La soupe Lipton de la CAQ

La CAQ s’est refait une beauté la semaine passée. Quelqu’un y croit-il vraiment ? Si ce parti était une soupe, je n’y verrais rien d’autre qu’un bon vieux Lipton. Peu importe qu’on brasse les nouilles, le goût reste le même.
L’opinion de Robin Lebel
Comment oublier Northvolt, SAAQclic, ou encore le troisième lien à Lévis, relégué aux oubliettes par une étude de transport avant même que le gouvernement n’ait eu le temps d’y engloutir le reste du
budget provincial ?
Ajoutons les coupes en éducation, le scandale de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, avec ses chauves-souris dans les salles d’opération et ses fuites de toit. Sans parler des fameux chèques de 600 $ distribués il y a quelques années et que François Legault tente maintenant de récupérer. À ce stade, le premier ministre a des airs de Numérobis, l’architecte loufoque embauché Cléopâtre pour donner une leçon à César.
Et nous, à l’autre bout de la carte tout juste après Lévis, histoire de situer ceux qui croient que la province se limite à l’axe Montréal-Québec, on se souvient de l’abandon du pont de l’autoroute 20 à Trois-Pistoles, de l’immobilisme crasse dans le dossier des traversiers vers la Côte-Nord. Sans parler des habitants de cette région, qui voient leurs ressources naturelles siphonnées sans jamais obtenir d’investissements dignes de ce nom pour leurs routes, leurs quais et leurs infrastructures.
Quant au pont à l’embouchure du Saguenay, inutile d’en parler. Une promesse de plus laissée en plan. Voilà de quoi décourager bien des gens de s’y établir, et d’entretenir le fameux « fly in, fly out ».
Tout ça me donne une idée. Si un autre parti se servait de cette longue liste d’erreurs de jugement pour prendre le pouvoir en 2026 ? Je parie que le Parti libéral y a déjà pensé. Le Parti Québécois aussi. Pour tout dire, même une tranche de jambon y penserait.
Car il ne faut pas oublier que beaucoup de gens installés dans les grands centres sont originaires des régions. Exilés pour leurs études, ils se sont enracinés ailleurs. Des centaines de milliers de votes sont pourtant à portée de main pour un parti qui oserait promettre et tenir de véritables investissements dans les régions.
Dans les hôpitaux, par exemple, la CAQ a déjà refusé l’hémodynamie à Rimouski, une autre gaffe à ajouter à son dossier. Et que dire du projet de Rilec, qui rêve de relancer le traversier Forestville–Rimouski ? La photo du navire publiée récemment avait de quoi faire rêver.
Espérons que quelque part, dans les états-majors des autres partis, on prenne des notes. Ça ne pourrait pas nuire. Après tout, 2026 n’est plus si loin.
