❌

Vue lecture

GĂ©nocide en Palestine : le QuĂ©bec complice malgrĂ© tout

Il y a environ un mois, le premier ministre François Legault affirmait, dans une entrevue en ligne avec StĂ©phan Bureau, qu’au QuĂ©bec, on importait des conflits.

L’opinion de Carol-Ann Kack

Il parlait du gĂ©nocide menĂ© par IsraĂ«l sur le peuple palestinien. Il expliquait que ce conflit n’est pas le nĂŽtre et que ces enjeux ne devraient pas ĂȘtre d’actualitĂ© chez nous ou, du moins, que cela ne devrait pas ĂȘtre source de tensions ici, car ça ne nous concerne pas. Cela m’a choquĂ©e. Ce n’est pas parce que nous ne sommes pas affectĂ©s dans notre quotidien que nous n’avons rien Ă  voir avec ce qui se passe ou, du moins, que le QuĂ©bec n’a rien Ă  voir avec ce qui se passe.

À juste titre, nous avons appris, au dĂ©but juillet, dans un rapport de l’ONU, que la Caisse de dĂ©pĂŽt et de placement du QuĂ©bec (CDPQ), comprenant l’épargne collective des QuĂ©bĂ©coises et des QuĂ©bĂ©cois, finançait Ă  la hauteur de 9,6 milliards$ plus de 48 entreprises qui sont impliquĂ©es dans le gĂ©nocide. Cela, malgrĂ© ses politiques d’investissement durable et en matiĂšre des droits de l’homme.

On y souligne qu’entre 2023 et 2024, la CDPQ a fait bondir respectivement de 300%, 400% et 500% ses investissements dans les entreprises Lockheed Martin, Caterpillar et HD Hyundai, toutes impliquĂ©es dans l’extermination du peuple palestinien.

Ce n’est pas rien! L’épargne de l’État quĂ©bĂ©cois contribue Ă  l’économie du gĂ©nocide. Alors, est-ce que nous « importons des conflits qui ne nous appartiennent pas Â» ou est-ce que nous contribuons au massacre en cours?

Question de responsabilité

LA CDPQ s’est dĂ©fendue de ces allĂ©gations en expliquant que les investissements en question, pour la plupart, n’ont pas Ă©tĂ© faits par la Caisse directement, mais sont plutĂŽt « gĂ©rĂ©s par des intermĂ©diaires ou dĂ©tenus Ă  travers des produits standards offerts Ă  l’ensemble des investisseurs Â».

Elle explique aussi avoir peu d’impact sur les dĂ©cisions de ces entreprises, dont elle ne dĂ©tient qu’une petite partie des actions et des droits de vote. Évidemment, il y a une complexitĂ© dans le fonctionnement des produits financiers et des fonds d’investissement. Mais, une fois cela dit, il faut que les leaders politiques et Ă©conomiques reconnaissent leur responsabilitĂ©.

Une cruauté sans nom

Nous assistons, depuis 20 mois, Ă  des scĂšnes terribles, dĂ©coulant de stratĂ©gies qui ne relĂšvent pas d’une simple « escalade disproportionnĂ©e Â» en riposte aux attaques du Hamas, mais plutĂŽt d’un plan d’IsraĂ«l de saisir ce moment pour mettre un terme dĂ©finitif Ă  l’État palestinien.

IsraĂ«l ose mĂȘme avouer que sa plus rĂ©cente invasion terrestre vise Ă  dĂ©placer la population palestinienne dans 20% du territoire afin de complĂ©ter la destruction de ce qui reste d’infrastructures civiles et ne laisser Ă  la population aucun endroit oĂč aller. Il s’est mĂȘme montrĂ© ouvert au plan de notre voisin Donald Trump, proposant que les États-Unis fassent de la Bande de Gaza un lieu de villĂ©giature luxueux. C’est d’une cruautĂ© sans nom.

Comme le rappelaient prĂšs d’une quarantaine de rapporteurs spĂ©ciaux et experts de l’ONU le 8 mai, les États du monde sont confrontĂ©s au choix dĂ©cisif suivant : Â« mettre un terme au gĂ©nocide en cours ou le voir mettre fin Ă  la vie Ă  Gaza Â».

Alors oui, monsieur le premier ministre, quand la population critique l’ouverture d’un bureau du QuĂ©bec Ă  Tel-Aviv pour renforcer ses relations commerciales, qu’elle demande Ă  la SAQ de cesser la vente de vins israĂ©liens et qu’elle exige que l’argent public ne soit pas au service du gĂ©nocide en cours, je pense que ça nous concerne. Nous finançons vos choix malgrĂ© nous. Nous avons le droit de dire haut et fort : je ne veux pas ĂȘtre complice.

L’Alcatraz des alligators

Depuis le retour de Trump, l’agence Immigration and Customs Enforcement (ICE) est sur toutes les lĂšvres aux États-Unis. L’« Alcatraz des alligators Â» est maintenant fonctionnel; on songe mĂȘme Ă  commencer les travaux forcĂ©s. Il y a 55 Canadiens qui sont prĂ©sentement dĂ©tenus lĂ .

L’opinion de Robin Lebel

L’horreur vient d’atteindre un autre niveau. Le prĂ©sident Trump fait maintenant ce qu’il veut sur tous les plans.

Mais, oĂč veut-il donc en venir? La rĂ©ponse la plus banale est souvent trop Ă©vidente pour ĂȘtre vue.

Donald Trump Ă©tait, avant les Ă©lections, un homme riche, milliardaire en actifs, mais pas en passifs. Il est revenu au pouvoir pour l’argent, sans aucune autre forme de motivation. Pour cette raison, il en profite au passage pour Ă©liminer tout ce qui lui semble inutile. Je parle de la classe des gens pauvres ou trĂšs pauvres des États-Unis.

On m’a toujours appris que le plus fort dĂ©fend le plus faible, que le plus instruit apporte son savoir Ă  la sociĂ©tĂ© pour la faire croĂźtre et ainsi crĂ©er de la richesse dans la classe moyenne. Que les plus tĂ©mĂ©raires en affaire crĂ©ent non seulement de la richesse, mais aussi de l’emploi au plus grand bĂ©nĂ©fice, encore lĂ , de la classe moyenne.

En fin de compte, tout ce mouvement de la sociĂ©tĂ© vise Ă  s’enrichir et Ă  prendre soin des plus dĂ©munis, Ă©vitant aux plus pauvres d’ĂȘtre victimes d’injustice ou de maltraitance.

Pour tout dire, une sociĂ©tĂ© dĂ©mocratique vise, en fin de compte, Ă  donner une chance au bonheur de tous. Elle vise Ă  amoindrir l’écart entre les gens les plus performants et les gens les plus vulnĂ©rables.

Ce qui se passe aux États-Unis

Que se passe-t-il prĂ©sentement aux États-Unis? Il se passe qu’un homme veut garder tout ce qu’il pense ĂȘtre les gens les moins dispendieux Ă  garder en vie. Une parcelle d’élites capable de tout se payer sans que l’État n’ait jamais Ă  intervenir. Il baisse les impĂŽts des plus riches au dĂ©triment des programmes d’aide aux plus pauvres.

Il y a une erreur dans ce calcul: qui fera les basses besognes? Qui se tapera le ménage, les corvées en agriculture ou les travaux manuels de tout acabit?

Une autre erreur se trouve dans ce choix que fait le président: il tuera, par la bande, des frÚres, des amis et des pans de famille au complet.

Comme le peuple est armĂ©, que croyez-vous qui va se passer? Il va y avoir attentat contre le rĂ©gime, soulĂšvement de la population laissĂ©e Ă  l’abandon, pour aboutir dans une guerre civile.

En fin de compte, qu’aura Ă  perdre le peuple amĂ©ricain si le Parti rĂ©publicain passe les Ă©lections de mi-mandat? Plus rien.

Benito Mussolini a fini pendu par les pieds. Qu’arrivera-t-il au prĂ©sident des États–Unis s’il ne met pas fin Ă  son plan de cabochon?

Pendant ce temps, des alliances se forment en catimini, le monde dĂ©mocratique se dissocie des États-Unis. La rĂ©organisation est en marche et rien ne l’arrĂȘtera. Les États-Unis s’apprĂȘtent Ă  vivre une fin abrupte.

Cela est inĂ©vitable, puisqu’historiquement, une sociĂ©tĂ© dominante arrive toujours Ă  bout de souffle Ă  un moment ou Ă  un autre de son histoire. Donald Trump et sa gang ne font que devancer la date d’échĂ©ance. Vous dites que je me trompe? Je le souhaite tout autant que vous.

Ne croyez surtout pas Elon Musk qui se dit contre les rĂ©publicains. Au contraire, il est de mĂšche avec Donald Trump. Leur chicane n’est qu’une mascarade. Un vrai « show de boucane Â» de lutte professionnelle. Elon Musk va lancer un parti pour une seule raison: diviser le vote dĂ©mocrate et ainsi garder les rĂ©publicains au pouvoir.

Vous savez, les plus grands trafiquants de drogue dans le monde enveloppent des milliards$ sur des palettes de bois qu’ils cachent ensuite un peu partout. Pourquoi continuent-ils à faire ça s’ils ne savent plus quoi faire de leur argent, me direz-vous? Comme Donald Trump, ils en manquent toujours un peu, d’aprùs eux.

À surveiller chez Costco

Une visite Ă  QuĂ©bec la semaine derniĂšre m’a permis de faire un peu de repĂ©rage chez Costco, dont l’ouverture est prĂ©vue le 5 aoĂ»t prochain Ă  Rimouski. Premier constat en arrivant : trop de monde aux pompes. Trois files de large. À vue de nez, ça nous aurait pris 45 minutes. Pas le temps Ă  perdre, on passe notre tour.

Opinion de Robin Lebel

Je m’étais bien promis une chose. Je n’étais pas lĂ  pour acheter, mais pour observer.

DĂšs l’entrĂ©e, on aperçoit une vĂ©ritable ruche autour des Ăźlots remplis de vĂȘtements, juste aprĂšs le dĂ©partement de l’électronique. Les gens sont si pressĂ©s qu’ils essaient leurs trouvailles sur place. Des commis s’affairent sans relĂąche Ă  plier et replier les vĂȘtements. Ils ont l’air au bout du rouleau. Imaginez : tenter de garder un Ăźlot en ordre pendant que des inconnus tirent les morceaux sans la moindre considĂ©ration.

Pendant que ma conjointe fouillait, mon regard s’est posĂ© sur des allĂ©es presque dĂ©sertes, celles des rasoirs, cafetiĂšres et autres petits appareils. En m’approchant, j’ai compris pourquoi. Les prix sautent aux yeux. De 10 Ă  15 dollars plus chers que chez la concurrence, parfois plus.

Un peu plus loin, la boulangerie. Tout est gigantesque. Les muffins aussi gros que des gĂąteaux, les tartes grandes comme des pneus de brouette. Ça donne faim. Juste Ă  cĂŽtĂ©, la boucherie. Des paquets de
huit faux-filets ou filets mignons. Le prix Ă  la livre est bon, mais il faut acheter pour 90 $ pour profiter du rabais. À deux Ă  la maison, je passe mon tour.

(Photo journallesoir.ca- Olivier Therriault)

Les fromages sont abordables et Ă©videmment, Ă©normes. J’ai vu des meules grosses comme des mangues. Un autre coin tranquille : les fruits et lĂ©gumes. Trop loin, je n’y suis pas allĂ©.

Puis vient le grand moment : l’épicerie sĂšche. Cannages, cafĂ©, farine et tout le reste. J’ai levĂ© les yeux machinalement pour m’orienter, comme Ă  l’épicerie. Surprise ! Aucune pancarte au bout des allĂ©es pour indiquer ce qu’elles contiennent. Il faut fouiller, marcher, chercher. On traverse tout pour trouver ce qu’on veut. Le cannage est abordable, mais il faut acheter en grande quantitĂ©. Idem pour la mayonnaise : il y en a mĂȘme en format 20 litres.

Rendu au bout, je n’avais toujours pas trouvĂ© le cafĂ©. À la maison, plusieurs marques dĂ©passent les 30 $ la boĂźte, alors j’étais curieux. Une employĂ©e m’a indiquĂ© l’endroit, mais m’a tout de suite refroidi. « Si c’est pour le
prix, monsieur, il n’est pas achetable. On l’a Ă  25 $. » Bon, c’est trois dollars de moins qu’ailleurs, mais ça reste cher.

On a passĂ© tout droit devant la pharmacie, plus de temps. Nos achats Ă©taient terminĂ©s. En faisant la file Ă  la caisse, j’ai observĂ© les paniers des autres clients. Personne n’avait vraiment de quoi faire une Ă©picerie complĂšte. Souvent, un ou deux articles en grande quantitĂ©. Pas de lait, pas d’Ɠufs. Beaucoup de vĂȘtements de marque. Pas chers, ceux-lĂ . Les gens en profitent.

Fou pour la rentrée scolaire

Je vois dĂ©jĂ  la rentrĂ©e scolaire : ça sera fou. Je suis sorti de lĂ  en me disant qu’il me faudrait un
entrepĂŽt pour profiter pleinement des aubaines, un congĂ©lateur industriel et une patience d’ange pour magasiner lĂ , chaque semaine.

Je comprends mieux maintenant pourquoi les grands Ă©piciers ne s’inquiĂštent pas trop de l’arrivĂ©e de Costco. Comme eux, Costco a ses avantages et ses inconvĂ©nients.

C’est un choix à faire.

PrĂ©servons l’agriculture d’ici

Changements climatiques, prĂ©caritĂ© financiĂšre, surcharge de travail : ce ne sont lĂ  que quelques-uns des nombreux dĂ©fis auxquels fait face le milieu agricole. Alors qu’une vague de fermetures touche plusieurs maraĂźchers locaux, il est urgent de s’attarder aux difficultĂ©s auxquelles ces productrices et producteurs sont confrontĂ©s.

Opinion de Carol-Ann Kack

Il y a quelques annĂ©es, Ă  un moment de remise en question professionnelle, j’ai choisi de passer l’étĂ© dans les champs. J’ai travaillĂ© pour une entreprise qui prĂ©parait des paniers de lĂ©gumes biologiques.

Je savais que ce serait physiquement exigeant, que je devrais parfois travailler les fins de semaine dans les marchĂ©s publics, en plus de mes journĂ©es passĂ©es au champ et que ce ne serait pas trĂšs payant. J’étais privilĂ©giĂ©e de pouvoir me le permettre. J’avais de l’argent de cĂŽtĂ©, pas d’enfant Ă  charge. Bref, je pouvais vivre avec un salaire Ă  peine supĂ©rieur au minimum et m’en sortir. Travailler sur une ferme, le temps d’une saison, c’était un cadeau que je m’offrais.

Mais pour les entrepreneurs Ă  la tĂȘte de ces fermes, la charge de travail et la pression financiĂšre sont loin d’avoir quoi que ce soit d’un cadeau. Le couple de maraĂźchers propriĂ©taires de l’entreprise pour laquelle je travaillais, avec leurs trois enfants, parvenait Ă  fournir 125 paniers de lĂ©gumes biologiques Ă  la communautĂ©, Ă  participer aux marchĂ©s publics et Ă  desservir plusieurs restaurateurs de la rĂ©gion.

Mon premier choc fut d’apprendre que, malgrĂ© tout cela, leur famille devait recourir aux paniers d’aide alimentaire fournis par Moisson. Comment cela pouvait-il ĂȘtre possible ? Alors qu’ils nourrissaient plus d’une centaine de familles pendant 15 semaines, qu’ils faisaient des conserves et de la transformation avec leurs invendus, ils avaient tout de mĂȘme besoin d’aide pour joindre les deux bouts.

Précarité insoutenable

Le constat est brutal : mĂȘme avec des ventes au rendez-vous, une clientĂšle fidĂšle et deux employĂ©s, le revenu qu’ils pouvaient se verser ne dĂ©passait pas le salaire minimum. Ils vivaient dans une prĂ©caritĂ© insoutenable, alors qu’ils auraient pu gagner davantage dans un emploi beaucoup moins exigeant.

En entendant d’autres histoires similaires autour de moi, j’en suis venue Ă  une conclusion douloureuse : ce travail, avant d’ĂȘtre un gagne-pain, est un vĂ©ritable acte politique.

D’ailleurs, l’entreprise pour laquelle j’ai travaillĂ© Ă  l’étĂ© 2023 a malheureusement annoncĂ© qu’elle ne reprendra pas ses activitĂ©s pour la saison 2025.

(Photo: Facebook ministĂšre de l’Agriculture, des PĂȘcheries et de l’Alimentation)

La pandĂ©mie, qui nous a fait craindre une rupture d’approvisionnement alimentaire, a rĂ©vĂ©lĂ© l’importance de cultiver au QuĂ©bec pour assurer notre rĂ©silience. Le gouvernement a commencĂ© Ă  parler de souverainetĂ© alimentaire, un concept jusque-lĂ  peu prĂ©sent dans l’espace public. Il est devenu Ă©vident qu’il nous fallait des productions locales et diversifiĂ©es pour assurer notre autonomie.

Mais au-delà de cette nécessité économique, ce que nous cultivons ici est le reflet de notre territoire,
de notre identitĂ©. Pensez Ă  vos recettes familiales de bouillie de lĂ©gumes, de ragoĂ»t de bƓuf, ou encore aux sandwichs aux tomates fraĂźches du jardin. Ce qu’on cultive et qui remplit les assiettes des QuĂ©bĂ©cois et des QuĂ©bĂ©coises depuis des gĂ©nĂ©rations fait partie intĂ©grante de notre culture.

Que sommes-nous prĂȘts Ă  faire ?

Certes, le marchĂ© mondialisĂ© nous permet d’accĂ©der Ă  une grande variĂ©tĂ© de produits Ă  bas prix, mais peut-on vraiment se permettre de perdre notre agriculture de proximité ?

Depuis quelques annĂ©es, on observe un enthousiasme renouvelĂ© envers l’agriculture locale, autant chez les consommateurs que chez les jeunes qui souhaitent s’y lancer. Nous progressons. Pourtant, lorsque des fermes ferment aprĂšs seulement cinq Ă  sept ans d’opĂ©rations, force est d’admettre que quelque chose ne tourne pas rond.

Alors, une question s’impose : que sommes-nous prĂȘts Ă  faire, collectivement, pour permettre Ă  l’agriculture de vivre chez nous ? Mais surtout, pour permettre aux agricultrices et aux agriculteurs d’en vivre dignement ?

OĂč passe notre argent ?

Le gouvernement de François Legault est sur la sellette depuis plus d’un an. Il faut dire qu’il accumule les projets douteux et les dĂ©cisions controversĂ©es. L’étude sur le troisiĂšme lien entre LĂ©vis et QuĂ©bec, qui a finalement rĂ©vĂ©lĂ© l’inutilitĂ© du projet, n’est que la pointe de l’iceberg.

Opinion de Robin Lebel

Et que dire de Northvolt ? Un nom qui donne froid dans le dos.

Ce mĂ©gaprojet industriel, bĂąti Ă  coups de milliards d’argent public, soulĂšve d’énormes questions environnementales, dĂ©mocratiques et Ă©conomiques. Michael Sabia, quant Ă  lui, s’est lancĂ© dans la dilution Ă  grande Ă©chelle de notre hydroĂ©lectricitĂ©, comme s’il rĂȘvait de forcer un jour la privatisation d’Hydro-QuĂ©bec. Heureusement ou malheureusement ? Il est maintenant parti prĂȘter main-forte Ă  l’équipe de Mark Carney Ă  Ottawa.

Ajoutons Ă  cela les investissements aveugles dans Lion Électrique et une sĂ©rie de dossiers aussi boiteux les uns que les autres. MĂȘme la fin de l’annĂ©e scolaire 2025 s’est transformĂ©e en moment embarrassant alors que Pierre Fitzgibbon, notre Ă©conomiste en chef autoproclamĂ©, a profitĂ© de l’occasion pour annoncer, sans avertissement, des coupes massives en santĂ© et en Ă©ducation. On frĂŽle l’absurde.

Quand on met tout ça bout Ă  bout, une question s’impose : y a-t-il un pilote dans l’avion ? A-t-on dĂ©jĂ  vu un gouvernement aussi incohĂ©rent, aussi dĂ©sorganisĂ©, aussi peu inspirant ? Personnellement, je ne m’en souviens pas.

La mort de Serge Fiori, la semaine derniĂšre, a ravivĂ© chez certains le vieux rĂȘve quĂ©bĂ©cois, celui de devenir un pays. Mais comment envisager aujourd’hui un tel projet, alors que les finances publiques sont exsangues et que nos politiciens semblent incapables d’inspirer le moindre espoir ? On n’a plus un sou. Et plus personne pour nous faire rĂȘver.

Repartir sous un autre nom

Comme le disait avec humour Daniel Lemire : « On pourrait mettre la province en faillite et repartir Ă  neuf sous un autre nom. » Tentant, mais irrĂ©aliste.

Le contexte mondial est sombre. La planĂšte est dirigĂ©e par une brochette d’hommes aussi dangereux que dĂ©magogues : Poutine, Kim Jong-un, Xi Jinping, Trump, Netanyahu
 Un festival de cynisme et de brutalitĂ©. Non, ce n’est pas le moment pour les grands bouleversements. L’idĂ©e d’indĂ©pendance devra encore attendre.

Mais revenons Ă  nos affaires. On est cassĂ©s. Et pendant ce temps, le gouvernement de Mark Carney rĂȘve de relancer l’économie canadienne en misant sur les ressources naturelles : pĂ©trole, hydroĂ©lectricitĂ©, infrastructures de transport et armement. Le Bas-Saint-Laurent, la GaspĂ©sie et la CĂŽte-Nord pourraient pourtant jouer un rĂŽle stratĂ©gique dans cette relance.

Un exemple ? Le pont de Trois-Pistoles, qui dort dans les cartons depuis trop longtemps, transformerait radicalement l’économie de la rĂ©gion.

Sur la CĂŽte-Nord, un autre pont Ă  l’embouchure du Saguenay permettrait de dĂ©cloisonner le Nord quĂ©bĂ©cois, une rĂ©gion riche en ressources, mais coupĂ©e du reste du territoire. Et Ă  Sept-Îles, un port en eau profonde attend toujours d’ĂȘtre pleinement exploitĂ©.

Vive le QuĂ©bec libre !

Deux ponts, une vision, et des dĂ©cennies de dĂ©veloppement potentiel pour le QuĂ©bec tout entier. Mais voilĂ , rĂȘver n’est pas rentable politiquement. Alors on continue avec les recettes de François Legault : des projets tape-Ă -l’Ɠil, inutiles, mais Ă©lectoralement payants. Le troisiĂšme lien ? Pourquoi pas! Northvolt ? Allons-y ! Lion Électrique ? Encore !

Et pendant qu’on y est, crions tous en chƓur : Vive le QuĂ©bec libre ! Ah non, pardon
 François nous a bien expliquĂ© que ce n’est pas ce que Charles de Gaulle voulait vraiment dire. Il faudra, une fois de plus, réécrire l’histoire.

L’étĂ© pour exister ensemble

Je reviens tout juste du 10e festival de musique Commission B Ă  Saint-Casimir, dans Portneuf et au festival Le Grand DĂ©gel, Ă  MĂ©tis-sur-Mer.

Opinion de Carol-Ann Kack

L’étĂ© est une pĂ©riode oĂč j’aime particuliĂšrement profiter des fins de semaine pour me promener, dĂ©couvrir les paysages, les produits du terroir, et prendre le pouls de lieux que je ne connais pas encore. Souvent dans le Bas-Saint-Laurent, en GaspĂ©sie et parfois dans d’autres rĂ©gions du QuĂ©bec.

Au cƓur de la foule des festivals, je regarde les gens qui m’entourent. Des personnes de tous Ăąges, beaucoup de jeunes familles, ainsi que les nouvelles gĂ©nĂ©rations qui dĂ©couvrent ou redĂ©couvrent les artistes quĂ©bĂ©cois.

Je me dis que les festivals musicaux ont pris de l’essor ces derniĂšres annĂ©es, au grand bonheur des mĂ©lomanes et des vacanciers, parfois aussi au dĂ©sarroi de certaines communautĂ©s qui voient leurs rues et lieux publics pris d’assaut.

Je me suis demandĂ© si cette multiplication des festivals Ă©tait une mode. Mais j’en suis plutĂŽt venue Ă  la conclusion que c’est une nĂ©cessitĂ© : une maniĂšre de crĂ©er des espaces Ă©phĂ©mĂšres pour se rassembler, se relier et vivre des moments hors du quotidien, ensemble.

Alors qu’on parle de plus en plus du sentiment d’isolement dans la population et de la quantitĂ© d’heures passĂ©es en ligne, que ce soit par les jeunes ou les moins jeunes, l’étĂ© devient soudain une saison oĂč les occasions de se retrouver et de partager ce qu’on aime se multiplient.

Que ce soit dans sa propre rĂ©gion ou ailleurs au QuĂ©bec, nous pouvons, ne serait-ce qu’un instant, nous retrouver avec d’autres personnes qui partagent nos intĂ©rĂȘts ou simplement laisser la curiositĂ© nous guider vers ce qui fait vibrer les autres. On peut enfin prendre le temps d’exister sur notre magnifique territoire, ensemble.

Espace-temps unique

Comparativement Ă  l’expĂ©rience du spectacle en salle, avec un dĂ©but, une fin, et chacun qui rentre chez soi, le festival donne accĂšs Ă  autre chose. Il permet de crĂ©er un espace-temps unique oĂč l’on peut flĂąner, tester, observer, plonger ou pas.

Il nous autorise Ă  explorer, Ă  improviser, et Ă  vivre des moments informels avec d’autres festivaliers rĂ©unis par le mĂȘme dĂ©sir de vivre quelque chose d’authentique. Ce sont de rares occasions qui marquent souvent des gĂ©nĂ©rations entiĂšres.

Je suis bien consciente que les festivals ne plaisent pas Ă  tout le monde. Les foules, la musique forte, les files d’attente. Tout cela demande de l’énergie, et souvent une certaine forme physique.

Il y a aussi les coĂ»ts liĂ©s Ă  l’accĂšs. Alors que de nombreuses activitĂ©s municipales sont souvent gratuites (je vous invite d’ailleurs Ă  porter attention Ă  ce qui se passe dans votre coin !), je trouve dommage que certaines personnes, moins en moyens, ne puissent profiter des festivals qui s’installent pourtant dans leur propre communautĂ©. Il faut le dire : la hausse du coĂ»t de la vie touche tout le monde.

Sans payer le plein prix

Pouvons-nous imaginer des formules qui permettraient aux rĂ©sidents locaux d’avoir accĂšs aux festivals qui animent leur municipalitĂ©, mĂȘme sans payer le plein prix ? Je sais que les festivals ne roulent pas sur l’or, et que plusieurs font dĂ©jĂ  Ă©normĂ©ment d’efforts pour ĂȘtre accessibles tout en soutenant l’économie locale.

Loin de moi l’idĂ©e de leur ajouter un fardeau supplĂ©mentaire. Mais j’ai envie de rĂȘver. De rĂȘver Ă  des communautĂ©s heureuses et fiĂšres d’accueillir de tels Ă©vĂ©nements, parce qu’elles peuvent elles aussi y participer, y goĂ»ter, et voir la magie s’opĂ©rer.

Peut-ĂȘtre que ce rĂȘve est dĂ©jĂ  rĂ©alitĂ©. Avec la multitude d’initiatives locales, je ne serais pas surprise. Si c’est le cas, j’aimerais bien savoir quelles mesures ont Ă©tĂ© mises en place pour y parvenir !

Dans tous les cas, longue vie aux festivals du QuĂ©bec et au plaisir de vous croiser dans un Ă©vĂ©nement prĂšs de chez vous cet Ă©té !

Des hußtres de la Gaspésie atteintes de maladies

Les autoritĂ©s agroalimentaires ont dĂ©couvert la prĂ©sence de deux maladies dans des Ă©chantillons d’huĂźtres de la Baie-des-Chaleurs, en GaspĂ©sie.

Par La Presse Canadienne

Ces hußtres sont atteintes de la maladie de la sphÚre multinucléée inconnue et de la perkinsose.

Selon l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA), elles « ne prĂ©sentent aucun danger pour la santĂ© humaine ni pour la sĂ©curitĂ© alimentaire ».

Ces deux maladies, propres aux animaux aquatiques, sont plutĂŽt responsables d’une diminution de la population d’huĂźtres, puisqu’elles augmentent la mortalitĂ© chez l’espĂšce et diminuent les taux de croissance.

L’ACIA, PĂȘches et OcĂ©an Canada, ainsi que le ministĂšre de l’Agriculture, des PĂȘcheries et de l’Alimentation du QuĂ©bec collaborent avec les communautĂ©s autochtones «pour surveiller l’évolution de la situation et prendre les mesures qui s’imposent», indique le communiquĂ©.

Ces mesures d’intervention comprennent un contrĂŽle des dĂ©placements des espĂšces dans les secteurs touchĂ©s ainsi qu’une « enquĂȘte sur l’origine des parasites dĂ©tectĂ©s ».

L’ACIA prĂ©cise que ces maladies ne devraient pas avoir d’impact sur les autres types de mollusques dans la rĂ©gion, comme les moules, les pĂ©toncles ou les palourdes.

Collision avec un orignal : un motocycliste se tue sur la 20

Une collision avec un orignal sur l’autoroute 20, Ă  Cacouna, a coĂ»tĂ© la vie Ă  un motocycliste. Les services d’urgence ont Ă©tĂ© appelĂ©s Ă  se rendre sur les lieux de l’accident vendredi soir, vers 22 heures.

Par La Presse Canadienne

« Selon toute vraisemblance, l’orignal aurait tentĂ© de traverser les voies et le motocycliste ne serait pas parvenu Ă  Ă©viter l’animal et le motocycliste s’est retrouvĂ© en collision avec celui-ci », a expliquĂ© la sergente Audrey-Anne Bilodeau, porte-parole de la SĂ»retĂ© du QuĂ©bec (SQ) en entrevue samedi matin.

Le motocycliste et sa passagÚre, tous deux dans la trentaine, ont été transportés vers un centre hospitalier pour y soigner « des blessures sérieuses pouvant mettre leur vie en danger ».

« L’homme a malheureusement succombĂ© Ă  ses blessures dans les heures qui ont suivi au centre hospitalier. Quant Ă  la dame, on nous dit qu’elle est hors de danger, mais toujours hospitalisĂ©e aux derniĂšres nouvelles », a affirmĂ© la sergente Bilodeau.

L’orignal est mort Ă  la suite Ă  l’impact avec la moto. Un policier spĂ©cialisĂ© en enquĂȘte collision s’est rendu sur les lieux pour analyser la scĂšne de la collision.

L’enquĂȘte de la SQ suit son cours.

Saint-Gabriel : toutes les taures ont été retrouvées

Les trois taures (jeunes vaches n’ayant pas encore eu de veau)  qui manquaient Ă  l’appel mercredi ont retrouvĂ© le confort de leur ferme de Saint-Gabriel-de-Rimouski, jeudi, aprĂšs une cavale d’environ quatre jours.

Par Alex Fontaine- Initiative de journalisme local

La fugue entreprise samedi soir dernier par les 24 taures est donc terminĂ©e. Celles-ci s’étaient enfuies de leur enclos de la ferme Guyloise, dans le Bas-Saint-Laurent, effrayĂ©es par des feux d’artifice.

L’essentiel du troupeau avait Ă©tĂ© ramenĂ© Ă  bon port dans les jours suivants, mais trois bĂȘtes Ă©taient toujours manquantes mercredi. Elles ont Ă©tĂ© retrouvĂ©es dans un boisĂ© environnant et sont rentrĂ©es au bercail saines et sauves, jeudi matin.

Le propriĂ©taire de la ferme, François Morissette, s’est dit soulagĂ© de la tournure des Ă©vĂ©nements. « On va pouvoir retourner Ă  notre routine normale Â», a-t-il dit en entrevue Ă  l’antenne du 98,5 FM.

La traque a mobilisĂ© la famille Morissette ainsi que des amis, des voisins et des entreprises du coin, tous Ă  l’affĂ»t d’indices permettant de retrouver les vaches Ă©garĂ©es. Des drones ont notamment Ă©tĂ© utilisĂ©s pour tenter de les repĂ©rer.

François Morissette attire ses taures avec un sceau de moulée pour les ramener vers la grange. (Photo courtoisie)

Des membres de la famille ont tenu Ă  remercier tous ceux ayant aidĂ© Ă  l’atteinte de cet heureux dĂ©nouement.

Quand le regard des passionnĂ©s vaut de l’or

Fin de semaine de repĂȘchage dans la LNH, qui se tient cette annĂ©e au Peacock Theater de Los Angeles. Partout, on spĂ©cule, on analyse, on rĂȘve : que pourra bien obtenir le Canadien de MontrĂ©al lorsque viendra son tour de parler ? 

Opinion de Robin Lebel

Tous les projecteurs sont braquĂ©s sur les jeunes espoirs et comme plusieurs d’entre vous, j’échange souvent avec de vrais mordus de hockey, ceux qui ont l’Ɠil aiguisĂ© et le jugement affutĂ©. Parmi eux, il y a Dario CĂŽtĂ©, un ami d’enfance originaire de Cloridorme en GaspĂ©sie.

Ce passionnĂ© de hockey est bien connu dans le milieu Ă  Rimouski. Le hockey mineur, le junior, les ligues de dĂ©veloppement, tout ça, c’est son pain quotidien. HonnĂȘtement, si j’avais Ă  monter une Ă©quipe gagnante, c’est Ă  lui que je passerais le premier coup de fil. On me dit mĂȘme qu’il possĂšde d’excellentes qualitĂ©s comme instructeur.

Dario est un vĂ©ritable Ă©valuateur de talent. Il a l’Ɠil pour repĂ©rer les jeunes au potentiel prometteur. C’est pourquoi Ă  l’approche du repĂȘchage, qu’il s’agisse du junior majeur ou de la LNH, je prends souvent le temps de lui poser quelques questions. Le 10 juin dernier, soit deux semaines avant la tenue du repĂȘchage de la LNH, on s’est retrouvĂ©s autour d’un lunch. Comme Ă  son habitude, Dario avait des rĂ©ponses bien senties Ă  mes interrogations.

Des profils robustes pour le Canadien

Je lui ai d’abord demandĂ© ce qu’il voyait comme besoin prioritaire chez le Canadien. Sa rĂ©ponse : de la robustesse. Du gabarit. Du jeu physique, voire brutal. Bref, des joueurs capables de s’imposer dans les coins.

Selon lui, quelques options intĂ©ressantes pourraient encore ĂȘtre disponibles autour des 16e et 17e choix en premiĂšre ronde, ceux qui appartiennent au CH. Oui, il y a Justin Carbonneau, cet ailier de l’Armada de Blainville-Boisbriand, un marqueur pur et une machine Ă  buts dotĂ©s d’un tir professionnel. Dario voit aussi Kashawn Aitcheson, un dĂ©fenseur gaucher robuste possĂ©dant d’un bon niveau de talent ou Carter Bear, un attaquant qu’il compare Ă  Brad Marchand. Un vrai « bĂąton de dynamite ». 

Pourquoi par Lynden Lakovic, un attaquant de 6’ 4’’ et prĂšs de 200 livres. Moins physique, mais beaucoup de potentiel. Jack Nesbitt, un centre de 6’ 4’’ et 190 livres, efficace s’il continue de progresser.

Caleb Desnoyers ? Il sera dĂ©jĂ  repĂȘchĂ© lorsque viendront les choix du Canadien. Grimper dans l’ordre de sĂ©lection ? Pas nĂ©cessaire selon Dario. Plusieurs bons espoirs seront encore disponibles Ă  ce moment-lĂ  et le CH recherche justement ces types de profils. Solides et capables de jouer dans le trafic.

Dario CÎté (photo courtoisie)

Ce qui m’impressionne toujours avec Dario, c’est sa connaissance pointue du hockey junior, mais aussi sa capacitĂ© Ă  se dĂ©tacher du bruit ambiant. Fait intĂ©ressant : dans les joueurs qu’il m’a proposĂ©s, aucun EuropĂ©en. Ce n’est pas anodin.

Et comme il me l’a fait remarquer, le dĂ©pisteur-chef du Canadien est lui-mĂȘme EuropĂ©en, clin d’Ɠil Ă  Nick Bobrov. Selon Dario, les dĂ©pisteurs du CH en sol quĂ©bĂ©cois et dans la LHJMQ ont peu de poids dans les dĂ©cisions finales. Une rĂ©alitĂ© qu’il juge regrettable.

« Petits en titi »

Avant de partir, il m’a aussi glissĂ© un mot sur les plus rĂ©cents choix de l’OcĂ©anic au repĂȘchage de QuĂ©bec. Mis Ă  part Zack Arsenault en premiĂšre ronde, les jeunes repĂȘchĂ©s sont tous plutĂŽt petits. « Petits en titi », pour reprendre ses mots. À surveiller au camp d’entraĂźnement du mois d’aoĂ»t ! 

Pour que l’éducation demeure une prioritĂ©

Monsieur le Premier Ministre François Legault, monsieur le Ministre de l’Éducation Bernard Drainville, madame la dĂ©putĂ©e de Rimouski-Neigette, MaĂŻtĂ© Blanchette VĂ©zina, je me suis rĂ©veillĂ©e en ce 24 juin, jour de notre fĂȘte nationale, le cƓur en deuil.

Lettre ouverte de Julie McDermott de Saint-Valérien-de-Rimouski

Un sentiment d’urgence m’habite, mĂȘlĂ© d’impuissance, d’angoisse et de colĂšre. J’ai le sentiment profond d’avoir Ă©tĂ© trahie par un gouvernement qui ne rĂ©pond plus aux besoins fondamentaux de sa population, et surtout de ses enfants.

Ma fille a 11 ans, elle vient de terminer sa 5e annĂ©e. AprĂšs plusieurs annĂ©es de difficultĂ©s scolaires, de crises, d’une motivation en chute libre et d’atteintes Ă  son estime personnelle, elle a rĂ©cemment reçu un diagnostic de TDAH. MalgrĂ© tout, elle fait partie des enfants « chanceux ». Car elle a des parents (et des grands-parents!) prĂ©sents, mais surtout en mesure de payer, de leur poche, pour des services professionnels en privĂ©. Depuis deux ans, nous avons pu consulter une travailleuse sociale et une psychoĂ©ducatrice. Mais mĂȘme dans le privĂ©, il nous a fallu attendre : les listes d’attente Ă©taient pleines.

Elle a aussi la chance de vivre dans un petit village, de frĂ©quenter une Ă©cole oĂč l’équipe est stable, bienveillante et dĂ©vouĂ©e. Les classes y sont plus petites que dans les grands centres. Son enseignante, bien que souvent dĂ©bordĂ©e, trouvait encore le temps de s’en occuper. Une Ă©ducatrice spĂ©cialisĂ©e Ă©tait aussi trĂšs prĂ©sente pour elle au quotidien. Dans cette Ă©cole, tout le monde se connaĂźt, tout le monde s’entraide. On y accomplit des miracles avec peu. Nous en sommes trĂšs reconnaissants.

Mais pour combien de temps encore?

Car que se passera-t-il si le gouvernement continue de couper dans les services essentiels? Il n’y a plus de marge de manƓuvre.

Comment se passera le passage au secondaire, pour ma fille, s’il n’y a plus de ressources pour la soutenir?

(Photo Unsplash.com – crĂ©dit : Element5 Digital)

Et surtout : que dire des enfants qui n’ont pas la mĂȘme « chance » que la mienne?

Je pense Ă  ceux et celles dont les parents n’ont pas les moyens de payer des services privĂ©s, faute d’assurances ou de revenus suffisants. Aux enfants dont les parents n’ont pas les ressources scolaires ou personnelles pour les aider Ă  faire leurs devoirs. À celles et ceux qui ne mangent pas Ă  leur faim parce que l’inflation gruge tout, et que les revenus ne suivent pas. Ce sont ces enfants que les dĂ©cisions rĂ©centes du gouvernement risquent d’abandonner. Ce sont eux qui subiront de plein fouet les consĂ©quences d’un dĂ©sinvestissement aussi massif.

Ces coupures creuseront davantage les inégalités sociales et priveront notre société de talents dont elle aura cruellement besoin dans les années à venir. Car les défis seront immenses : crise climatique, bouleversements économiques, conflits géopolitiques, vieillissement de la population, changements technologiques. Nous aurons besoin de tous nos jeunes, bien éduqués et bien socialisés.

Nous ne pouvons pas les laisser affronter seuls un monde que nous leur lĂ©guons, rempli de problĂšmes que nous n’avons pas su rĂ©gler. Au minimum, nous leur devons une Ă©ducation publique de qualitĂ©. C’est la base.

Je suis rĂ©voltĂ©e. De voir un gouvernement qui prĂ©tend faire de l’éducation une prioritĂ©, tout en sabrant dans les ressources essentielles. De le voir rĂ©duire les impĂŽts des plus riches au dĂ©triment du bien commun. De le voir subventionner Ă  coup de millions des entreprises privĂ©es pendant que les Ă©coles tombent en ruines. De constater que le ministre de l’Éducation, plutĂŽt que de chercher des solutions, choisit de blĂąmer les syndicats — ces mĂȘmes syndicats qui reprĂ©sentent les femmes et les hommes qui, chaque jour, font des miracles dans nos Ă©coles, souvent au prix de leur propre santĂ©.

Je suis inquiÚte. Pour ma fille et pour tous les enfants du Québec.

J’ai peur qu’elle dĂ©croche, faute d’encadrement adĂ©quat.

J’ai peur que le personnel dĂ©vouĂ© quitte l’école publique, Ă  bout de souffle.

J’ai peur que les parents, comme moi, n’aient plus les moyens d’aider leurs enfants.

J’ai peur que notre sociĂ©tĂ© perde peu Ă  peu sa capacitĂ© Ă  assurer des services publics de qualitĂ©, fondĂ©s sur des valeurs de solidaritĂ© et de justice sociale si chĂšres aux QuĂ©bĂ©coises et aux QuĂ©bĂ©cois.

J’ai peur que nos enfants n’aient pas le futur qu’ils mĂ©ritent.

Je vous Ă©cris aujourd’hui parce que je refuse de baisser les bras.

Parce qu’abandonner les enfants, c’est abandonner l’avenir du QuĂ©bec.

SincĂšrement,

Julie McDermott, Saint-Valérien-de-Rimouski.

Ligue Puribec : l’offensive en vedette  

L’attaque des Braves Batitech a rĂ©ussi 13 coups sĂ»rs et profitĂ© de sept buts sur balles pour remporter une victoire convaincante de 17–7 face au FrontiĂšre FM d’Edmundstonmercredi soir Ă  TĂ©miscouata-sur-le-Lac.

Les visiteurs ont pris les devants 2-0 en début de deuxiÚme manche quand Arnad Mulamekic a frappé un double de deux points.

DÚs leur tour au bùton, les Braves Batitech ont répliqué avec une poussée de trois points qui a culminé par un circuit de deux points de Takuto Kanno qui donnait une avance de 3-2 à son équipe.

Le FrontiÚre FM a immédiatement repris les devants grùce à deux coups de circuit consécutifs de Tommy Marshall, pour deux points, et de Vincent Hébert, en solo, portant le pointage à 5-3.

Mais les réjouissances ont été de courte durée puisque les locaux ont explosé pour cinq points en fin de quatriÚme manche notamment sur un simple de deux points de Zachary Dion.

Edmundston a rĂ©duit l’écart Ă  un seul point sur un autre circuit de Vincent HĂ©bert, mais une fois de plus, les joueurs du TĂ©miscouata ont explosĂ© avec une 6e manche de neuf points pour mettre fin Ă  la rencontre. 

MalgrĂ© les deux coups de circuit accordĂ©s aux frappeurs adverses, Dany Paradis-Giroux a mĂ©ritĂ© la victoire lançant cinq manches pour les Braves Batitech. De l’autre cĂŽtĂ©, le partant Garrett Parkins a concĂ©dĂ© huit points sur sept coups sĂ»rs, subissant le revers.

Cette victoire des Braves Batitech (5-5) resserre le classement. Ils s’approchent Ă  un demi-match du quatriĂšme rang et du FrontiĂšre FM (4-3) qui subissait un troisiĂšme revers consĂ©cutif.

Pour le classement : cliquez ici

À venir

Deux parties sont au calendrier vendredi soir, Ă  19 h 30, avec le Kamouraska qui visitera RiviĂšre-du-Loup et le BĂ©rubĂ© GM de Trois-Pistoles qui affrontera le Shaker, Ă  Rimouski, Ă  l’occasion de la JournĂ©e du baseball mineur.

HĂŽpital de Rimouski : les fameux dĂ©lais d’attente en radiologie

Histoire de mettre le dossier en contexte, en 2005, j’ai prĂ©sentĂ© une sĂ©rie de reportages pour la radio de Radio-Canada concernant les retards dans le traitement des patients en radiologie au Centre hospitalier rĂ©gional de Rimouski (CHRR).

Lettre ouverte par Harold Michaud

Une patiente m’avait fait parvenir, une enveloppe brune (hĂ© oui ! comme Ă  la belle Ă©poque du journalisme sans trop de moyens informatiques), cette enveloppe contenait une petite missive dans laquelle elle dĂ©crivait les problĂšmes causĂ©s par le manque de radiologistes au CHRR.

Ils Ă©taient alors deux radiologistes au CHRR alors que la plan d’effectif Ă©tait de six. Les deux radiologistes en place empochaient des milliers de dollars en empĂȘchant notamment le recrutement de nouveaux spĂ©cialistes.

Cette dame m’apprenait que beaucoup de femmes, comme elle, devaient aller se faire soigner ailleurs tellement la liste d’attente Ă©tait longue dans certains services. Par exemple que des patientes qui devaient subir une mammographie complĂ©mentaire ou une biopsie Ă©taient alors dirigĂ©es vers l’hĂŽpital de RiviĂšre-du-Loup.

Plus de 120 patientes ont Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©es pour de tels examens, et ce en plein hiver. Par la suite, aprĂšs la diffusion de quelques reportages sur le sujet sur les ondes de CJBR, la marmite s’est mise Ă  bouillir dangereusement.

Tellement que, lors d’un conflit sans prĂ©cĂ©dent, plusieurs mĂ©decins de l’urgence de l’hĂŽpital de Rimouski ont exigĂ© Ă  l’époque la dĂ©mission d’un des deux radiologistes. GaĂ©tan Barrette, maintenant commentateur Ă  LCN, Ă©tait le prĂ©sident du syndicat des mĂ©decins spĂ©cialistes avant de devenir plus tard, comme on le sait, ministre de la santĂ©.

Avec les rĂ©sultats que l’on connaĂźt, il avait alors dĂ©fendu sans succĂšs les radiologistes qui prenaient en quelque sorte les patients de l’Est du QuĂ©bec en otage. Pression oblige, le mĂ©nage a Ă©tĂ© fait par la direction de l’hĂŽpital et les choses sont revenues Ă  la normale pour un temps.

L’histoire semble se rĂ©pĂ©ter

Vingt plus tard, malheureusement, l’histoire semble se rĂ©pĂ©ter. Le printemps dernier, on m’informe que pour subir un examen de rĂ©sonance magnĂ©tique, le dĂ©lai d’attente est de prĂšs deux ans Ă  Rimouski.

L’IRM, ou imagerie par rĂ©sonance magnĂ©tique, est une technique qui utilise un champ magnĂ©tique et des ondes radio pour crĂ©er des images dĂ©taillĂ©es des organes et des tissus du corps.

En raison d’un cancer potentiel, on me suggĂšre fortement de me rendre rapidement Ă  QuĂ©bec, dans une clinique privĂ©e, pour y passer l’examen en question moyennant la modique somme de mille dollars pour un IRM de quelques minutes.

J’y suis allĂ©. Or, depuis cet Ă©vĂ©nement, avec un peu de rage au cƓur, la fibre journalistique refait surface en moi. AprĂšs des vĂ©rifications auprĂšs de spĂ©cialistes de la santĂ©, j’apprends donc que la cause de mon transfert et celui de plusieurs autres patients vers QuĂ©bec s’explique par un problĂšme de fonctionnement majeur en radiologie Ă  Rimouski.

Une patiente avait décrit les problÚmes causés par le manque de radiologistes au CHRR. (Photo courtoisie Harold Michaud)

Il y a bien six radiologistes en ce moment, comme le recommande le plan d’effectif, mais cinq d’entre eux ne sont pas Ă  Rimouski, et ils analysent les dossiers des patients Ă  partir de MontrĂ©al! Et qui plus est, ceux-ci travaillent souvent au privĂ© parce que cela est plus rentable pour eux.

Selon une source digne de foi, chacun d’eux empoche en ce moment un million de beaux dollars par annĂ©e avec cette façon de faire sur laquelle la direction de l’hĂŽpital de Rimouski ferme les yeux, par crainte de voir diminuer le nombre de radiologistes, justement au profit du secteur privĂ©.

C’est qu’on appelle une mĂ©decine Ă  deux vitesses
 Une pour ceux qui ont les moyens de faire appel au secteur privĂ©, quand c’est possible. Et une autre pour les patients avec moins de revenus et qui stressent beaucoup en attendant de savoir s’ils sont atteints ou non d’un cancer. Il est important de souligner qu’il y a eu une amĂ©lioration rĂ©cemment.

Roulette russe

Curieusement, la liste d’attente a diminuĂ© en radiologie aprĂšs qu’un patient a fait une sortie dans les mĂ©dias. Il dĂ©nonçait les long dĂ©lais qui ont pour effet de jouer, ni plus ni moins, Ă  la roulette russe avec la santĂ© des patients de la rĂ©gion. Le dĂ©lai serait passĂ© Ă  deux mois.

C’est mieux, mais pas l’idĂ©al pour celles et ceux qui sont en mode attente La radiologie, faut-il le rappeler, est une pratique mĂ©dicale vitale dans un hĂŽpital : tous les autres services, comme la cancĂ©rologie ou la cardiologie par exemple, doivent rĂ©guliĂšrement faire usage de ses services.

La radiologie est donc fondamentale pour assurer un service de qualitĂ© dans des dĂ©lais raisonnables. Un conseil. Plaignez-vous et n’hĂ©sitez pas Ă  dĂ©noncer. Les journalistes peuvent faire Ɠuvre utile dans pareils cas.

Autoroute 20 : pour vivre, pas seulement pour rouler

Il y a des gens d’ici qui s’opposent farouchement au prolongement de l’autoroute 20. C’est leur droit. On les a vus rĂ©cemment dans un reportage de TVA : une dame y dĂ©clarait que c’était « pour la nature, pour la vie ». Une autre, sous la pluie, marchait en poussant un nourrisson dans une poussette. Touchant, certes.

Opinion de Robel Lebel

Mais ce n’est pas fini. Une troisiĂšme manifestante a lancĂ©, avec une dĂ©sinvolture Ă©tonnante.

« J’habite le long de la 132 et moi, ça ne me dĂ©range pas. »

Tant mieux pour elle. Mais doit-on vraiment prendre une opinion personnelle comme justification pour ignorer les besoins d’une rĂ©gion entiĂšre?

Parce que pendant qu’on manifeste au nom de la nature ou d’un confort personnel, il y a aussi des rĂ©alitĂ©s humaines bien concrĂštes qui passent sous le radar. Parlons de celles et ceux pour qui la 132 est bien plus qu’un dĂ©cor de carte postale.

Je m’adresse Ă  la dame pro-nature : savez-vous que l’achalandage monstre sur la 132 provoque des accidents, parfois mortels? Des gens y ont perdu la vie. Eux aussi auraient aimĂ© pouvoir dĂ©fendre leur droit de vivre.

Et Ă  la jeune mĂšre sous la pluie : j’ai moi aussi roulĂ© sur la 132 avec un enfant. Mais dans mon cas, il Ă©tait dans une ambulance. On ne savait mĂȘme pas si on pourrait passer Ă  cause d’une tempĂȘte.

C’était la seule voie vers QuĂ©bec. Ma fille, elle aussi, aurait aimĂ© un jour affirmer qu’elle Ă©tait pro-vie. On n’a pas tous la chance de manifester dans une poussette. Certains luttent pour traverser.

Et ce commentaire, celui qui m’a allumĂ© comme une allumette dans un baril de poudre. « Moi, ça ne me dĂ©range pas. »

Eh bien, nous sommes des milliers pour qui ça dĂ©range. Des centaines de milliers, de Trois-Pistoles Ă  la GaspĂ©sie, qui se sentent cloisonnĂ©s, otages de l’hiver, dĂ©pendants d’une seule route. Ceux qui prient pour que la 132 reste praticable quand un proche les attend de l’autre cĂŽtĂ© de la riviĂšre.

Ceux qui patientent des heures dans un restaurant ou un motel, faute d’alternative, pendant qu’on attend la rĂ©ouverture.

Déjà hùte aux vacances

Et que dire de l’étĂ©? Quand le flot touristique bloque la circulation et transforme Trois-Pistoles en bouchon roulant.

Quand les voitures, Ă  l’arrĂȘt ou au ralenti, crachent leur pollution dans l’indiffĂ©rence gĂ©nĂ©rale. Trente minutes pour traverser un comtĂ©. Et ce sera quoi, le 5 aoĂ»t, quand le Costco ouvrira ses portes Ă  Rimouski? Un stationnement Ă  ciel ouvert?

Une circulation lourde sur la route 132 dans le secteur de Trois-Pistoles (Photo courtoisie)

OĂč sont les environnementalistes, ici? Pas pour dĂ©fendre une forĂȘt lointaine, mais pour dĂ©noncer la pollution gĂ©nĂ©rĂ©e par la congestion? Il semblerait qu’il n’y ait que certaines causes « acceptables » pour s’indigner.

Oui, il y aura toujours une poignĂ©e de gens pour qui leur confort immĂ©diat passe avant tout. Des petits Trump en version locale, convaincus d’avoir raison parce qu’ils ne sont pas dĂ©rangĂ©s.

Mais ici, on n’a pas besoin d’un symbole. On a besoin d’une autoroute. D’une voie sĂ»re, rapide, accessible. Pas pour rouler plus vite. Pour vivre mieux.

Pourboires : faut-il revoir la rĂšgle du jeu?

La fameuse loi 72, qui sert Ă  protĂ©ger les consommateurs contre les pratiques commerciales abusives et Ă  amĂ©liorer la transparence en matiĂšre de prix et de crĂ©dit, est officiellement active depuis le 7 mai dernier. 

Par Guillaume Sirois

Celle-ci apporte divers changements Ă  premiĂšre vue bĂ©nĂ©fiques pour les consommateurs, notamment dans l’affichage de plus d’informations dans l’étiquetage des prix en Ă©picerie, dans les contrats de crĂ©dits et dans le plafonnement de la responsabilitĂ© d’un client en cas de transaction non autorisĂ©e par carte de crĂ©dit.

Cependant, l’aspect qui a fait couler beaucoup d’encre est celui lĂ©gifĂ©rant sur les pratiques concernant les pourboires.

Pour la partie des pourboires, il faut dorĂ©navant qu’ils soient prĂ©sentĂ©s de maniĂšre neutre et surtout, ils doivent ĂȘtre calculĂ©s en excluant les taxes.

Une levĂ©e de boucliers s’est manifestĂ©e d’emblĂ©e par une partie du monde de la restauration en mettant en perspective la perte de revenus des serveurs avec cette nouvelle loi, et ce, dans un contexte oĂč une pĂ©nurie de main-d’Ɠuvre fait encore rage dans le domaine.

Le Soir a rĂ©cemment exposĂ© le cas de NoĂ©mie, qui mentionne considĂ©rer une perte de revenus annuelle de 14 000 $ en raison de cette nouvelle façon de faire. D’entrĂ©e de jeu, je mets d’énormes gants blancs : ce n’est pas aux employĂ©s Ă  payer pour cette nouvelle rĂšglementation. 

L’histoire des pourboires

Cependant, je ne peux qu’ĂȘtre estomaquĂ© par la rĂ©action de certains restaurateurs qui s’indignent de cette « nouvelle » loi. Je mets des guillemets Ă  nouvelle, car historiquement, les conventions populaires ont Ă©tĂ© d’offrir un pourboire sur le montant avant les taxes.

Pour diverses raisons, les pourboires suggĂ©rĂ©s ont augmentĂ© au fil du temps, se sont transformĂ©s sur les montants aprĂšs taxes de maniĂšre un peu sournoise sur les terminaux de paiement en plus d’apparaĂźtre pour des services Ă©tonnants, pour rester polis. Un pourboire pour une bouteille d’eau que j’ai prise moi-mĂȘme dans le frigo, vraiment ?

Dans un contexte pandĂ©mique alors que les restaurants devaient se rĂ©soudre Ă  se renouveler dans les commandes pour emporter, c’était une façon de permettre Ă  leur clientĂšle de tĂ©moigner de leur apprĂ©ciation des membres du personnel, soit.

Mais comme beaucoup de choses s’étant transformĂ©es durant la pandĂ©mie, le balancier n’est pas revenu quand les masques sont tombĂ©s.

Alors je ne peux que trouver ça particulier que des restaurateurs viennent nous dire aujourd’hui « je vais perdre des employĂ©s parce que mon industrie a abusĂ© du fait que les clients ne se doutaient pas que ma machine de paiement calculait le pourboire aprĂšs les taxes ».

Occasion Ă  saisir

Vous comprendrez que je les paraphrase. Évidemment, ce n’est pas un restaurateur particulier qu’il faut blĂąmer, car d’un point de vue pointu, je peux comprendre le restaurateur prĂšs de ses employĂ©s qui est frustrĂ© de les voir perdre subitement un revenu par cette loi. 

Alors, qu’est-ce que nous faisons pour les employĂ©s qui ont effectivement perdu des revenus substantiels du jour au lendemain ? À chaque problĂšme se cache une solution. À l’heure oĂč la trĂšs grande majoritĂ© des transactions se font par carte, il serait facile de sortir les pourboires reçus par serveur sur un horizon de temps significatif et leur offrir un salaire fixe plutĂŽt que variable.

Une Ă©cƓurantite aiguĂ« commence aussi Ă  s’installer chez les consommateurs et comme le disait NoĂ©mie elle-mĂȘme, de plus en plus de clients laissent moins de 15 % de pourboire, ce qui a Ă©tĂ© confirmĂ© par un sondage de la firme Lightspeed rĂ©alisĂ© en 2024.

Le monde de la restauration pourrait faire une pierre deux coups en enlevant les pourboires de l’équation : donner une prĂ©visibilitĂ© financiĂšre Ă  leurs serveurs avec des revenus fixes et Ă©liminer une frustration qui s’accentue chez leurs clients.

De plus en plus de restaurateurs osent tenter l’expĂ©rience. Des pays comme le Japon et l’Australie incluent le service dans les prix. Pourquoi pas au QuĂ©bec ?

Antoine Galarneau – recherchĂ© par la SQ

La SĂ»retĂ© du QuĂ©bec demande l’aide du public pour retrouver Antoine Galarneau, 19 ans, de Rimouski. Il est actuellement recherchĂ© pour une Ă©vasion de garde lĂ©gale.

Il a Ă©tĂ© vu pour la derniĂšre fois le 20 juin dernier vers 13h30 dans le secteur du boulevard York Ouest Ă  GaspĂ©, alors qu’il quittait sans autorisation l’hĂŽpital. Il se dĂ©plaçait Ă  pied. Il pourrait se trouver entre GaspĂ© et Grande VallĂ©e.

Description Taille : 1,73 m (5 pi 8)

Poids : 50 kg (110 lb)

Cheveux : bruns

Yeux : verts

La derniĂšre fois qu’il a Ă©tĂ© vu, il portait un chandail de type coton ouatĂ© noir avec inscription «WLNK», des culottes courtes noires et des petits souliers.

Toute personne qui apercevrait Antoine Galarneau est priĂ©e de communiquer avec le 911. De plus, toute information pouvant permettre de le retrouver peut ĂȘtre communiquĂ©e, confidentiellement, Ă  la Centrale de l’information criminelle de la SĂ»retĂ© du QuĂ©bec au 1 800 659-4264.

Alcool au volant : et si on changeait d’approche ?

Radio-Canada publiait rĂ©cemment un dossier Ă©toffĂ© sur l’alcool au volant. Un sujet connu, archiconnu mĂȘme, mais qui mĂ©rite qu’on s’y attarde encore, car il rĂ©vĂšle une chose troublante : les campagnes de prĂ©vention ont atteint un plateau.

Par Robin Lebel

Les statistiques parlent d’elles-mĂȘmes. MalgrĂ© les efforts constants de sensibilisation et les contrĂŽles policiers, les rĂ©sultats ne bougent plus. Le pourcentage de conducteurs interceptĂ©s avec un taux d’alcool supĂ©rieur Ă  la limite permise reste dĂ©sespĂ©rĂ©ment stable. D’une annĂ©e Ă  l’autre, les chiffres ne varient pas. Le phĂ©nomĂšne semble avoir atteint un point de saturation.

Des pistes de solution sont Ă©voquĂ©es : durcir les sanctions, imposer des amendes plus salĂ©es, retirer le permis de conduire plus longtemps, emprisonner les contrevenants dĂšs la premiĂšre offense, ou encore abaisser la limite d’alcool permise Ă  0,05 mg/100 ml de sang, avec des sanctions
administratives progressives.

Mais, soyons honnĂȘtes : est-ce que tout cela changerait vraiment la donne ? Personnellement, je n’en suis pas convaincu. Peut-ĂȘtre est-il temps de poser un autre regard sur la situation, de prendre un pas de recul et de se demander : oĂč en sommes-nous, collectivement, par rapport Ă  la consommation d’alcool et Ă  la conduite ?

En rĂ©gion, les bars ont presque disparu, Ă  l’exception de quelques irrĂ©ductibles. Les grands brasseurs ont adaptĂ© leur stratĂ©gie. La biĂšre se vend dĂ©sormais en Ă©picerie et au dĂ©panneur. Quant Ă  la SAQ, elle constate un recul de ses ventes, notamment en raison de prix qui refroidissent de plus en plus de consommateurs. L’alcool est dĂ©sormais consommĂ© majoritairement Ă  la maison.

Et pourtant, les accidents liĂ©s Ă  l’alcool au volant ne diminuent pas. Pourquoi ? Parce que les personnes impliquĂ©es dĂ©passent souvent, et de loin, la limite lĂ©gale. On ne parle pas ici de quelqu’un Ă  0,09, mais bien Ă  0,16 ou 0,24. Des gens qui, clairement, ne prennent pas le volant par mĂ©connaissance des lois ou par accident.

Alors quoi ? Plus de lois ? Plus de messages chocs ? Encore plus de rĂ©pression ? Ce n’est plus suffisant. On est rendus lĂ .

On est humains 

Faut-il interdire la vente d’alcool ? Fermer les restaurants ? EmpĂȘcher les voitures de circuler aprĂšs 20 h ? On a dĂ©jĂ  tentĂ© la prohibition dans les annĂ©es 30. On sait comment ça s’est terminĂ©. Ces idĂ©es sont absurdes, irrĂ©alistes, et surtout, elles porteraient atteinte Ă  ce qu’il nous reste de libertĂ©.

La vĂ©ritĂ©, c’est qu’on est humains. Et en tant qu’humains, on cherche aussi le plaisir. On prend des risques, parfois inconsciemment, parfois dĂ©libĂ©rĂ©ment. L’État ne peut pas tout contrĂŽler, tout empĂȘcher. Il faut l’accepter.

Et si, plutĂŽt que d’empiler les lois, on pensait autrement ? Et si on investissait enfin massivement dans le transport collectif, mĂȘme en rĂ©gion ? Des navettes locales, des taxis communautaires, des solutions adaptĂ©es aux rĂ©alitĂ©s de terrain. Bref, faciliter les dĂ©placements sĂ©curitaires, Ă  portĂ©e de main.

Je vous entends dĂ©jĂ  : « On n’est pas habituĂ©s Ă  ça. » Justement. On s’est tellement habituĂ©s Ă  voter des lois et Ă  produire des campagnes de sensibilisation qu’on ne se demande mĂȘme plus si elles sont encore efficaces. Et pourtant, comme le disait si bien Einstein : la folie, c’est de faire toujours la mĂȘme chose en espĂ©rant un rĂ©sultat diffĂ©rent.

En attendant, on Ă©coute les lignes ouvertes. On s’indigne. On refait le monde le temps d’un appel. Puis on raccroche. Et rien ne change.

SÉPAQ : entente de principe avant la grùve

Une entente de principe est intervenue, jeudi, entre la SociĂ©tĂ© des Ă©tablissements de plein air (SÉPAQ) et le syndicat qui y reprĂ©sente quelque 2500 employĂ©s.

Par Lia Lévesque- La Presse Canadienne

Le Syndicat de la fonction publique et parapublique du QuĂ©bec (SFPQ) en a fait l’annonce dans un message Ă  ses membres.

Une grĂšve d’une durĂ©e de cinq jours Ă©tait prĂ©vue Ă  compter de vendredi, soit du 20 au 24 juin.

L’entente de principe a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e au conseil des dĂ©lĂ©guĂ©s du syndicat pour analyser le projet d’entente. Elle sera ensuite soumise au vote des membres « dans les prochaines semaines », a fait savoir le SFPQ.

Des pĂȘcheurs en plein action (Photo courtoisie SÉPAQ)

Et si le conseil des dĂ©lĂ©guĂ©s approuve le projet d’entente, la grĂšve prĂ©vue Ă  compter de la nuit de jeudi Ă  vendredi serait suspendue.

Ces salariĂ©s travaillent dans les rĂ©serves fauniques, campings, parcs nationaux, centres touristiques, au siĂšge social, au gĂźte du Mont-Albert, Ă  l’auberge de montagne des Chic-Chocs, Ă  l’auberge Port-Menier, au manoir Montmorency, au parc de la Chute-Montmorency et Ă  l’aquarium du QuĂ©bec.

Oui pour les Kings, non pour la traverse 

Alors que la traverse Rimouski–Forestville est Ă  l’arrĂȘt depuis maintenant trois ans, un nouvel espoir s’est rĂ©cemment prĂ©sentĂ©. Un projet concret de relance est sur la table, avec un retour potentiel des opĂ©rations dĂšs 2026. 

Par Carol-Ann Kack

Un bateau a Ă©tĂ© identifiĂ©, les Ă©tudes sont faites, les appuis sont là
 mais le gouvernement du QuĂ©bec refuse d’y injecter les 9 M$ nĂ©cessaires pour concrĂ©tiser l’achat du navire. Le projet fait consensus. C’est assez rare pour ĂȘtre soulignĂ©.

La confĂ©rence de presse organisĂ©e le 16 juin dernier, pour dĂ©voiler les plans de l’entrepreneur Louis-Olivier CarrĂ©, a rassemblĂ© plus d’une centaine d’élus, de gens d’affaires et d’acteurs touristiques, dont le maire de Rimouski, Guy Caron et la mairesse de Forestville, Micheline Anctil. Une mobilisation rĂ©gionale sans Ă©quivoque.

L’entrepreneur rimouskois, Louis-Olivier CarrĂ©, des Entreprises Rilec, la mairesse de Forestville, Micheline Anctil et le maire de Rimouski, Guy Caron. (Photo Le Soir.ca- Johanne Fournier)

La population, elle aussi, est enthousiaste. Qu’on parle de tourisme, de travail, de loisirs ou simplement de mobilitĂ© interrives, personne ne remet en question la pertinence du projet.

Les plus rĂ©centes Ă©valuations dĂ©montrent mĂȘme qu’un navire plus imposant que celui utilisĂ© auparavant est nĂ©cessaire. AprĂšs plus de deux ans de travail et un investissement de 100 000 $, les Industries Rilec ont identifiĂ© un traversier construit en 2024, capable d’accueillir 90 vĂ©hicules, 300 passagers et 14 camions-remorques.

Un bond qualitatif majeur par rapport Ă  l’ancien modĂšle. L’affaire semble bien ficelĂ©e. Mais l’entreprise prĂ©vient qu’elle dispose de quelques semaines pour finaliser l’achat du navire. Sinon, la fenĂȘtre se refermera et la relance de la traverse s’évanouira, une fois de plus.

Or, le projet de relance ne pourra pas se concrĂ©tiser dans ces dĂ©lais, selon la dĂ©putĂ©e-ministre MaĂŻtĂ© Blanchette VĂ©zina. « En un mois, on ne donne pas 7 ou 9 M$ », indique-t-elle en entrevue avec Le Soir. Elle rappelle qu’un organisme Ă  but non lucratif (OBNL) avait Ă©tĂ© créé Ă  l’époque pour la relance de la traverse.

Ce mĂȘme gouvernement a versĂ© plus de 7 M$ en fonds publics pour accueillir deux matchs prĂ©paratoires des Kings de Los Angeles Ă  QuĂ©bec, sans aucune portĂ©e structurante pour les rĂ©gions. Il finance Ă  coups de millions des entreprises privĂ©es comme Glencore ou Northvolt, au nom du dĂ©veloppement Ă©conomique. Il a perdu prĂšs de 500 M$ dans le scandale SAAQclic. 

Mais lorsqu’il est question de soutenir une liaison de transport cruciale pour la Cîte-Nord et le Bas-Saint-Laurent, soudainement, les coffres se ferment ?

Et maintenant, on apprend que le gouvernement refuse de soutenir l’achat du traversier sous prĂ©texte qu’il ne peut pas financer l’achat d’un navire pour un opĂ©rateur privĂ©. VoilĂ  une justification pour le moins hypocrite. Il est temps d’arrĂȘter de parler des deux cĂŽtĂ©s de la bouche.

Si le QuĂ©bec est capable de financer le spectacle, il doit aussi ĂȘtre capable de financer le service. Ce n’est pas un luxe, c’est une question d’équitĂ© territoriale et de cohĂ©rence gouvernementale.

Parent pauvre de l’État

Soyons francs. Je ne suis pas la plus grande partisane du financement du privĂ© par l’État. Mais en matiĂšre de transport collectif ou interurbain, surtout en rĂ©gion, certaines infrastructures devraient relever du service public. Depuis plus de quinze ans, les services de mobilitĂ© dans l’Est-du-QuĂ©bec sont en constante rĂ©gression avec les suppressions de trajets, les rĂ©ductions de frĂ©quence et les interruptions prolongĂ©es.

La faible densitĂ© dĂ©mographique rend les modĂšles privĂ©s difficilement viables, mais cela ne devrait pas servir d’excuse pour abandonner les citoyens Ă  leur sort.

Les exemples ne manquent pas. Via Rail a suspendu son service vers la GaspĂ©sie en 2013. Air Canada a retirĂ© GaspĂ© de ses destinations en 2020. QuĂ©bec a dĂ» renflouer Keolis (OrlĂ©ans Express), qui a tout de mĂȘme rĂ©duit ses dessertes.

Du cĂŽtĂ© maritime, ce n’est guĂšre mieux. Le traversier l’HĂ©ritage entre Trois-Pistoles et Les Escoumins n’a survĂ©cu qu’à force de mobilisation citoyenne. Celui de Matane–Baie-Comeau–Godbout a multipliĂ© les pannes et interruptions. Cette prĂ©caritĂ© chronique du transport rĂ©gional est inacceptable.

Étude
 puis l’oubli

En 2021, une Ă©tude commandĂ©e par le gouvernement du QuĂ©bec et la SociĂ©tĂ© des traversiers du QuĂ©bec (STQ) concluait Ă  la pertinence d’intĂ©grer les deux traverses privĂ©es de Rimouski–Forestville et Trois-Pistoles-Les Escoumins dans le giron public. Les liaisons entre la GaspĂ©sie, la CĂŽte-Nord, Charlevoix et le Bas-Saint-Laurent y Ă©taient jugĂ©es stratĂ©giques.

Or, à la lumiÚre des décisions actuelles, force est de constater que ce rapport a été rangé sur une tablette poussiéreuse
 et oublié.

Aubert Paradis : les recherches sur le terrain arrĂȘtĂ©es

La SĂ»retĂ© du QuĂ©bec arrĂȘte les recherches terrestres pour retrouver Aubert Paradis, 72 ans, de Rimouski.

Julian Azzari- FLO 96,5

AprĂšs quelques jours de recherche, les agents de la SQ poursuivront l’enquĂȘte, mais ne chercheront plus activement le septuagĂ©naire.

L’homme a Ă©tĂ© vu pour la derniĂšre fois le 8 juin, vers 20h15, dans le secteur de le rue Jessop Ă  Rimouski.

Le septuagĂ©naire mesure 1,73 m (5’8 Â»), pĂšse 109 kg (240 livres), a les cheveux gris, des yeux bruns et il porte des lunettes de vue.

Il portait possiblement des pantalons joggings foncés et un chandail sans manche quand il a été vu pour la derniÚre fois.

Toute personne qui apercevrait Aubert Paradis est priée de communiquer avec le 911.

De plus, toute information pouvant permettre de le retrouver peut ĂȘtre communiquĂ©e, confidentiellement, Ă  la Centrale de l’information criminelle de la SĂ»retĂ© du QuĂ©bec au 1 800 659-4264.

❌