Les lieux dâici : lâhistoire de chaque nom

Certains noms de lieux nous intriguent, nous touchent ou nous font sourire. Dans cette sĂ©rie, on sâattarde Ă quelques lieux de chez nous, choisis pour leur histoire singuliĂšre, leur nom Ă©vocateur ou simplement parce quâils nous parlent.
Un clin dâoeil Ă nos racines et Ă ceux qui ont donnĂ© une identitĂ© Ă notre territoire, un nom Ă notre coin de pays.
Rimouski-Neigette
Esprit-Saint

Dans le canton de La Roche, Ă 50 km au sud de Rimouski, ce petit village du Bas-Saint-Laurent est situĂ© prĂšs de La TrinitĂ©-des-Monts. Cette proximitĂ© justifie sans doute lâappellation choisie, Ă©galement appliquĂ©e au bureau de poste en 1939. Esprit-Saint a dâabord Ă©tĂ© un territoire non organisĂ© en 1972 avant dâĂȘtre Ă©rigĂ© en municipalitĂ© en 1979.
Auparavant, la paroisse de LâEsprit-Saint, dâabord instituĂ©e comme desserte en 1937 puis Ă©rigĂ©e canoniquement en 1964, regroupait la communautĂ© locale. Le nom dâEsprit-Saint aurait Ă©tĂ© donnĂ© en raison de lâesprit de courage des colons ou en rĂ©fĂ©rence directe Ă la foi.
Au milieu des annĂ©es 1970, le territoire a Ă©tĂ© menacĂ© de fermeture et a survĂ©cu grĂące Ă la persĂ©vĂ©rance et Ă la tĂ©nacitĂ© de la population locale qui a luttĂ© dignement pour vivre dâune terre avare de ses fruits.
Câest Ă la faveur de lâamĂ©nagement intĂ©grĂ© de ses ressources de base, Ă savoir lâagriculture, lâexploitation forestiĂšre et le tourisme quâil a pu ĂȘtre sauvĂ© in extremis dans la foulĂ©e des OpĂ©rations-DignitĂ©s qui ont marquĂ© le Bas-Saint-Laurent, il y a prĂšs de vingt ans.
Aujourdâhui, lâexistence de la rĂ©serve DuchĂ©nier (1977), au nord-ouest dâEsprit-Saint, assure pour une bonne part la prospĂ©ritĂ© des villageois grĂące Ă ses 150 km2 dâespaces consacrĂ©s Ă la pĂȘche et Ă la chasse.
Une fabrique de bardeaux de cĂšdre, qui constituait la principale industrie de lâendroit, a Ă©tĂ© la proie des flammes en mai 1991. Cette tragĂ©die a affectĂ© une Ă©conomie dĂ©jĂ mal en point.
Gentilé : Spiritois, Spiritoise
Saint-EugĂšne-de-LadriĂšre

La municipalitĂ© de Saint-EugĂšne-de-LadriĂšre a Ă©tĂ© implantĂ©e Ă 25 kilomĂštres au sud-ouest de Rimouski, Ă la limite est de la MRC de Rimouski-Neigette, au sud de Saint-Fabien. La Petite riviĂšre Rimouski, la riviĂšre du Bic, le lac des Vingt-Quatre Arpents ainsi que de nombreux autres plans dâeau contribuent Ă marquer la topographie de cet espace municipal.
Dâexistence rĂ©cente, quoique le territoire ait Ă©tĂ© habitĂ© dĂšs 1860, tant la paroisse que la municipalitĂ© de la paroisse de Saint-EugĂšne-de-LadriĂšre remontent sur le plan administratif Ă 1962. Toutefois, dĂšs 1930, on parlait de la desserte de Saint-EugĂšne-de-LadriĂšre.
Le territoire municipal est issu dâune partie de celui de la municipalitĂ© de la paroisse de Saint-Fabien. Câest en lâhonneur de lâabbĂ© EugĂšne-ElzĂ©ar Pelletier, curĂ© de Saint-Fabien de 1912 Ă 1937 que lâĂ©lĂ©ment Saint-EugĂšne a Ă©tĂ© retenu. Ce prĂȘtre a fortement encouragĂ© des paroissiens Ă se montrer gĂ©nĂ©reux lors du dĂ©tachement de Saint-EugĂšne-de-LadriĂšre de Saint-Fabien.
Quant Ă LadriĂšre, nom du bureau de poste Ă©galement, ouvert en 1919, il rappelle le souvenir de lâabbĂ© Augustin LadriĂšre (1826-1884), notamment curĂ© de Saint-Fabien-de-Panet (1855-1870) et de LâIsle-Verte (1870-1875), avec desserte de Saint-Paul-de-la-Croix. Les principales ressources locales proviennent de la culture de la terre, de lâĂ©levage du bĆuf de boucherie et de lâexploitation de tourbiĂšres. Les sports de plein air occupent une place de choix parmi les activitĂ©s de loisir pratiquĂ©es localement.
Gentilé : Eugénois, Eugénoise
Mont-Lebel

Le nom Mont-Lebel identifie un secteur de la nouvelle ville de Rimouski, créée le 1er janvier 2002. Le territoire de ce secteur correspond Ă celui de lâancienne municipalitĂ© de Mont-Lebel. Au moment de son annexion avec la Ville de Rimouski, elle compte 334 habitants.
Petite localitĂ© forestiĂšre créée en 1932 dans lâarriĂšre-pays de Rimouski, dont elle est distante dâenviron une vingtaine de kilomĂštres, entre Sainte-Blandine au nord, dont elle a Ă©tĂ© dĂ©tachĂ©e, et Saint-Narcisse-de-Rimouski au sud. Lâendroit doit son nom Ă son premier maire, Jean-Baptiste Lebel, qui a prĂ©sidĂ© aux destinĂ©es de la municipalitĂ© de 1932 Ă 1934.
Par ailleurs, dâautres municipalitĂ©s du QuĂ©bec comportent Ă©galement lâanthroponyme Lebel dans leur dĂ©nomination : Lebel-sur-QuĂ©villon dans le Nord-du-QuĂ©bec et Pointe-Lebel sur la CĂŽte-Nord, patronyme par ailleurs rĂ©pandu dans le Bas-Saint-Laurent.
ComposĂ© Ă lâorigine de 41 lots situĂ©s dans le TroisiĂšme Rang des cantons de MacpĂšs et de Neigette et de 33 lots dans le QuatriĂšme Rang des mĂȘmes cantons, le territoire de lâactuelle municipalitĂ© Ă©tait autrefois dĂ©signĂ© sous la dĂ©nomination de Rang-Double. LâĂ©conomie locale repose essentiellement sur lâagriculture.
Selon la SociĂ©tĂ© rimouskoise du patrimoine, un premier groupe de six familles sâinstalle Ă Sainte-Blandine en 1854, alors appelĂ©e la « Montagne. » En 1932, une partie de la municipalitĂ© se dĂ©tache et devient Mont-Lebel. Le pont des Draveurs du Mont-Lebel, reconnu depuis 2000 comme un « bien patrimonial reprĂ©sentatif de la municipalitĂ© » a Ă©tĂ© construit en 1930. Il est situĂ© sur la route du Lac-Ă -Quenon et enjambe la petite riviĂšre Neigette.
Gentilé : Lebelmontois, Lebelmontoise
Saint-Marcellin

Implantée au sud de Pointe-au-PÚre et de Saint-Anaclet-de-Lessard, à une vingtaine de kilomÚtres au sud-est de Rimouski, Saint-Marcellin compte un grand nombre de lacs (Noir, Carré, Lunettes, à la Poire et Ednard).
CombinĂ©e Ă lâimportance de la forĂȘt locale, cette richesse hydrographique, Ă laquelle il faut ajouter les riviĂšres Neigette et Lunettes, explique lâattrait quâexerce le territoire marcellinois auprĂšs des pĂȘcheurs et des chasseurs. Ouvert en 1875, lâendroit est considĂ©rĂ© comme mission Ă compter de 1899, laquelle relĂšve territorialement des cantons de Neigette, de MacpĂšs et de Ouimet. La future paroisse est placĂ©e sous le vocable de Saint-Marcellin dĂšs 1882.
Voisine de Saint-Anaclet-de-Lessard, le choix de son appellation serait dĂ» au fait quâAnaclet, ou Clet, et Marcellin sont inscrits le mĂȘme jour au martyrologe, soit le 26 avril.
ConfirmĂ©e lors de lâĂ©rection canonique de 1921, la dĂ©nomination, qui identifiait dĂ©jĂ le bureau de poste depuis 1909, sera transfĂ©rĂ©e Ă la municipalitĂ© créée officiellement en 1924. Elle Ă©voque un pape dâorigine romaine qui succĂšde Ă saint CaĂŻus sur le trĂŽne pontifical. Son rĂšgne sâest Ă©chelonnĂ© de 296 Ă 304.
Gentilé : Marcellinois, Marcellinoise
Le Bic

La municipalitĂ© du Bic nâexiste plus depuis le 16 septembre 2009. Elle a Ă©tĂ© annexĂ©e Ă Rimouski. Lâappellation Le Bic a toutefois Ă©tĂ© prĂ©servĂ©e et elle identifie maintenant un secteur correspondant au territoire de lâancienne municipalitĂ©.
Le gouvernement a Ă©tabli un parc de conservation dâune superficie de 33 kmÂČ, le parc de conservation du Bic. La profondeur du havre du Bic en fait un abri sĂ»r et lâun des mouillages importants du Saint-Laurent oĂč le gĂ©nĂ©ral Wolfe et sa flotte ont fait une halte en 1759.
Lâhistoire bicoise remonte aux dĂ©buts de la colonie et mĂȘme plus loin dans le temps, car en 1535, Jacques Cartier sâest arrĂȘtĂ© au havre du Bic, tout comme Champlain le fera en 1603. Ce dernier est dâailleurs lâauteur de la dĂ©nomination, car il appelle lâendroit le Pic, puis mentionne « dudict pic », Ă propos dâune montagne assez Ă©levĂ©e (347 m) et pointue qui domine le havre.
Par corruption lexicale, Pic serait devenu Bic, dâoĂč le nom Bic repris lors de la crĂ©ation de la seigneurie en 1675 et du bureau de poste en 1832. Ce sommet porte aujourdâhui le nom officiel Pic Champlain.
Sur le plan municipal, Le Bic provient de la fusion, en 1972, des municipalités de la paroisse de Sainte-Cécile-du-Bic et du village de Bic, respectivement créées en 1845 et en 1920. La dénomination Sainte-Cécile-du-Bic provient de celle de la paroisse érigée canoniquement en 1830 et desservie comme mission entre 1793 et 1850.
Gentilé : Bicois, Bicoise
Pointe-au-PĂšre

La ville de Pointe-au-PĂšre nâexiste plus depuis le 1er janvier 2002, par suite dâun regroupement municipal.
Son territoire fait maintenant partie de la ville de Rimouski et le nom « Pointe-au-PĂšre » a Ă©tĂ© prĂ©servĂ© pour identifier le secteur. Pointe-au-PĂšre, suivant le nom adoptĂ© officiellement en 1988, constitue un territoire de plaine Ă©chelonnĂ©e sur des terrasses se prolongeant en une pointe dĂ©coupĂ©e dâanses qui sâavance dans le fleuve, un peu en aval de Rimouski. Ă lâexemple dâautres endroits consacrĂ©s Ă sainte Anne, Sainte-Anne-de-la-Pointe-au-PĂšre devenait un lieu de pĂšlerinage Ă compter de 1873.
Cette appellation allait Ă©galement servir Ă identifier une paroisse Ă©rigĂ©e canoniquement en 1882, par suite de son dĂ©tachement de Saint-Germain-de-Rimouski et de Sainte-Luce et une municipalitĂ© de paroisse Ă©tablie la mĂȘme annĂ©e.
Le nom choisi, attestĂ© en 1696 dans lâacte de concession de la seigneurie Lessard, en plus de marquer la dĂ©votion des marins Ă lâendroit de sainte Anne qui assure leur protection, rappelle un Ă©vĂ©nement historique, soit la cĂ©lĂ©bration de la premiĂšre messe sur la rive sud du Saint-Laurent, le 8 dĂ©cembre 1663. Les lieux ont Ă©galement portĂ© les appellations de Pointe-aux-PĂšres, Father Point (carte de Carver, 1763), Pointe-de-lâIslet-aux-PĂšres et Pointe-de-lâIsle-aux-PĂšres.
La premiĂšre Ă©voque le fait que de nombreux missionnaires sâarrĂȘtaient Ă cet endroit et la seconde constitue la transposition anglaise de Pointe-au-PĂšre, figurant sur des cartes et identifiant le bureau de poste créé en 1863, jusquâau dĂ©but des annĂ©es 1970 alors quâil a pris le nom de Pointe-au-PĂšre. La derniĂšre souligne la possibilitĂ© quâĂ une certaine Ă©poque la bande de terre situĂ©e entre les deux anses qui dĂ©coupent la pointe au PĂšre en se rejoignant presque ait prĂ©sentĂ© lâallure dâune petite Ăźle,
un islet.
GentilĂ© (Ă lâĂ©poque oĂč Pointe-au-PĂšre Ă©tait une ville) : PĂšrepointois, PĂšrepointoise.
Saint-Anaclet-de-Lessard

Saint-Anaclet-de-Lessard est une municipalitĂ© qui appartient aujourdâhui Ă la banlieue de Rimouski. ĂrigĂ©e en 1859, elle doit son nom Ă la paroisse Ă©tablie en 1858, laquelle comptait dĂ©jĂ 1 100 habitants en 1861, ainsi quâun bureau de poste ouvert en 1859 sous lâappellation de Saint-Anaclet. Le pape Anaclet (ou Clet), martyr du Ier siĂšcle, a rĂ©gnĂ© de 76 Ă 88.
Selon le site internet de la municipalitĂ©, le 8 mars 1696, le gouverneur Frontenac concĂšde la seigneurie de Lessard Ă Pierre de Lessard et Ă barbe Fortin. Le seigneur nâhabitera jamais sa propriĂ©tĂ©. Des gens de QuĂ©bec et de lâĂźle dâOrlĂ©ans dĂ©velopperont ces lieux Ă compter de 1810.
Ils recevront le surnom de Castors en raison de la prĂ©sence significative de ces animaux le long des cours dâeau. LâĂ©glise de la municipalitĂ© prĂ©sente notamment un intĂ©rĂȘt patrimonial pour sa valeur historique comme tĂ©moin de lâĂ©tablissement de la communautĂ© de Saint-Anaclet-de-Lessard et de son Ă©volution. Les premiers habitants qui sây installent sont dissĂ©minĂ©s sur le territoire.
En raison de leur Ă©loignement des centres de peuplement voisins, soit Sainte-Luce et Saint-Germain, ils rĂ©clament la crĂ©ation dâune paroisse distincte. DĂšs 1854, quelques familles signent une convention sâengageant Ă construire Ă leurs frais une Ă©glise et un presbytĂšre. Les autoritĂ©s religieuses Ă©tablissent une mission en 1857 et promulguent lâĂ©rection canonique de la paroisse en 1858, sous le vocable de Saint-Anaclet.
LâĂ©glise actuelle est mise en chantier, tout comme le presbytĂšre qui est amĂ©nagĂ© Ă partir dâune maison existante. Ces Ă©difices religieux sont Ă©pargnĂ©s par lâincendie de 1945 qui dĂ©truit une partie du village.
Gentilé : Anaclois et Anacloise
La Trinité-des-Monts

La municipalitĂ© de la TrinitĂ©-des-Monts se trouve aujourdâhui dans la section Centre-Sud de la MRC de Rimouski-Neigette, au nord-est dâEsprit-Saint, immĂ©diatement au sud-ouest de Saint-Narcisse-de-Rimouski, sous lâangle territorial.
ArrosĂ© par les eaux des riviĂšres du Cenellier, Rimouski et Brisson, le territoire compte la majoritĂ© de sa population dans son secteur ouest et son ouverture remonte au dĂ©but des annĂ©es 1960 avec lâĂ©rection canonique de la paroisse de TrinitĂ©-des-Monts en 1963, suivie, deux ans plus tard, de son Ă©rection civile tout comme de lâĂ©tablissement de la municipalitĂ© de paroisse qui en a repris la dĂ©signation.
Sur le plan municipal, Esprit-Saint (1972) et La TrinitĂ©-des-Monts (1965) ont Ă©tĂ© dĂ©tachĂ©es dâun vaste territoire de lâarriĂšre-pays, pratiquement vide et dont ne subsiste que le territoire non organisĂ© de Lac-Huron. Selon le site internet de la municipalitĂ©, la TrinitĂ©-des-Monts est nĂ©e par un Ă©tĂ© de 1937.
La mission de lâEsprit-Saint Ă©tait le nom des deux futures paroisses soit TrinitĂ©-des-Monts et Esprit-Saint, scindĂ©e en deux entitĂ©s distinctes dĂšs 1941. Le nom de La TrinitĂ©-des-Monts arriva en 1941 en mĂȘme temps que Monseigneur Parent qui visitait la paroisse. Cherchant un site pour construire lâĂ©glise, il voit en regardant vers lâest, les monts Notre-Dame. ĂrigĂ©e en municipalitĂ© en 1965, elle est depuis ce temps la municipalitĂ© ayant la plus grande superficie du territoire de la MRC de Rimouski-Neigette.
Pour sa part, le bureau de poste de lâendroit a tour Ă tour portĂ© les noms dâEsprit-Saint (1938-1939), de Cenellier (1939-1943) et de La TrinitĂ©-des-Monts (depuis 1943). Lâune des plus jeunes municipalitĂ©s de lâarriĂšre-pays, La TrinitĂ©-des-Monts compte un centre de plein air assez frĂ©quentĂ©.
Gentilé : Trinitois, Trinitoise
La Mitis
La Rédemption

En janvier 1956 se créait, dans la région du Bas-Saint-Laurent, au sud-est de Mont-Joli, entre Saint-Cléophas et Saint-Charles-Garnier, la municipalité de la paroisse de La Rédemption. Son nom, qui reprend celui du bureau de poste établi en 1935 et de la paroisse érigée canoniquement et civilement en 1948, évoque le rachat du genre humain par Jésus-Christ suivant la religion chrétienne, événement capital qui inaugure le Nouveau Testament.
Cette appellation est Ă rapprocher dâautres de mĂȘme nature comme LâAscension, La Conception, LâAssomption, attribuĂ©es Ă des paroisses et Ă des municipalitĂ©s quĂ©bĂ©coises. Elle tĂ©moigne du sentiment religieux qui animait les QuĂ©bĂ©cois de lâĂ©poque, particuliĂšrement dans les milieux ruraux. Le lieu est surtout connu par la prĂ©sence, dans le TroisiĂšme Rang, de phĂ©nomĂšnes karstiques (phĂ©nomĂšne gĂ©ologique créé sur la surface terrestre par le drainage de lâeau dans le sol) dans le sentier spĂ©lĂ©ologique de La RĂ©demption.
On y rencontre de nombreuses grottes, pertes ou autres types de formations. On peut y visiter une grotte dâune profondeur de prĂšs de 47 m et de 300 m de dĂ©veloppement, dĂ©nommĂ©e SpĂ©os de la FĂ©e, qui attire de nombreux spĂ©lĂ©ologues, conquis par le trou du LiĂšvre, la Diaclase, le trou du Porc-Ăpic, la grotte Saint-Laurent⊠Il sâagit de la plus profonde cavitĂ© naturelle connue tant sur le plan rĂ©gional que provincial.
Gentilé : Rédemptois, Rédemptoise
Les Boules (Métis-sur-Mer)

Le secteur des Boules, qui, depuis 2002, est inclus dans la ville de MĂ©tis-sur-Mer, se situe Ă une vingtaine de kilomĂštres Ă lâouest de Matane. Le territoire de ce secteur correspond Ă celui de lâancienne municipalitĂ© des Boules, fondĂ©e en 1952.
Cette dĂ©nomination, attribuĂ©e dâabord au bureau de poste ouvert en 1911, est tributaire de la prĂ©sence, Ă tout le moins anciennement, de plusieurs rochers de forme arrondie et de bonne taille sur le bord du fleuve. Il sâagit de blocs erratiques, câest-Ă -dire de grosses roches abandonnĂ©es par les glaciers, polies par les vagues et souvent dĂ©placĂ©es par le mouvement des glaces. Le nom Les Boules et la forme La Boule seraient en usage depuis au moins le dĂ©but du XIXe siĂšcle.
La forme au singulier a dâailleurs Ă©tĂ© relevĂ©e sur la carte de 1831 de Joseph Bouchette. Le nom de ce secteur suscite certains problĂšmes lorsquâon doit lâintĂ©grer dans une phrase, plusieurs soutenant Ă tort quâil faut Ă©crire « je vais Ă Les Boules » pour respecter intĂ©gralement lâappellation municipale, alors que la syntaxe correcte requiert plutĂŽt dâĂ©crire « je vais aux Boules. »
Gentilé : Boulois, Bouloises
Padoue

Padoue est le nom dâune ville de la rĂ©gion de la VĂ©nĂ©tie, dans le nord de lâItalie. Sâil a Ă©tĂ© attribuĂ© Ă une municipalitĂ© de La Mitis, au Bas-Saint-Laurent, câest davantage pour rendre hommage Ă saint Antoine de Padoue. Ce dernier sâest illustrĂ© par sa prĂ©dication surtout en Italie et en France.
De nombreuses lĂ©gendes concernant sa vie ont pris naissance Ă sa mort et on lâinvoque encore spĂ©cialement pour retrouver les objets perdus. On a dâabord donnĂ© son nom Ă la paroisse Ă©rigĂ©e en 1911, puis Ă la municipalitĂ© de la paroisse de Saint-Antoine-de-Padoue-de-Kempt, Ă©tablie en 1912.
LâĂ©lĂ©ment Kempt rappelle que le chemin Kempt, qui se rendait jusquâĂ Causapscal en longeant la riviĂšre MatapĂ©dia, a jouĂ© un rĂŽle de premier plan dans la colonisation du territoire matapĂ©dien; il permet la distinction avec dâautres Saint-Antoine dans GaspĂ© et dans Bonaventure.
Ce nom de lieu rendait hommage Ă sir James Kempt, qui avait notamment Ă©tĂ© gouverneur en chef de lâAmĂ©rique du Nord britannique, entre 1828 et 1830. Avant de recevoir le nom actuel Padoue en 1914, le bureau de poste local, ouvert en 1903, Ă©tait incidemment dĂ©nommĂ© Kempt Station.
Lâampleur spatiale que couvre cette dĂ©nomination municipale allait inciter les autoritĂ©s locales Ă modifier lâappellation originelle dans le sens de la briĂšvetĂ© en 1981, ne retenant que le constituant le plus significatif, qui identifiait le bureau de poste depuis longtemps, Ă©galement par souci de pallier toute confusion.
Gentilé : Padovien, Padovienne
La Matapédia
Val-Brillant

Avant 1883, on parle de Lac-MatapĂ©dia, nom repris par le bureau de poste entre 1894 et 1904, en raison de la proximitĂ© de ce plan dâeau, alors que dĂ©butent lâexploration de la rĂ©gion et la construction du chemin Kempt. Lui succĂ©dera, Brochu ou BrouchĂ©, ainsi dĂ©formĂ© par les anglophones, ou encore Lac-Ă -Brochu en lâhonneur du premier colon de la VallĂ©e, Pierre Brochu (1795-1871), qui sâinstalle Ă la tĂȘte du lac MatapĂ©dia.
Cette appellation subsistera jusquâen 1871, alors que McGowe sâimposera, tirĂ©e du patronyme de lâingĂ©nieur qui entreprend les travaux de la section n° 14 de lâIntercolonial. De 1876 Ă 1883, Cedar Hall deviendra courant, dâaprĂšs le hangar en piĂšces de cĂšdre qui sert de remise pour les outils Ă charbon utilisĂ©s lors des travaux ferroviaires. Ă cet Ă©gard, soulignons que le bureau de poste a portĂ© cette appellation dâabord entre 1881 et 1894, puis de 1904 Ă 1912, avant de recevoir sa dĂ©nomination actuelle Val-Brillant en 1912.
La crĂ©ation de la mission de Saint-Pierre-du-Lac en 1883 relĂ©guera aux oubliettes Cedar Hall, sauf dans le domaine des postes. ĂrigĂ©e canoniquement en 1889 et civilement en 1890, la paroisse reprend le prĂ©nom de lâabbĂ© Pierre Brillant (1852-1911), missionnaire Ă cet endroit de 1881 Ă 1889 et curĂ© de 1889 Ă sa mort.
Son zĂšle et son amour pour la vallĂ©e de la MatapĂ©dia lui ont valu le surnom de pĂšre de la VallĂ©e. La municipalitĂ© de village créée en 1915 reprend la dĂ©nomination paroissiale, rapidement modifiĂ©e lâannĂ©e suivante en Val-Brillant, dĂ©jĂ usitĂ©e depuis 1913.La fusion survenue en 1986 entre cette derniĂšre et la municipalitĂ© de Saint-Pierre-du-Lac, créée en 1890, fixera les limites actuelles du territoire.
Gentilé : Val-Brillantois, Val-Brillantoise
Causapscal

La nouvelle ville de Causapscal a Ă©tĂ© créée le 31 dĂ©cembre 1997. Elle est issue du regroupement de la ville de Causapscal et de la municipalitĂ© de la paroisse de Saint-Jacques-le-Majeur-de-Causapscal. La municipalitĂ© du village de Causapscal, créée en 1928 par suite de son dĂ©tachement de la municipalitĂ© de la paroisse de Saint-Jacques-le-Majeur-de-Causapscal (1897) Ă une vingtaine de kilomĂštres au sud-est dâAmqui et dont le statut a Ă©tĂ© modifiĂ© en celui de ville en 1965, tire sa dĂ©nomination de celle du canton de Casupscull dans la vallĂ©e de la MatapĂ©dia, proclamĂ© en 1864.
La modification graphique, attestĂ©e pour la premiĂšre fois en 1845 et attribuĂ©e au bureau de poste ouvert en 1871, Ă lâĂ©poque des dĂ©buts du peuplement, pourrait sâexpliquer par interversion du u et du a et remplacement de la lettre u par la lettre a par suite dâun phĂ©nomĂšne dâĂ©cho phonique.
Par ailleurs, les déformations graphiques sont courantes dans les mots amérindiens adaptés en français. Ce nom provient du micmac GoesÎpsiag ou Gesapsgel ou encore GesÎpsgigel ayant pour sens fond pierreux et brillant, eau rapide, pointe caillouteuse, ce dernier sens convenant bien au lit de la riviÚre Causapscal de nature trÚs caillouteuse.
Des auteurs attribuent cependant à Causapscal et à Casupscull des significations différentes. La situation particuliÚre de la ville, au confluent de la Causapscal et de la Matapédia qui se rejoignent pour former une fourche, lui a valu, vers 1830, le nom de : Les Fourches ou Les Fourches-de-Causapscal, par la suite modifié.
Gentilé : Causapscalien, Causapscalienne
RiviÚre Patapédia

La riviĂšre PatapĂ©dia, qui coule dans la MRC de La MatapĂ©dia et qui se jette dans la riviĂšre Ristigouche, porte un nom aux racines autochtones profondes qui tĂ©moigne de lâhistoire millĂ©naire de ce territoire. Ce cours dâeau, qui marque aujourdâhui la frontiĂšre entre le QuĂ©bec et le Nouveau-Brunswick, a Ă©tĂ© tĂ©moin des passages et des Ă©tablissements des PremiĂšres Nations bien avant lâarrivĂ©e des colons europĂ©ens.
LâĂ©tymologie du nom PatapĂ©dia trouve ses origines dans la langue parlĂ©e par les Miâkmaq, peuple autochtone qui habitait et frĂ©quentait cette rĂ©gion depuis des temps immĂ©moriaux.
Le terme miâkmaq « patapegiag » signifie « courant violent et impĂ©tueux », une description particuliĂšrement Ă©vocatrice qui souligne les caractĂ©ristiques naturelles de ce cours dâeau. Une autre interprĂ©tation, tout aussi rĂ©vĂ©latrice, traduit le nom comme « riviĂšre aux courants inĂ©gaux et capricieux », mettant en Ă©vidence la nature changeante et parfois tumultueuse de ses eaux.
Cette double signification rĂ©vĂšle la connaissance intime que les Miâkmaq avaient de la riviĂšre PatapĂ©dia. Leur choix toponymique nâĂ©tait pas arbitraire, mais rĂ©sultait dâune observation attentive des comportements de ce cours dâeau. Les courants variables et imprĂ©visibles de la riviĂšre ont influencĂ© les techniques de navigation et de pĂȘche des peuples autochtones, qui ont su sâadapter Ă ces conditions particuliĂšres au fil des gĂ©nĂ©rations.
Aujourdâhui, la riviĂšre PatapĂ©dia demeure rĂ©putĂ©e pour ses qualitĂ©s halieutiques, notamment pour la pĂȘche au saumon atlantique, perpĂ©tuant ainsi lâimportance de ce cours dâeau dans lâĂ©conomie rĂ©gionale et la culture locale, tout en honorant la mĂ©moire des premiers habitants qui lui ont donnĂ© son nom.