un grand rôle à jouer : elle fait du bien », estime madame Leclerc. 

Acte de résistance

Cela exige une prise de conscience. Chaque livre acheté en librairie, chaque spectacle local fréquenté, chaque initiative culturelle soutenue constituent un acte de résistance contre cette dérive.

Résistons à l’uniformisation, préservons cette part d’humanité qui distingue notre société. D’ici ce temps, j’ose espérer que les mots de cette chronique puissent résister à l’oubli.

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Où passe notre argent ?

Le gouvernement de François Legault est sur la sellette depuis plus d’un an. Il faut dire qu’il accumule les projets douteux et les décisions controversées. L’étude sur le troisième lien entre Lévis et Québec, qui a finalement révélé l’inutilité du projet, n’est que la pointe de l’iceberg.

Opinion de Robin Lebel

Et que dire de Northvolt ? Un nom qui donne froid dans le dos.

Ce mégaprojet industriel, bâti à coups de milliards d’argent public, soulève d’énormes questions environnementales, démocratiques et économiques. Michael Sabia, quant à lui, s’est lancé dans la dilution à grande échelle de notre hydroélectricité, comme s’il rêvait de forcer un jour la privatisation d’Hydro-Québec. Heureusement ou malheureusement ? Il est maintenant parti prêter main-forte à l’équipe de Mark Carney à Ottawa.

Ajoutons à cela les investissements aveugles dans Lion Électrique et une série de dossiers aussi boiteux les uns que les autres. Même la fin de l’année scolaire 2025 s’est transformée en moment embarrassant alors que Pierre Fitzgibbon, notre économiste en chef autoproclamé, a profité de l’occasion pour annoncer, sans avertissement, des coupes massives en santé et en éducation. On frôle l’absurde.

Quand on met tout ça bout à bout, une question s’impose : y a-t-il un pilote dans l’avion ? A-t-on déjà vu un gouvernement aussi incohérent, aussi désorganisé, aussi peu inspirant ? Personnellement, je ne m’en souviens pas.

La mort de Serge Fiori, la semaine dernière, a ravivé chez certains le vieux rêve québécois, celui de devenir un pays. Mais comment envisager aujourd’hui un tel projet, alors que les finances publiques sont exsangues et que nos politiciens semblent incapables d’inspirer le moindre espoir ? On n’a plus un sou. Et plus personne pour nous faire rêver.

Repartir sous un autre nom

Comme le disait avec humour Daniel Lemire : « On pourrait mettre la province en faillite et repartir à neuf sous un autre nom. » Tentant, mais irréaliste.

Le contexte mondial est sombre. La planète est dirigée par une brochette d’hommes aussi dangereux que démagogues : Poutine, Kim Jong-un, Xi Jinping, Trump, Netanyahu… Un festival de cynisme et de brutalité. Non, ce n’est pas le moment pour les grands bouleversements. L’idée d’indépendance devra encore attendre.

Mais revenons à nos affaires. On est cassés. Et pendant ce temps, le gouvernement de Mark Carney rêve de relancer l’économie canadienne en misant sur les ressources naturelles : pétrole, hydroélectricité, infrastructures de transport et armement. Le Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie et la Côte-Nord pourraient pourtant jouer un rôle stratégique dans cette relance.

Un exemple ? Le pont de Trois-Pistoles, qui dort dans les cartons depuis trop longtemps, transformerait radicalement l’économie de la région.

Sur la Côte-Nord, un autre pont à l’embouchure du Saguenay permettrait de décloisonner le Nord québécois, une région riche en ressources, mais coupée du reste du territoire. Et à Sept-Îles, un port en eau profonde attend toujours d’être pleinement exploité.

Vive le Québec libre !

Deux ponts, une vision, et des décennies de développement potentiel pour le Québec tout entier. Mais voilà, rêver n’est pas rentable politiquement. Alors on continue avec les recettes de François Legault : des projets tape-à-l’œil, inutiles, mais électoralement payants. Le troisième lien ? Pourquoi pas! Northvolt ? Allons-y ! Lion Électrique ? Encore !

Et pendant qu’on y est, crions tous en chœur : Vive le Québec libre ! Ah non, pardon… François nous a bien expliqué que ce n’est pas ce que Charles de Gaulle voulait vraiment dire. Il faudra, une fois de plus, réécrire l’histoire.

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L’été pour exister ensemble

Je reviens tout juste du 10e festival de musique Commission B à Saint-Casimir, dans Portneuf et au festival Le Grand Dégel, à Métis-sur-Mer.

Opinion de Carol-Ann Kack

L’été est une période où j’aime particulièrement profiter des fins de semaine pour me promener, découvrir les paysages, les produits du terroir, et prendre le pouls de lieux que je ne connais pas encore. Souvent dans le Bas-Saint-Laurent, en Gaspésie et parfois dans d’autres régions du Québec.

Au cœur de la foule des festivals, je regarde les gens qui m’entourent. Des personnes de tous âges, beaucoup de jeunes familles, ainsi que les nouvelles générations qui découvrent ou redécouvrent les artistes québécois.

Je me dis que les festivals musicaux ont pris de l’essor ces dernières années, au grand bonheur des mélomanes et des vacanciers, parfois aussi au désarroi de certaines communautés qui voient leurs rues et lieux publics pris d’assaut.

Je me suis demandé si cette multiplication des festivals était une mode. Mais j’en suis plutôt venue à la conclusion que c’est une nécessité : une manière de créer des espaces éphémères pour se rassembler, se relier et vivre des moments hors du quotidien, ensemble.

Alors qu’on parle de plus en plus du sentiment d’isolement dans la population et de la quantité d’heures passées en ligne, que ce soit par les jeunes ou les moins jeunes, l’été devient soudain une saison où les occasions de se retrouver et de partager ce qu’on aime se multiplient.

Que ce soit dans sa propre région ou ailleurs au Québec, nous pouvons, ne serait-ce qu’un instant, nous retrouver avec d’autres personnes qui partagent nos intérêts ou simplement laisser la curiosité nous guider vers ce qui fait vibrer les autres. On peut enfin prendre le temps d’exister sur notre magnifique territoire, ensemble.

Espace-temps unique

Comparativement à l’expérience du spectacle en salle, avec un début, une fin, et chacun qui rentre chez soi, le festival donne accès à autre chose. Il permet de créer un espace-temps unique où l’on peut flâner, tester, observer, plonger ou pas.

Il nous autorise à explorer, à improviser, et à vivre des moments informels avec d’autres festivaliers réunis par le même désir de vivre quelque chose d’authentique. Ce sont de rares occasions qui marquent souvent des générations entières.

Je suis bien consciente que les festivals ne plaisent pas à tout le monde. Les foules, la musique forte, les files d’attente. Tout cela demande de l’énergie, et souvent une certaine forme physique.

Il y a aussi les coûts liés à l’accès. Alors que de nombreuses activités municipales sont souvent gratuites (je vous invite d’ailleurs à porter attention à ce qui se passe dans votre coin !), je trouve dommage que certaines personnes, moins en moyens, ne puissent profiter des festivals qui s’installent pourtant dans leur propre communauté. Il faut le dire : la hausse du coût de la vie touche tout le monde.

Sans payer le plein prix

Pouvons-nous imaginer des formules qui permettraient aux résidents locaux d’avoir accès aux festivals qui animent leur municipalité, même sans payer le plein prix ? Je sais que les festivals ne roulent pas sur l’or, et que plusieurs font déjà énormément d’efforts pour être accessibles tout en soutenant l’économie locale.

Loin de moi l’idée de leur ajouter un fardeau supplémentaire. Mais j’ai envie de rêver. De rêver à des communautés heureuses et fières d’accueillir de tels événements, parce qu’elles peuvent elles aussi y participer, y goûter, et voir la magie s’opérer.

Peut-être que ce rêve est déjà réalité. Avec la multitude d’initiatives locales, je ne serais pas surprise. Si c’est le cas, j’aimerais bien savoir quelles mesures ont été mises en place pour y parvenir !

Dans tous les cas, longue vie aux festivals du Québec et au plaisir de vous croiser dans un événement près de chez vous cet été !

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Photo de la fillette retrouvée : un peu de dignité, s.v.p.

Tout le monde a encore frais en mémoire le cas de cette enfant de 3 ans abandonnée seule dans un fossé de l’autoroute en Ontario. Nous avons tous poussé un soupir de soulagement de savoir qu’elle avait miraculeusement survécu après trois jours. Une fois toute cette effusion d’amour que nous lui avons exprimée, n’a-t-elle pas droit, maintenant, à sa dignité ?

Pendant qu’elle était activement recherchée, il était utile de partager sa photo ad nauseam. Mais maintenant, est-il nécessaire de publier les photos qui illustrent le moment où elle a été retrouvée par les policiers ?

Avec son pantalon souillé d’urine, la saleté de ses vêtements et ses lèvres gercées par la déshydratation, a-t-on besoin de cette photo pour prouver que la fillette a souffert ? Pensez-y une minute. S’il s’agissait de votre enfant ou de votre petite-fille, seriez-vous fier de voir cette photo partout ?

Demande de retrait des photos

La Sûreté du Québec (SQ) a demandé d’arrêter de partager les photos de la petite Montréalaise. Maintenant qu’elle est hors de danger, le corps policier a retiré toute trace de l’enfant sur toutes ses plateformes, question de lui redonner son anonymat.

Une fois qu’elle a été retrouvée, la SQ considère qu’il n’y a plus de raison de publier de photos d’elle, ni de mentionner son nom, ni de partager des renseignements qui pourraient l’identifier. D’ailleurs, une ordonnance sur l’identité des enfants prévaut dans tous les dossiers impliquant la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ).

Devant les accusations auxquelles devra faire face sa mère, il est fort probable que la DPJ interviendra auprès de l’enfant. Il est facile de s’imaginer que la maman ne puisse retrouver la garde de sa fille après avoir été accusée d’abandon illégal d’enfant.

Beaucoup de photos de l’enfant sur les réseaux sociaux

La majorité des médias ont retiré sa photo, du moins en ce qui concerne les publications en ligne. Mais, sur les réseaux sociaux, les photos de la gamine sont encore là à profusion. J’ai mal pour l’enfant qui, lorsqu’elle sera plus vieille, verra ces photos qui lui feront revivre ce cauchemar.

Cette fois où elle a attendu sa maman qui n’arrivait pas. Cette fois où, pendant trois jours et trois nuits, elle a eu très peur, souffert de la faim et de la soif, avec aucun adulte pour lui offrir la sécurité. Pire encore, ces photos pourraient être utilisées par des gens malintentionnés. 

Les épreuves ne sont malheureusement pas terminées pour cette petite qui a été abandonnée. Les prochains mois seront difficiles à affronter tant pour elle que pour sa famille. 

Cette enfant ne raisonne pas comme un adulte. Lorsqu’elle a dit aux policiers que sa maman lui avait demandé de l’attendre, c’est ce qu’elle a fait.

Selon l’entrevue qu’a accordée au RDI la psychiatre de l’Hôpital de Montréal pour enfants, Cécile Rousseau, ces premières paroles témoignent de l’attachement de la petite pour sa maman. Or, malgré toute la haine que l’on peut lire sur les réseaux sociaux envers sa mère, la fillette pleure sûrement son absence. Elle ne peut comprendre. 

Dans son esprit, il est fort probable qu’elle ne doit éprouver aucun ressentiment pour ce que sa maman lui a fait subir. Même si elle n’en est pas tout à fait conscience, tout ce que cette enfant risque de souhaiter, c’est que l’on puisse soigner sa maman du mal invisible qui l’afflige. Je n’excuse absolument pas le geste de cette femme.

Mais, je vois trop de jugements gratuits et de haine sur les réseaux sociaux envers cette femme, sans connaître son histoire. En contribuant à redonner la tranquillité à laquelle la petite a droit, nous contribuerons peut-être à la guérison de son traumatisme.

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À la rencontre d’Élise et d’Irène

Je vous propose un rendez-vous avec deux femmes au parcours singulier : les deux sœurs Élise et Irène Deschênes, qui ont eu une brillante carrière à Mont-Joli. 

Opinion de Johanne Fournier

Si les 300 aviatrices de l’aéroport militaire de Mont-Joli portaient d’impeccables uniformes pendant la Deuxième Guerre mondiale, c’était beaucoup grâce à Élise Deschênes, couturière et conceptrice de mode, ainsi qu’à sa sœur Irène, chapelière et couturière.

Avec leur boutique qui avait pignon sur rue à Mont-Joli, ces deux sœurs étaient aussi des femmes d’affaires. S’inscrivant dans un matriarcat bien assumé, elles ont joué un rôle important dans l’histoire de leur région et ont côtoyé des personnalités publiques significatives de leur époque.

Dans son roman historique intitulé Élise et Irène, Claude Morin nous raconte l’histoire fascinante de deux femmes, qui étaient respectivement sa tante et sa mère. À partir de faits vécus, l’auteur ajoute des éléments de fiction. Cependant, les personnages qu’il décrit ont bel et bien existé et le journaliste à la retraite a conservé, pour la plupart d’entre eux, leur nom d’origine.

Dans ce récit réaliste, Claude Morin dépeint des événements survenus de 1935 à 1945 et qui ont marqué plus particulièrement Mont-Joli, Sainte-Flavie et Sainte-Luce, dont plusieurs aînés de La Mitis n’ont jamais pu oublier.

D’ailleurs, parmi la quarantaine de personnes qui prenaient part au récent lancement de l’ouvrage à Rimouski, certains se souvenaient de faits décrits par l’auteur, mais aussi de plusieurs personnages qui reprennent vie dans le roman. Claude Morin raconte notamment la tragédie ferroviaire qui s’est produite à Mont-Joli le 17 décembre 1941. Celle-ci avait fait 12 morts et une trentaine de blessés.

Personnages marquants

Si le Luçois d’origine dédie cet ouvrage à sa mère et à sa tante, il rend aussi hommage à plusieurs personnages de sa famille.

« Après la publication de mon livre, Sainte-Luce-Station, où je racontais l’histoire de mon père, des gens de mon village natal m’ont dit que je devrais raconter l’histoire de ma mère », indique Claude Morin.

L’auteur ne s’attarde cependant pas uniquement aux carrières de sa mère et de sa tante. À travers les 44 chapitres, il raconte des histoires d’amitié, d’entraide et de persévérance, où la vie et la mort se côtoient. Il y aborde aussi l’amour.

Selon lui, sa mère aurait eu huit prétendants. Puis, Irène se marie une première fois à l’âge de 28 ans à Georges-Édouard Jean. Celui-ci meurt quelques années plus tard. Elle a deux enfants. Elle se remarie, cette fois avec Alexandre Morin qui, quelques années plus tard, meurt à son tour.

« En tout, ma mère n’a pas été mariée 8 ans », spécifie l’auteur.

Claude Morin nous fait découvrir une autre femme de tête : sa cousine Yvette Dionne, qui quitte la région pour poursuivre une illustre carrière de sténographe et dactylographe bilingue au gouvernement fédéral à Ottawa.

Il fait aussi intervenir un quêteux.

« C’est une histoire vraie. Il travaillait à la ferme l’été et il était devenu un grand ami de la famille Deschênes. Ce personnage est un peu un liant dans mon livre. Armand Lévesque est un nom fictif. J’ai romancé son histoire pour en faire un homme de lettres qui avait perdu sa dulcinée. Il provenait de Drummondville et travaillait dans l’industrie du textile au New Hampshire. »

L’ouvrage Élise et Irène de Claude Morin est publié par la maison d’édition Carte blanche. Le livre de 274 pages contient des croquis de mode réalisés par Line Roy. Ces illustrations de vêtements, comme ceux que concevaient Élise et Irène, nous permettent de constater combien la mode des années 1935 à 1945 était belle. Les gens étaient chics !

Pour communiquer avec l’auteur : morin.claude@telus.net

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Quand le regard des passionnés vaut de l’or

Fin de semaine de repêchage dans la LNH, qui se tient cette année au Peacock Theater de Los Angeles. Partout, on spécule, on analyse, on rêve : que pourra bien obtenir le Canadien de Montréal lorsque viendra son tour de parler ? 

Opinion de Robin Lebel

Tous les projecteurs sont braqués sur les jeunes espoirs et comme plusieurs d’entre vous, j’échange souvent avec de vrais mordus de hockey, ceux qui ont l’œil aiguisé et le jugement affuté. Parmi eux, il y a Dario Côté, un ami d’enfance originaire de Cloridorme en Gaspésie.

Ce passionné de hockey est bien connu dans le milieu à Rimouski. Le hockey mineur, le junior, les ligues de développement, tout ça, c’est son pain quotidien. Honnêtement, si j’avais à monter une équipe gagnante, c’est à lui que je passerais le premier coup de fil. On me dit même qu’il possède d’excellentes qualités comme instructeur.

Dario est un véritable évaluateur de talent. Il a l’œil pour repérer les jeunes au potentiel prometteur. C’est pourquoi à l’approche du repêchage, qu’il s’agisse du junior majeur ou de la LNH, je prends souvent le temps de lui poser quelques questions. Le 10 juin dernier, soit deux semaines avant la tenue du repêchage de la LNH, on s’est retrouvés autour d’un lunch. Comme à son habitude, Dario avait des réponses bien senties à mes interrogations.

Des profils robustes pour le Canadien

Je lui ai d’abord demandé ce qu’il voyait comme besoin prioritaire chez le Canadien. Sa réponse : de la robustesse. Du gabarit. Du jeu physique, voire brutal. Bref, des joueurs capables de s’imposer dans les coins.

Selon lui, quelques options intéressantes pourraient encore être disponibles autour des 16e et 17e choix en première ronde, ceux qui appartiennent au CH. Oui, il y a Justin Carbonneau, cet ailier de l’Armada de Blainville-Boisbriand, un marqueur pur et une machine à buts dotés d’un tir professionnel. Dario voit aussi Kashawn Aitcheson, un défenseur gaucher robuste possédant d’un bon niveau de talent ou Carter Bear, un attaquant qu’il compare à Brad Marchand. Un vrai « bâton de dynamite ». 

Pourquoi par Lynden Lakovic, un attaquant de 6’ 4’’ et près de 200 livres. Moins physique, mais beaucoup de potentiel. Jack Nesbitt, un centre de 6’ 4’’ et 190 livres, efficace s’il continue de progresser.

Caleb Desnoyers ? Il sera déjà repêché lorsque viendront les choix du Canadien. Grimper dans l’ordre de sélection ? Pas nécessaire selon Dario. Plusieurs bons espoirs seront encore disponibles à ce moment-là et le CH recherche justement ces types de profils. Solides et capables de jouer dans le trafic.

Dario Côté (photo courtoisie)

Ce qui m’impressionne toujours avec Dario, c’est sa connaissance pointue du hockey junior, mais aussi sa capacité à se détacher du bruit ambiant. Fait intéressant : dans les joueurs qu’il m’a proposés, aucun Européen. Ce n’est pas anodin.

Et comme il me l’a fait remarquer, le dépisteur-chef du Canadien est lui-même Européen, clin d’œil à Nick Bobrov. Selon Dario, les dépisteurs du CH en sol québécois et dans la LHJMQ ont peu de poids dans les décisions finales. Une réalité qu’il juge regrettable.

« Petits en titi »

Avant de partir, il m’a aussi glissé un mot sur les plus récents choix de l’Océanic au repêchage de Québec. Mis à part Zack Arsenault en première ronde, les jeunes repêchés sont tous plutôt petits. « Petits en titi », pour reprendre ses mots. À surveiller au camp d’entraînement du mois d’août ! 

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