L’assurance-emploi sur le radar d’Alexis Deschênes

La réforme du régime d’assurance-emploi est toujours un enjeu d’actualité que le député bloquiste du comté de Gaspésie-Les Îles-de-la-Madeleine, Alexis Deschênes, aimerait régler une fois pour toutes.
Même si les problèmes liés à l’assurance-emploi résonnent dans la tête des gens comme une situation créée par le gouvernement conservateur de Stephen Harper, il faut remonter dix ans auparavant, lors de l’ère de Jean Chrétien, pour constater les premiers grands changements au régime d’assurance-chômage, alors rebaptisé assurance-emploi.
Si le gouvernement libéral de l’époque avait grandement changé les règles du régime, notamment en abaissant les revenus assurables à 55 %, d’autres réformes et modifications viendront toucher directement les travailleurs saisonniers, surtout au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie. On peut penser à l’augmentation du nombre d’heures minimales pour se qualifier à l’assurance-emploi. Malgré la promesse de « réparer » le tout, le gouvernement de Justin Trudeau n’aura jamais ramené le régime là où il était il y a 30 ans.
Maintenir la pression
Pour le député actuel, Alexis Deschênes, il faut maintenir la pression sur le gouvernement fédéral.
« Aujourd’hui, on ne parle plus seulement des prestataires d’assurance-emploi, mais bien des employeurs. Il en va de la compétitivité de nos entreprises. »
Alexis Deschênes donne l’exemple d’une entreprise qui œuvre dans la transformation des produits de la mer.

« Si pour une raison ou une autre, il y a moins de crabes une année, la conséquence est qu’il y a moins d’ouvrage pour ses travailleurs. Et ce qu’on remarque dans notre région est que ces employeurs vont embaucher leurs gens pour une période supérieure à celle dont ils en ont besoin simplement pour permettre aux travailleurs d’avoir suffisamment d’heures pour se qualifier à l’assurance-emploi. »
Ce qui fâche le député est le fait que les employeurs se retrouvent à compenser pour un régime trop rigide, et ce, même s’il y a des surplus dans les coffres.
« Le système canadien est l’un des moins généreux en Occident. On redonne à peine 66 % du salaire contrairement à 80 ou même 90 % dans certains pays d’Europe. Il faut que nos travailleurs puissent y accéder plus facilement et qu’ils en retirent davantage. On doit avoir un minimum de 35 semaines, ce qui permettrait tout le temps de faire ses heures. »
Quant à savoir si un travailleur devrait combler le reste de l’année en occupant un autre emploi, Alexis Deschênes n’est pas contre l’idée si certaines personnes veulent améliorer leur sort, mais l’idée générale est de ne pas voler la caisse de l’assurance-emploi qui est remplie par les travailleurs et les employeurs pour l’utiliser à d’autres fins décidées par le gouvernement.