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    Le 39e Festi Jazz international de Rimouski s’est conclu sur une note positive, le dimanche 31 août. Durant ses quatre jours de festivités, l’événement a rassemblé plus de 16 500 amateurs de musique. Selon les organisateurs, cette hausse de fréquentation, de près de 18% par rapport aux 14 000 festivaliers de l’an dernier, témoigne de la vitalité de l’événement. Le festival n’a cependant pas été sans embûches. À peine 24 heures avant son lancement, l’organisation a dû gérer un changement de pr
     

Festi Jazz : plus d’achalandage, malgré les défis

1 septembre 2025 à 19:00

Le 39e Festi Jazz international de Rimouski s’est conclu sur une note positive, le dimanche 31 août. Durant ses quatre jours de festivités, l’événement a rassemblé plus de 16 500 amateurs de musique. Selon les organisateurs, cette hausse de fréquentation, de près de 18% par rapport aux 14 000 festivaliers de l’an dernier, témoigne de la vitalité de l’événement.

Le festival n’a cependant pas été sans embûches. À peine 24 heures avant son lancement, l’organisation a dû gérer un changement de programmation majeur à la suite de l’annulation du groupe Five Alarm Punk parce que le batteur était hospitalisé.

« En dedans de cinq heures, on avait trouvé un remplaçant, raconte le directeur général du Festi Jazz, Sébastien Fournier. Mais, on n’a pas dormi beaucoup le mercredi avant l’événement! »

Dans un aller-retour express entre Montréal et Rimouski en raison d’un spectacle qu’il donnait la veille et un autre le surlendemain, c’est finalement Kizaba, la Révélation Radio-Canada 2024-2025, qui a pris la relève avec son afrobeat futuriste.

Programmation éclectique

Durant les quatre jours du festival, 130 artistes se sont produits dans 50 événements répartis dans 12 lieux de diffusion. La programmation a su allier grandes vedettes et découvertes musicales.

Parmi les temps forts, Betty Bonifassi a profondément ému le public avec sa voix unique lors de son retour sur la scène d’une grande salle après une longue pause.

Le spectacle de Betty Bonifassi a été un moment fort du 39e Festi Jazz international de Rimouski. (CRÉDIT : Photo Festi Jazz international de Rimouski)

« Elle m’a appelé après pour me dire à quel point elle a été très sensible à tout l’amour qu’elle a reçu », confie le directeur général. Le spectacle a été ponctué de plusieurs ovations debout.

La prodige de la basse Mohini Dey a également conquis la foule dans un chapiteau bondé, tandis que le duo italien AFØNK et le groupe Comment Debord ont enflammé leur scène respective. Les concerts des Oiseaux de nuit ont presque tous affiché complet.

Grand Prix de la relève

Le Grand Prix de la relève Festi Jazz 2025 a couronné le trompettiste Rémi Cormier et son quartet, composé de Theo Abellard au piano, Levi Dover à la basse et Louis-Vincent Hamel à la batterie. 

Pour le groupe, cette reconnaissance ouvre la voie à diverses opportunités de diffusion, incluant la possibilité d’une tournée provinciale, nationale ou internationale, la tenue d’un kiosque lors de la rencontre d’automne du Réseau des organisateurs de spectacles de l’Est du Québec (ROSEQ).

Le quartet gagne aussi une participation à une clinique dans le cadre du programme du Conseil québécois de la musique, que ce soit à RIDEAU en février à Montréal ou à Jazzahead en avril en Allemagne.

Public intergénérationnel

De l’avis de Sébastien Fournier, l’un des succès notables de ce 39e Festi Jazz réside dans le rajeunissement du public.

Pour Sébastien Fournier, la hausse de fréquentation du dernier Festi Jazz international de Rimouski témoigne de la vitalité de l’événement. (CRÉDIT : Photo Johanne Fournier)

« Quand je suis arrivé, en 2020, c’était mon but d’agrandir le public des 25 à 35 ans. Ce qui est intéressant, c’est qu’on n’a pas perdu notre autre clientèle; les plus vieux restent là. »

Cette stratégie payante permet au festival de maintenir sa raison d’être, tout en conservant son public traditionnel. Selon le directeur général, la pluie de vendredi et de samedi n’a pas découragé les festivaliers, témoignant de leur fidélité à l’événement.

Cap sur le 40e anniversaire

L’organisation se tourne déjà vers la préparation du 40e anniversaire. Des démarches ont déjà été faites auprès de quelques artistes et le comité du 40e s’apprête à prendre forme.

Le Festi Jazz international de Rimouski se positionne comme le deuxième plus ancien festival de jazz au Québec, après celui de Montréal fondé en 1980. Pour le grand manitou de l’événement, l’engagement de plus de 50 bénévoles, dont de nombreux nouveaux visages, confirme une fois de plus la vitalité de ce rendez-vous musical dans l’Est-du-Québec.

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  • YouTube remplacera-t-il les journalistes ?
    Ils sont nombreux à y croire. Quitter la salle de rédaction, troquer le salaire mensuel contre la liberté créative, se lancer sur YouTube ou Instagram pour faire du journalisme « différent ». L’opinion de Johanne Fournier Alexane Drolet, Nicolas Pham, Gaspard G, Hugo Décrypte, autant de noms qui ont fait le pari des plateformes numériques. Mais, derrière cette image séduisante du journaliste-entrepreneur, se cache une réalité plus sombre. C’est ce que révèlent les recherches de Samuel L
     

YouTube remplacera-t-il les journalistes ?

31 août 2025 à 18:00

Ils sont nombreux à y croire. Quitter la salle de rédaction, troquer le salaire mensuel contre la liberté créative, se lancer sur YouTube ou Instagram pour faire du journalisme « différent ».

L’opinion de Johanne Fournier

Alexane Drolet, Nicolas Pham, Gaspard G, Hugo Décrypte, autant de noms qui ont fait le pari des plateformes numériques. Mais, derrière cette image séduisante du journaliste-entrepreneur, se cache une réalité plus sombre.

C’est ce que révèlent les recherches de Samuel Lamoureux, professeur à l’Université TÉLUQ, qui signe un article sur le sujet publié récemment dans La Conversation.

Premier réveil brutal : l’économie des plateformes ressemble davantage au Far West qu’au salariat traditionnel. Sur YouTube, 20 % des chaînes les plus prospères captent 87 % des revenus. Pour la vaste majorité des autres, c’est la course aux miettes publicitaires. L’illusion de démocratisation s’effrite quand on réalise que seuls les « gros joueurs » signent de vrais contrats avec les marques.

Les autres survivent des pacotilles d’AdSense, une plateforme publicitaire développée par Google qui permet aux propriétaires de sites Web, de chaînes YouTube et d’applications de gagner de l’argent en diffusant des annonces pertinentes sur leur contenu.

Au-delà du cadre économique

Le problème dépasse le cadre économique. Ces plateformes transforment subtilement la pratique journalistique. Quand Google Trends suggère de parler de la mort d’un acteur américain plutôt que de la guerre à Gaza, que reste-t-il de l’indépendance éditoriale ?

YouTube ne se contente pas d’héberger du contenu : il le façonne à travers ses courtes vidéos, ses formats imposés et autres outils qui poussent vers le l’information-spectacle plutôt que vers l’intérêt public.

L’optimisation devient le maître-mot. Fini le temps où le journaliste choisissait ses sujets selon leur importance. Place aux analyses de données, aux graphiques de performance, aux méthodes de comparaison. Le créateur de contenu apprend à décrypter les algorithmes comme autrefois il s’initiait aux techniques d’enquête. Une mutation professionnelle radicale qui transforme le journaliste en ingénieur de l’audience.

« Vie algorithmique »

Cette logique d’optimisation constante ne reste pas cantonnée au travail. Elle s’infiltre dans la vie quotidienne, créant ce qu’Éric Sadin appelle une « vie algorithmique ». Ces jeunes journalistes qui rêvaient de créativité se retrouvent à penser, à sentir et à agir selon les codes des plateformes. Ils deviennent les produits de leurs propres outils.

L’ironie est cruelle : ceux qui voulaient échapper aux contraintes des médias traditionnels se retrouvent prisonniers d’algorithmes plus rigides qu’un rédacteur en chef. Au moins,
ce dernier était humain et négociable. L’algorithme, lui, ne connaît que les clics et le temps d’écran.

Cette mutation soulève une question : peut-on parler de journalisme quand l’information devient un produit d’optimisation publicitaire et quand les sujets d’intérêt public cèdent la place aux tendances d’un outil qui permet d’analyser la popularité des recherches sur Google ?

La réponse n’est pas tranchée, mais elle invite à la prudence. Les plateformes numériques ne sont ni le paradis créatif ni l’enfer absolu. Elles sont un outil puissant, mais contraignant, qui redéfinit le métier autant qu’il l’enrichit. Aux journalistes de garder leur boussole déontologique dans cette navigation périlleuse. Car devenir un robot, personne n’avait inscrit cela dans ses objectifs professionnels.

Pour répondre à la question en titre : YouTube ne remplacera pas les médias traditionnels comme Le Soir, pas plus que les journalistes, comme mes collègues et moi, qui vous informent sans se soucier des algorithmes et des outils numériques qui dictent les sujets à traiter.

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  • VLB : des funérailles grandioses
    À Trois-Pistoles, l’église Notre-Dame-des-Neiges a, le samedi 30 août, vibré au rythme d’un hommage grandiose à l’écrivain Victor-Lévy Beaulieu (VLB), décédé le 9 juin. Entre émotion et célébration, ces « funérailles populaires régionales » ont rendu justice à l’immensité de l’homme et de son œuvre. L’image restera gravée dans les mémoires: un cheval nain déambulant dans l’allée centrale de l’église, précédant une procession festive où se mêlaient fantaisie et solennité. Victor-Lévy Beaul
     

VLB : des funérailles grandioses

31 août 2025 à 12:00

À Trois-Pistoles, l’église Notre-Dame-des-Neiges a, le samedi 30 août, vibré au rythme d’un hommage grandiose à l’écrivain Victor-Lévy Beaulieu (VLB), décédé le 9 juin. Entre émotion et célébration, ces « funérailles populaires régionales » ont rendu justice à l’immensité de l’homme et de son œuvre.

L’image restera gravée dans les mémoires: un cheval nain déambulant dans l’allée centrale de l’église, précédant une procession festive où se mêlaient fantaisie et solennité.

Victor-Lévy Beaulieu n’a pas eu droit à des funérailles nationales, mais il a reçu quelque chose de précieux: l’amour inconditionnel de tous ceux qui ont su profiter de sa générosité, tant comme homme de lettres que comme membre de la famille, comme ami ou comme collègue.

Un spectacle à la hauteur du personnage

Imaginées par Dominic Champagne et animées par Yves Desgagnés, ces funérailles ont pris des allures de grand spectacle populaire, qui a fait « dans les grosseurs », pour reprendre une expression de VLB. L’église bondée a accueilli famille, amis, admirateurs et personnalités venus de tout le Québec pour saluer l’auteur de L’Héritage, de Race de monde et de tant d’autres œuvres.

L’église de Trois-Pistoles était bondée. Plusieurs portaient un couvre-chef et une cravate de Snoopy, à l’image du défunt. (Photo Johanne Fournier)

Au pied de l’autel, une scène symbolique: la machine à écrire de VLB, entourée de ses livres et d’objets personnels, témoins silencieux d’une œuvre qualifiée comme « la plus prolifique de la littérature québécoise ». Les comédiens Pierre Curzi, Marie Tifo, Gilles Renaud, Louise Turcot et bien d’autres ont fait résonner les mots de l’écrivain, donnant vie une dernière fois aux personnages qu’il avait créés.

Témoignages bouleversants

Parmi les moments les plus émouvants, le témoignage de l’ex-députée Lisette Lapointe, veuve de l’ancien premier ministre du Québec Jacques Parizeau, a particulièrement touché l’assemblée. Elle a évoqué leur « coup de foudre amical », leurs passions communes pour les automobiles, pour Victor Hugo et surtout pour « le pays, pas encore pays », comme le disait l’artiste.

Avec tendresse, elle a raconté la visite de Jacques Parizeau chez VLB, quand il les avait accueillis en déclarant: « M. Parizeau, vous êtes un grand bourgeois et moi, un va-nu-pied. C’est ainsi que je vous accueillerai. »

L’historien, auteur et chroniqueur Jean-François Nadeau a brossé un portrait saisissant de «l’ogre de Trois-Pistoles», cet homme qui écrivait « comme il respirait », capable de capter « les fréquences les plus lointaines d’un monde qui exigeait de se faire entendre grâce à sa voix ».

L’hommage de l’autrice de La Servante écarlate, livré par vidéo, a rappelé leur collaboration unique dans les années 1990, témoignage rare d’un dialogue entre les deux solitudes canadiennes. Margaret Atwood n’a pas manqué de souligner l’apport de l’ancienne réalisatrice de Radio-Canada Bas-Saint-Laurent, Doris Dumais, qui avaitréalisé une série radiophonique sur la rencontre de ces deux géants de la littérature.

L’héritage d’un « indomptable géant »

C’est sans doute Mélanie Beaulieu, la fille de l’écrivain, qui a livré les mots les plus poignants. Lisant le testament spirituel de son père, elle a fait entendre sa voix une dernière fois. « Je ne crois ni à Dieu, ni à diable. Je crois simplement au progrès, donc à l’avenir du petit peuple, une fois qu’il se sera libéré des chaînes qu’on l’oblige à porter. »

Dans un moment de forte émotion, elle n’a pas hésité à critiquer le gouvernement du Québec pour « avoir privé le Québec de funérailles nationales » pour son père, dénonçant « la petitesse de la pensée et de la culture de François Legault» , qui n’a pas su reconnaître la grandeur de cet « indomptable géant ».

Dernier geste symbolique

Fidèle aux traditions de VLB lors de ses lancements de livres, Mélanie Beaulieu a lancé à bout de bras des exemplaires des livres de son père dans l’assemblée.

À la sortie, Yves Desgagnés a ouvert le cortège accompagné de son cheval nain, clin d’œil à son personnage de Junior dans L’HéritageUne fois sur le parvis de l’église, les invités ont libéré des ballons bleus, couleur préférée du défunt, emportant avec eux l’âme d’un géant qui aura consacré sa vie à rêver un pays.

Si Victor-Lévy Beaulieu n’a pas eu droit à des funérailles nationales, il aura eu des obsèques à son image. Car, comme l’a dit Jean-François Nadeau, « VLB demeure, à travers son œuvre immense, le plus vivant d’entre nous tous ».

À la sortie de l’église, des ballons bleus ont été relâchés vers le ciel. (Photo Johanne Fournier)

Pour la population de sa région natale, ce n’était pas les funérailles de l’un des leurs, mais bien plutôt une légende qu’on célébrait. Pour les gens qui l’ont aimé, Victor-Lévy Beaulieu continuera longtemps à faire entendre sa voix unique, celle « du Québec d’en bas qui refuse de se taire ».

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  • Bruno Lévesque : « Je choisis l’amour tous les matins »
    Le diacre permanent Bruno Lévesque célèbre ses 25 ans d’ordination. Une grande fête a été organisée le 24 août à l’église de Sainte-Angèle-de-Mérici, là même où il a été baptisé et ordonné. Portrait d’un homme de foi dont la mission repose avant tout sur l’amour. Dans le hall de l’Hôpital régional de Rimouski, Bruno Lévesque salue avec chaleur une employée qui passe, puis rit à gorge déployée devant le conducteur d’un autobus adapté qui le taquine. À 66 ans, cet homme au sourire naturel c
     

Bruno Lévesque : « Je choisis l’amour tous les matins »

30 août 2025 à 09:00

Le diacre permanent Bruno Lévesque célèbre ses 25 ans d’ordination. Une grande fête a été organisée le 24 août à l’église de Sainte-Angèle-de-Mérici, là même où il a été baptisé et ordonné. Portrait d’un homme de foi dont la mission repose avant tout sur l’amour.

Dans le hall de l’Hôpital régional de Rimouski, Bruno Lévesque salue avec chaleur une employée qui passe, puis rit à gorge déployée devant le conducteur d’un autobus adapté qui le taquine.

À 66 ans, cet homme au sourire naturel connaît bien les couloirs de cet établissement, où il œuvre comme intervenant en soins spirituels depuis 15 ans.

Mais, c’est d’abord le « petit gars de Sainte-Angèle » qui transparaît dans sa façon d’être, celui qui a grandi dans la foi, qui a élevé deux enfants et qui, un jour, a répondu à un appel : celui d’accompagner des gens dans toutes sortes de situations, tant dans les drames que dans les moments joyeux.

« J’ai toujours eu la foi, raconte le diacre permanent, confortablement installé dans son grand bureau du sixième étage de l’hôpital aux murs ornés d’un crucifix plutôt discret et d’une illustration moderne de la Madone. Comme dans le temps, j’ai été élevé dans la foi chrétienne.

C’est dans les moments de souffrance, explique-t-il, qu’il s’est accroché à ses croyances pour aller puiser de la force. Puis, est venu l’appel. Il avait 41 ans. Un élan naturel vers l’engagement, guidé par une conviction profonde. « On dirait que j’ai eu la vie pour aimer, rendre service et prendre soin des autres. »

Bruno Lévesque a été ordonné diacre permanent dans son église de Sainte-Angèle-de-Mérici, le 20 août 2000. Un quart de siècle plus tard, il n’a rien perdu de sa passion pour cette vocation qu’il décrit comme une évidence.

« Le mot diacre vient du mot grec diakonos, qui veut dire serviteur. Je ne suis pas devenu diacre, j’en suis un; c’est dans ma nature d’être un gars de services. »

Un papa qui marie sa fille

Ses deux enfants, Marie-Ève et Jérôme, respectivement âgés de 41 ans et de 40 ans, sont sa fierté. Bruno Lévesque évoque avec émotion ces années où il a dû jongler entre sa mission de diacre et son rôle de père.

« Quand ils étaient jeunes, ce n’était pas facile pour eux de voir autant de réalités de souffrance dans un petit milieu. On m’appelait pour des cancers, des décès, des suicides. »

Mais, jamais il n’a imposé sa foi à sa famille. « Je demande au Bon Dieu de faire avec eux ce qu’il a fait avec moi. Qu’on arrête de mettre une face au Bon Dieu! Pour moi, il est une énergie d’amour. Je sais que mes enfants ont ces valeurs en eux et qu’ils sont aussi des gens de services. Pour moi, c’est ça, le bonheur. Je les vois aller et ils me supportent dans tout. »

Des centaines de citoyens de La Mitis ont célébré le diacre Bruno Lévesque. (Photo courtoisie)

Le témoignage le plus touchant de cette relation père-enfants s’est manifesté le 13 juillet 2024.

« Je suis arrivé en papa avec ma fille à l’église de mon village, relate monsieur Lévesque. Rendu en avant, je suis allé mettre mon aube. Puis, j’ai marié ma fille et mon gendre. » Un moment qu’il n’avait jamais imaginé vivre, une belle surprise de la vie qu’il n’oubliera jamais.

L’art de s’adapter

À l’hôpital de Rimouski, Bruno Lévesque accompagne les gens dans leur dimension spirituelle, quelle que soit leur confession.

« Les gens associent beaucoup mes services au religieux. Je leur dis que le religieux, c’est ma vie privée et que je ne suis pas ici pour ça. »

Un jour, cette ouverture l’a mené à chercher un imam pour une famille algérienne qui en avait besoin avant de débrancher leur proche.

« Jamais je ne dirai que, comme ce n’est pas ma religion, je ne touche pas à ça. »

Cette capacité d’adaptation, le sexagénaire l’applique aussi dans les célébrations qu’il officie.

Des funérailles inspirées du conte Le Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry aux cérémonies où résonnent de la musique et des rythmes qui ne font pas partie de son répertoire, le diacre s’ajuste aux besoins et aux goûts de chacun.

« Une fois, un jeune voulait du heavy metal à ses funérailles. Je ne connais rien là-dedans. Mais, c’était ça qu’il aimait! Je n’allais quand même pas faire jouer une chanson d’Alain Morisod au pauvre garçon! »

L’église de Sainte-Angèle-de-Mérici est remplie pour la célébration des 25 ans d’ordination de Bruno Lévesque. (Photo courtoisie)

Cette expérience a, chez Bruno Lévesque, forgé une vision particulière de sa mission.

« Il faut arrêter de trouver des moyens d’amener des gens à nous. Il faut plutôt se demander comment on peut se rendre à eux. » L’intervenant en soins spirituels rêve d’une Église capable de s’ouvrir davantage, de célébrer la vie sous toutes ses formes.

Il se souvient encore de cette célébration où les gens se sont levés pour valser pendant qu’un pianiste de renommée internationale jouait. « Je suis sorti de là et j’ai appelé ma fille pour lui dire que, quand j’allais mourir, je voulais que ce soit ça. On avait célébré la vie. »

La force de l’amour

Au cœur de sa démarche, Bruno Lévesque puise parfois dans les écrits de saint Paul aux Corinthiens. « Il dit que l’important, c’est l’amour parce que l’amour prend patience, il rend service, il ne jalouse pas. On peut lire ça, peu importe la croyance. Si on n’a pas l’amour dans sa vie, on n’est rien! »

Le diacre continue, depuis 25 ans, de porter cette conviction avec la même passion.

« Je choisis l’amour tous les matins », dit-il simplement. Une philosophie de vie qu’il résume en une phrase, tel un mantra: « Ma mission est d’aimer assez pour m’adapter et non de demander aux autres de s’adapter à moi. »

Dans les corridors de l’hôpital de Rimouski comme dans les allées de son église de Sainte-Angèle-de-Mérici, Bruno Lévesque continue d’incarner cette foi vivante, celle qui se conjugue au présent et qui s’adapte à chaque rencontre. Après tout, comme le dit si bien le renard dans Le Petit Prince: « Apprivoiser, c’est créer des liens. »

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  • Art et science unis par la bioluminescence
    Pour clôturer l’exposition Nous sommes tou·te·s signaux, une rencontre interdisciplinaire pour explorer les liens entre la création artistique et la recherche océanographique s’est tenue, le 20 août, dans les locaux du Centre d’artistes Caravansérail de Rimouski. L’événement a réuni l’artiste en arts visuels Amélie Brindamour ainsi que la professeure et chercheuse Déborah Benkort de l’Institut des sciences de la mer (ISMER) de l’UQAR pour discuter du phénomène mystérieux de la bioluminescence
     

Art et science unis par la bioluminescence

29 août 2025 à 19:00

Pour clôturer l’exposition Nous sommes tou·te·s signaux, une rencontre interdisciplinaire pour explorer les liens entre la création artistique et la recherche océanographique s’est tenue, le 20 août, dans les locaux du Centre d’artistes Caravansérail de Rimouski.

L’événement a réuni l’artiste en arts visuels Amélie Brindamour ainsi que la professeure et chercheuse Déborah Benkort de l’Institut des sciences de la mer (ISMER) de l’UQAR pour discuter du phénomène mystérieux de la bioluminescence.

Ce phénomène, par lequel certains organismes marins génèrent leur propre lumière, constitue l’un des spectacles les plus fascinants de la nature. Comme l’explique Déborah Benkort, cette capacité repose sur une réaction chimique fascinante : « C’est une molécule qui s’appelle la luciférine, qui s’oxyde avec l’oxygène au moyen d’une enzyme qui s’appelle la luciférase. »

Quand la nature devient lumière

Cette réaction chimique produit une lumière d’une efficacité remarquable : 80 % de lumière pour seulement 20 % de chaleur, surpassant ainsi largement la productivité de nos ampoules conventionnelles. Cette lumière froide remplit diverses fonctions dans le monde marin : défense contre les prédateurs, attraction des partenaires reproducteurs ou communication entre espèces.

Des phytoplanctons aux poissons, en passant par les champignons terrestres, la bioluminescence traverse les règnes du vivant avec une diversité particulièrement riche dans les écosystèmes.

L’art comme traducteur scientifique

Pour Amélie Brindamour, cette fascination pour les phénomènes naturels devient source d’inspiration créative. Ses installations électroniques transforment les signaux biologiques en expériences sensorielles. Dans l’une de ses œuvres, un capteur de rythme cardiaque active l’éclairage d’un mycélium cultivé, mimant les communications biochimiques des champignons forestiers. Une autre installation s’inspire des structures luminescentes complexes des pieuvres, traduisant les variations tonales de la voix humaine en signaux lumineux.

L’installation invite le visiteur à placer un doigt dans le capteur de fréquence cardiaque. Celui-ci s’allume selon le pouls de chaque personne. (Photo Johanne Fournier)

« Comme humain, on est très sensible au langage et à l’écriture comme moyens de communication, indique l’artiste, qui a développé ce projet en collaboration étroite avec des laboratoires et avec des étudiants en électronique du Cégep de Rivière-du-Loup. Je trouvais ça intéressant de transformer ces moyens de communication en signaux lumineux. »

Modéliser l’invisible

Du côté scientifique, Déborah Benkort utilise la modélisation numérique pour comprendre les écosystèmes marins, notamment face aux changements climatiques. Ses recherches explorent comment les modifications environnementales se répercutent sur la chaîne alimentaire, depuis le phytoplancton jusqu’aux espèces supérieures.

Pour la scientifique, il s’agit d’un travail d’autant plus crucial que de nouveaux défis émergent pour celle qui s’intéresse aux éoliennes en mer. Selon elle, ces structures, malgré leur caractère écologique, pourraient modifier les courants marins et affecter la production planctonique.

« Si on modifie la base de notre chaîne alimentaire, qui est le phytoplancton, on peut modifier le zooplancton qui, lui, modifiera les espèces qui vont suivre », anticipe la chercheuse.

Collaboration fructueuse

Cette rencontre entre Amélie Brindamour et Déborah Benkort a mis en lumière l’intérêt grandissant pour les collaborations entre l’art et la science. L’artiste y voit une approche de « science-fiction », en partant de données scientifiques exactes pour développer des questionnements spéculatifs et philosophiques. L’océanographe apprécie cette complémentarité.

« C’est une belle façon d’exprimer la science et de faire passer des informations scientifiques pour toucher plus de monde. »

Les deux domaines partagent finalement plus de points en commun qu’il n’y paraît : la créativité, l’imagination et la capacité à explorer l’inconnu. Que ce soit par la création d’outils de recherche inédits ou par la transformation de phénomènes naturels en installations artistiques, les scientifiques et les artistes peuvent repousser ensemble les frontières de notre compréhension du monde.

Cette synergie ouvre des perspectives prometteuses, notamment dans la sensibilisation aux enjeux environnementaux, où l’émotion artistique peut amplifier l’impact des découvertes scientifiques sur le public.

Le prochain projet d’Amélie Brindamour explorera le bioplastique à base d’algues et de nouvelles formes sculpturales. Ces œuvres seront présentées dès le 4 septembre au Centre d’artistes Panache de Baie-Comeau.

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  • La crise du logement vue par les propriétaires
    Pendant que la crise du logement fait rage, les propriétaires immobiliers se défendent d’être les responsables de cette situation et proposent des solutions pragmatiques souvent ignorées par les groupes de pression. Au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie, les locataires font face à une réalité de plus en plus difficile : des loyers qui explosent et une offre quasi inexistante. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. À Matane, le taux d’inoccupation a chuté dramatiquement, passant de 2,3% en 2022 à
     

La crise du logement vue par les propriétaires

29 août 2025 à 17:00

Pendant que la crise du logement fait rage, les propriétaires immobiliers se défendent d’être les responsables de cette situation et proposent des solutions pragmatiques souvent ignorées par les groupes de pression.

Au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie, les locataires font face à une réalité de plus en plus difficile : des loyers qui explosent et une offre quasi inexistante. Les chiffres parlent d’eux-mêmes.

À Matane, le taux d’inoccupation a chuté dramatiquement, passant de 2,3% en 2022 à seulement 0,5% en 2024, alors que la situation à Rimouski est frappante. Les loyers annoncés ont bondi de 49% entre 2020 et 2024, soit la deuxième plus forte hausse au Québec.

Cette flambée des prix touche plus particulièrement une population déjà vulnérable. Selon le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), les locataires du Bas-Saint-Laurent affichent le revenu médian le plus faible du Québec, se situant autour de 38 000$ en 2020, soit près de 10 000$ de moins que la moyenne provinciale.

« Si, avant, la crise du logement se trouvait dans les grands centres, la population s’est déplacée un peu partout suivant la pandémie », explique le porte-parole de la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ), Éric Sansoucy. Ce phénomène post-COVID a créé une pression inédite sur des marchés régionaux, qui n’étaient pas préparés à accueillir autant de nouveaux résidents.

Réalité incontournable

Pour les propriétaires, construire coûte cher en 2025 et ces coûts doivent nécessairement se refléter dans les loyers. Par exemple, un locataire établi depuis 10 ans paie 900$ pour un appartement de quatre pièces et demie, tandis que le même appartement se loue désormais 1400$.

« C’est parce qu’au Québec, avec les augmentations du coût des loyers qui sont régies par le Tribunal administratif du logement, il y a une grande partie des logements qui sont à des prix en dessous de ce qu’ils valent sur le marché », précise monsieur Sansoucy.

Artificiellement maintenus

Contrairement aux idées reçues, la CORPIQ rappelle que le Québec possède « les logements les moins chers au Canada ». Cette situation découle d’un système de contrôle qui maintient artificiellement les prix bas pour les locataires en place, créant une distorsion majeure du marché.

Les propriétaires insistent sur un aspect souvent négligé : la nécessité de rénover le parc existant. Avec 70 % des immeubles locatifs construits avant 1980, ces bâtiments nécessitent des investissements majeurs.

« On ne pourra jamais reconstruire des logements aussi abordables que ceux qui existent déjà », martèle la CORPIQ.

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  • Affaire Allard : d’autres chefs envisagés contre Denis Desrosiers
    Denis Desrosiers était de retour mardi, au palais de justice d’Amqui, pour fixer la date de la prochaine étape de son dossier. Cinq chefs d’accusation sont portés contre l’homme de 69 ans de Causapscal relativement au décès d’Adrien Allard survenu il y a 46 ans. Le 10 février 1979, un drame avait secoué La Matapédia. Deux hommes armés, dissimulés sous des habits de motoneige et des cagoules, s’étaient présentés à la ferme d’Adrien Allard et de son frère. Selon la Sûreté du Québec (SQ), un
     

Affaire Allard : d’autres chefs envisagés contre Denis Desrosiers

27 août 2025 à 07:30

Denis Desrosiers était de retour mardi, au palais de justice d’Amqui, pour fixer la date de la prochaine étape de son dossier. Cinq chefs d’accusation sont portés contre l’homme de 69 ans de Causapscal relativement au décès d’Adrien Allard survenu il y a 46 ans.

Le 10 février 1979, un drame avait secoué La Matapédia. Deux hommes armés, dissimulés sous des habits de motoneige et des cagoules, s’étaient présentés à la ferme d’Adrien Allard et de son frère.

Selon la Sûreté du Québec (SQ), une altercation avait éclaté. Par la suite, Adrien Allard avait succombé à ses blessures.

L’enquête qui avait été menée à l’époque n’avait conduit à aucune interpellation. Le dossier avait alors été classé dans les affaires non résolues de la SQ, où il reposait depuis près de 50 ans.

L’ADN ravive l’enquête

C’est grâce aux avancées technologiques en matière d’analyse génétique que cette affaire a pu être rouverte.

En février, de nouvelles analyses de preuves d’ADN ont permis aux enquêteurs de faire des liens qui ont mené à l’arrestation de Denis Desrosiers.

Bien que des accusations graves soient portées contre le sexagénaire, il n’est pas formellement accusé de meurtre.

Le palais de justice d’Amqui. (Photo Le Soir.ca- Johanne Fournier)

Les chefs d’accusation retenus contre lui se rapportent à l’introduction par effraction dans la résidence d’Adrien Allard, au port d’une cagoule dans l’intention de commettre un acte criminel, de voies de fait avec l’intention de le voler, de vol qualifié, d’utilisation illégale d’une arme à feu de calibre 30-30 et de possession d’une arme à feu dans un dessein dangereux.

Procédures judiciaires

Denis Desrosiers demeure en liberté pendant la durée des procédures judiciaires. Sa prochaine comparution est fixée au 30 septembre au palais de justice d’Amqui pour l’étape d’orientation-déclaration.

C’est à ce moment qu’il devra enregistrer un plaidoyer de culpabilité ou de non-culpabilité.

À ce jour, aucune autre personne n’a été arrêtée relativement à cette affaire. Les autorités n’ont pas précisé si d’autres arrestations étaient prévues ou si l’enquête se poursuivait pour identifier un second suspect présumé.

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  • Poésie et images sur des trésors mitissiens
    Un projet artistique, Regards obliques, unit quatre créateurs autour de certains trésors architecturaux de La Mitis pour un dialogue inédit entre patrimoine, poésie et image. Lancé le 10 août à la librairie L’Alphabet de Rimouski, le livre de 120 pages réunit les plumes d’Annie Landreville de Rimouski, de Marie-Hélène Voyer du Bic et d’Anick Arsenault de Saint-Ulric, accompagnées de l’objectif photographique de Steve Leroux de Rimouski. L’aventure débute en 2023 dans les locaux du Carrefou
     

Poésie et images sur des trésors mitissiens

25 août 2025 à 11:00

Un projet artistique, Regards obliques, unit quatre créateurs autour de certains trésors architecturaux de La Mitis pour un dialogue inédit entre patrimoine, poésie et image.

Lancé le 10 août à la librairie L’Alphabet de Rimouski, le livre de 120 pages réunit les plumes d’Annie Landreville de Rimouski, de Marie-Hélène Voyer du Bic et d’Anick Arsenault de Saint-Ulric, accompagnées de l’objectif photographique de Steve Leroux de Rimouski.

L’aventure débute en 2023 dans les locaux du Carrefour de la littérature, des arts et de la culture (CLAC) de Mont-Joli. La directrice générale, Julie Boivin, lance un défi artistique, celui de rendre hommage aux lieux patrimoniaux de La Mitis.

« Au départ, c’était le Château Landry, une demeure bourgeoise francophone, la Villa Estevan, une demeure bourgeoise anglophone et le Vieux Presbytère de Sainte-Flavie pour le clergé », explique Annie Landreville. Mais, c’est finalement une modeste maison d’habitant en bordure de la route 132 qui captivera l’imagination principale du quatuor et qui ornera la couverture de l’ouvrage.

Création sans ego

Ce qui frappe dans cette démarche est son caractère résolument collectif. Loin des rivalités, les trois poètes ont choisi d’anonymiser leurs textes, créant une voix commune qui transcende l’individualité. 

« On a décidé de laisser notre ego de côté et de travailler seulement avec notre orgueil pour faire de beaux textes », confie Annie Landreville, autrice de cinq recueils et lauréate du prix Jovette-Bernier en 2019 et du prix Geneviève-Amyot en 2020. Son dernier livre Les couteaux dans ma gorge ne sont pas des fruits de mer a été finaliste aux prix littéraires du Gouverneur général 2024 dans la catégorie Poésie.

Cette approche collaborative s’est révélée naturelle. « Ça a été tellement facile d’unir nos trois voix en constatant qu’on parlait un peu des mêmes thèmes », continue Anick Arsenault, qui a remporté le prix Jean Lafrenière-Zénob au Festival international de poésie de Trois-Rivières de 2023. Autrice de six recueils, celui intitulé Habitantes a été finaliste au Prix des libraires — poésie de 2022. Elle est également technicienne en documentation au Cégep de Matane.

Pour Marie-Hélène Voyer, couronnée artiste de l’année 2023 aux prix du Conseil des arts et des lettres du Québec du Bas-Saint-Laurent, l’aspect humain prime : « Une grande amitié est née au fur et à mesure du processus », souligne l’autrice de deux recueils de poésie et de deux essais. Son recueil Mouron des champs et son essai L’habitude des ruines ont remporté plusieurs prix et honneurs, dont un doublé aux Prix des libraires en 2023. De plus, elle enseigne au Cégep de Rimouski et collabore à la revue Liberté.

De la résidence au livre

Le projet trouve ses racines dans deux résidences de création menées en janvier et mars 2024. Les artistes ont investi quatre lieux emblématiques, transformant ces espaces chargés d’histoire en terreau créatif. Le corpus initial, particulièrement généreux selon Anick Arsenault, a d’abord été condensé pour une exposition, puis transformé pour la scène avant de se retrouver dans un recueil.

Le recueil Regards obliques est publié aux éditions Poètes de brousse. (Photo Johanne Fournier)

Photographe établi à Rimouski depuis plus de 20 ans, Steve Leroux apporte sa vision poétique à l’ensemble. « Dans ma pratique photographique, j’espère toujours que la poésie sorte par l’image », explique-t-il. Cette symbiose entre mots et images révèle ainsi les silences, les résonances et les fantômes des lieux habités par l’histoire.

L’universalité au cœur du local

Contrairement aux préjugés voulant que la poésie soit parfois hermétique, le recueil Regards obliques, publié par les éditions Poètes de brousse, se veut plutôt accessible. « Le sujet touche plein de gens, estime le photographe. On n’a pas besoin d’être un initié. » Cette universalité puise dans l’expérience commune des lieux et de la mémoire avec lesquels tout le monde a une expérience intime, de l’avis de Marie-Hélène Voyer.

L’aventure ne s’arrête pas au Bas-Saint-Laurent. Un lancement montréalais est prévu le 26 septembre, suivi d’un spectacle à Québec le lendemain. L’exposition y est d’ailleurs présentée jusqu’au 28 septembre.

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  • Victoria, on « t’Mbokoup » !
    Le titre ne vient pas de moi. Il vient de mon bon ami, Martin Girard. Je le trouve drôle et fort pertinent à mon propos. Vous aurez compris que je viens vous parler de la nouvelle sensation de l’heure en tennis, Victoria Mboko, un nom qui résonne même dans les clubs de tennis de la région. L’opinion de Johanne Fournier Cette jeune Canadienne de 18 ans d’origine congolaise a littéralement enflammé l’imagination de toute une génération de joueurs en remportant l’Omnium Banque Nationale de Mo
     

Victoria, on « t’Mbokoup » !

22 août 2025 à 15:00

Le titre ne vient pas de moi. Il vient de mon bon ami, Martin Girard. Je le trouve drôle et fort pertinent à mon propos. Vous aurez compris que je viens vous parler de la nouvelle sensation de l’heure en tennis, Victoria Mboko, un nom qui résonne même dans les clubs de tennis de la région.

L’opinion de Johanne Fournier

Cette jeune Canadienne de 18 ans d’origine congolaise a littéralement enflammé l’imagination de toute une génération de joueurs en remportant l’Omnium Banque Nationale de Montréal. Mais, au-delà de la victoire spectaculaire de la jeune femme au prénom prédestiné, c’est tout un mouvement d’espoir qui déferle sur nos jeunes.

Nos adolescents peuvent maintenant brandir leur raquette avec une ferveur renouvelée. Victoria Mboko n’est plus seulement une joueuse lointaine évoluant sur les courts internationaux ; elle est devenue le symbole tangible qu’un rêve peut se concrétiser, même quand on vient d’horizons moins privilégiés du tennis mondial.

L’impact de son parcours transcende les statistiques sportives. Partie de la 330e position mondiale en début d’année, elle a gravi les échelons à une vitesse vertigineuse, démontrant que la persévérance et le talent peuvent triompher des obstacles apparemment insurmontables. 

Cette trajectoire fulgurante pourrait-elle être une inspiration dans des régions où l’accès aux infrastructures de tennis de haut niveau reste limité, où les jeunes doivent souvent parcourir des centaines de kilomètres pour disputer des tournois ? J’ose y croire. Pensons seulement à l’haltérophile Maude Charron. Son entêtement à continuer à s’entraîner dans le garage de son père, à Sainte-Luce, n’a jamais représenté un obstacle. Bien au contraire, elle a réussi l’exploit de monter deux fois sur le podium des Jeux olympiques.

Rêver grand

Des entraîneurs de tennis locaux témoignent d’un certain phénomène. Depuis la performance de Mboko, l’engouement pour le tennis a augmenté dans certains clubs. La hausse des inscriptions semble directement proportionnelle à l’ambition des jeunes joueurs.

« Elle peut devenir la meilleure au monde », a récemment affirmé Pierre Lamarche, le tout premier entraîneur de Victoria dès l’âge de 4 ans. Cette prophétie inspire désormais tous nos jeunes espoirs qui osent rêver grand.

Victoria Mboko inspire actuellement de nombreux jeunes joueurs de tennis. (Photo La Presse Canadienne— Christinne Muschi)

Victoria Mboko incarne également une diversité précieuse dans un sport souvent perçu comme élitiste. Son origine congolaise et son parcours atypique peuvent insuffler l’idée à notre jeunesse que tout est possible, peu importe d’où l’on provient au Bas-Saint-Laurent ou en Gaspésie. La jeune joueuse de tennis prouve que l’excellence dans le sport n’a ni couleur ni origine géographique prédéterminée.

« L’effet Mboko »

« L’effet Mboko » dépasse largement le cadre sportif. Là où les modèles de réussite internationale restent rares, sa victoire devient un catalyseur d’ambitions. Elle démontre qu’avec de la détermination, on peut aspirer aux sommets mondiaux. 

Cette nouvelle étoile du tennis canadien ne se contente pas d’inspirer ; elle redéfinit les possibilités. Pour les jeunes du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie, Victoria Mboko n’est plus seulement une championne à admirer, mais une preuve vivante que leurs rêves les plus audacieux peuvent devenir réalité.

L’espoir qu’elle suscite peut transformer le paysage du sport régional, promettant peut-être l’émergence d’une nouvelle génération de champions venus de notre coin de pays, en dépit de son éloignement des circuits d’excellence. Parlez-en à Maude Charron et à son premier entraîneur, Serge Chrétien, de Sainte-Anne-des-Monts. Ils sauront vous confirmer que tout est possible. Avec de la détermination et un entraînement rigoureux, ils vous diront qu’il suffit de croire en soi.

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  • Des progrès insuffisants face à la crise
    Malgré le millier de logements actuellement en chantier au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie, les besoins dépassent largement l’offre dans ces régions où construire coûte plus cher qu’ailleurs au Québec. Si les deux régions ont connu une année record en matière de construction résidentielle, le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie peinent encore à résorber la crise du logement à laquelle ils font face. Selon les statistiques de la Société d’habitation du Québec (SHQ), 1036 unités de logements soci
     

Des progrès insuffisants face à la crise

21 août 2025 à 17:00

Malgré le millier de logements actuellement en chantier au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie, les besoins dépassent largement l’offre dans ces régions où construire coûte plus cher qu’ailleurs au Québec.

Si les deux régions ont connu une année record en matière de construction résidentielle, le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie peinent encore à résorber la crise du logement à laquelle ils font face. Selon les statistiques de la Société d’habitation du Québec (SHQ), 1036 unités de logements sociaux et abordables sont actuellement en construction.

À Rimouski seulement, le maire Guy Caron évalue qu’il faudrait environ 2500 nouveaux logements, dont 400 unités sociales, pour retrouver un équilibre sur le marché locatif. Un objectif qui semble lointain, même si la Ville a confirmé plus de 850 unités privées et publiques en 2024, soit 16 fois plus que l’année précédente.

Coûts plus élevés en région

La construction coûte cher dans l’Est-du-Québec. Chaque logement coûte de 20 000 $ à 25 000 $ plus cher que dans le reste du Québec, avec un coût moyen de 461 235 $ par logement, toujours selon les chiffres de la SHQ. Cette réalité complique la rentabilité des projets dans des marchés plus restreints que ceux des grands centres.

Le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie font face à des défis particuliers, notamment la disponibilité de la main-d’œuvre spécialisée et le coût du transport des matériaux.

Le Quartier maritime, un projet phare

Le plus ambitieux des projets en cours demeure celui de la Société de développement Angus. Évaluée à 130 M$, la phase initiale du Quartier maritime prévoit la construction de plus de 320 appartements répartis dans deux bâtiments de quatre à dix étages. Le projet comprendra également un espace vert et un stationnement souterrain de 200 places.

Le financement public s’élève à 64,3 M$ provenant du gouvernement du Québec, auquel s’ajoutent 24 M$ de la Ville de Rimouski en subventions et en congés de taxes foncières.

La maison mère de la Congrégation des Soeurs du Saint-Rosaire à Rimouski. (Photo journallesoir.ca)

Un autre chantier en cours consiste à convertir l’ancienne maison mère des Sœurs de Notre-Dame-du-Saint-Rosaire en 91 nouveaux logements sociaux et abordables. Ce projet est estimé à 21,4 M$, dont 12,6 M$ sont versés par Ottawa et 3,3 M$ par la Ville de Rimouski.

L’inflation frappe durement le secteur

Selon Éric Sansoucy de la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ), plusieurs facteurs expliquent l’explosion des coûts de construction.

« Durant la pandémie, le prix des matériaux a beaucoup monté. De plus, il vient d’y avoir une renégociation salariale de la main-d’œuvre en construction. »

L’expert pointe également du doigt un phénomène dans l’octroi des contrats publics qui, selon lui, fait grimper les coûts. À son avis, cette dynamique contribue donc aux dépassements de coûts devenus monnaie courante dans le secteur, compliquant ainsi la planification budgétaire des projets publics.

Une solution qui demande du temps

Bien que les initiatives actuelles apparaissent encourageantes, l’étendue des projets reste modeste face à l’ampleur de la crise. Il faudrait encore plusieurs années de construction intensive à ce rythme pour combler l’écart. La pénurie de logements demeure donc un enjeu de taille pour le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie.

Pour le porte-parole de la CORPIQ, la solution ne viendra pas uniquement de la construction de logements sociaux.

« Ce n’est pas suffisant. C’est plutôt un bouquet de mesures qui va faire baisser la température. »

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  • Feste médiévale de Saint-Marcellin: les Vikings ont triomphé
    Quelques dizaines de milliers de visiteurs ont plongé dans l’univers du Moyen-Âge lors de la 23e Feste médiévale, qui s’est déroulée du 15 au 17 août, à Saint-Marcellin. Avec le retour très attendu de la grande bataille épique où les Vikings ont triomphé, l’événement a encore une fois réussi à faire vivre aux visiteurs une immersion authentique dans la vie de 10 clans de l’époque. La Feste médiévale de cette année a marqué le retour de sa célèbre grande bataille, mettant en scène une gu
     

Feste médiévale de Saint-Marcellin: les Vikings ont triomphé

18 août 2025 à 16:00

Quelques dizaines de milliers de visiteurs ont plongé dans l’univers du Moyen-Âge lors de la 23e Feste médiévale, qui s’est déroulée du 15 au 17 août, à Saint-Marcellin. Avec le retour très attendu de la grande bataille épique où les Vikings ont triomphé, l’événement a encore une fois réussi à faire vivre aux visiteurs une immersion authentique dans la vie de 10 clans de l’époque.

La Feste médiévale de cette année a marqué le retour de sa célèbre grande bataille, mettant en scène une guerre de clans autour du personnage de Jolicoeur, l’auteur d’un régicide qui terrorisait le bourg de Saint-Marcellin.

Un an après avoir assassiné le roi Pierre de Côte, ce tyran tentait d’imposer sa loi brutale sur les différents clans.

La trame narrative imaginaire opposait les clans chrétiens soumis aux clans païens accusés d’hérésie, créant une tension palpable sur le site.

Au terme d’une bataille épique, les clans du royaume menés par les Vikings ont finalement vaincu Jolicoeur et ses chevaliers de la compagnie de Saint-Adrien.

Cette année, les organisateurs ont particulièrement soigné l’aspect narratif, disséminant des rumeurs écrites sur des missives à travers le site.

Selon le président du comité organisateur, les visiteurs curieux allaient lire ces rumeurs, créant ainsi un engouement par rapport à l’histoire entourant l’assassinat du roi et la révolte du peuple de Saint-Marcellin.

« Par les années passées, on organisait une bataille dans une nouvelle formule, explique Robert Tremblay. Mais, les gens nous demandaient le retour de la grande bataille. Comme ça se prêtait au scénario qu’on s’était donné, on s’est dit pourquoi pas! »

Villages authentiques et retour du trébuchet

À travers 10 villages reconstitués de façon authentique, les visiteurs ont pu s’initier aux us et coutumes des différents clans de l’époque médiévale.

Chaque clan proposait ses propres activités: cuisine d’époque, artisanat, tissage, teinture et différents métiers de l’époque, créant une véritable diversité d’expériences.

Après une année d’absence due à un bris mécanique, le tir au trébuchet, présenté comme le plus grand en Amérique du Nord, était de nouveau opérationnel pour lancer des melons d’eau sous les yeux émerveillés des spectateurs.

Les joutes équestres sont toujours très populaires. (Photo Le Soir.ca- Johanne Fournier)

L’événement a bénéficié de la présence fidèle de l’Association médiévale de Québec (AMQ) qui, comme à chaque année, a organisé des joutes équestres avec une participation internationale représentée par le champion portugais, Eduardo de Ribadouro, récent vainqueur d’un tournoi en Finlande.

« On a cassé environ 140 lances dans le tournoi, rapporte le président de l’AMQ, Jean-Sébastien Drapeau, illustrant l’intensité des joutes équestres. L’organisme a aussi organisé des combats de chevaliers, dont l’armure peut peser jusqu’à 100 livres (45,4 kg).

12 000 visiteurs et 350 bénévoles

Bien que le décompte final n’était pas encore complété au dernier jour de la 23e Feste, le président du comité organisateur s’attendait à ce que l’événement ait attiré environ 12 000 visiteurs, un chiffre similaire, voire supérieur à l’année passée. 

La réussite de la dernière Feste médiévale, qui se positionne comme étant «le plus grand festival de reconstitution médiévale en Amérique du Nord», repose sur l’engagement de 350 bénévoles, incluant les reconstitueurs.

Ces volontaires sont venus de Saint-Marcellin et de toute la région, certains même de Québec.

Le président du comité organisateur de la 23e Feste médiévale de Saint-Marcellin, Robert Tremblay. (Photo Le Soir.ca- Johanne Fournier)

« Il faut savoir que ce sont nos bénévoles, nos visiteurs et nos partenaires qui font que la Feste existe, tient à souligner Robert Tremblay. Nos bénévoles sont exceptionnels. Ils mettent beaucoup de passion dans ce qu’ils font. »

Vers la 25e Feste

Tournés vers l’avenir, les organisateurs réfléchissent déjà à la 25e Feste médiévale, même si c’est dans deux ans.

Cet événement unique continue de se distinguer par son approche historique rigoureuse, évitant les éléments fantastiques, comme les dragons, les fées et les elfes, pour se concentrer sur la reconstitution fidèle de l’époque médiévale.

Cette philosophie lui permet de maintenir son statut d’événement de référence en matière de reconstitution historique en Amérique du Nord, offrant aux visiteurs une véritable machine à remonter le temps vers l’an 1000.

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  • La révolution silencieuse des restaurants inclusifs
    Il est midi dimanche. C’est tranquille. Dans la salle à manger, la lumière est douce, les conversations feutrées. Maude peut enfin savourer son repas pendant que son fils de 12 ans mange paisiblement sans se boucher les oreilles. L’opinion de Johanne Fournier Mathias présente un trouble du spectre de l’autisme. Banale en apparence, cette scène illustre pourtant une petite révolution qui se dessine tout doucement dans certains établissements de restauration. Le restaurant St-Hubert Expre
     

La révolution silencieuse des restaurants inclusifs

16 août 2025 à 15:00

Il est midi dimanche. C’est tranquille. Dans la salle à manger, la lumière est douce, les conversations feutrées. Maude peut enfin savourer son repas pendant que son fils de 12 ans mange paisiblement sans se boucher les oreilles.

L’opinion de Johanne Fournier

Mathias présente un trouble du spectre de l’autisme. Banale en apparence, cette scène illustre pourtant une petite révolution qui se dessine tout doucement dans certains établissements de restauration.

Le restaurant St-Hubert Express de Matane vient d’emboîter le pas. Entre 11 h et 13 h le dimanche, l’environnement est adapté pour accueillir les personnes autistes et leur famille. Lumières tamisées, volume sonore réduit, équipements de cuisine silencieux… Imperceptibles pour la plupart d’entre nous, ces ajustements transforment littéralement l’expérience de certaines familles.

Le St-Hubert de Matane est le 44e de la franchise à embrasser l’initiative si salutaire. Combien de familles ont-elles renoncé, pendant des années, à ces simples plaisirs que représentent un repas au restaurant ou une sortie en famille ? Combien d’enfants autistes ont-ils été privés de ces moments, victimes d’environnements trop stimulants ou de regards incompréhensifs ?

Les hypersensibilités sensorielles ne sont pas des caprices. Pour une personne autiste, le brouhaha d’un restaurant traditionnel peut ressembler à un concert de heavy métal diffusé dans une boîte de résonance. Les néons agressifs deviennent des projecteurs aveuglants et le simple cliquetis des couverts se transforme en cacophonie insupportable. Dans ces conditions, impossible de se détendre et de profiter d’un moment en famille.

Encore plus loin

Cette prise de conscience dépasse parfois les simples aménagements d’ambiance. Certains établissements vont plus loin en repensant entièrement leur approche. Le Café Autiste de Gatineau, par exemple, a fait le choix radical d’employer directement des personnes autistes.

Plus d’une dizaine travaillent à la cuisine, au service ou à la caisse, dans un environnement entièrement adapté à leurs besoins. Cette démarche prouve qu’inclusion ne rime pas seulement avec charité, mais aussi avec opportunité économique et enrichissement mutuel. De même, Chez Cheval, né de l’initiative du chef Louis-François Marcotte et de sa conjointe, l’animatrice Patricia Paquin, démontre qu’un restaurant peut être à la fois socialement responsable et ambitieux sur le plan gastronomique.

En intégrant des employés autistes, l’établissement du Mont-Saint-Hilaire et celui de Sainte-Julie, non loin de Montréal, brisent les préjugés, tout en offrant de nouvelles perspectives professionnelles à des personnes souvent exclues du marché du travail.

Où chacun se sent à sa place

Ces initiatives soulèvent une question fondamentale : qu’est-ce que l’hospitalité au XXIesiècle ? Si accueillir signifie créer un environnement où chacun se sent à sa place, alors ces restaurants inclusifs redéfinissent les codes de la profession. Ils prouvent qu’adaptation ne rime pas avec contrainte, mais avec créativité et bienveillance.

Car les bénéfices dépassent largement la clientèle autiste. Les aménagements sensoriels profitent aussi aux personnes âgées, aux familles avec de jeunes enfants et à tous ceux qui apprécient les environnements calmes et paisibles.

L’expérience de chaque client s’en voit améliorée. De plus, les employés de ces établissements développent leur empathie et découvrent de nouvelles façons d’exercer leur métier.

Égalité des chances

Cette évolution ne relève pas d’un effet de mode. Elle répond à une demande sociale légitime, dans une société qui prône l’égalité des chances. L’accès à un restaurant et le droit de socialiser ne devraient souffrir d’aucune discrimination, fût-elle involontaire.

Au fond, ces restaurants inclusifs ne servent pas seulement des plats. Ils servent une certaine vision de l’humanité. Et ça, c’est un menu dont nous pouvons tous nous régaler.

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  • Prolongement de la 20 : la MRC de Rimouski-Neigette dit non
    La MRC de Rimouski-Neigette a fait officiellement savoir qu’elle n’offre pas son soutien au Comité pour le prolongement de l’autoroute 20 entre Notre-Dame-des-Neiges et Le Bic, invoquant « l’absence de projets concrets ou d’avancées tangibles dans ce dossier ». La position des élus provoque la grogne du comité citoyen. Dans une lettre signée par le préfet Francis St-Pierre, la MRC explique qu’elle ne peut «malheureusement pas donner une suite favorable» à la demande du comité citoyen. Tou
     

Prolongement de la 20 : la MRC de Rimouski-Neigette dit non

9 août 2025 à 09:00

La MRC de Rimouski-Neigette a fait officiellement savoir qu’elle n’offre pas son soutien au Comité pour le prolongement de l’autoroute 20 entre Notre-Dame-des-Neiges et Le Bic, invoquant « l’absence de projets concrets ou d’avancées tangibles dans ce dossier ». La position des élus provoque la grogne du comité citoyen.

Dans une lettre signée par le préfet Francis St-Pierre, la MRC explique qu’elle ne peut «malheureusement pas donner une suite favorable» à la demande du comité citoyen.

Tout en reconnaissant que « la réalisation de ce tronçon pourrait contribuer à améliorer la sécurité routière », le conseil des maires demeure « attentif à l’évolution de ce projet » et promet de « reconsidérer sa position lorsque des éléments plus précis seront déposés ».

Cette réponse suscite l’indignation de la porte-parole du Comité pour le prolongement de l’autoroute 20. « Ce qui est bizarre dans la lettre, c’est que le préfet dise qu’il y a absence de projet concret ou d’avancées tangibles, soulève Blandine Michaud. Le projet de l’autoroute est pourtant déjà dans le PQI [programme québécois des infrastructures]. »

Dossier polarisant

Le préfet défend sa position en expliquant que la discussion sur ce dossier n’a pas encore eu lieu au conseil des maires. « Il manquait trois élus autour de la table et la discussion n’avait pas été faite », précise Francis St-Pierre, ajoutant que la question sera abordée à l’automne.

Selon lui, le silence de la MRC ne signifie pas une opposition au projet. « Si le conseil des maires ne s’est pas positionné, ça ne veut nécessairement pas dire qu’il est contre», précise l’élu, qui affirme avoir « souvent fait des interventions pour dire qu’on en avait besoin ».

Le préfet de la MRC de Rimouski-Neigette et maire de Saint-Anaclet, Francis Saint-Pierre. (Photo courtoisie)

Le projet de prolongement de l’autoroute 20, qui relierait Notre-Dame-des-Neiges au Bic sur 47 kilomètres, figure effectivement au programme québécois des infrastructures. Selon monsieur St-Pierre, le gouvernement s’est engagé à réaliser les études et il soupçonne qu’elles se feront une fois les travaux de l’autoroute 85 complétés.

La porte-parole du comité citoyen déplore néanmoins le manque de leadership politique dans ce dossier qu’elle qualifie de « critique et urgent ».

Elle pointe du doigt l’absence de consensus à la Table régionale des élus municipaux du Bas-Saint-Laurent et le manque d’unité des représentants politiques pour faire avancer ce projet d’infrastructure majeur.

À deux vitesses ?

Le refus de la MRC de Rimouski-Neigette d’appuyer le prolongement de l’autoroute 20 soulève encore une fois des tensions quant au développement des infrastructures routières dans la région.

Le Comité pour le prolongement de l’autoroute 20 dénonce les inégalités de traitement dans les projets routiers régionaux. Pour ses membres, ce dossier illustre les inégalités de traitement entre les secteurs est et ouest de Rimouski. 

La porte-parole du comité citoyen accuse la MRC de faire preuve de « deux poids deux mesures entre l’est et l’ouest de Rimouski ». 

La porte-parole du Comité pour le prolongement de l’autoroute 20 entre Notre-Dame-des-Neiges et Rimouski, Blandine Michaud. (Photo Le Soir.ca- Johanne Fournier)

Blandine Michaud dénonce ce qu’elle perçoit comme un manque d’équité dans le traitement des dossiers routiers, estimant que la MRC est uniquement intéressée par le projet d’élargissement de l’autoroute 20 entre Mont-Joli et Rimouski. « La MRC de Rimouski regarde son nombril », lance-t-elle sans détour.

La résidente de Saint-Fabien cite en exemple la différence de traitement médiatique entre les accidents mortels survenus de part et d’autre de la ville. 

Elle déplore le fait que le décès d’Arianne Dubé sur l’autoroute 20 entre Rimouski et Mont-Joli a mobilisé le milieu politique, alors que celui de Brian Fournier sur la route 132 au Bic n’a suscité aucune « récupération politique », selon ses mots.

Priorités questionnées

De l’avis de madame Michaud, cette disparité se reflète également dans les priorités gouvernementales. 

Pendant que la Table régionale des élus municipaux du Bas-Saint-Laurent (TREMBSL) milite pour l’ajout de voies de dépassement entre Mont-Joli et Rimouski, le projet d’autoroute entre Trois-Pistoles et Rimouski peine à mobiliser les élus régionaux, toujours selon elle.

« Quand on regarde ce que ces gens-là sont capables de faire pour pousser le dossier de Mont-Joli-Rimouski, pourquoi se cachent-ils derrière leur bureau concernant le prolongement de l’autoroute entre Rimouski et Trois-Pistoles? », s’interroge Blandine Michaud.

L’intersection menant à l’autoroute 20 à Notre-Dame-des-Neiges. (Photo Le Soir.ca- Olivier Therriault)

Les chiffres sur la circulation alimentent également la controverse.

Selon la porte-parole du comité, il y a beaucoup plus de trafic sur la route 132 que sur les tronçons d’autoroute actuels, remettant ainsi en question la priorité accordée aux voies de dépassement à l’est de Rimouski.

Leadership politique défaillant

Le comité citoyen pointe du doigt ce qu’il perçoit comme un manque de leadership politique.

« Ce n’est pas le maire de Saint-Fabien [Mario Beauchesne] qui va faire avancer le dossier, croit la porte-parole. Ça va prendre quelqu’un qui se tient debout!» 

Madame Michaud regrette l’absence d’un porteur de dossier comparable à l’ancien maire de Rimouski, Michel Tremblay, qui avait fait « débloquer l’autoroute à Rimouski » dans les années 1990 à 2000.

De son côté, le préfet de la MRC de Rimouski-Neigette assure travailler activement dans le dossier.

En juillet, près de 200 personnes se sont mobilisées pour réclamer le prolongement de l’autoroute 20 entre Notre-Dame-des-Neiges et Le Bic. (Photo Le Soir.ca- Johanne Fournier)

« Pour madame Michaud, quand je ne passe pas dans les médias, je ne travaille pas, se défend France St-Pierre. Il y a 90% de mon travail dont personne n’entend parler, comme quand je travaille à asseoir des gens ensemble. Quand je parle avec un directeur régional, peu importe le ministère, je n’appelle pas les journalistes pour leur dire qui j’ai rencontré! Je ne fonctionne pas comme ça. J’ai un travail à faire, qui est beaucoup en coulisses, puis je le fais.»

Le préfet confirme que le gouvernement s’est engagé à actualiser les études du projet et maintient que les élus de sa MRC ne sont pas nécessairement opposés au prolongement de l’autoroute 20. Une position officielle de la MRC devrait être adoptée à l’automne, après discussion au conseil des maires.

Projet stratégique

Avec des projections démographiques favorables pour Rimouski-Neigette de plus 6,8% de croissance d’ici 2051, le prolongement de l’autoroute 20 représente un enjeu stratégique pour le développement régional, soutient Blandine Michaud.

Le comité citoyen estime que ce projet permettrait de détourner 80% du trafic de la route 132, améliorant significativement la sécurité routière dans le secteur.

Pour la porte-parole du comité, reste à voir si les élus régionaux sauront porter ce dossier qu’elle juge prioritaire et urgent auprès des instances gouvernementales.

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  • L’Est-du-Québec peut-il rebondir ?
    Malgré la faillite de Novarium, l’abandon de la zone d’innovation bleue et la dissolution de la Technopole maritime du Québec, l’Est-du-Québec a-t-il encore un avenir sur le plan maritime ? Des acteurs importants du secteur estiment que la région demeure un terreau fertile pour les projets maritimes. Les derniers mois auront été difficiles pour l’écosystème maritime de l’Est-du-Québec. Une série de revers ont secoué la région : la faillite de Novarium avec ses 2,2 M$ de dettes, le refus du pr
     

L’Est-du-Québec peut-il rebondir ?

8 août 2025 à 17:00

Malgré la faillite de Novarium, l’abandon de la zone d’innovation bleue et la dissolution de la Technopole maritime du Québec, l’Est-du-Québec a-t-il encore un avenir sur le plan maritime ? Des acteurs importants du secteur estiment que la région demeure un terreau fertile pour les projets maritimes.

Les derniers mois auront été difficiles pour l’écosystème maritime de l’Est-du-Québec. Une série de revers ont secoué la région : la faillite de Novarium avec ses 2,2 M$ de dettes, le refus du projet de zone d’innovation bleue à Rimouski et à Grande-Rivière par le gouvernement québécois ainsi que l’abolition de la Technopole maritime du Québec (TMQ).

L’édifice du Novarium à Rimouski. (Photo Le Soir.ca- Olivier Therriault)

Les déboires financiers de Novarium ont eu un effet domino qui a entraîné l’insolvabilité de la Société de promotion économique de Rimouski (SOPER).

Pourtant, loin de jeter l’éponge, les acteurs du milieu maritime estiment que la région conserve tous ses atouts pour demeurer un joueur majeur dans le développement maritime.

Fondations solides

« C’est tout à fait faux de croire que l’Est-du-Québec ne peut plus être un joueur important dans le développement maritime », répond le directeur de l’Institut des sciences de la mer (ISMER) de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR) à tous les détracteurs qui ne croient plus en l’avenir de la région sur le plan maritime.

Selon Guillaume St-Onge, les échecs récents ne remettent pas en question les avantages naturels de la région.

Guillaume St-Onge (Photo courtoisie UQAR)

L’Est-du-Québec conserve ses atouts géographiques : un accès direct au Saint-Laurent, la proximité des zones de pêche ainsi que sa position stratégique pour le transport maritime et les énergies marines. À cela s’ajoutent des infrastructures portuaires en eaux profondes et une expertise maritime développée au fil des décennies.

La région peut également compter sur un écosystème de recherche reconnu. L’ISMER, le plus important centre en océanographie au Québec, côtoie l’Institut maritime du Québec et son centre collégial de transfert technologique, Innovation maritime.

Pendant que l’UQAR développe de nouveaux programmes de génie maritime, des organismes comme le Réseau Québec maritime fédèrent les forces vives du secteur.

Victime de son succès ?

La dissolution de la Technopole maritime du Québec, créée il y a 25 ans, peut sembler paradoxale. Mais, pour Guillaume St-Onge, qui était administrateur de l’organisme, cette fermeture témoigne plutôt du succès de sa mission initiale.

« Il faut se rappeler l’époque où la Technopole a été créée, explique-t-il. Tout l’écosystème qu’on a actuellement n’était pas encore créé. La Technopole a servi à créer cet écosystème, donc à faire des liens entre les institutions et les industries, à mettre le maritime sur la carte. »

Selon lui, comme l’écosystème a évolué, notamment avec la création de nouveaux réseaux pancanadiens, tels que la Supergrappe des océans du Canada, la pertinence de maintenir la TMQ dans sa forme actuelle était remise en question.

La nécessité de rechercher de nouvelles sources de financement et une direction générale vacante depuis plusieurs mois ont précipité la décision de dissoudre l’organisme. Cette décision a été prise lors de l’assemblée générale annuelle, qui a eu lieu à la fin mars.

Des projets qui gardent le cap

Malgré les turbulences, l’industrie maritime garde le cap. En 2024, le Groupe Océan a notamment obtenu un important contrat gouvernemental pour prolonger la durée de vie du navire NGCC Griffon. Les travaux ont été réalisés au chantier naval des Méchins.

Du côté de Grande-Rivière, le maire reste optimiste, malgré l’abandon du projet de zone d’innovation sur laquelle les acteurs économiques de sa municipalité travaillaient depuis plusieurs mois.

« Je crois encore que l’Est-du-Québec est un joueur important dans le développement maritime », maintient Gino Cyr.

Pour les acteurs régionaux, l’avenir passe par le maintien de la cohésion entre les différents intervenants. « Si tout le monde travaille en silo, il n’y aura pas d’avenir dans le secteur maritime au Québec », prévient
monsieur Cyr.

Cap maintenu sur l’innovation bleue

Malgré le refus du gouvernement du Québec d’accorder le statut de Zone d’innovation bleue à l’Est-du-Québec, les acteurs maritimes de Rimouski et de Grande-Rivière refusent de baisser les bras. Les deux villes développent séparément des centres d’innovation spécialisés.

À Rimouski, le directeur de l’Institut des sciences de la mer (ISMER) de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR) pilote un ambitieux projet de Centre d’innovation en robotique sous-marine et technologies marines.

La marina de Grande-Rivière. (Photo courtoisie)

« Il faut se rappeler que 71 % de notre planète est couverte par des océans, souligne Guillaume St-Onge. Il y a donc beaucoup de chose à découvrir ! »

Le centre se concentrera sur le développement de drones sous-marins, de véhicules autonomes et de capteurs sophistiqués. Ces technologies trouveront des applications variées : cartographie des fonds marins, surveillance de la biodiversité, suivi d’infrastructures portuaires et d’éoliennes en mer, sans oublier les enjeux géopolitiques liés à l’Arctique.

Tous les atouts nécessaires

Selon le scientifique, l’écosystème rimouskois présente tous les atouts nécessaires : l’UQAR, le Cégep de Rimouski, Innovation maritime, l’Institut maritime, le navire Coriolis et un port.

« On a aussi accès à de la glace l’hiver, ce qui est intéressant pour simuler ce qui se passe dans l’Arctique », indique monsieur St-Onge.

Le projet, qui pourrait nécessiter un soutien gouvernemental de plusieurs millions de dollars, est actuellement à l’étape de l’élaboration du plan d’affaires.

L’équipe travaille en étroite collaboration avec le ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie. Elle s’inspire d’autres centres d’innovation déjà établis, comme celui sur les ordinateurs quantiques à Sherbrooke.

Le bateau de pêche du futur

Grande-Rivière mise sur un concept tout aussi innovant : le Quartier d’innovation en pêche et aquaculture durables. Selon le maire de la municipalité gaspésienne, Gino Cyr, il s’agit d’un projet phare centré sur « le navire de pêche commerciale de demain ».

Ce bateau polyvalent devra s’adapter aux changements climatiques, intégrer de nouvelles technologies propulsives et permettre une meilleure cohabitation avec les mammifères marins.

Le maire de Grande-Rivière, Gino Cyr. (Photo Jean-Philippe Thibault)

Évalué à environ 20 M$, le projet prévoit la construction d’un navire multiespèce, accompagné d’un bâtiment d’hivernage qui servira également de centre d’expérimentation. Les étudiants de l’École des pêches et d’aquaculture du Québec, située à Grande-Rivière, auront accès à cette technologie de pointe à
longueur d’année.

L’initiative vise aussi à développer de nouvelles filières, comme celle du loup marin. Elle pourrait aussi servir à optimiser la pêche au sébaste. Le bateau sera disponible pour la location, palliant ainsi le problème récurrent des chercheurs qui peinent à accéder aux embarcations des pêcheurs pendant la saison.

Un écosystème qui résiste

Les deux projets s’appuient sur des partenariats solides.

À Rimouski, l’UQAR collabore avec le Centre interdisciplinaire de développement en cartographie des océans (CIDCO), Innovation maritime, Reformar et le Service hydrographique du Canada.

À Grande-Rivière, l’École des pêches travaille avec Merinov, l’UQAR et la Corporation de développement économique locale.

Un fait à remarquer est que, malgré le refus de la Zone d’innovation bleue, le conseil d’administration, initialement formé pour porter ce projet, a choisi de maintenir ses activités.

« L’ensemble des partenaires impliqués veut mettre la main à la pâte pour définir les orientations du développement maritime dans l’Est-du-Québec », affirme Gino Cyr.

Défis à relever

Les porteurs de projets reconnaissent toutefois que l’absence du statut de zone d’innovation complique le financement. La désignation aurait apporté des ressources dédiées au déploiement des initiatives.

« On se base seulement sur la volonté de chacun de s’impliquer à sa hauteur », laisse tomber monsieur Cyr.

Malgré les contraintes, l’optimisme prévaut. Les deux centres d’innovation déposeront leur plan d’affaires respectif avec l’espoir d’obtenir le financement nécessaire.

L’objectif ? Démontrer que l’Est-du-Québec peut devenir un leader maritime canadien, zone d’innovation ou pas.

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  • Quand la bureaucratie étouffe la générosité
    Il y a des histoires qui nous rappellent brutalement que, derrière les statistiques d’immigration, se cachent des vies humaines, des drames personnels et, parfois, une générosité qui défie l’entendement. L’histoire de Gaston Bourdages de Rimouski et de ses trois charitables complices en est un exemple saisissant. L’opinion de Johanne Fournier Tout commence par un message Facebook d’un réfugié congolais au camp de Nakivale en Ouganda. Sylvestre Nsengiyumva tend la main virtuellement à Gasto
     

Quand la bureaucratie étouffe la générosité

8 août 2025 à 15:00

Il y a des histoires qui nous rappellent brutalement que, derrière les statistiques d’immigration, se cachent des vies humaines, des drames personnels et, parfois, une générosité qui défie l’entendement. L’histoire de Gaston Bourdages de Rimouski et de ses trois charitables complices en est un exemple saisissant.

L’opinion de Johanne Fournier

Tout commence par un message Facebook d’un réfugié congolais au camp de Nakivale en Ouganda. Sylvestre Nsengiyumva tend la main virtuellement à Gaston Bourdages, un parfait inconnu.

Les proches de Gaston le mettent en garde, soupçonnant l’une de ces arnaques qui pullulent sur les réseaux sociaux. Mais, fort de son expérience d’évaluateur d’assurances, l’octogénaire creuse, questionne, vérifie. Puis, il découvre une vérité qui glace le sang.

Marie, la femme de Sylvestre, a été violée par des soldats sous les yeux de son mari. Deux sœurs de ce dernier ont été assassinées après que l’homme ait empêché qu’elles subissent le même sort.

C’est donc l’histoire d’une famille entière contrainte à l’exil, échouée dans un camp qui abrite plus de 150 000 âmes en détresse. Voilà la réalité brutale qui se cache derrière une simple demande d’amitié Facebook.

Face à cette tragédie, Gaston Bourdages, sa femme Denise Legaré, sa sœur Marie Legaré et Léandre Lachance décident d’agir. Ils sortent alors leur chéquier et déposent 30 700$ entre les mains d’un responsable religieux censé orchestrer le parrainage. Cet argent est remis par pure humanité.

Dix mois plus tard, le quatuor se rend à l’évidence que rien n’a été fait. « Trahison », lâche avec amertume monsieur Bourdages. Heureusement, l’argent est rendu aux quatre aînés, mais le projet s’enlise dans les méandres administratifs.

Les limbes de la bureaucratie

Le véritable scandale de cette histoire, ce sont les politiques en matière d’immigration devant lesquelles se heurtent les bons samaritains. Quand monsieur Bourdages écrit au ministère fédéral de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, au ministère québécois de l’Immigration ainsi qu’aux députés locaux, il se bute contre des politiques suspendues, des programmes gelés.

Le silence radio qui dure depuis ce printemps en dit long sur les limbes de l’administration publique. Pourtant, cette famille de six enfants pourrait peut-être devenir une planche de salut pour un village de la région, dont la seule école est menacée
de fermeture.

L’expertise de Sylvestre, menuisier de métier, pourrait sans doute être utile pour certaines entreprises.

Tout le monde pourrait probablement y gagner, mais les politiques en décident autrement.

Campagne de financement

Ce qui frappe dans cette histoire, c’est l’extraordinaire résilience de la générosité humaine face à l’indifférence administrative.

Même après avoir versé plus de 30 000$ pour l’installation de cette famille, nos quatre bienfaiteurs cherchent maintenant une façon de pouvoir organiser une campagne de financement en vendant les 25 toiles, dont un ami artiste-peintre, Claude Rollin, leur a fait don.

Un ancien collègue de Gaston Bourdages vient d’ajouter 500$ au montant, tandis que la communauté religieuse du frère de monsieur Bourdages promet entre 10 000$ et 15 000$ si le projet débloque.

Entretemps, « Papa Gaston » et « maman Denise », comme les appelle la famille Nsengiyumva, continuent d’envoyer de l’argent chaque mois au camp de Nakivale. Ils ont reçu une chanson enregistrée par Sylvestre et ses enfants. Un cadeau qui vaut tous les reçus de charité du monde, selon Gaston Bourdages.

Alors que nos gouvernements ergotent sur les quotas et les critères d’admissibilité, Sylvestre et sa famille croupissent dans un camp
de réfugiés.

Pendant ce temps, quatre citoyens ordinaires nous donnent une leçon d’altruisme extraordinaire. Ils nous rappellent que la vraie politique se fait parfois loin des parlements. Elle se fait dans le silence de gestes généreux comme le leur.

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  • Luck Mervil déclaré coupable d’agression sexuelle
    L’artiste Luck Mervil a été déclaré coupable d’agression sexuelle jeudi (7 août), au palais de justice de Rimouski par le juge James Rondeau. Les faits reprochés remontent à la nuit du 23 au 24 juin 2000 à la suite d’un spectacle tenu au parc Beauséjour. Le juge a rejeté sa défense d’erreur sur la personne. Le magistrat a estimé que la défense de l’ancienne vedette de Notre-Dame-de-Paris manquait de crédibilité. « Le tribunal ne croit pas le témoignage de l’accusé », a tranché le juge Ron
     

Luck Mervil déclaré coupable d’agression sexuelle

7 août 2025 à 11:00

L’artiste Luck Mervil a été déclaré coupable d’agression sexuelle jeudi (7 août), au palais de justice de Rimouski par le juge James Rondeau. Les faits reprochés remontent à la nuit du 23 au 24 juin 2000 à la suite d’un spectacle tenu au parc Beauséjour.

Le juge a rejeté sa défense d’erreur sur la personne. Le magistrat a estimé que la défense de l’ancienne vedette de Notre-Dame-de-Paris manquait de crédibilité.

« Le tribunal ne croit pas le témoignage de l’accusé », a tranché le juge Rondeau, rejetant du même coup la thèse de l’erreur sur la personne invoquée par l’ancien interprète de Clopin.

Les faits

Selon le témoignage de la plaignante, alors âgée de 19 ans à cette époque, le début des événements se sont déroulés dans un bar du centre-ville de Rimouski.

La jeune femme, dont l’identité est protégée par une ordonnance de non-publication, avait expliqué avoir reconnu l’artiste grâce à sa notoriété, acquise notamment dans la comédie musicale Notre-Dame de Paris.

Luck Mervil dans la comédie musicale Notre-Dame de Paris. (Photo capture d’écran)

Après avoir consommé deux shooters et quelques gorgées de bière, elle avait ressenti des malaises soudains: nausées, vertiges et sensation imminente de perte de conscience. Ses derniers souvenirs lucides s’arrêtaient au moment où elle se dirigeait vers les toilettes.

La plaignante avait ensuite décrit un réveil traumatisant dans une chambre d’hôtel, où elle avait découvert l’accusé en train de la pénétrer sans son consentement.

Malgré ses refus répétés, l’homme lui avait répondu: « Ça fait une heure qu’on est en train de baiser! »

Identification contestée

De son côté, Luck Mervil avait constamment nié ces accusations. L’artiste soutenait ne jamais sortir seul et être toujours accompagné de son équipe, notamment de son frère qui était disc-jockey lors de ses spectacles.

Il avait affirmé ne pas reconnaître la plaignante et n’avoir aucun souvenir d’une quelconque rencontre intime à Rimouski en juin 2000.

Le palais de justice de Rimouski (Photo Le Soir.ca- Olivier Therriault)

L’accusé avait précisé être arrivé dans l’après-midi au volant d’une Mercedes décapotable prêtée par son comptable, un détail qui correspondait au témoignage de la plaignante concernant un véhicule de luxe.

La célébrité de Luck Mervil, acquise grâce à son rôle dans Notre-Dame de Paris, un spectacle ayant écoulé 7 millions d’albums selon lui, s’est finalement retournée contre lui.

Cette visibilité médiatique rendait peu crédible sa défense d’erreur sur la personne, l’artiste reconnaissant lui-même être facilement identifiable.

Appel annoncé

L’inculpé reviendra en cour le 6 novembre pour connaître la date des observations sur la peine. 

Cependant, la défense a immédiatement annoncé son intention de porter le verdict en appel.

« Nous avons pris connaissance de la décision du tribunal, a fait savoir Luck Mervil dans une déclaration transmise à la presse. Pour le moment, nous nous concentrons sur les prochaines étapes juridiques et demandons que l’intimité de notre famille soit respectée. Aucun autre commentaire ne sera émis. »

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  • Val-Brillant honore les pionniers des Clubs 4-H
    Une cérémonie a eu lieu ce lundi 4 août, sur la Colline des 4-H, à Val-Brillant, pour célébrer le 83e anniversaire de fondation, dans cette municipalité de La Matapédia, du tout premier Club 4-H du Québec.  Un chêne rouge a été planté en reconnaissance à la municipalité de Val-Brillant pour sa contribution historique à ce mouvement qui forme la jeunesse depuis plus de huit décennies. Orchestré par une citoyenne de l’endroit, Marie-Claude Raiche, avec le soutien du comité de la halte munici
     

Val-Brillant honore les pionniers des Clubs 4-H

5 août 2025 à 19:00

Une cérémonie a eu lieu ce lundi 4 août, sur la Colline des 4-H, à Val-Brillant, pour célébrer le 83e anniversaire de fondation, dans cette municipalité de La Matapédia, du tout premier Club 4-H du Québec. 

Un chêne rouge a été planté en reconnaissance à la municipalité de Val-Brillant pour sa contribution historique à ce mouvement qui forme la jeunesse depuis plus de huit décennies.

Orchestré par une citoyenne de l’endroit, Marie-Claude Raiche, avec le soutien du comité de la halte municipale et de la Corporation Fenêtre Lac Matapédia, l’événement a rendu hommage à Joseph-Donat Brûlé qui, 83 ans jour pour jour, a fondé le tout premier Club 4-H du Québec à Val-Brillant.

En plus d’honorer la mémoire de l’ingénieur forestier Joseph-Donat Brûlé, les Clubs 4-H ont aussi souligné la contribution de leur cofondateur, Jules-Aimé Breton, qui représentaient tous deux l’Association forestière québécoise.

La plantation du chêne rouge revêt une signification particulière.

« Le chêne symbolise la force, la longévité et la stabilité », a expliqué Marie-Claude Raiche, dont l’idée de cette plantation symbolique d’un arbre émanait de Gisèle Pigeon, selon qui « planter un arbre, c’est semer la vie ».

Témoignages d’un passé lointain

La cérémonie a été ponctuée de témoignages touchants d’anciennes membres. Madeleine D’Amours, qui a participé au mouvement de 1965 à 1970, se souvient d’une expérience « très dynamique et intéressante ».

Pour elle, les valeurs 4-H, soit l’honneur, l’honnêteté, l’habileté et l’humanité, résonnent encore chaque jour de sa vie.

Rollande Moreau, âgée de 93 ans, doyenne des femmes de Val-Brillant, avait décidé, en 1945, d’adhérer au Club 4-H.

Alors qu’elle était âgée de 13 ans, elle garde des souvenirs précis de cette époque qui remonte à 80 ans. Ses sœurs plus vieilles en faisaient déjà partie. Sa sœur Antoinette était la présidente du Club. 

Un monument à la mémoire du fondateur du premier Club 4-H du Québec qui a vu le jour à Val-Brillant, Joseph-Donat Brûlé. (Photo Le Soir.ca- Johanne Fournier)

« Je ne suis pas restée longtemps parce que le curé avait décidé que je n’aille plus là ; il ne voulait pas que les gars et les filles soient ensemble, a-t-elle raconté au Soir. Au commencement, il n’y avait que des filles. C’est après que les gars sont arrivés. Puis, le curé a décidé qu’il n’y aurait plus de filles, seulement des gars. » Aujourd’hui, la nonagénaire est heureuse de se retrouver à cette cérémonie. Cela lui rappelle beaucoup de souvenirs.

Engagement renouvelé

L’événement s’inscrivait dans une démarche plus large visant à souligner une vaste plantation d’arbres réalisée par la municipalité en juin grâce au programme Arbre-Évolution.

Le maire suppléant de Val-Brillant a rappelé la vision précoce de Joseph-Donat Brûlé en matière de foresterie urbaine.

Rachel Fournier a été responsable du Club 4-H de Val-Brillant et agente de liaison provinciale. Johanne Collin a été secrétaire. (Photo Le Soir.ca- Johanne Fournier)

Dès 1920, ce dernier plaidait pour une « Fête des arbres » locale, initiative qui avait mené à la plantation de 200 ormes et chênes. « Cette année, les citoyens de Val-Brillant ont planté 1500 arbres et arbustes », a fièrement souligné Maxime Tremblay.

Mouvement toujours vivant

Aujourd’hui, les Clubs 4-H du Québec continuent de développer, chez les jeunes, le leadership, les compétences en agriculture et en foresterie ainsi que l’engagement communautaire.

Leurs programmes éducatifs et activités pratiques permettent aux participants de développer leur plein potentiel selon la devise du mouvement.

Après la cérémonie et la plantation symbolique de l’arbre, le public a pu visiter un kiosque informatif monté et animé par Johanne Collin, native de Val-Brillant et ancienne secrétaire du Club 4-H local de 1975 à 1979. Elle a pu sensibiliser les gens aux bienfaits des arbres et aux moyens de s’engager pour l’environnement.

Pour les organisateurs de l’activité, cette plantation symbolique démontre que, plus de 80 ans après sa fondation, le mouvement 4-H continue de porter ses fruits.

Il demeure aussi fidèle à sa mission de former des citoyens responsables et conscients de leur environnement.

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  • Un Costco attendu… et déjà couru à Rimouski
    Dès 6h15 du matin, en ce mardi mardi 5 août, 200 personnes patientaient déjà devant les portes encore closes du tout nouveau magasin-entrepôt Costco de Rimouski. Venus d’aussi loin que Cap-Chat, Grande-Vallée et Matane, mais aussi de Montréal, Laval et Gatineau, ces premiers clients témoignaient de l’attente qu’a suscitée cette ouverture. Un peu avant 7h, après la traditionnelle coupure de ruban, les consommateurs ont franchi le seuil sous une haie d’honneur formée par les 200 employés
     

Un Costco attendu… et déjà couru à Rimouski

5 août 2025 à 12:00

Dès 6h15 du matin, en ce mardi mardi 5 août, 200 personnes patientaient déjà devant les portes encore closes du tout nouveau magasin-entrepôt Costco de Rimouski. Venus d’aussi loin que Cap-Chat, Grande-Vallée et Matane, mais aussi de Montréal, Laval et Gatineau, ces premiers clients témoignaient de l’attente qu’a suscitée cette ouverture.

Un peu avant 7h, après la traditionnelle coupure de ruban, les consommateurs ont franchi le seuil sous une haie d’honneur formée par les 200 employés du magasin, qui les ont accueillis sous des applaudissements et des cris de joie.

« Jamais je ne pourrai revivre un tel moment, s’est exclamée une cliente, visiblement impressionnée. C’est un grand jour! Ça faisait longtemps que j’attendais l’ouverture de ce magasin. »

Pour Rodrigue Joncas, qui siège comme conseiller municipal à la Ville de Rimouski depuis 20 ans, cette inauguration marque l’aboutissement d’un projet qui était dans l’air depuis plusieurs années.

« J’ai assisté aux balbutiements du projet. Costco venait, Costco ne venait pas. Pendant ce temps-là, la population se mobilisait. On a fait des sondages qui nous ont permis de comprendre que la grande majorité de nos concitoyens souhaitaient la venue de Costco. »

L’élu est néanmoins conscient que l’arrivée de ce joueur majeur sur l’échiquier du commerce de détail à Rimouski fait peur à plusieurs petits commerçants. « Mais, Costco va amener ici des gens de partout, pas seulement de Rimouski, estime monsieur Joncas. On sait que les gens vont venir de plus en plus visiter Rimouski. On a à leur faire découvrir les beautés de la ville et de les amener dans notre centre-ville pour qu’ils viennent voir les petits commerçants qui ont des produits de qualité et un service à la clientèle à offrir. C’est comme ça que, tous ensemble, on va développer un tissu commercial intéressant. »

Produits régionaux et locaux

Cependant, Rodrigue Joncas n’a pas manqué de lancer un message aux dirigeants de Costco.

« On sait que vous avez fait de la place sur vos tablettes et que vous en ferez encore à nos produits régionaux et locaux. Les Rimouskois souhaitent que vous soyez un partenaire de notre communauté.»

Le vice-président aux opérations pour l’est du Canada a pris la balle au bond. 

Outre les sous-marins et sandwichs provenant de l’usine Pol-O-Bic, certains autres produits locaux se retrouvent dans les étalages du Costco, dont des t-shirts de l’Océanic de Rimouski. (Photo Le Soir.ca- Johanne Fournier)

« On est partenaire et, pour moi, vous faites partie de la famille, a lancé Real Berridge. On en est très fier d’être ici à Rimouski. »

Pour sa part, le directeur de l’entrepôt de Rimouski a tenu à remercier tous les gestionnaires venus tant du bureau régional que national, qui ont aidé son équipe à tout mettre en place pour l’ouverture officielle. « On a aussi eu le support de tous les entrepôts du Québec et du Nouveau-Brunswick », a précisé Martin Byrns-Handfield.

Retombées économiques espérées

Si l’arrivée de ce géant du commerce de détail suscite quelques inquiétudes chez les commerçants locaux, les autorités municipales préfèrent y voir une opportunité.

« Costco est une façon d’amener à Rimouski un autre moteur commercial et de développement», estime le représentant de la Ville de Rimouski.

Quelque 200 personnes attendaient l’ouverture des portes du Costco dès 6h15. (Photo Le Soir.ca- Johanne Fournier)

Présent lors de l’inauguration officielle du magasin, le coprésident de la Chambre de commerce et de l’industrie Rimouski-Neigette a déjà observé certains effets positifs sur l’économie de la ville centre du Bas-Saint-Laurent. « Il y a beaucoup de gens qui sont présentement dans les hôtels et qui sont venus pour l’ouverture du Costco, a soulevé Simon St-Pierre. Tout de suite là, on a un impact. »

Il demeure toutefois vigilant quant aux retombées sur le centre-ville. « Ça va prendre de l’affichage. Les gens arrivent par l’autoroute et c’est facile de repartir par le même accès direct. »

Défi pour les entrepreneurs

L’intégration des produits régionaux dans les étals du Costco de Rimouski constitue un enjeu majeur pour la communauté d’affaires locale. Si Simon St-Pierre espérait voir davantage de fromages régionaux sur les tablettes, il se réjouit toutefois de la présence des produits d’une entreprise alimentaire du Bic.

« C’est une belle fierté de voir les sous-marins et sandwichs de Pol-O-Bic dans les frigos du Costco », a-t-il fait savoir en entrevue avec Le Soir.

Des clients dans le nouveau magasin-entrepôt Costco de Rimouski. (Photo Le Soir.ca)

Il reconnaît que les conditions imposées par Costco représentent un défi pour les fournisseurs locaux, en évoquant les exigences de volume et de régularité qu’ils doivent respecter pour que leurs produits se retrouvent sur les tablettes de la multinationale américaine.

150 000 pieds carrées

D’une surface de plus de 150 000 pieds (45 720 mètres) carrés, le nouvel entrepôt de Rimouski dispose de plusieurs services: boulangerie, rayon de viandes fraîches, grande aire de fruits et légumes, comptoir de poulet rôti, centre d’optique, centre du pneu, restaurant et station-service de 18 pompes.

Avec ses 16 caisses, ses 1000 paniers de magasinage, ses 700 places de stationnement et plus de 3800 produits disponibles, le nouveau commerce de Rimouski s’inscrit dans les standards de la chaîne, qui exploite 909 entrepôts à travers le monde.

Lors de l’ouverture du magasin de Rimouski, le gérant régional du marketing pour l’est du Canada a souligné l’expansion continue de l’entreprise.

L’entrepôt Costco de Rimouski. (Photo courtoisie)

« Nous inaugurons notre 24eentrepôt au Québec, a précisé Ken Saumure. C’est notre 70e dans l’est du Canada et notre 110e au Canada. Nous sommes toujours en croissance! »

Avec des revenus de 249,6 G$ américains enregistrés lors du dernier exercice financier, Costco procure de l’emploi à 49 000 personnes au Canada, dont plus de 9900 au Québec.

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  • Gilbert Rozon : le théâtre de l’absurde
    Il fallait s’y attendre. Gilbert Rozon s’est présenté en véritable victime lors de son procès civil intenté par neuf femmes qui l’accusent de les avoir agressées sexuellement. L’opinion de Johanne Fournier Le contre-interrogatoire du fondateur du festival Juste pour rire s’est transformé en une performance qui prend la forme d’un spectacle. Mais, l’homme qui a bâti un empire sur l’humour n’amuse plus personne. Depuis décembre, neuf femmes réclament près de 14 M$ en dommages à l’ex-magna
     

Gilbert Rozon : le théâtre de l’absurde

2 août 2025 à 15:00

Il fallait s’y attendre. Gilbert Rozon s’est présenté en véritable victime lors de son procès civil intenté par neuf femmes qui l’accusent de les avoir agressées sexuellement.

L’opinion de Johanne Fournier

Le contre-interrogatoire du fondateur du festival Juste pour rire s’est transformé en une performance qui prend la forme d’un spectacle. Mais, l’homme qui a bâti un empire sur l’humour n’amuse plus personne.

Depuis décembre, neuf femmes réclament près de 14 M$ en dommages à l’ex-magnat du divertissement. Face aux accusations d’agressions sexuelles qui s’étalent sur des décennies, Rozon a orchestré une défense aussi prévisible qu’indécente: tout nier, tout minimiser et retourner la situation à son avantage.

Stratégie du déni

Lors de son interrogatoire principal, Gilbert Rozon a nié avoir agressé sexuellement toutes les femmes qui ont défilé devant la juge Chantal Tremblay. Sa ligne de défense? Les demanderesses se sont « inventé une vérité », selon ses propres mots.

Une formulation particulièrement insidieuse qui suggère que neuf femmes, venues d’horizons différents et sans lien entre elles, auraient conspiré pour fabriquer des histoires d’horreur. Cette théorie du complot prend une tournure encore plus cynique. Rozon évoque « une alliance de gens contre un ennemi commun ».

L’ennemi commun, c’est lui, bien sûr: ce pauvre Gilbert, victime d’une cabale orchestrée par des femmes qui auraient décidé de s’attaquer à sa réputation et à son portefeuille.

Le procès du procès

Le plus troublant dans cette affaire, c’est la manière dont Rozon utilise les médias pour faire, comme l’a si bien résumé La Presse, « le procès de son propre procès devant les journalistes attroupés ». Une stratégie de communication bien rodée qui consiste à se poser en martyr d’un système judiciaire qui ne le comprend pas.

« Je suis traité comme un paria », se plaint-il. Cette déclaration en dit long sur sa perception de la situation. Pour lui, ce ne sont pas les gestes reprochés qui posent problème, mais les conséquences qu’il en subit. Une inversion totale des responsabilités qui révèle une incapacité profonde à saisir la gravité des accusations portées contre lui.

Entre l’arrogance et l’exaspération

Pugnace, mais excédé par moments, Gilbert Rozon a eu beau éviter de répondre directement à certaines questions, mais il a été mis face à certaines de ses contradictions durant son témoignage. Cette attitude défensive, oscillant entre l’arrogance et l’exaspération, témoigne d’un homme qui a perdu le contrôle de son
propre narratif.

Son explication pour certains comportements passés? Il les compare à des « conneries » qu’il aurait commises, comme le fait d’avoir déjà « conduit en état d’ébriété ». Une tentative maladroite de minimiser ses déclarations antérieures qui ne fait que souligner l’inconsistance de ses propos.

L’écho de 2020

Ce procès civil survient après son acquittement en 2020 dans un procès criminel. Mais cette fois, les règles du jeu sont différentes. La preuve civile obéit à des standards moins élevés et les neuf témoignages conjugués peignent le portrait troublant d’un homme qui aurait utilisé son pouvoir et son influence pour imposer
ses désirs.

Quelques dizaines de manifestantes étaient présentes devant le palais de justice de Montréal pour dénoncer Gilbert Rozon. Au-delà des enjeux juridiques, cette mobilisation rappelle que ce procès soulève des questions fondamentales sur la culture du silence qui a trop longtemps protégé les présumés prédateurs.

L’heure des comptes

En transformant sa défense en spectacle, Gilbert Rozon révèle peut-être, malgré lui, sa véritable nature: celle d’un homme qui n’a jamais cessé de considérer le monde comme sa propre scène. Mais aujourd’hui, c’est devant une juge et non devant un public conquis qu’il doit rendre des comptes.

Le verdict dira si la justice civile saura juger les faits. En attendant, Gilbert Rozon continue son numéro. Mais cette fois, personne n’applaudit.

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  • Hausse du prix de la crevette, malgré les défis
    Après de longues négociations, les pêcheur de crevette peuvent enfin compter sur une hausse de 5 cents la livre au débarquement pour leur produit. Selon l’entente intervenue le 28 juillet entre l’Office des pêcheurs de crevette du Québec (OPCQ) et l’Association québécoise de l’industrie de la pêche (AQIP), le prix varie de 1,52$ à 1,88$ la livre, selon la grosseur du crustacé. Cette négociation tardive s’explique par un phénomène particulier. La majorité des crevettiers gaspésiens ont expl
     

Hausse du prix de la crevette, malgré les défis

1 août 2025 à 18:00

Après de longues négociations, les pêcheur de crevette peuvent enfin compter sur une hausse de 5 cents la livre au débarquement pour leur produit.

Selon l’entente intervenue le 28 juillet entre l’Office des pêcheurs de crevette du Québec (OPCQ) et l’Association québécoise de l’industrie de la pêche (AQIP), le prix varie de 1,52$ à 1,88$ la livre, selon la grosseur du crustacé.

Cette négociation tardive s’explique par un phénomène particulier. La majorité des crevettiers gaspésiens ont exploité pour la première fois un permis de pêche exploratoire au homard cette saison.

« Six crevettiers ont pêché le homard avec l’intention de pêcher la crevette après, ce qui fait que ça a retardé les négociations », confirme le directeur de l’OPCQ, Patrice Element.

Saison qui a démarré lentement

Depuis le 1er juillet, date de début de la deuxième période de pêche, seuls quatre pêcheurs québécois ont pris le large. Trois pêcheurs du Nouveau-Brunswick complètent les équipages actifs. Ils débarquent leurs prises pour La Crevette du Nord Atlantique de L’Anse-au-Griffon.

Les volumes de capture reflètent cette réalité mitigée. Si les taux actuels de captures de 30 000 à 50 000 livres par voyage hebdomadaire semblent acceptables comparativement à la fin de 2023, ils demeurent cependant bien en deçà des standards d’il y a une décennie. La norme oscillait alors entre 60 000 et 70 000 livres par sortie.

Pêches et Océans Canada a augmenté le total autorisé des captures de 27% par rapport à l’année passée. (Photo Le Soir – Johanne Fournier)

Prix selon la taille

La grille tarifaire négociée établit des prix selon quatre catégories de crevettes définies en fonction de la taille.

L’augmentation du prix est bien accueillie par les pêcheurs, considérant qu’elle survient dans un contexte difficile pour l’industrie.

« Depuis quelques années, les transformateurs ne veulent presque plus prendre de crevettes parce que les rendements ne sont pas assez bons », explique monsieur Element.

Optimisme prudent

Malgré les enjeux de cette pêche, la saison s’est amorcée avec un certain optimisme. Le ministère fédéral des Pêches et des Océans a fixé le total autorisé des captures à 3809 tonnes. Il s’agit d’une hausse de 27% par rapport à l’année passée. Bien que modeste historiquement, cette augmentation témoigne d’une certaine stabilisation des stocks.

Les défis demeurent néanmoins considérables. L’augmentation de la température de l’eau, la baisse du taux d’oxygène et la prédation par le sébaste continuent d’affecter la biomasse de crevettes.

Toutefois, les scientifiques ont observé une légère baisse de la température du golfe du Saint-Laurent au cours de la dernière année; un facteur favorable à l’espèce. Les conditions ne devraient pas s’améliorer significativement à court et moyen terme, selon le MPO.

« Dans un avenir prévisible, le sébaste va demeurer un prédateur important de la crevette, admet le porte-parole des crevettiers. Mais, on peut espérer une stabilisation de la biomasse de crevettes et même, en étant optimiste, une amélioration. »

Bien qu’elle offre une légère bouffée d’air aux pêcheurs, cette entente tarifaire s’inscrit dans la réalité complexe. L’industrie doit composer avec les changements climatiques et leurs répercussions sur l’écosystème marin du Saint-Laurent.

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