Femmes en politique : se lancer et y rester

Entre 2005 et 2021, le Bas-Saint-Laurent a fait des progrès constants en termes de représentation féminine en politique municipale.
À la dernière élection municipale, la région suivait la tendance provinciale avec 39,8 % de conseillères municipales élues, mais accusait un certain retard au niveau des mairesses élues, avec un taux de 20 % de femmes à ce titre.
Quelle sera la situation lors des élections du 2 novembre prochain ? Est-ce que les femmes seront au rendez-vous ?
Plusieurs enjeux sont régulièrement soulevés afin d’expliquer pourquoi les femmes ne font pas le saut en politique.
La socialisation différente des filles et des garçons, la répartition des tâches domestiques et les défis liés à la conciliation famille-travail, le manque de ressources financières ou encore le côté rébarbatif de certaines cultures au sein d’institutions politiques sont parmi les éléments qui sont le plus fréquemment abordés pour expliquer ces écarts.
Situation encore très fragile
Dans les deux dernières décennies, nous avons plus vu une multitude d’initiatives être financées et prendre place pour soutenir les femmes à se lancer à l’échelle régionale ou provinciale.
Que ce soit par l’offre de formations, de mentorat ou encore avec des mesures comme l’instauration de quotas au sein des partis politiques, la situation s’améliore, mais reste très fragile.

Il faut se le dire, nous n’avons jamais atteint la zone paritaire (qui se situe au-delà de 40 %) de représentation des femmes dans le milieu municipal au Bas-St-Laurent. Il en est de même dans le reste du Québec. Tout porte à croire que nous devrons continuer de faire des efforts et que la progression n’est pas acquise.
C’est sans mentionner les défis de rétention des femmes élues. Rappelons-nous les démissions des mairesses de Sherbrooke, Chapais et Gatineau pendant les quatre dernières années. Se présenter en politique est une chose, mais y rester en est une autre.
C’est en effet ce que les études nous disent. Les femmes sont plus susceptibles de quitter la politique avant les hommes. Elles tendent à démissionner après un ou deux mandats.
Il semble que l’équilibre travail-famille, les attaques sur leurs images et le manque de soutien sont des défis particuliers qui rendent pénible l’exercice de leurs fonctions.
Nous avons fait tant de chemin pour que les femmes se lancent, nous devrons maintenant faire en sorte qu’elles soient en mesure d’y rester. Nous devons nous attaquer à ces défis.