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Volte-face de Québec : est-il trop tard?

Il aura fallu une levée de boucliers générale pour que le gouvernement Legault entende finalement raison. Devant la grogne généralisée, Québec a annoncé, la semaine dernière, qu’il injectera 540 M$ supplémentaires dans le réseau scolaire pour préserver les services aux élèves. Une volte-face qui soulève une question fondamentale: est-il trop tard?

L’opinion de Johanne Fournier

J’ai posé la question à une maman du Bic, dont les services sur lesquels pouvait compter son fils seront supprimés à la rentrée. La classe de Jeffrey-Lou, dont le personnel était spécialisé dans le trouble du spectre de l’autisme, n’existera plus. « Le ministre a annoncé qu’il ajouterait des millions pour les services aux élèves, convient Marie-Josée Aubin. Mais, le mal est déjà fait: les postes sont déjà supprimés. »

Vent de panique

Rappelons les faits. En mars, le budget 2025-2026 a annoncé des compressions en éducation. En juin, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, a passé une commande aux centres de services scolaires: réduire leurs dépenses de 570 M$.

Le résultat? Un vent de panique a soufflé sur les écoles. Des directions ont imploré Québec de reculer sur ces coupes dévastatrices, sans quoi des services essentiels aux élèves seraient annulés à la rentrée. Les centres de services scolaires ont dû préparer des listes de suppressions qui donnent le vertige: postes d’enseignants, services d’orthopédagogie, aide aux élèves en difficulté, transport scolaire.

Une injection salutaire, mais…

Le recul du gouvernement constitue certes un pas dans la bonne direction. Mais, cette somme de 540 M$ est-elle suffisante? 

La réponse des syndicats est non, car cette injection de dernière minute ne réparera pas les dégâts collatéraux causés par les coupes draconiennes planifiées pendant des mois par les directions d’école: du personnel licencié, des services annulés, des projets éducatifs mis en veilleuse. Peut-on remettre la machine en marche comme si de rien n’était? Personne ne semble y croire.

Problème de gouvernance?

Cette crise révèlerait-elle un problème de gouvernance plus profond? Comment un gouvernement qui clame faire de l’éducation sa priorité peut-il en arriver à menacer les services aux élèves?

(Photo Unsplash.com – crédit : Element5 Digital)

Plus inquiétant encore: comment, avec cette volte-face, arrivera-t-on à résoudre l’équation budgétaire de fond? Si Québec injecte 540 M$, d’où viendra cet argent? Dans un contexte où le Québec nage en plein déficit, cette rallonge budgétaire ne risque-t-elle pas de créer des tensions ailleurs ou de pelleter le problème dans la cour de quelqu’un d’autre?

Pour les acteurs du milieu scolaire, cette façon d’aller de l’avant du gouvernement pour ensuite rétropédaler est épuisante. Ils ont besoin de prévisibilité, de planification à long terme. En éducation comme ailleurs, gouverner, c’est prévoir. Or, à ce chapitre, le ministre de l’Éducation aurait-il une leçon à apprendre?

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Incendie et explosion au camping de La Martre

Un incendie et une explosion se sont déclarés dans une roulotte au Camping Rivière La Martre, le 24 juillet, causant une perte totale du véhicule récréatif. L’incident, qui n’a pas fait de blessé, a mobilisé les services d’incendie de Marsoui et de Sainte-Anne-des-Monts.

Ayant aperçu « une boucane noire foncée qui s’élevait dans les airs » depuis sa résidence, le maire de La Martre s’est précipité sur les lieux avec deux employés municipaux.

Selon Yves Sohier, le sinistre a débuté dans le panneau électrique situé dans la salle de toilette d’une roulotte installée sur le terrain de camping.

« Le propriétaire est sorti à la course », témoigne-t-il.

Scène spectaculaire

Les flammes se sont rapidement propagées à l’ensemble du véhicule récréatif. La situation s’est compliquée lorsque les bouteilles de propane ont explosé, créant une scène à la fois spectaculaire et inquiétante.

« C’était très impressionnant, relate M. Sohier. La première bouteille de propane qui a explosé se vidait par coup et ça faisait un bruit vraiment intense. »

Ayant aperçu «une boucane noire foncée qui s’élevait dans les airs» depuis sa résidence, le maire de La Martre, Yves Sohier, s’est précipité sur les lieux. (Photo courtoisie Yves Sohier)

Dans un geste téméraire, un campeur s’est aventuré à proximité du brasier pour retirer la bouteille de propane de sa tente-roulotte située à environ 20 pieds (6 mètres) du feu. «C’était, quant à moi, très dangereux», fait savoir l’élu.

Pompiers et campeurs très réactifs

Les pompiers de Marsoui, premiers arrivés sur les lieux en raison de leur proximité, ont été rapidement rejoints par leurs collègues de Sainte-Anne-des-Monts ainsi que par des policiers de la Sûreté du Québec (SQ).

Une dizaine de pompiers ont participé aux opérations qui ont duré près d’une heure. Trois camions de pompiers et deux autopatrouilles de la SQ ont convergé vers le lieu du sinistre.

Selon le corps policier, le brasier a été maîtrisé vers 12h15.

Grâce à la réactivité des campeurs et des premiers intervenants, les dégâts ont pu être limités. Tous les véhicules et motocyclettes stationnés aux alentours ont été déplacés par leurs propriétaires avant que les flammes ne les atteignent.

Des structures avoisinantes ont été épargnées, dont la tente-roulotte située à proximité. Mais, elles ont « probablement chauffé un peu », selon le maire Sohier.

Seul un abri-moustiquaire pourrait possiblement avoir subi des dommages, soupçonne-t-il. 

Le propriétaire de la roulotte, qui serait un ancien résident de La Martre qui était en visite, a tout perdu dans le sinistre.

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L’Institut Maurice-Lamontagne dévoile ses secrets

Dans les installations de l’Institut Maurice-Lamontagne, à Mont-Joli, des chercheurs scrutent les changements de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent. 

Avec ses quelque 550 scientifiques, le centre de recherche de Pêches et Océans Canada constitue un laboratoire vivant où se dessinent les enjeux cruciaux de nos écosystèmes marins.

Les données collectées depuis trois décennies par Peter Galbraith et son équipe révèlent une réalité alarmante.

« Depuis 2008, on voit un réchauffement des eaux de profondeur en raison de deux grands courants qui entrent du détroit de Cabot », explique la guide, Mariane Caplette.

Le phénomène s’est accentué.

« En 2023, un apport de 100% des eaux du Gulf Stream est entré », indique l’étudiante universitaire. Cette situation exceptionnelle inquiète les scientifiques, car les eaux du Gulf Stream sont « plus chaudes, riches en nutriments, mais n’ont pas beaucoup d’oxygène », contrairement aux eaux froides du Labrador.

La migration des baleines suit les bouleversements

Ces changements océanographiques ont des répercussions directes sur la faune marine.

« Depuis 2015, on remarque un changement sur le plan de la composition de la nourriture pour les baleines », fait remarquer la future scientifique.

Cette transformation explique la présence accrue de baleines noires. Or, comme la baleine noire suit la nourriture, c’est ce qui explique que, depuis 2015, il y en a beaucoup plus qu’avant dans le Saint-Laurent. 

Face à cette situation, l’Institut a développé une réglementation.

Dans un contexte où chaque découverte peut influencer les politiques de conservation, le ministère des Pêches et des Océans rend la science accessible, tout en protégeant le patrimoine naturel. (Photo Johanne Fournier)

« Quand on identifie une baleine noire, des mesures de protection sont mises en place pendant 15 jours, spécifie Mariane. On parle de réduction de la vitesse des navires. Il y a aussi fermeture de la zone de pêche où on a observé la baleine. » Les résultats sont encourageants. « Ça fonctionne parce que, depuis 2020, il n’y a pas eu de mortalités de baleines noires », se réjouit-elle.

L’Institut Maurice-Lamontagne peut également se vanter de succès remarquables, notamment concernant le béluga.

« L’équipe de la chercheuse Véronique Lesage a réussi àfaire un lien entre la qualité de l’eau et les cancers chez les bélugas, explique la future scientifique. Avec l’augmentation de mesures de gestion de la qualité de l’eau, il n’y a plus de cancers chez les bélugas. »

La menace des espèces envahissantes

Les chercheurs sont préoccupés par les espèces envahissantes qui menacent l’équilibre écologique. « Une espèce envahissante a plusieurs impacts négatifs, notamment sur l’environnement », souligne l’étudiante en biologie, qui ajoute qu’il est de la mission des scientifiques de sensibiliser la population aux gestes de prévention à poser.

Parmi ces espèces, la moule zébrée pose des défis. « On travaille beaucoup avec les municipalités pour instaurer des mesures de contrôle. Celles-ci coûtent beaucoup plus cher que la prévention. »

Le centre de recherche déploie des technologies impressionnantes pour surveiller le fleuve.

Situé sur la route de la Mer à Mont-Joli, l’Institut Maurice-Lamontagne fait partie du réseau des centres de recherche de Pêches et Océans Canada. (Photo courtoisie Institut Maurice-Lamontagne)

« Le Service hydrographique du Canada produit et met à jour les cartes marines, indique Mariane. Dans les cartes dynamiques, on voit notamment l’influence des courants et les cycles des marées pour une navigation complète. »

La salle des bassins abrite une véritable arche de Noé marine, où cohabitent femelles homards gestantes, oursins, loups tachetés et plusieurs autres espèces étudiées. Le système de pompage traite 70 000 litres à chaque heure d’eau de mer pour recréer les conditions naturelles.

Incursion au cœur de la recherche et de l’innovation

Jusqu’à la fin de l’été, l’Institut Maurice-Lamontagne invite les visiteurs à découvrir les travaux réalisés dans ses murs et en mer.

Une visite guidée gratuite permet d’en apprendre davantage sur la recherche, l’innovation et la protection des milieux aquatiques de ce haut lieu de la science de Pêches et Océans Canada.

Mariane Caplette, étudiante en biologie à l’Université du Québec à Rimouski, guide les visiteurs vers une vingtaine de stations de l’établissement nommé en l’honneur d’un sénateur originaire de Mont-Joli, Maurice Lamontagne, pour qui la science devait être accessible à tout le monde, dont aux personnes défavorisées.

Le Soir a participé à la visite guidée, qui a notamment permis d’entrer dans la salle des bassins, l’une des plus vastes au Canada, ainsi que dans l’atelier des navires de la Garde côtière canadienne. 

L’Institut Maurice-Lamontagne réalise notamment des missions scientifiques avec Pêches et Océans Canada afin de recenser les mammifères marins. (Photo courtoisie)

Cette incursion au cœur du plus grand centre de recherche francophone de Pêches et Océans Canada permet d’en apprendre davantage sur les aires marines protégées, les changements climatiques et les impacts des activités humaines sur nos milieux aquatiques.

Les visites guidées de 60 minutes sont offertes gratuitement jusqu’au 22 août. Il faut réserver par téléphone au 418-775-0870 ou par courriel à 35eiml@dfo-mpo.gc.ca.

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Super Plage réinvente son art

Jules Henry, alias Super Plage, incarne cette génération d’artistes québécois qui façonnent le paysage musical francophone contemporain. Originaire de Rimouski et aujourd’hui établi à Montréal, ce producteur de 32 ans vient de dévoiler son projet le plus ambitieux: Grosse maison, un album de neuf titres qui marque un tournant dans sa carrière artistique.

Fini l’électro-pop des débuts. Avec Grosse maison, Super Plage explore de nouveaux territoires sonores en fusionnant house, disco, french touch et drum and bass.

« C’est un album collaboratif, avec un changement de style par rapport au précédent qui était un peu plus électro-pop, explique l’artiste. Maintenant, c’est plus house et électro expérimental. »

Cette évolution n’est pas le fruit du hasard; elle découle directement de son parcours de DJ, qui l’a amené à repenser sa musique pour qu’elle trouve naturellement sa place sur les pistes de danse.

Processus créatif intense

Cet album représente un défi de taille pour Jules Henry. « C’est celui qui m’a pris le plus de temps à faire, qui a été le plus difficile, mais qui, en même temps, a été le plus plaisant à faire », confie-t-il.

L’exploration de nouveaux codes musicaux l’a poussé à multiplier les essais et les collaborations.

Originaire de Rimouski et aujourd’hui établi à Montréal, Jules Henry, alias Super Plage, vient de lancer son album le plus ambitieux: Grosse maison. (Photo Andy Jon)

Certaines pièces, comme Jaune, ont été enregistrées en une seule journée et l’instrumental de Chill a été composé en seulement 30 minutes. Cette façon de travailler dans la spontanéité témoigne de cette effervescence créative qui caractérise son approche.

Parcours autodidacte

L’histoire de Super Plage est celle d’un apprentissage constant. « Je n’ai pas appris la musique académiquement, révèle Jules Henry. Je ne connais pas les accords. Je suis autodidacte à 90%. » 

De ses débuts punk à Rimouski jusqu’à sa maîtrise actuelle des machines, l’artiste a développé une approche unique, portant « un peu tous les chapeaux » dans le processus créatif.

Une reconnaissance qui grandit

Avec plus de 2 millions d’écoutes, plus de 100 concerts et deux nominations au Gala de l’ADISQ dans la catégorie Album électronique de l’année, Super Plage s’impose progressivement sur la scène musicale québécoise. Ses prestations en première partie d’artistes comme Miel de Montagne, Julien Granel et Bon Entendeur lui ont permis de toucher des publics variés. Sa participation aux Francos de Montréal, au Festival d’été de Québec et au SXSW Conference & Festivals au Texas sont autant de scènes où il a su briller.

L’artiste a également franchi l’Europe avec une vitrine aux Wide Days d’Édimbourg, au Royaume-Uni, en plus d’avoir été sélectionné pour faire partie de la cohorte de quatre artistes pour La Traversée 2025, qui l’a mené des Francos de Montréal aux Francofolies de La Rochelle, en France.

Retour aux sources

Récemment, Super Plage s’est produit à Rimouski, en marge de la clôture de la Coupe Memorial, marquant ainsi des retrouvailles avec sa ville natale.

« C’était la première fois que j’étais invité à me produire à Rimouski dans un truc d’envergure », raconte-t-il. Cette performance de DJ, teintée de nostalgie, a été « un clin d’œil de toutes mes années à Rimouski ».

Justement, que reste-t-il de Rimouski dans son processus créatif?

« Je fais encore des chansons simples, comme dans le temps où je jouais du punk avec mes amis de Rimouski et qu’on ne se cassait pas trop la tête, répond-il. Il reste donc cette approche-là sur le plan de l’écriture. » 

Cette connexion avec ses origines transparaît également dans sa musique, notamment dans la chanson 1990, pour laquelle il est retourné enregistrer avec son ancien complice et batteur punk à Rimouski, créant ainsi un pont entre ses différentes époques musicales.

« À la fin de la chanson, on entend rire ses enfants », souligne Jules.

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Prolongement de la 20 : « nous sommes les sacrifiés »

Quelque 200 personnes ont manifesté, le 19 juillet à Saint-Simon-de-Rimouski, pour réclamer le parachèvement de l’autoroute 20 entre Notre-Dame-des-Neiges et Le Bic.

La route 132 à Saint-Simon a été le théâtre d’une marche de solidarité citoyenne organisée par le Comité pour le prolongement de l’autoroute 20.

Profitant de la première journée des vacances de la construction, les marcheurs ont voulu démontrer concrètement la densité de circulation dont cette artère routière fait quotidiennement l’objet, faute d’alternative autoroutière.

La porte-parole du comité s’est dite très satisfaite de la mobilisation pour laquelle des gens sont venus d’un peu partout au Bas-Saint-Laurent.

« Le prolongement de l’autoroute 20 entre Trois-Pistoles et Rimouski est celui qui est le plus en retard au Québec », a déclaré Blandine Michaud, soulignant l’urgence d’un projet qui, selon elle, tarde trop à se concrétiser.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : plus de 12 000 véhicules circulent quotidiennement entre Saint-Fabien et Le Bic en période estivale, dont 25% de poids lourds.

Selon le rapport du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), 80% du trafic de la route 132 est de transit, ce qui est incompatible avec une circulation locale.

Route dangereuse aux fondations instables

Parmi les marcheurs figuraient des proches de victimes d’accidents routiers survenus sur la route 132 et quelques élus municipaux, dont le maire de Saint-Simon-de-Rimouski, Denis Marcoux, le préfet de la MRC des Basques, Bertin Denis, ainsi que le maire de Saint-Clément, Gabriel Belzile.

Un résident de Saint-Fabien a évoqué les problèmes géotechniques majeurs de la route 132 dans sa municipalité.

Selon Mario Gagnon, une étude de l’Université Laval avait révélé la présence de 85 mètres de glaise « excessivement molle » sur une distance de 6 kilomètres sous la chaussée, qu’il a comparée à de la pâte à gruau.

Parmi les marcheurs figuraient des proches de victimes d’accidents routiers survenus sur la route 132 et quelques élus municipaux. (Photo Le Soir.ca- Alexandre D’Astous)

Cette instabilité avait causé un glissement de terrain en décembre 1976 qui, sans déplorer de morts, avait toutefois fait des blessés et des maisons avaient dû être déplacées.

Impact économique et qualité de vie

Madame Michaud a également souligné les répercussions sur l’économie régionale et la qualité de vie des riverains.

Elle précise que le bruit généré par la circulation atteint 70 à 100 décibels, selon les moments de la journée, dépassant ainsi largement les seuils acceptables de 55 décibels le jour, comme indiqué dans le rapport du BAPE.

Les vibrations du sol causées par le passage des poids lourds font « trembler la terre » et « donnent l’impression d’être sur un bateau ».

L’agriculture, le tourisme et l’industrie forestière, trois piliers économiques régionaux, dépendent entièrement du transport routier.

La porte-parole du Comité pour le prolongement de l’autoroute 20 entre Notre-Dame-des-Neiges et Rimouski, Blandine Michaud. (Photo Le Soir.ca- Johanne Fournier)

« Un porc élevé ici peut faire 1200 km avant de revenir sur nos tablettes », a illustré Blandine Michaud pour faire prendre conscience de l’importance d’un lien autoroutier entre Notre-Dame-des-Neiges et Le Bic.

Projet à l’arrêt malgré le consensus politique

Blandine Michaud a rappelé que le gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) a inscrit le prolongement de l’autoroute 20 au Programme québécois des infrastructures en 2022 et qu’une motion unanime a été adoptée à l’Assemblée nationale en 2024. Pourtant, le projet a été mis en veilleuse en mars 2025.

Denis Marcoux a salué cette mobilisation populaire, estimant qu’elle  ouvre des portes politiquement». De son côté, Bertin Denis a encouragé les citoyens à ne pas abandonner, rappelant que « dans les régions périphériques, il faut toujours se battre deux à trois fois plus fort que dans les grands centres ».

À lire aussi : Retour sur l’autoroute 20

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Retour sur l’autoroute 20

Il y a des sujets qui ne laissent personne indifférent. Le parachèvement de l’autoroute 20 entre Notre-Dame-des-Neiges et Le Bic en fait partie. Depuis la publication de ma série d’articles dans Le Soir le mois dernier, les réactions n’ont pas tardé à affluer. Si les opposants au projet sont demeurés silencieux, il en est tout autrement de certains partisans qui n’ont pas été tendres à mon égard sur les réseaux sociaux et qui m’accusent ouvertement de partialité.

L’opinion de Johanne Fournier

« Vous penchez en faveur des opposants », « vous leur offrez plus de visibilité »… En tant que journaliste, je ne me soucie guère de la « visibilité »; je m’en tiens aux faits, point final. Si le porte-parole de la coalition « Non à la 20 » disposait d’arguments plus étoffés et d’analyses environnementales mieux documentées, c’est la réalité et non pas un parti pris de ma part.

L’une des porte-parole du Comité pour le prolongement de l’autoroute 20, Blandine Michaud, me reproche de ne pas avoir évoqué l’hypothèse du cellulaire dans l’accident qui, l’automne dernier, a coûté la vie à Arianne Dubé. Mais, pourquoi aurais-je dû spéculer sur les causes d’un drame quand mon objectif était d’exposer les positions des deux camps?

Les arguments des partisans

Afin de démontrer ma bonne foi et mon objectivité, j’ai décidé de redonner la parole au Comité pour le prolongement de l’autoroute. Mme Michaud, qui demeure en bordure de la route 132 à Saint-Fabien, ne mâche pas ses mots:  « Ce ne sont pas les opposants qui sont pris en otage, mais nous! »

Plusieurs de ses arguments sont puisés à même le rapport du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) de 2006. Selon elle, le trafic lourd a doublé ces dernières années, transformant la route 132 en cauchemar sonore. 

Une affiche exprimant son soutien à une route 132 améliorée et non au prolongement de l’autoroute 20 entre Rimouski et Notre-Dame-des-Neiges. (Photo courtoisie Le pont de la 20, ça ne tient pas debout)

« Les maisons tremblent quand les camions passent, témoigne-t-elle. À Saint-Simon, le transport passe quasiment dans les salons! La route 132 n’est pas faite pour ce type de transport. »

Les chiffres qu’elle avance donnent à réfléchir: entre 2011 et 2021, on recense quatre fois plus d’accidents mortels sur la route 132 que sur le tronçon existant de la 20. « La route des croix, c’est celle qu’on n’a pas le choix d’emprunter » , lance-t-elle.

Au-delà des querelles personnelles

La porte-parole du Comité tente de personnaliser le débat en s’attaquant aux opposants. Sébastien Rioux, du regroupement Le pont de la 20, ça tient pas debout!, fait ainsi l’objet de critiques sur son lieu de résidence. Cette approche me laisse perplexe. Depuis quand l’adresse d’un citoyen détermine-t-elle la validité de ses arguments?

Habitant La Matanie, je ne suis pas directement concernée par ce dossier. Cette distance géographique me permet peut-être de garder la tête froide dans un débat où les émotions s’échauffent rapidement.

L’économie au cœur du débat

Au-delà des questions de sécurité et de nuisances sonores, Blandine Michaud évoque l’impact économique du projet.

Selon elle, le parachèvement favoriserait le développement de l’Est-du-Québec, notamment pour le tourisme, l’agriculture et la foresterie, ce qui est un argument de poids dans une région qui cherche à dynamiser son économie.

Marche de solidarité citoyenne

Une marche de solidarité citoyenne pour le prolongement de l’autoroute 20 aura lieu le samedi 19 juillet à Saint-Simon-de-Rimouski. J’y serai, non pas pour prendre parti, mais pour continuer à observer et à rapporter les faits.

Car finalement, mon rôle n’est pas de trancher ce débat complexe, mais d’éclairer les citoyens sur les enjeux réels. Dans cette controverse qui divise la région, une chose est certaine: tous les protagonistes méritent d’être entendus avec respect. C’est ce que j’ai tenté de faire et c’est ce que je continuerai à faire, malgré les critiques.

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Une demi-tonne de déchets plastiques récupérés

Après trois semaines de navigation dans l’estuaire du Saint-Laurent, l’Organisation bleue a amarré le 9 juillet ses deux navires au port de Rimouski, marquant ainsi la fin du troisième chapitre de l’Expédition bleue. Le bilan de cette mission scientifique est aussi impressionnant qu’alarmant: une demi-tonne de déchets plastiques a été récupérée sur dix îles de l’estuaire.

Cette expédition interdisciplinaire, dirigée par la directrice générale et fondatrice de l’Organisation bleue, Anne-Marie Asselin, avait pour objectif d’analyser les impacts de la pollution plastique en vue d’enrichir les connaissances scientifiques et d’outiller les gestionnaires environnementaux.

La cheffe de mission de l’Expédition bleue et biologiste marine, Anne-Marie Asselin. (Photo Johanne Fournier)

Un équipage diversifié

Composé à 80% de femmes, l’équipage de 25 participants, dont 18 à la fois, rassemblait des profils variés: scientifiques, écrivaines, photographes, étudiantes, une philosophe spécialisée en éthique et une archéologue. Ces expertes proviennent principalement de l’Université du Québec à Rimouski, de l’Université de Montréal et de l’Université Concordia.

« On était réparti sur deux navires qui naviguaient toujours ensemble, explique Mme Asselin, qui est aussi la cheffe de mission. Chaque fois qu’on arrivait dans un lieu, on se mettait à l’épaule, c’est-à-dire côte à côte. Tous les repas étaient pris ensemble. »

Le Vanamo est l’un des deux navires de l’Expédition bleue. (Photo Johanne Fournier)

Les deux embarcations, soient le catamaran Vanamo et la goélette monocoque Le Bleuet, ont été propulsées autant que possible par le vent et l’électricité, dans un souci de cohérence avec les valeurs environnementales de l’organisation.

Parcours révélateur

Parti le 23 juin du bassin Louise à Québec, l’équipage a remonté le fleuve Saint-Laurent en visitant l’île d’Orléans, l’île aux Grues, l’archipel de Kamouraska, l’île aux Fraises, l’île Blanche, l’île aux Basques, l’île Bicquette et l’île Saint-Barnabé.

Les résultats confirment une hypothèse qui peut paraître contre-intuitive: la pollution plastique est plus densément présente dans les îles inaccessibles à la population. « Plus les communautés sont sensibilisées, plus elles utilisent le littoral, plus elles rendent le service de nettoyer quotidiennement les berges », précise la biologiste marine.

Découvertes marquantes

L’équipage a fait des trouvailles surprenantes, dont des bouteilles de l’époque de la contrebande sur l’île du Bic et une bouteille de plastique contenant un papier parfaitement préservé du 13e festival Juste pour rire 1995. Ces artefacts seront analysés par Marijo Gauthier-Bérubé, spécialiste de l’archéologie subaquatique, qui développe une nouvelle approche de l’archéologie des plastiques.

Cette année, c’est la quantité massive de styromousse qui a le plus étonné l’équipe.

« Le styromousse peut prendre un minimum de 1000 ans avant de se dégrader, souligne la scientifique. On trouve énormément de fragments de styromousse qui sont picorés par les oiseaux. C’est vraiment un fléau! »

Impact politique

Fondée en 2018, l’Organisation bleue ne se contente pas de dresser des portraits de la situation. Elle collabore directement avec le gouvernement fédéral pour influencer les politiques publiques et la législation sur le bannissement du plastique.

« Le gouvernement démontre de l’intérêt pour notre travail, surtout à l’aube des négociations du traité international contre la pollution plastique », précise Anne-Marie Asselin.

Cette collaboration s’est intensifiée depuis 2022, après que le lobby pétrochimique ait contesté l’absence de données scientifiques fiables pour justifier une loi sur le bannissement du plastique.

Approche créative

Les déchets collectés lors de cette expédition ne finiront pas au dépotoir: ils seront transformés en œuvres d’art dans le cadre d’expositions prévues à travers le Québec. Une première exposition sera lancée dans deux semaines, ce qui mettra en lumière l’approche créative de l’Organisation bleue visant à sensibiliser la population à la pollution plastique.

Lancée en 2022, l’Expédition bleue a déjà couvert le golfe du Saint-Laurent ainsi que le fjord et le parc marin du Saguenay-Saint-Laurent. Après cette dernière mission dans l’estuaire, l’équipe prendra une pause afin de développer sa prochaine mission.

« Ce sera le plus gros projet de l’organisation », indique la biologiste.

L’Expédition bleue s’inscrit dans une démarche de préservation des écosystèmes marins, particulièrement pertinente dans le contexte du projet d’agrandissement du parc marin du Saguenay-Saint-Laurent.

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Le film Fanny en compétition au Festival du film d’Angoulême

Le long métrage Fanny, qui a été tourné à 90% au Bas-Saint-Laurent, a été sélectionné parmi les dix films en compétition officielle au Festival du film francophone d’Angoulême, en France. L’événement se tiendra du 25 au 30 août.

De plus, l’actrice principale, Milya Corbeil Gauvreau, représente le film qui est aussi en compétition officielle au Busan International Kids & Youth Film Festival, en Corée du Sud. L’événement se tient du 15 au 19 juillet.

Tourné dans six municipalités du Bas-Saint-Laurent

L’histoire se déroule dans le village fictif de Sainte-Lorette, dont les images ont été tournées dans six municipalités du Bas-Saint-Laurent, dont Rimouski, Mont-Joli et Métis-sur-Mer. Adapté de la populaire série de livres Fanny Cloutier, écrite par Stéphanie Lapointe et parue aux éditions Les Malins, le film explore des thèmes universels et profondément humains, tels que la famille, les relations père-fille, l’amitié, le deuil et la quête de vérité.

La première du film Fanny a été présentée dans une salle pleine du Cinéma Princesse de Rivière-du-Loup. (Photo Johanne Fournier)

En plus de Milya Corbeil Gauvreau dans le rôle-titre, le film met notamment en vedette Éric Bruneau, Magalie Lépine-Blondeau, Claude Legault, Adélaïde Schoofs et Léokim Beaumier-Lépine.

Fanny continue son ascension

Réalisée par Yan England et scénarisée par Stéphanie Lapointe, l’œuvre cinématographique continue son ascension. Depuis sa sortie en salle le 9 mai, elle a atteint plus de 890 000$ au box-office.

« Fanny poursuivra bientôt sa trajectoire auprès du public québécois en entamant sa fenêtre d’exploitation en vidéo sur demande dès la fin juillet, est-il écrit dans le communiqué de Téléfiction, qui a produit le long métrage. Le film sera alors disponible sur les plateformes de Bell Media, Cogeco, Telus
et Vidéotron. »

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Le visage des coupes en éducation

À l’école Paul-Hubert de Rimouski, une annonce présentée l’avant-dernière journée de classe comme une « restructuration » cache des compressions budgétaires qui bouleversent la vie de Jeffrey-Lou St-Hilaire et de sa mère, Marie-Josée Aubin. Les coupes budgétaires au Centre de services scolaire des Phares brisent l’équilibre fragile de cet élève autiste.

Jeffrey-Lou St-Hilaire a pleuré une bonne partie de la journée. Sa mère comprend pourquoi. Depuis deux ans, son fils évoluait dans un environnement parfaitement adapté à ses besoins: une classe silencieuse, aux lumières tamisées, avec des techniciens en éducation spécialisée formés spécifiquement pour intervenir auprès d’élèves présentant un trouble du spectre de l’autisme (TSA).

« On n’entendait pas un son dans cette classe, décrit Marie-Josée Aubin, la voix empreinte de nostalgie. C’était vraiment un espace fait pour eux. »

Un programme qui fonctionnait

Le programme Accès FTP (Formation préparatoire au marché du travail), dans lequel le jeune homme de 18 ans était inscrit, dépassait les simples apprentissages scolaires.

Ces jeunes adultes autistes démontaient des ordinateurs, fabriquaient du bois d’allumage à partir de palettes, confectionnaient des sacs de compost avec de vieux journaux. Ils visitaient aussi le Manoir Les Générations, où ils servaient les collations aux résidents et lavaient la vaisselle. Jeffrey-Lou appréciait particulièrement ce contact avec les personnes âgées, à qui il servait la collation.

Cette diversité d’activités permettait à chaque élève de découvrir ses forces et ses intérêts, de l’avis de Mme Aubin. Jeffrey-Lou s’est même porté volontaire pour la Coupe Memorial, une expérience qui l’a marqué profondément.

« Quand il s’est offert comme bénévole pour la Coupe Memorial, je ne le savais même pas, confie sa mère avec fierté. C’était un fichu de beau travail! Tout le monde le connaissait. Il a des photos avec tous les joueurs de l’Océanic. Il s’est senti utile. »

Le prix des compressions

Les 5,6 M$ que doit économiser le Centre de services scolaire des Phares ont un visage humain. À la rentrée, le jeune homme du Bic se retrouvera dans un groupe de 16 élèves au lieu de 9, sans ses professeurs et ses techniciens en éducation spécialisée (TES) habituels, dans un nouveau local. Il se retrouvera à Polyflore, qui est centrée sur l’horticulture.

Le centre administraitf du Centre de services scolaire des Phares. (Photo Le Soir.ca – Véronique Bossé)

« Au lieu d’avoir un TES pour neuf, il va y avoir un TES pour deux classes », se désole Marie-JoséeAubin.

Jeffrey-Lou aime plus ou moins les plantes. Pour lui, ce changement représente bien plus qu’un simple ajustement pédagogique. C’est la rupture d’une stabilité qui était importante pour lui.

« Je ne me sens pas très bien avec cette décision », confie-t-il dans de simples mots qui portent néanmoins le poids de l’angoisse qui l’habitera jusqu’à la rentrée.

Une anxiété qui s’ajoute

L’anxiété de Jeffrey-Lou s’est intensifiée, d’autant plus qu’il devra aussi faire face à une nouvelle règle: plus de cellulaire à l’école. Pour celui qui œuvre à la radio étudiante et qui trouve refuge dans la musique québécoise, cette restriction représente une épreuve supplémentaire.

« Durant les pauses et le dîner, j’avais toujours mon téléphone pour écouter de la musique », explique-t-il. La musique et le sport sont ses ancrages, ses façons de gérer son stress et son anxiété.

Sa mère observe d’ailleurs les efforts de son fils pour s’adapter: « Je vois qu’il essaie de trouver des trucs pour diminuer son anxiété. »

Un parcours brisé

Ce qui chagrine le plus Mme Aubin, c’est de voir s’effriter des services qui étaient si bénéfiques. « Je trouve ça déplorable, d’autant plus qu’on a mené ces batailles-là il y a 15 ans! C’est comme si on avait fait tout ce travail-là pour rien. »

Consciente des contraintes budgétaires imposées par Québec, elle ne blâme pas le Centre de services scolaire. Elle déplore plutôt une réalité récurrente: « C’est tout le temps les élèves à besoins particuliers qui écopent! »

Un appel à la réflexion

Derrière les chiffres et les pourcentages des compressions budgétaires se cachent des histoires comme celle de Jeffrey-Lou. Des jeunes qui, malgré leurs différences, aspirent à contribuer à leur communauté, à se sentir utiles et reconnus.

Jeffrey-Lou a l’ambition de continuer ses études jusqu’à 21 ans, de continuer à diffuser de la musique à la radio étudiante et à jouer au hockey-boule. Malgré les changements, il garde ses rêves intacts: devenir technicien dans les arts de la scène.

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Record d’affluence à Petite-Vallée 

Plus de 15 000 festivaliers ont convergé vers Petite-Vallée pour le 42e Festival en chanson, établissant ainsi un nouveau record d’achalandage. L’événement a aussi marqué l’histoire par l’inauguration du nouveau Théâtre de la Vieille Forge.

Le village de quelque 150 habitants a vécu dix jours d’effervescence culturelle exceptionnelle, selon le directeur général et artistique du Festival, Alan Côté. Petite-Vallée s’est une fois de plus affirmée comme véritable pôle de la musique au Québec.

Du 25 juin au 5 juillet, l’événement a revêtu une importance particulière avec la présentation des premiers spectacles du nouveau Théâtre de la Vieille Forge, reconstruit au coût de près de 20 millions$, huit ans après l’incendie qui avait détruit l’ancien bâtiment. « C’était toute une gymnastique », admet M. Côté en évoquant les défis logistiques que représentaient simultanément l’ouverture du lieu et la tenue du Festival.

Bâtiment moderne

Le retard dans la construction de l’édifice a obligé les organisateurs à composer avec quelques travaux de finition qui n’étaient pas terminés. Mais, le public n’a rien vu de ces inconvénients mineurs, de l’avis du grand manitou du Festival.

« C’est un bâtiment très moderne, où tout est géré par l’informatique, indique Alan Côté. Il y a plein d’applications qu’on ne connaît pas encore par cœur. On apprend à mesure! »

La météo parfois capricieuse n’a nécessité qu’un seul changement de programmation. Un spectacle initialement prévu chez les parents de Marie-Pierre Arthur a dû être déplacé dans le pont couvert de Grande-Vallée,tandis que celui qui était prévu à cet endroit s’est tenu le lendemain à la résidence familiale de l’autrice-compositrice-interprète originaire de l’endroit.

Quelques imprévus

Le Festival en chanson a été marqué par quelques incidents. Le groupe Les Dévadés, formé notamment d’Éric Goulet et Luc De Larochelière, a frappé un orignal sur l’autoroute 20 à Rivière-du-Loup. Si les musiciens s’en sont sortis indemnes, la batteuse a dû être examinée par un médecin pour une possible commotion cérébrale. La formation a néanmoins pu présenter son spectacle en soirée plutôt qu’en après-midi.

Une mésaventure impliquant Ariane Moffatt a mis en lumière l’entraide gaspésienne, alors que son avion a atterri à Bonaventure plutôt qu’à Gaspé, à quelques heures de son spectacle.

« On a appelé des amis et la solidarité gaspésienne a opéré », raconte Alan Côté. Des bénévoles ont conduit l’artiste à Petite-Vallée, donnant lieu à une véritable « saga » lorsque l’artiste a oublié son portefeuille dans la voiture qui l’a conduite à Gaspé. Le précieux objet lui a été rapporté par un festivalier de Gaspé qui a fait demi-tour pour le récupérer. Puis, ironie du sort, le bon samaritain a fini par oublier lui-même son portemonnaie à Petite-Vallée!

Des moments d’exception

Parmi les temps forts de ces dix jours, le directeur artistique souligne la Marée du forgeron, le spectacle de création présenté le 4 juin pour l’inauguration du théâtre. Les performances des chansonneurs ont particulièrement impressionné leur public, notamment celle d’un jeune Français, connu sous le pseudonyme de San-Nom. Grand admirateur des Cowboys fringants, le jeune auteur-compositeur-interprète a livré une chanson très émouvante en hommage à Karl Tremblay.

La soirée du 4 juillet, baptisée Le fil d’Ariane par Alan Côté, mettait successivement à l’affiche Ariane Moffatt et Ariane Roy. Littéralement en feu, l’autrice-compositrice-interprète de « Je veux tout » a livré une prestation électrisante.

Mais, c’est le spectacle hommage à Beau Dommage du 29 juin qui a constitué l’un des moments les plus marquants. « Ça a été tout un tremblement de terre », s’exclame le directeur général, tout en exprimant sa fierté d’avoir réussi à réunir à Petite-Vallée tous les membres du groupe mythique des années 1970 à titre d’artistes-passeurs de ce 42e Festival.

Une conclusion mémorable

Le festival s’est terminé le 5 juillet avec le spectacle de Paul Piché et ses invités gaspésiens. L’artiste de 71 ans a partagé la scène avec une dizaine de chanteurs et musiciens régionaux pour revisiter ses grands succès. Le spectacle a connu un moment d’inquiétude lorsque le chanteur a quitté la scène, apparemment victime d’un étourdissement. Après l’installation de ventilateurs et de longues minutes d’attente, ce monstre de la chanson québécoise est revenu pour mener son spectacle jusqu’à la fin.

Le dernier Festival en chanson de Petite-Vallée a été marqué par l’inauguration du nouveau Théâtre de la Vieille Forge. (Photo Johanne Fournier)

Les travaux de construction du Théâtre de la Vieille Forge ont repris dès lundi pour une durée estimée d’un mois et demi à deux mois.

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Vanessa Lepage-Leclerc briguera la mairie de Saint-Anaclet

Après avoir mûrement réfléchi, la conseillère municipale Vanessa Lepage-Leclerc se lancera officiellement dans la course à la mairie de Saint-Anaclet-de-Lessard en vue du scrutin du 2 novembre.

La femme de 36 ans, qui termine actuellement son second mandat comme conseillère municipale, a confirmé qu’elle sollicitera le poste de maire, peu importe la décision du maire sortant Francis St-Pierre. Ce dernier occupe le siège depuis 19 ans et cumule également les fonctions de préfet de la MRC de
Rimouski-Neigette.

Une décision longuement mûrie

« Ça fait trois ans que ma décision est prise, explique Vanessa Lepage-Leclerc. Mais, je ne voulais pas l’annoncer trop d’avance. »

Du même souffle, elle avoue ne pas avoir discuté de ses intentions avec le maire actuel.

« Je ne sais pas s’il sera surpris. »

Cette candidature s’inscrit dans une démarche réfléchie de la part de celle qui nourrit depuis longtemps l’ambition de jouer un rôle plus actif dans la gouvernance municipale.

« À la mairie, on est plus dans l’action que comme conseillère, observe-t-elle. Mon intérêt me pousse à aller plus loin. »

Pour le bien commun

Connue de nombreux résidents pour son travail de serveuse au restaurant Pacini à Rimouski, Mme Lepage-Leclerc préfère adopter une approche globale plutôt que de faire des promesses spécifiques.

Bien que plusieurs projets soient actuellement à l’étude pour le développement de la municipalité, la future candidate préfère garder le cap sur une vision d’ensemble.

Une vue partielle de la municipalité de Saint-Anaclet. (Photo courtoisie)

La philosophie de la politicienne se résume à un principe simple: personne ne doit être laissé pour compte. La politicienne est au service de
sa collectivité.

Un accueil favorable

Les premiers échos de sa candidature semblent positifs. Selon Vanessa Lepage-Leclerc, qui jette un œil sur les réseaux sociaux, son ambition de briguer la mairie est bien accueillie par la population. « Je n’ai rien vu de négatif », observe-t-elle.

Cette candidature pourrait marquer un tournant dans la politique municipale de Saint-Anaclet-de-Lessard, où Francis St-Pierre règne depuis près de deux décennies. Reste à voir si le maire sortant décidera de solliciter un nouveau mandat, ce qui promettrait une campagne électorale animée dans cette municipalité de la MRC de Rimouski-Neigette.

La course à la mairie s’annonce donc intéressante pour les électeurs de Saint-Anaclet-de-Lessard, qui auront l’occasion de se prononcer le 2 novembre.

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Le silence des âmes 

Que ce soit dans l’Est-du-Québec ou ailleurs, on observe quelque chose de troublant : une lente hémorragie culturelle. Sommes-nous en train d’assister à l’effritement de ce qui constituait jadis notre âme collective ?

Opinion de Johanne Fournier

Le phénomène prend des allures dramatiques. Des lieux de culture ferment leurs portes, victimes de budgets squelettiques et d’une indifférence administrative. 

À Rimouski, pensons seulement à la fermeture temporaire du Musée régional et à la faillite du Carrousel international du film, qui était un pionnier des festivals de cinéma jeunesse en Amérique du Nord et dans la francophonie. À Gaspé, à Matane et ailleurs dans l’Est, des bastions de la création artistique résistent tant bien que mal, portés à bout de bras par des bénévoles épuisés et des artistes qui jonglent entre passion et précarité.

Cette région, qui a pourtant donné au Québec plusieurs de ses voix les plus authentiques, se retrouve aujourd’hui en marge des circuits culturels. Les jeunes talents migrent vers les centres urbains, laissant derrière eux des communautés privées de leur sève créatrice.

Il faut pointer du doigt cette révolution numérique qui, sous prétexte de démocratisation, a bouleversé nos habitudes culturelles. Les plateformes de diffusion en continu remplacent souvent de belles découvertes en librairie ou chez le disquaire. Les algorithmes décident de nos goûts, nous enferment dans des bulles de consommation culturelle prévisible. La culture devient flux, consommation immédiate, zapping perpétuel.

Résistance et lueurs d’espoir

Dans les replis de cette morosité culturelle émergent des initiatives porteuses d’espoir. Des collectifs d’artistes réinventent la création collaborative, des municipalités audacieuses misent sur la culture comme levier de développement, des citoyens s’organisent pour sauver leurs lieux culturels.

À Percé, le Festival des Percéides fait rénover le Centre d’art de Percé et prévoit acquérir une maison patrimoniale pour en faire un espace de résidence d’artistes. À Mont-Joli, le Carrefour de la littérature, des arts et de la culture accueille des artistes ainsi que des auteurs de renom. À Matane, le diffuseur de spectacles Kaméléart, qui existait depuis 1982, a traversé une période difficile. L’organisme a évité la faillite auprès d’une quarantaine de créanciers à qui il devait 390 000 $. En mars 2024, il a fait peau neuve pour devenir Arts et spectacles Matanie.

Un bel exemple de résilience et de résistance est le Festival en chanson de Petite-Vallée qui, après 42 ans, n’a jamais cessé de se renouveler. Ses administrateurs ont cependant dû faire preuve de beaucoup de patience avant de réussir à reconstruire le Théâtre de la vieille forge au coût de près de 20 M$, après l’incendie qui avait rasé l’ancien bâtiment.

Urgence d’agir

Ces lueurs d’espoir ne doivent pas masquer l’ampleur du défi. Le déclin culturel n’est pas une fatalité, mais il ne se renversera pas spontanément. Il appelle des politiques publiques courageuses, un investissement massif au sein des organisations artistiques, un soutien indéfectible aux créateurs et aux diffuseurs culturels.

Dans son dernier budget, le ministre des Finances, Éric Girard, a alloué plus de 544 M$ sur cinq ans pour la culture et le patrimoine. S’il s’agit d’un pas dans la bonne direction, cette somme demeure insuffisante pour plusieurs acteurs culturels. « Le geste a été très apprécié, fait savoir la nouvelle directrice générale du Musée régional de Rimouski. Mais, il reste que les musées sont passés sous le radar. La culture, c’est un choix de société. »

Pour France Leclerc, le discours politique est parfois contradictoire. « Avec ce qui se passe aux États-Unis, on parle de l’importance de l’identité. Or, la culture est l’un des plus gros véhicules de cette identité. Mais, elle est mal aimée ! »

Dans une société où l’on parle beaucoup de mieux-être, le sport et le plein air ne sont pas les seuls remèdes. « La culture a aussi un grand rôle à jouer : elle fait du bien », estime madame Leclerc. 

Acte de résistance

Cela exige une prise de conscience. Chaque livre acheté en librairie, chaque spectacle local fréquenté, chaque initiative culturelle soutenue constituent un acte de résistance contre cette dérive.

Résistons à l’uniformisation, préservons cette part d’humanité qui distingue notre société. D’ici ce temps, j’ose espérer que les mots de cette chronique puissent résister à l’oubli.

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Un roman refait surface après 160 ans

Un manuscrit vieux de près de 160 ans vient d’être publié pour la première fois. Le roman Toussaint Cartier ou l’ermite de l’île Saint-Barnabé, écrit en 1867 par Louis-Édouard Bois, sort de l’ombre grâce au travail minutieux du professeur Claude La Charité de l’Université du Québec à Rimouski.

Cette œuvre inédite, demeurée manuscrite pendant plus d’un siècle et demi, bénéficie aujourd’hui d’une édition critique publiée dans la collection L’archive littéraire au Québec des Presses de l’Université Laval.

Le titulaire de la Chaire de recherche du Canada en histoire littéraire, création et patrimoine imprimé a consacré des mois de recherche à ce projet d’envergure. Le travail d’édition critique de Claude La Charité permet de contextualiser cette œuvre dans l’histoire littéraire québécoise et de la rendre accessible aux lecteurs contemporains.

Le professeur Claude La Charité lors du lancement du livre de Louis-Édouard Bois. (Crédit photo : Johanne Fournier)

Le lancement officiel s’est déroulé le 28 juin à la Maison Lamontagne de Rimouski, en présence d’un public passionné. L’île Saint-Barnabé garde précieusement les secrets de cet homme qui a marqué l’imaginaire collectif du Bas-Saint-Laurent. Toussaint Cartier, ce mystérieux ermite qui a choisi la solitude absolue de 1728 à 1767, refait donc surface grâce à la publication du livre de l’abbé Bois et grâce aux recherches du professeur Claude La Charité.

Mystère éclaircit

Pendant des siècles, l’histoire de cet homme solitaire a alimenté romans, légendes et même inspiré la microbrasserie Le Bien Le Malt de Rimouski. Mais, qui était vraiment Toussaint Cartier? Après avoir épluché pas moins de 20 000 pages d’archives bretonnes, le chercheur rimouskois a percé une partie du mystère.

La vérité est à la fois plus simple et plus touchante que la légende: Toussaint Cartier était un pêcheur de morue ordinaire, originaire de Saint-Quay, près de Saint-Brieuc, en Bretagne. Un homme marqué par la tragédie, puisque ses parents et plusieurs de ses frères et sœurs meurent alors qu’il est encore jeune, qui trouve refuge dans la solitude de l’île Saint-Barnabé.

Nom trompeur

Contrairement à ce qu’avance l’abbé Bois dans son roman, notre ermite n’était pas le descendant du célèbre explorateur Jacques Cartier. Son père, qui portait le même nom, était lui aussi un simple pêcheur breton.

« C’est sans doute de là que vient la confusion », explique le professeur de lettres, qui a patiemment démêlé le vrai du faux dans cette histoire vieille de près de trois siècles.

L’installation de Toussaint Cartier sur l’île Saint-Barnabé en 1728 ne relevait probablement pas uniquement d’une quête spirituelle. À 35 ans, déjà affaibli par des problèmes de santé qui l’avaient forcé à abandonner des expéditions de pêche, il obtient l’autorisation du seigneur René Lepage de s’établir sur l’île.

« Le seigneur Lepage avait vraisemblablement confié à Toussaint la tâche de s’occuper d’une pêche à la fascine », suggère l’universitaire. Une mission parfaite pour cet ancien marin qui connaissait les caprices de la mer et les secrets de la pêche.

Trois versions, trois époques

L’histoire de Toussaint Cartier a été réinventée selon les besoins de chaque époque. En 1769, Frances Brooke en fait un veuf inconsolable attendant la mort pour retrouver sa bien-aimée naufragée.

Près de 100 ans plus tard, Louis-Édouard Bois le transforme en modèle de piété catholique. Cette version de l’ecclésiastique n’était probablement pas innocente puisque, à cette époque, Rimouski briguait le statut de siège épiscopal. Puis, en 1978, Jacques Poulin offre une interprétation plus moderne: celle d’un homme simplement séduit par la beauté mystérieuse de l’île.

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Crabe : saison contrastée selon les secteurs

La dernière saison de pêche au crabe des neiges a été marquée par des résultats contrastés selon les zones. Alors que les pêcheurs de la zone 12 ont bénéficié de prix exceptionnels, malgré une réduction de 33 % de leur quota, ceux de la zone 17 ont dû composer avec des conditions climatiques difficiles et des rendements décevants.

L’industrie du crabe des neiges du Saint-Laurent dresse donc un bilan nuancé. Si les prix élevés ont compensé la réduction des quotas dans certaines zones, les défis climatiques et la variabilité des rendements rappellent la vulnérabilité de cette pêche face aux conditions environnementales.

Les signes encourageants observés par les pêcheurs et les biologistes laissent toutefois espérer une amélioration des stocks dans les prochaines années, condition essentielle à la pérennité de cette industrie cruciale pour l’économie maritime du Québec.

Dans la zone 12, qui se situe dans le sud du golfe du Saint-Laurent, l’inquiétude initiale des pêcheurs face à la réduction de 33 % du contingent global s’est rapidement dissipée grâce à des prix inattendus.

Conditions favorables

Le crabe s’est vendu entre 7 $ et 7,50 $ la livre, un prix que pratiquement personne n’avait anticipé avant le Seafood Expo North America, qui s’est tenu à Boston en mars.

Selon le collègue Gilles Gagné du journal Pêche Impact de l’été 2025, la rareté du produit en début de saison, combinée à une demande plus forte que prévu, aurait créé des conditions de marché favorables.

Des crabes des neiges (Photo courtoisie Poissonnerie Gagnon)

Débutée le 5 avril, la saison s’est caractérisée par sa rapidité. Cette efficacité a permis de réduire substantiellement les frais d’exploitation particulièrement importants, considérant la hausse du prix du carburant et des appâts des dernières années.

La situation s’est révélée plus difficile dans la zone 17, située dans l’estuaire du Saint-Laurent. Malgré une réduction moins importante du quota, soit 20 % de moins par rapport à l’année précédente.

Conditions épouvantables 

Les pêcheurs ont fait face à des conditions météorologiques « épouvantables », selon le directeur des pêches de la Première Nation Wolastoqiyik Wahsipekuk.

« Je ne me souviens pas d’une saison où il a fait aussi froid », raconte Guy-Pascal Weiner. « On a eu deux journées de -20 degrés Celsius avec le facteur vent », confirme Simon Vallée, un pêcheur de Saint-Ulric. Ces conditions ont non seulement cloué les équipages à terre plusieurs journées, mais elles ont également affecté la rétention du personnel.

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Le courtier Simon Bélanger écope de 15 000 $ d’amendes

Simon Bélanger écope de trois amendes pour fautes professionnelles totalisant 15 000$ pour autant d’infractions à certains règlements de l’Organisme d’autoréglementation du courtage immobilier du Québec (OACIQ). Le courtier immobilier de Rimouski a divulgué des informations confidentielles sur des clients afin d’effectuer une vente rapide.

Les faits reprochés

Simon Bélanger fait visiter un immeuble à des acheteurs, pour lequel aucune pancarte n’a été posée. Il les avise que les vendeurs sont en instance de séparation. «Lors de la visite, des trous sont présents dans les murs de l’immeuble, notamment dans une chambre à coucher, peut-on lire dans la décision sur culpabilité et sanction du comité de discipline de l’OACIQ. L’intimé confirme, à ce moment, ce que les acheteurs soupçonnent: l’existence de violence conjugale dans le couple de vendeurs.»

Le prix de vente est de 234 000$, sans garantie légale de qualité, aux risques et périls de l’acheteur. Le jour même de la visite, les acheteurs signent une promesse d’achat de 228 000$. Quelques minutes plus tard, les vendeurs présentent une contre-proposition de 232 000$. En fin de journée, la contre-proposition est acceptée par les acheteurs. Tard en soirée, le courtier inscrit l’immeuble sur Centris. 

Décision

«La trame factuelle démontre clairement que l’intimé, contrairement aux engagements souscrits, n’a pas fait la mise en marché de l’immeuble sur les plateformes Via Capitale, Centris et Realtor ainsi que sur les médias sociaux, conclut le comité de discipline de l’OACIQ. La trame factuelle énoncée démontre également, sans aucun doute, que l’intimé a partagé avec les acheteurs des informations sensibles qui seraient de nature à nuire aux vendeurs dans la vente de leur propriété.»

Le lendemain matin, une courtière immobilière demande une visite de la maison pour ses clients. M. Bélanger lui répond qu’un financement et une inspection ont été acceptés. Interrogé par la courtière, il lui répond en s’excusant, tout en lui disant que les clients étaient en instance de séparation et que des gens étaient intéressés par l’immeuble. «Cela s’est passé très vite et les vendeurs doivent régler rapidement», ajoute-t-il avant de la remercier. Le jour même, la courtière dépose une demande d’assistance auprès de l’OACIQ.

Le comité de discipline a imposé à Simon Bélanger trois amendes respectives de 8000$, 5000$ et 2000$. Parmi les facteurs aggravants, le comité de discipline considère qu’en n’utilisant pas les plateformes de vente comme prévu par les contrats de courtage, le comportement de M. Bélanger s’apparente à un conflit d’intérêts. De plus, les membres du comité jugent que la divulgation d’informations stratégiques auprès des acheteurs a pu avoir une conséquence sur le prix de vente obtenu.

L’enregistrement d’un plaidoyer de culpabilité par le contrevenant sur les trois chefs constitue, pour le comité, un facteur atténuant, au même titre que l’absence d’antécédent disciplinaire. Il note également que le courtier a suivi deux formations sur le conflit d’intérêts offertes par l’OACIQ. Enfin, l’évaluation des risques est jugée faible.

Simon Bélanger est titulaire d’un permis de courtier immobilier délivré par l’OACIQ depuis 2019. Il travaille sous la bannière Via Capitale Horizon. Bien qu’il n’ait aucun antécédent disciplinaire, il a déjà fait l’objet de deux enquêtes disciplinaires, sans qu’aucune plainte ne soit déposée. Ces enquêtes ont résulté en avertissements et engagements à suivre diverses formations.

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Les Sœurs du Saint-Rosaire, 150 ans de présence à Rimouski

C’est dans l’émotion et la reconnaissance que se sont achevées, le 29 juin, les célébrations entourant le 150e anniversaire de la Congrégation des Sœurs de Notre-Dame du Saint-Rosaire. Une cérémonie marquante qui a rassemblé quelque 150 religieuses venues de quatre pays à la maison mère de Rimouski et plusieurs invités.

L’événement a d’emblée mis en relief la dimension internationale de cette communauté religieuse à travers le monde, avec la récitation du chapelet en quatre langues: français, anglais, espagnol et arabe.

Cette diversité linguistique témoigne de l’étendue des missions des Sœurs du Saint-Rosaire, présentes au Québec, aux États-Unis, au Honduras et au Guatemala.

Les évêques de Gaspé, Mgr Claude Lamoureux, et d’Hamilton en Ontario, Mgr David Douglas Crosby, étaient présents lors de la cérémonie de clôture, soulignant ainsi l’importance de cette congrégation dans le paysage religieux canadien.

Une mission qui s’adapte

« La vie consacrée est une voie porteuse d’inspiration, un don de Dieu reçu gratuitement », a déclaré la supérieure générale de la congrégation lors de son discours de clôture.

Pour celle qui dirige aujourd’hui cette communauté, l’héritage des « Sœurs des petites écoles » demeure vivant et a su s’adapter aux réalités contemporaines.

« Autrefois dans le domaine de l’éducation par notre présence dans les écoles publiques, cette mission s’ajuste aujourd’hui à notre réalité communautaire et à celle du monde dans lequel nous vivons », a expliqué Sr Marie-Alma Dubé, évoquant la capacité d’adaptation de la congrégation, tout en préservant l’essence du charisme hérité de sa fondatrice, la Bienheureuse Élisabeth Turgeon.

Une année de festivités mémorables

La coordonnatrice du comité organisateur a dressé un bilan élogieux de cette année jubilaire.

« Des centaines de personnes ont participé à cette belle aventure dans plusieurs lieux », a mentionné Sr Pauline Massaad, en énumérant la panoplie d’activités organisées tout au long de la dernière année.

Parmi les temps forts, elle a notamment souligné un pèlerinage à Beaumont, terre natale de la fondatrice, des conférences avec des intervenants de renom et une exposition muséale intitulée 150 ans d’histoire dans un monde en mouvement.

Les activités intergénérationnelles ont particulièrement marqué les esprits, créant des ponts entre des personnes de tous âges.

Reconnaissance

La cérémonie de clôture a été ponctuée de moments protocolaires significatifs. L’archevêché de Rimouski a offert à la congrégation un tableau d’André Bergeron peint en 1981, au titre évocateur pour celles que l’on appelait jadis « Les Sœurs des petites écoles » : Dans nos campagnes.

Mais, c’est Sr Pauline Charron qui est devenue l’étoile de la soirée. La femme de 92 ans, originaire de Saint-Clément, a reçu la Médaille du couronnement du roi Charles III.

La Médaille du couronnement du roi Charles III a été décernée à Sr Pauline Charron par la supérieure générale de sa congrégation, Sr Marie-Alma Dubé (à droite), au nom de la lieutenante-gouverneure du Québec, Manon Jeannotte. À gauche: l’assistante de la supérieure générale, Sr Lionine Jalbert. (Photo Johanne Fournier)

Cette distinction lui a été décernée par Sr Marie-Alma Dubé, au nom de la lieutenante-gouverneure du Québec, Manon Jeannotte, notamment pour sa contribution à l’éducation musicale pendant 34 ans au Conservatoire de musique et d’art dramatique de Rimouski.

La nonagénaire a pris tout le monde par surprise lorsqu’elle s’est dirigée au piano pour interpréter Tico tico de Zequinha de Abreu, ce qui lui a valu une ovation debout.

La congrégation a fait don d’un piano Bechstein datant de 1904 à la Ville de Rimouski. Cet instrument a été utilisé par Sr Pauline Charron pour former des centaines de pianistes et d’organistes professionnels. Le piano se trouve désormais dans le foyer de la Salle Desjardins-Telus de Rimouski.

Symboles d’enracinement et d’avenir

Un moment fort de la cérémonie a été le dévoilement d’une sculpture monumentale de la Bienheureuse Élisabeth Turgeon. Créée par Claire Lagacé et Christian Girard, l’œuvre se nomme L’instant de grâce.

Une sculpture monumentale de la fondatrice de la Congrégation des Sœurs de Notre-Dame du Saint-Rosaire, la Bienheureuse Élisabeth Turgeon, a été dévoilée. (Photo Johanne Fournier)

« C’est un hommage à notre histoire et à l’élan qui continue de nous porter vers l’avenir », a expliqué Sr Pauline Massaad lors du dévoilement effectué par la supérieure générale. La plantation d’un marronnier par les coordonnatrices régionales a complété l’événement.

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Photo de la fillette retrouvée : un peu de dignité, s.v.p.

Tout le monde a encore frais en mémoire le cas de cette enfant de 3 ans abandonnée seule dans un fossé de l’autoroute en Ontario. Nous avons tous poussé un soupir de soulagement de savoir qu’elle avait miraculeusement survécu après trois jours. Une fois toute cette effusion d’amour que nous lui avons exprimée, n’a-t-elle pas droit, maintenant, à sa dignité ?

Pendant qu’elle était activement recherchée, il était utile de partager sa photo ad nauseam. Mais maintenant, est-il nécessaire de publier les photos qui illustrent le moment où elle a été retrouvée par les policiers ?

Avec son pantalon souillé d’urine, la saleté de ses vêtements et ses lèvres gercées par la déshydratation, a-t-on besoin de cette photo pour prouver que la fillette a souffert ? Pensez-y une minute. S’il s’agissait de votre enfant ou de votre petite-fille, seriez-vous fier de voir cette photo partout ?

Demande de retrait des photos

La Sûreté du Québec (SQ) a demandé d’arrêter de partager les photos de la petite Montréalaise. Maintenant qu’elle est hors de danger, le corps policier a retiré toute trace de l’enfant sur toutes ses plateformes, question de lui redonner son anonymat.

Une fois qu’elle a été retrouvée, la SQ considère qu’il n’y a plus de raison de publier de photos d’elle, ni de mentionner son nom, ni de partager des renseignements qui pourraient l’identifier. D’ailleurs, une ordonnance sur l’identité des enfants prévaut dans tous les dossiers impliquant la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ).

Devant les accusations auxquelles devra faire face sa mère, il est fort probable que la DPJ interviendra auprès de l’enfant. Il est facile de s’imaginer que la maman ne puisse retrouver la garde de sa fille après avoir été accusée d’abandon illégal d’enfant.

Beaucoup de photos de l’enfant sur les réseaux sociaux

La majorité des médias ont retiré sa photo, du moins en ce qui concerne les publications en ligne. Mais, sur les réseaux sociaux, les photos de la gamine sont encore là à profusion. J’ai mal pour l’enfant qui, lorsqu’elle sera plus vieille, verra ces photos qui lui feront revivre ce cauchemar.

Cette fois où elle a attendu sa maman qui n’arrivait pas. Cette fois où, pendant trois jours et trois nuits, elle a eu très peur, souffert de la faim et de la soif, avec aucun adulte pour lui offrir la sécurité. Pire encore, ces photos pourraient être utilisées par des gens malintentionnés. 

Les épreuves ne sont malheureusement pas terminées pour cette petite qui a été abandonnée. Les prochains mois seront difficiles à affronter tant pour elle que pour sa famille. 

Cette enfant ne raisonne pas comme un adulte. Lorsqu’elle a dit aux policiers que sa maman lui avait demandé de l’attendre, c’est ce qu’elle a fait.

Selon l’entrevue qu’a accordée au RDI la psychiatre de l’Hôpital de Montréal pour enfants, Cécile Rousseau, ces premières paroles témoignent de l’attachement de la petite pour sa maman. Or, malgré toute la haine que l’on peut lire sur les réseaux sociaux envers sa mère, la fillette pleure sûrement son absence. Elle ne peut comprendre. 

Dans son esprit, il est fort probable qu’elle ne doit éprouver aucun ressentiment pour ce que sa maman lui a fait subir. Même si elle n’en est pas tout à fait conscience, tout ce que cette enfant risque de souhaiter, c’est que l’on puisse soigner sa maman du mal invisible qui l’afflige. Je n’excuse absolument pas le geste de cette femme.

Mais, je vois trop de jugements gratuits et de haine sur les réseaux sociaux envers cette femme, sans connaître son histoire. En contribuant à redonner la tranquillité à laquelle la petite a droit, nous contribuerons peut-être à la guérison de son traumatisme.

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Des dizaines de ménages sans logis dans l’Est-du-Québec

Alors que la traditionnelle journée du déménagement est à peine passée, quelques dizaines de ménages du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie n’ont pas signé de bail pour un logement. 

Dans une région comme dans l’autre, la situation est semblable à celle de l’année passée, estiment les intervenants consultés.

« Ce serait exagéré de dire que c’est pire, soulève le cocoordonnateur du Comité logement Bas-Saint-Laurent, Alexandre Cadieux. Statistiquement, c’est dur de baisser plus ! C’est une situation qui est en train de s’encrasser, on stagne. »

Dans la Baie-des-Chaleurs, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Selon le directeur général du Groupe ressource en logements collectifs Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, le bureau de Carleton-sur-Mer a reçu une trentaine de nouvelles demandes au cours des six dernières semaines seulement.

Ambroise Henry constate que, plus on s’approche du 1er juillet, plus les demandes s’accélèrent. Ces demandes ne proviennent pas uniquement de personnes seules, mais incluent également des couples avec enfants.

Ces nouvelles demandes s’ajoutent aux 150 personnes de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine qui sont déjà inscrites sur des listes d’attente depuis la dernière année, portant le total à environ 200 personnes en recherche de logement dans la région.

Parmi elles figurent de nouveaux travailleurs, notamment du domaine de la santé, ainsi que des résidents contraints de chercher un nouveau toit après avoir perdu leur hébergement temporaire.

À Rimouski, à moins d’une semaine du 1er juillet, quelque 120 ménages étaient accompagnés par l’Office d’habitation de Rimouski-Neigette en raison de leur difficulté à se loger. Le 26 juin, une vingtaine de personnes se retrouvaient officiellement sans bail. Mais, M. Cadieux soupçonne que le nombre réel est beaucoup plus élevé.

« On voit plein de gens qui sont contraints de rester dans des logements qui sont inadéquats, dans des conditions de logement qui mettent en danger leur santé, déplore-t-il. Certains vivent dans un logement qui est rendu trop petit ou dont la cohabitation est devenue difficile avec les voisins ou un conjoint violent. »

En Gaspésie, la crise du logement présente une particularité saisonnière.

« Le gros choc n’est pas tant le 1er juillet qu’un peu avant, soit toute la période du printemps, quand les appartements se libèrent pour le tourisme », explique Ambroise Henry. La location saisonnière force donc de nombreux locataires à quitter leur logement bien avant la date traditionnelle de déménagement.

Itinérance cachée

Un aspect particulièrement troublant de cette crise est l’émergence de ce que les intervenants du milieu appellent « l’itinérance cachée ». Il s’agit de personnes qui, faute de logement, dorment sur des divans, dans des sous-sols, retournent vivre chez leurs parents ou s’installent temporairement chez des proches. 

« Ce sont plein de gens qui n’ont pas de logement, mais qui n’apparaissent pas dans les statistiques et qui ne se retrouvent pas à proprement parler dans la rue », explique le porte-parole du Comité logement Bas-Saint-Laurent.

La pénurie de logements donne également lieu à des comportements préoccupants de la part de certains propriétaires. Alexandre Cadieux rapporte des cas d’augmentation de loyer illégale et de pressions exercées sur les locataires pour les forcer à quitter leur logement.

Un abris au parc de la Gare (Photo Le Soir.ca)

« Même si ce n’est pas légal, il y a plusieurs propriétaires qui redoublent d’ardeur et de stratégies mal intentionnées pour que les locataires quittent leur logement pour être capables de faire rentrer du nouveau monde le 1er juillet », s’indigne-t-il.

L’exemple d’un couple installé depuis plus de 20 ans dans un village près de Rimouski illustre ces dérives. L’homme et la femme subissent le harcèlement de leur propriétaire pour quitter leur logement de 4 pièces et demie qu’ils paient 475 $ par mois parce que leur propriétaire sait très bien qu’elle pourra le relouer à 1000 $.

« La propriétaire n’a aucun mandat ni jugement du Tribunal administratif du logement qui permet d’évincer les locataires, dénonce M. Cadieux. Mais, elle fait tout pour leur tomber sur les nerfs ! »

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À la rencontre d’Élise et d’Irène

Je vous propose un rendez-vous avec deux femmes au parcours singulier : les deux sœurs Élise et Irène Deschênes, qui ont eu une brillante carrière à Mont-Joli. 

Opinion de Johanne Fournier

Si les 300 aviatrices de l’aéroport militaire de Mont-Joli portaient d’impeccables uniformes pendant la Deuxième Guerre mondiale, c’était beaucoup grâce à Élise Deschênes, couturière et conceptrice de mode, ainsi qu’à sa sœur Irène, chapelière et couturière.

Avec leur boutique qui avait pignon sur rue à Mont-Joli, ces deux sœurs étaient aussi des femmes d’affaires. S’inscrivant dans un matriarcat bien assumé, elles ont joué un rôle important dans l’histoire de leur région et ont côtoyé des personnalités publiques significatives de leur époque.

Dans son roman historique intitulé Élise et Irène, Claude Morin nous raconte l’histoire fascinante de deux femmes, qui étaient respectivement sa tante et sa mère. À partir de faits vécus, l’auteur ajoute des éléments de fiction. Cependant, les personnages qu’il décrit ont bel et bien existé et le journaliste à la retraite a conservé, pour la plupart d’entre eux, leur nom d’origine.

Dans ce récit réaliste, Claude Morin dépeint des événements survenus de 1935 à 1945 et qui ont marqué plus particulièrement Mont-Joli, Sainte-Flavie et Sainte-Luce, dont plusieurs aînés de La Mitis n’ont jamais pu oublier.

D’ailleurs, parmi la quarantaine de personnes qui prenaient part au récent lancement de l’ouvrage à Rimouski, certains se souvenaient de faits décrits par l’auteur, mais aussi de plusieurs personnages qui reprennent vie dans le roman. Claude Morin raconte notamment la tragédie ferroviaire qui s’est produite à Mont-Joli le 17 décembre 1941. Celle-ci avait fait 12 morts et une trentaine de blessés.

Personnages marquants

Si le Luçois d’origine dédie cet ouvrage à sa mère et à sa tante, il rend aussi hommage à plusieurs personnages de sa famille.

« Après la publication de mon livre, Sainte-Luce-Station, où je racontais l’histoire de mon père, des gens de mon village natal m’ont dit que je devrais raconter l’histoire de ma mère », indique Claude Morin.

L’auteur ne s’attarde cependant pas uniquement aux carrières de sa mère et de sa tante. À travers les 44 chapitres, il raconte des histoires d’amitié, d’entraide et de persévérance, où la vie et la mort se côtoient. Il y aborde aussi l’amour.

Selon lui, sa mère aurait eu huit prétendants. Puis, Irène se marie une première fois à l’âge de 28 ans à Georges-Édouard Jean. Celui-ci meurt quelques années plus tard. Elle a deux enfants. Elle se remarie, cette fois avec Alexandre Morin qui, quelques années plus tard, meurt à son tour.

« En tout, ma mère n’a pas été mariée 8 ans », spécifie l’auteur.

Claude Morin nous fait découvrir une autre femme de tête : sa cousine Yvette Dionne, qui quitte la région pour poursuivre une illustre carrière de sténographe et dactylographe bilingue au gouvernement fédéral à Ottawa.

Il fait aussi intervenir un quêteux.

« C’est une histoire vraie. Il travaillait à la ferme l’été et il était devenu un grand ami de la famille Deschênes. Ce personnage est un peu un liant dans mon livre. Armand Lévesque est un nom fictif. J’ai romancé son histoire pour en faire un homme de lettres qui avait perdu sa dulcinée. Il provenait de Drummondville et travaillait dans l’industrie du textile au New Hampshire. »

L’ouvrage Élise et Irène de Claude Morin est publié par la maison d’édition Carte blanche. Le livre de 274 pages contient des croquis de mode réalisés par Line Roy. Ces illustrations de vêtements, comme ceux que concevaient Élise et Irène, nous permettent de constater combien la mode des années 1935 à 1945 était belle. Les gens étaient chics !

Pour communiquer avec l’auteur : morin.claude@telus.net

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Émilie Bernard expose au Centre d’art de Kamouraska

Émilie Bernard présente l’exposition Les heures vaporeuses au Centre d’art de Kamouraska. L’artiste multidisciplinaire de Cap-Chat propose une œuvre contextuelle qui emprunte un parcours nocturne, où les textures ouvrent sur la découverte des formes.

Innovante et intimiste, l’exposition Les heures vaporeuses explore les paysages naturels au crépuscule ou dans la nuit, ces moments évanescents où la lumière disparaît ou apparaît.

« C’est une recherche qui a été faite à différents moments de la nuit, du coucher au lever du soleil, décrit Émilie Bernard, qui a récemment reçu le titre d’artiste de l’année 2025 en Gaspésie par le Conseil des arts et des lettres du Québec. Donc, j’ai fait des randonnées, des marches et des sorties en forêt à différents moments pour vivre de nouvelles expériences, pour voir ce qui allait se passer. Ce sont surtout des textes qui sont venus spontanément à partir de ce qui m’inspirait à ces différents moments de la nuit, alors que nos facultés sont altérées et que, parfois, on a même des hallucinations et qu’on peut avoir peur. »

À ces textes se sont ajoutés des monotypes, de la découpe de papier, des objets naturels. 

L’un des tableaux faisant partie de l’exposition Les heures vaporeuses. (Photo Johanne Fournier)

Du côté visuel, comme sa recherche se faisait à la noirceur, elle ne pouvait pas, comme elle a l’habitude de le faire le jour, récolter des choses dans la nature et les prendre en photo, pour ensuite en faire des dessins.

« Je suis allée dans mes anciennes recherches pour trouver des formes et je les ai redessinées dans une ambiance de nuit, de brunante ou d’aube, avec une palette de couleurs choisie pour correspondre à ces ambiances. » 

L’installation de l’artiste multidisciplinaire est en place jusqu’au 1er septembre.

Autres expositions

En plus de l’exposition d’Émilie Bernard, le lieu culturel présente l’œuvre-archive originale Dans l’oeil du béluga de l’artiste Maryse Goudreau d’Escuminac, dans la Baie-des-Chaleurs. 

Aussi, à partir d’affiches qui sont le fruit d’une intervention in situ,Marc-Antoine K. Phaneuf de Québec suggère une trajectoire où les œuvres sont apposées ici et là dans le Centre d’art.

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Une exposition immersive de Maryse Goudreau

Maryse Goudreau présente une exposition immersive au Centre d’art de Kamouraska. S’étalant sur deux étages, l’œuvre-archive Dans l’œil du béluga s’inscrit dans une recherche imprégnée de sensibilité et nettement engagée. L’installation de l’artiste multidisciplinaire est en place jusqu’au 1er septembre.

Cette gigantesque production artistique est non seulement le résultat du travail de Maryse Goudreau, mais aussi de la commissaire Noémie Fortin, originaire de Lac-Mégantic. 

Dans l’œil du béluga

L’artiste d’Escuminac s’intéresse au béluga depuis une dizaine d’années. Pour concevoir cette exposition, Maryse Goudreau s’est inspirée de l’affection particulière qu’elle a pour cette espèce marine depuis qu’elle est toute jeune.

Cette œuvre immense fait suite à une demande que l’artiste gaspésienne a reçue afin de réaliser une exposition jeunesse sur le béluga.

« Je n’avais jamais fait une exposition qui s’adresse à l’intelligence particulière des enfants, raconte-t-elle. La question que j’ai décidé de porter durant mon exploration était de savoir comment on parle de la mort des baleines et de la disparition d’une espèce aux enfants. »

L’exposition porte une attention particulière à la pouponnière de bélugas. Mme Goudreau a trouvé son inspiration dans le mouvement citoyen de 2014 à Cacouna, relativement à un projet de port pétrolier. « C’était la première fois qu’on nommait les mots «pouponnière de bélugas», avance-t-elle. Je trouvais ça intéressant qu’on utilise une image de maternance pour protéger un territoire et une espèce. J’ai voulu faire exister cette image. »

L’un des éléments de l’exposition appelé Rejouer la pouponnière invite les visiteurs à prendre une dorsale de béluga en marbre dans leurs bras pour se bercer avec.

L’exposition Dans l’œil du béluga suggère une immersion dans un univers maritime, où la maternité et la naissance voisinent la mort. (Photo Le Soir – Johanne Fournier)

Démarche de cœur

Il s’agit de la troisième fois que l’exposition Dans l’œil du béluga est présentée, mais dans une version toujours un peu différente. Selon Noémie Fortin, la démarche des deux femmes est passée davantage par le cœur, plutôt que par la tête.

« On a poursuivi dans le jeu, les sens, le toucher, l’odorat, décrit la commissaire de l’exposition. On joue aussi dans la matérialité avec la pierre, le poil et tout ce qu’on peut toucher. »

Maryse Goudreau a notamment consulté Alix Beaulieu, la fille de la commissaire, afin de savoir si l’exposition était adaptée à un public d’enfants.

« Maryse m’a demandé si ça me faisait de la peine qu’on parle du deuil dans l’exposition, si c’était trop intense pour les enfants, confirme la fillette de 7 ans. Je lui ai dit que ça me rendrait un peu triste, mais que c’était important d’en parler pour que les enfants sachent ce que veut dire le deuil. »

Deux autres artistes exposent pour la saison estivale au Centre d’art de Kamouraska. Émilie Bernard de Cap-Chat présente Les heures vaporeuses, tandis que Marc-Antoine K. Phaneuf de Québec propose un parcours déambulatoire intitulé Splendeurs du Kamouraska composé de 20 affiches.

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Retour à l’équilibre budgétaire

Après avoir traversé une crise financière sans précédent, passant de 57 millions $ de déficit en 2023-2024 à 34 millions $ l’an passé, voilà que le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) du Bas-Saint-Laurent annonce un retour à l’équilibre budgétaire pour cette année. Avec des calculs qui ont été refaits par Santé Québec, l’organisme arrive en fin d’année financière avec un déficit qui a fondu en se chiffrant à 720 000$.

« On a accéléré le plan de main-d’œuvre indépendante, ce qui est un gros morceau dans notre façon d’équilibrer le budget, explique le président-directeur général du CISSS du Bas-Saint-Laurent. En octobre, on avait annoncé certains ajustements à des postes de gestionnaires et à des postes administratifs qui nous ont permis d’aller chercher des gains plus rapidement qu’on le projetait au début. »

Jean-Christophe Carvalho spécifie aussi que des calculs ont été refaits en fonction du volume d’activités et du profil de la population, ce qui a permis à son organisation d’avoir un soutien ponctuel de Santé Québec en fin d’année. « Ça nous permet d’avoir un déficit de 720 000$, au lieu des 34 millions$ qu’on projetait initialement. »

Par ailleurs, le nombre de postes cadres au CISSS était passé de 255 à 343 entre avril 2020 et décembre 2024, soit une augmentation de 88 postes.C’est donc également dans ce secteur que l’organisation a mis la hache pour arriver à faire des économies d’échelle importantes.

« Pour 2025-2026, notre cible de performance financière à aller chercher est de 33 millions$, explique le patron du CISSS. Sur cette cible, des mesures de 22 millions$ avaient été identifiées en mars: optimisation de postes administratifs, reddition de postes de gestionnaires, ajustement de certains coûts relatifs aux dépenses et autres ajustements. Il reste 11 millions$ sur lesquels on continue à travailler avec les équipes pour avoir des mesures permanentes. En attendant, avec des mesures non récurrentes et temporaires, on est capable d’équilibrer le budget. »

Moins de recours à la main-d’œuvre indépendante

La situation s’avérait particulièrement alarmante pour le CISSS du Bas-Saint-Laurent quand on considère que plus de 75% du manque à gagner provenait du recours massif au personnel des agences privées, avec un coût horaire moyen de 137$. Selon le Dr Carvalho, le recours à la main-d’œuvre indépendante est passé de 800 000 heures à 210 000 dans la dernière année.

« Ça nous a permis d’économiser passablement d’argent, confirme-t-il. On a recruté et on a fait des programmes de formation internes pour venir combler des besoins, notamment sur le plan des préposés aux bénéficiaires, qui était une partie importante de notre main-d’œuvre indépendante. On a aussi ajusté nos façons de faire pour être capable de s’assurer d’utiliser les ressources le mieux possible.»

Urgences dans les Basques et le Témiscouata

La direction du CISSS se fait rassurante: les services d’urgence des hôpitaux de Trois-Pistoles et de Notre-Dame-du-Lac seront maintenus pour la période estivale. Une seule exception pour l’hôpital de Notre-Dame-du-Lac: une rupture en obstétrique du 20 juin au 8 septembre. Durant cette période, les futures mères seront transférées vers Rivière-du-Loup. 

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Jardins de Métis : le 26e Festival international est lancé

Le Festival international de jardins s’est ouvert aux Jardins de Métis pour une 26e saison. Sous le thème « Frontières », les concepteurs ont été invités à repenser la notion de frontière dans le contexte postcolonial actuel.

Ils ont ensuite été appelés à transposer leurs réflexions dans un jardin-environnement entremêlant les disciplines, tout en renégociant les idées reçues sur le jardin et le paysage, pour culminer sur un dialogue actif avec le public.

Des 180 candidatures déposées et qui provenaient de 27 pays, 4 ont été sélectionnées.

Patrick Bérubé de Montréal présente Back/Ground, pendant qu’Hermine Demaël de Montréal et Stephen Zimmerer de New York proposent Peek-a-Boo.

Puis, Michael Hyttel Thoro du Danemark suggère Scars of Conflict et Simon Barrette de Laval expose You shall (not) Pass. Le 26e Festival de jardins se poursuit jusqu’au 5 octobre.

Quatre nouveaux jardins

Trois maisons se trouvent au cœur du jardin Back/Ground qui évoque la notion de propriété privée, selon la directrice artistique du Festival, Ève De Garie-Lamanque.

Si le mot écologie peut avoir un lien avec le concept d’habitat ou de maison, il ne signifie pas pour autant un espace familial clos ni ne réfère à des considérations économiques ou à toute autre structure de contrôle, mais plutôt à un endroit commun à toutes les formes de vie.

Stephen Zimmerer et Hermine Demaël sont les concepteurs de Peek-a-Boo. (Photo Le Soir.ca- Johanne Fournier)

« Notre jardin est fait d’un sol excavé et recouvert d’un parterre gris et mauve, explique la cocréatrice de Peek-a-Boo, Hermine Demaël. Dans ce parterre, il y a des portes amovibles, sous lesquelles on a inséré une marche et où on invite les gens à descendre, à s’asseoir sur la plateforme et à se retrouver au même niveau que les plantes. »

Le jardin Scars of Conflict évoque les paysages ravagés et les traumatismes psychiques causés par les conflits armés.

« Pendant la Première Guerre mondiale, les combats et les bombardements d’artillerie étaient si intenses qu’ils ont transformé le paysage », décrit son concepteur, Michael Hyttel Thoro.

L’installation You shall (not) Pass de Simon Barrette. (Photo Le Soir.ca- Johanne Fournier)

L’installation monolithique You shall (not) Pass se compose de 5000 repères d’arpentage de couleur orange qui ont été enfilés sur des fils d’acier.

« Quand on s’approche, il y a un moment où on va se poser la question, comme pour n’importe quelle frontière: est-ce que je m’arrête ou est-ce que je continue? », décrit Simon Barrette. De loin, le jardin donne l’image d’un mur.

La Forêt des bâtons bleus

Une œuvre qui avait été créée pour le tout premier Festival en 2000 renaît: le Jardin des bâtons bleus de Claude Cormier. Ayant évolué pour devenir La Forêt des bâtons bleus, cette installation désormais permanente est un hommage à son créateur, décédé il y a deux ans.

« En 2000, le Jardin des bâtons bleus était une réflexion sur ce que sont un jardin et une platebande en relation avec le pavot bleu de l’Himalaya, importé au climat d’ici et qui est le symbole des Jardins de Métis, rappelle Yannick Roberge, associé de CCxA. Il est devenu une platebande en soi avec 2500 bâtons bleus qui sont peinturés sur trois faces. »

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