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Gaza : un appel à la paix par un Gaspésien

Comment rester les bras croisés devant une telle boucherie à Gaza, ce que de plus en plus de voix et d’organisations nomment, avec raison, un génocide ou encore un nettoyage ethnique?

Je joins donc ma voix aux 300 écrivains qui, dans Libération le 26 mai dernier, signaient un texte intitulé, on ne peut plus clair : « Nous ne pouvons plus nous contenter du mot ¨horreur¨, il faut aujourd’hui nommer le ¨génocide ¨ à Gaza ».

Pour s’en convaincre, s’agit-il seulement de voir les images de centaines d’enfants affamés tendre le bras au bout duquel une casserole rouillée supplie une portion de riz. S’agit-il seulement de voir des hommes et des femmes, assoiffés, aux visages émaciés, qui en sont à la peau et les os, ne sachant où se cacher par trop de bombes israéliennes qui leur tombent dessus. Les mots me manquent depuis des mois devant tant d’horreur et de sang qui coule par la faute d’Israël qui justifie ce massacre au prétexte que se cache un terroriste du Hamas derrière chaque enfant, derrière chaque porte d’hôpital, dans chaque ambulance.

Qu’il faille certes condamner avec force l’attaque ignoble d’octobre 2023 du Hamas tuant plus de 1200 Israéliens. J’appuie. Qu’il faille combattre ce terrorisme et tout autre forme de terrorisme quel qu’il soit. J’appuie. Personne ne reproche à Israël le droit de se défendre. Mais a-t-il le droit d’attaquer, d’affamer, d’encercler, de bombarder, de bloquer l’aide humanitaire, de viser des enfants, des innocents, et ce, en contravention au Droit international, à la Convention de Genève?

Ce monstre à deux têtes, non pas le peuple d’Israël, mais bien son gouvernement, un gouvernement de va-t-en guerre dirigé par le va-t-en-guerre en chef, Benjamin Nétanyahou, qui a pour devise, disons-le franchement : « Tu veux la paix, tu auras la guerre! ». Et qui, depuis trop longtemps, nous offre en guise de main tendue des bruits de bottes. « Aujourd’hui, c’est l’enfer absolue » a tout récemment déclaré à la RTS le directeur du Comité international de la Croix-Rouge, Pierre Krähenbühl.

N’ai-je pas dit que je cherchais des mots devant ce génocide qui se fait en direct? Je les trouverai peut-être dans ceux de Simone Weil cités dans le livre La refondation du monde, du philosophe Jean-Claude Guillebaud (Seuil 1999) « C’est un devoir de nous déraciner, mais c’est toujours un crime de déraciner l’autre »

Quand je pense à la paix, il me vient à l’esprit le mot d’Hérodote cité dans les Mémoires de Raymond Aron : « Nul homme sensé ne peut préférer la guerre à la paix puisque, à la guerre, ce sont les pères qui enterrent leur fils alors que, en temps de paix, ce sont les fils qui enterrent leur père ». Ou encore ceux de Bono, le chanteur de U2 : « Hamas, libérez les otages, arrêtez la guerre. Israël, libérez-vous de Benyamin Nétanyahou et des fondamentalistes d’extrême droite qui déforment vos textes sacrés. »

Je pense aussi à ceux de Fabienne Presentey, membre des Voix juives indépendantes Canada qui, en préface du livre La conquête de la Palestine de Rachad Antonius (Écosociété 2024): « Les voix juives qui s’élèvent pour dénoncer cette guerre génocidaire contre les Palestinien.nes comprennent que le sionisme a instrumentalisé le judaïsme et hypothéqué l’avenir des deux peuples. La sacro-sainte sécurité que le projet d’Israël devait garantir au peuple juif n’est rien d’autre qu’un écran de fumée. »

Au final, cet appel à la paix que je lance depuis Percé s’appuie aussi sur ceux de John Lennon « Give peace a chance ». Que peut-on faire comme Gaspésiens pour apporter notre pierre à la construction d’une paix éventuelle et durable ?

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Salut Victor le grand!

L’oeuvre de Victor-Lévy Beaulieu est trop vaste et protéiforme pour que je puisse en témoigner raisonnablement. Le commun des mortels a du mal à croire qu’un écrivain puisse être aussi prolifique et toucher à tant de formes dans une seule vie. 

J’ai rencontré l’homme la première fois, à un cocktail d’ouverture, lors d’un week-end d’ateliers de théâtre aux Trois-Pistoles. Il est venu vers moi et m’a dit franc et net: « Toi et moi, ça fait longtemps qu’on aurait dû se parler » Il m’a soustrait au groupe, alors qu’on était les principaux invités, m’a emmené à l’écart et on a longuement échanger, au désespoir des organisateurs.

D’autres rendez-vous ont eu lieu par la suite, parfois jusqu’à très tard dans la nuit. Parfois après une partie de quilles. Il aimait débattre et ne lâchait jamais le morceau. 

Ce même week-end, on se retrouve à une table avec un maquilleuse professionnelle et Victor lui fait remarquer qu’elle a un sourcil plus arqué que l’autre. Elle dit « Oui j’ai un oeil plutôt faible, ce qui explique la forme de mon sourcil. J’utilise mon autre oeil pour maquiller. » 

« Erreur, lui dit Victor, c’est avec l’oeil qui fonctionne mal que tu maquilles, on crée toujours avec nos failles. » 

J’ai compris ce jour-là, que la poliomyélite dont il avait été victime à son adolescence et l’avait laissé à moitié paralysé d’un côté du visage et d’un bras, avait joué un rôle fondateur dans son écriture. Il a creusé encore et encore les failles, le côté obscur des êtres. 

J’aimais cet homme, plein de contradictions, qui voulait tout avaler, mais respectait ceux qui se coltinait avec lui, s’il jugeait que leur parole et leurs actes étaient en concordance. À l’exception d’une courte oeuvre théâtrale que lui demandai pour Pièce de résistance en 4 services, je n’ai monté aucune de ses oeuvres, car il tenait lui-même théâtre aux Trois-Pistoles.

On n’était pas en compétition mais en émulation. Et sa Guerre des clochers de l’été 1997, était de la ben belle ouvrage.

Et puis en haut de la pile, l’Héritage! oeuvre télévisuelle inclassable, qui lui a permis de connecter avec son peuple, en lui révélant des choses inavouables et taboues, d’autres remplies de poésie et grandeur, dans une langue admirable de sa totale invention. 

Merci Victor le grand! Repose en paix, Seigneur des Trois-Pistoles. Nul besoin de funérailles nationales, quand on est au sommet de l’Everest!

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Notre capitaine Achab 

Quel diable d’homme que ce Victor-Lévy Beaulieu! Il aura poursuivi, sa vie durant, cette baleine blanche qui n’est pas celle de Melville, même si l’auteur de La Nuitte de Malcomm Hudd a nourri la délirante démesure et l’entêtement singulier du maître à bord du baleinier Pequod, le capitaine Achab, personnage principal du célèbre roman de Melville, Moby-Dick, devenu avec le temps le plus important héros de la littérature américaine. 

Melville, certes transpercé par les flèches du péché originel et tétanisé par l’impossibilité de rédemption, ne cessait de revenir à la charge, tâtonnant dans l’obscurité jusqu’à tomber sur cette baleine éblouissante de blancheur. De son côté, Victor-Lévy Beaulieu, plus prosaïque, a tenté de donner au Québec un écrivain de stature universelle et, cela, même si pour se faire, comme la célèbre baleine, il a avalé, puis digéré, les plus grands esprits croisés sur son chemin. Melville chasse la baleine, et Victor-Lévy Beaulieu devient une ronde baleine en ratissant les fonds marins de sa bibliothèque. Il a terriblement besoin des morts pour exister. On comprend alors pourquoi cet homme a passé sa vie à ronchonner, maudissant parfois ses contemporains, jusqu’à se réfugier dans les bois pour les éviter avant de les convoquer pour une séance de clowneries. 

      Comme Melville, encore une fois, qui, quand il n’était pas en train de lécher ses blessures spirituelles ou les nombreux échecs de ses romans dits de voyage, ou de se frapper le front contre le mur de sa passion pour Hawthorne, connaissait d’affolants passages à vide. Il s’en prenait alors à ces écrivains anglais du moment, simplement “agréables”, et dont l’influence sur la jeune mais bondissante littérature américaine ne cessait de l’étonner. Il prédisait une montée si fulgurante de cette littérature qu’elle ferait pâlir la littérature moderne anglaise, celle qui s’ébrouait autour des années 1850. L’impression d’entendre Victor-Lévy Beaulieu à propos de la littérature québécoise par rapport à la française – sa confiance dans le destin de cette littérature québécoise n’étant jamais ébranlée – et cela même s’il a déjà exprimé certains doutes sur l’ambition de nos jeunes écrivains. Nul besoin de dire qu’il a eu tort sur cette appréciation car chaque génération, si ce terme si détestable est valable en littérature, cherche à explorer des contrées inédites. Et l’ambition n’est pas toujours liée au volume ou à la puissance. Le ruisseau Rimbaud tient tête à l’océan Hugo, ou, si vous voulez, le “vaisseau d’or” de Nelligan navigue sans couler dans le fleuve d’encre qu’est l’œuvre monumentale de Victor Lévy-Beaulieu. Une œuvre dont une grande partie est dédiée aux autres et est aussi faite par les autres. 

          Son originalité réside dans cette “faculté d’admirer” si chère à Malraux. Ne me reprochez pas tous ces noms car VLB a ouvert les fenêtres du Québec sur le monde en écrivant des livres entiers, et non de simples citations comme on fait dans les salons, sur Hugo, Kerouac, Melville, Atwood, Joyce, Nietzsche. Qui dit mieux? Et il les ramène au Québec, dans son œuvre, jusqu’à donner l’impression que Melville, Hugo ou Joyce sont en fait des écrivains québécois. Quelle jolie façon de dire que le Québec est, à ses yeux, le cœur du monde rêvé à défaut de l’être dans le monde réel. En effet, il s’est fâché plusieurs fois avec le Québec réel qui lui semblait douter de sa propre réalité. 

     L’homme qui aimait faire des déclarations intempestives était aussi un bûcheron solitaire qui s’enfonçait longtemps dans la forêt des voix où il avait appris le silence et le monologue sans fin. Vous avez compris que ce veilleur de nuit, tout en contrastes comme son vieil ami Melville, a vécu mille tourments dont le plus douloureux était l’impression d’être oublié de son vivant. Ses livres étaient de moins en moins commentés ou même feuilletés. Pas parce qu’ils étaient sans intérêt (il a aussi écrit des livres sur les plantes qui guérissent et était un écologiste forcené) mais parce que personne ne voulait se colleter à lui. Qui a lu son diabolique 666 Friedrich Nietzsche (1392 pages)? Melville avait jeté son dévolu sur Hawthorne qui lui rendit cette amitié un bref temps. Lui, Victor-Lévy Beaulieu était de plus en plus seul vers la fin: Tremblay est à Miami, et Blais, Hébert, Ducharme, Aquin, Ferron, Miron (la forêt dépeuplée) n’étaient plus là. Il faut dire qu’il n’a pas beaucoup fréquenté les vivants non plus. Victor-Lévy Beaulieu a admiré passionnément Melville qu’il n’a pourtant jamais rencontré. En fait, il s’agissait de la poursuite d’une baleine blanche, cet animal marin qu’on ne peut chasser que si on est prêt à le suivre parfois à plus de cinq mille mètres de profondeur, de ces profondeurs dont on ne remonte jamais. 

     Aujourd’hui pour retrouver l’écrivain de Trois-Pistoles, il faudra un long souffle et cette ambition démesurée qui ne sont accordés qu’aux fous, aux saints et aux génies. Je ne sais même pas si on a les moyens nécessaires pour évaluer cette œuvre, ou la générosité réquise pour comprendre l’abnégation de cet homme aux lèvres minces, aux mains délicates, aux cuisses solides qu’il aimait exhiber, sans oublier chapeau et pipe.  Je revois l’étonnement de Melville en lisant la lettre d’admiration de Hawthorne. Un homme avait tenté de le comprendre quand tous les autres cherchaient à le ridiculiser. 

        Victor-Lévy Beaulieu a besoin de lecteurs plus que des larmes. Il nous faut le lire ou le relire pour apprécier cet incroyable saut périlleux dans l’obscurité. Commencez cet été par son Melville (Monsieur Melville) et son Joyce (James Joyce, le Québec, l’Irlande, les mots, essai hilare) pour ceux qui n’ont pas peur des grands massifs. Mon premier livre en arrivant au Québec c’était Les Grands-pères, paru en 1971 et réédité en 2011 dans une certaine indifférence. Toute l’œuvre était déjà là. “Dans le livre de Victor-Lévy Beaulieu, il y la mort, l’auteur et le lecteur” écrivait Ferron. La mort ayant amené l’auteur avec elle pour une promenade qui n’est pas de santé, il reste le lecteur. Qu’est-ce qu’on attend alors? 

Dany Laferrière 

de l’Académie française

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On aime oublier…

Pour apaiser notre conscience et dormir du sommeil du juste, il nous faut oublier :

–      Oublier qu’en 1971 le Général De Gaulle demande au président Nixon de convertir ses amas de dollars américains que la France avait dans ses coffres, en lingot d’or. Puisque les États-Unis, dans leur grandeur d’âme, avaient proposé après la Seconde Guerre mondiale que le dollar U.S ait une parité fixe avec l’once d’or (35$ U.S = 1 once d’or). Assurant la pleine convertibilité du dollar américain contre de l’or et des parités fixes entre les monnaies et le dollar américain. On pouvait, croyait-on, reprendre le commerce international en toute sécurité. Les nations européennes, ruinées par l’effort de guerre et l’effort de reconstruction n’avaient plus à assurer la convertibilité de leur monnaie. Et voilà que De Gaulle dévoile l’arnaque américaine en demandant à Nixon d’échanger sa montagne de dollars U.S en or. Les Américains avaient dupé les uns et les autres en faisant tourner allégrement la planche à billets et ont provoqué ce qu’il fut convenu d’appeler : la crise du système monétaire internationale qui nous a menés à des parités flottantes entre les monnaies et la naissance d’un marché spéculatif entre les monnaies où des sommes himalayennes de transactions se font tous les jours à l’encontre des actions corporatives.

–      On aime oublier que dix ans plus tard, 1981, c’est au tour de Reagan d’engendrer une récession mondiale. Usant de ses talents de comédien, il nous informe sur les grandes chaînes, tableaux à l’appui, que s’il y avait conflit nucléaire entre les États-Unis et la Russie d’alors, eh bien ce sont les Russes qui gagneraient. Il omet, cependant, de dire qu’il n’y aurait plus âme qui vive pour déclarer un gagnant. Il propose donc que les États-Unis se protègent en investissant dans un bouclier spatial baptisé : Star War. Pour financer ces dépenses militaires colossales, ses conseillers lui suggèrent d’augmenter les taux d’intérêt en prétextant combattre l’inflation. Il réussit ainsi à pomper les capitaux étrangers dans les banques américaines pour pouvoir emprunter cet argent et créer un déficit budgétaire innommable. Avons-nous oublié que les taux d’intérêt ont virevolté au-delà des 20% ? Cette politique a engendré une récession mondiale et un endettement sous lequel nous croulons depuis. Il faut se rappeler que depuis la crise de 1929, la proposition de Keynes de la gestion cyclique du budget avait permis aux uns et aux autres d’équilibrer cycliquement leur budget. Grâce à nos voisins, nous connaissons des déficits perpétuels engendrant un endettement innommable. Pour certaines nations le service de la dette dépasse la capacité de payer…

–      Et voilà que nos voisins du sud usent, non pas du bâton du pèlerin, mais de la bastonnade pour augmenter les tarifs douaniers prétextant protéger leur économie qui est malmenée et souffre d’un déficit commercial. Outrepassant tous les accords commerciaux (ACEUM) qu’ils avaient eux-mêmes signés. Tout ce qu’ils réussiront à faire c’est de générer, encore une fois, un ralentissement économique mondial. Fait à remarquer, dans les trois cas de figure, nous avons fait face à des gouvernements républicains.

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Dsputio : le nouveau média social québécois qui réinvente le débat en ligne

L’auteur fait partie de l’Initiative de journalisme local

Le paysage des médias sociaux accueille un nouveau venu québécois, Dsputio, une création du montréalais Adam Szanyi. Ce réseau social novateur se distingue nettement des plateformes traditionnelles par son engagement à mettre au centre des échanges le débat et la réflexion. Grâce à son approche innovante, Dsputio se veut être une alternative pour ceux et celles qui recherchent des discussions plus approfondies et moins superficielles.

Un Retour aux sources du débat

Le nom Dsputio est une référence directe à la « disputatio », une pratique médiévale du débat contradictoire, conçue pour élever la pensée à travers l’échange d’idées. Contrairement aux autres réseaux sociaux qui tendent à favoriser la course à l’attention et à l’accumulation des followers, Dsputio mise sur la qualité du contenu et la profondeur des discussions.

Dsputio cible spécifiquement un public qui accorde plus d’importance au texte qu’aux formats courts tels que les reels ou les shorts. La plateforme supprime les aspects superficiels des réseaux sociaux traditionnels, comme la quête de popularité mesurée en nombre d’amis ou de followers, pour mettre en avant des interactions humaines significatives.

Les innovations de Dsputio

Localité et visibilité

L’une des grandes forces de Dsputio réside dans sa localité : il n’est accessible qu’au Québec. Cette limitation géographique assure à chaque publication une visibilité qui n’est pas conditionnée par le nombre d’abonnés, et évite que les contenus soient noyés dans une masse d’activités.

Diversification des contenus

Le réseau se distingue aussi par sa logique de diversification. Contrairement à d’autres plateformes où les algorithmes dictent les recommandations, Dsputio propose un fil d’actualité indépendant de vos abonnements. Cette approche permet d’éviter les chambres d’échos et les silos idéologiques, encourageant ainsi une diversité d’opinions et de perspectives.

Interaction et participation

Les utilisateurs disposent de trois moyens pour réagir aux publications : le bouton « Dac! » pour exprimer leur accord, le bouton « J’évalue » pour attribuer une note de 1 à 3, et le bouton commentaire pour prolonger la discussion. Une autre particularité de Dsputio réside dans la longueur des textes publiés, avec un minimum de mots requis pour favoriser des échanges plus substantiels. Une distinction claire est établie entre les discussions prolongées et les commentaires plus courts.

Un pari sur l’avenir

Dsputio mise sur l’existence d’un public déçu par les réseaux sociaux traditionnels, qui pourrait trouver dans cette nouvelle plateforme le média qu’il attendait. Les semaines à venir seront cruciales pour l’avenir de Dsputio, et seule une participation active et sincère pourra pérenniser ce projet ambitieux.

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Le cynisme ma bouée


GND est parti. Le meltdown est brutal pour Québec Solidaire, l’introspection nécessaire, le désenchantement légitime. Les personnes qui, comme moi, ont moins de 40 ans dans ce pays ont connu plus de meltdowns de partis que de gains majeurs pour le peuple.

En sciences politiques, un meltdown, ou implosion, est une crise majeure pour un parti provoquée par un échec.

En politique récente, on nage dans un marasme perpétuel qui n’a pour cycle apparent que le changement de couleur du gouvernement. En nage dans l’œil du vortex, on s’accroche à quoi politiquement?

L’implosion ma constante

Le Parti Libéral du Canada terminait 10 ans de crise avec le premier mandat de Sunny Ways Trudeau. Le Parti Conservateur du Canada après Harper est une coquille vide piquée au populisme. Le Nouveau parti démocratique après Layton est un champ de ruines. B pour Bloc ou pour; “Brisez la vitre en cas d’apathie »?

Avant de former la Coalition Avenir Québec (CAQ), l’Action démocratique (ADQ) avait traversé plusieurs implosions. La pire étant la déconfiture aux élections de 2008 menant au départ pour les médias du chef Mario Dumont.

Le manifeste fondateur de la CAQ constatait le « déclin tranquille » du Québec et proposait comme solution de « délaisser les façons de faire du passé ». Quoi de mieux pour se tourner vers l’avenir que de consulter Duplessis dans sa crypte?

La CAQ vivote après le départ de Fitz, les démissions forcées et les décisions impopulaires ou carrément absurdes (le 3e lien, nommons-le). Un immense meltdown à prévoir. L’implosion devient une constante, l’espoir une variable.

L’espoir ma variable, mais

Le Parti Libéral du Québec (PLQ) a traversé la pire crise de son histoire après les scandales de l’ère Pont-d’Or et les changements de chefs et d’image. Si le PLQ ne forme pas le prochain gouvernement, ce sera plus grande période sans être au pouvoir de la formation depuis le milieu du 20e siècle.

Le Parti Québécois n’a pas été majoritaire depuis 1998-2002 et au pouvoir seulement 2 ans pendant cette durée. Les étudiants de 2012 se souviendront des promesses en éducation. Chaque chef ensuite est un meltdown en soit; PKP, Lisée et avant Marois on a eu Boisclair. Est-ce que le PQ sera élu aux prochaines élections en raison de la vacuité des autres? Je vous laisse deviner mon avis.

Qui aurait cru que la révolution tranquille aurait mené à 40 ans de ron-ron identitaire sur fond de néo-libéralisme austère?

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La pêche en Gaspésie et dans le Bas-Saint-Laurent

L’auteur fait partie de l’Initiative de journalisme local

Le secteur de la pêche en Gaspésie et dans le Bas-Saint-Laurent connaît des défis importants. En Gaspésie, l’économie des pêches est concentrée principalement sur deux espèces : le crabe des neiges et le homard d’Amérique. Toutefois, la dépendance croissante à ces ressources expose le secteur à des risques majeurs, car leur répartition et leur abondance sont affectées par les changements environnementaux. La diminution des stocks ou la perturbation des habitats marins due aux changements climatiques ou aux mauvaises pratiques de gestion pourrait entraîner de nouvelles crises économiques.

Le secteur reste fragile, notamment en raison de la baisse des stocks de certaines espèces, un phénomène accentué par les bouleversements climatiques. De plus, les pêcheurs doivent adapter leurs pratiques pour éviter de répéter les erreurs passées, comme l’effondrement des stocks de poissons de fond dans les années 1990.

Dans certaines pêcheries, comme celle de la crevette dans le golfe du Saint-Laurent, la situation est particulièrement préoccupante. Les quotas de pêche ont drastiquement chuté, créant une crise économique pour les crevettiers. Une grande majorité d’entre eux ont même décidé de ne pas sortir en mer cette année, faute de rentabilité suffisante, et plusieurs entreprises de pêche risquent la faillite.

Il est donc clair que le secteur de la pêche, bien qu’important pour l’économie locale, traverse une période de grande vulnérabilité. Des efforts sont déployés pour diversifier les espèces exploitées et rendre les pratiques plus durables, mais les défis sont nombreux, et la situation reste incertaine dans ces régions côtières du Québec.

Impact des pratiques industrielles

Le secteur de la pêche en Gaspésie et au Bas-Saint-Laurent a contribué à sa propre vulnérabilité en adoptant des pratiques industrielles intensives, notamment dans les décennies passées.

Comme dans de nombreuses régions côtières du monde, la pêche industrielle a été marquée par l’intensification des captures, l’utilisation de techniques destructrices comme le chalutage de fond, et la surexploitation des ressources marines.

L’utilisation des chalutiers, des équipements de grande taille et de techniques comme le chalutage de fond a également contribué à la destruction des écosystèmes marins, endommageant les fonds marins et perturbant les habitats d’espèces vitales. Ces pratiques accélèrent la dégradation des stocks marins et réduisent la biodiversité, deux éléments essentiels pour la résilience à long terme des pêcheries. Cela fait partie des raisons pour lesquelles les stocks de poissons de fond ont mis tant de temps à se rétablir, même après des réductions drastiques des quotas.

Influence des lobbys sur les politiques environnementales

Le rôle des lobbys de la pêche industrielle est un facteur majeur qui influence les décisions du gouvernement canadien, notamment en ce qui concerne les limites imposées aux pratiques destructrices comme le chalutage de fond. Ces lobbys exercent une forte pression sur les instances pour préserver les intérêts économiques de l’industrie, souvent au détriment des objectifs de conservation environnementale.

Les groupes de pression de l’industrie de la pêche ont un impact direct sur la formulation des lois et des régulations en matière de pêche. Ils parviennent souvent à obtenir des subventions substantielles pour des pratiques industrielles, y compris des formes de pêche destructrices comme le chalutage de fond. Ces subventions, même si elles sont critiquées par des experts en environnement, sont justifiées par des considérations économiques telles que la préservation des emplois dans les régions côtières, comme en Gaspésie et dans le Bas-Saint-Laurent. Ces lobbys soutiennent également la croissance de l’aquaculture, une industrie aux impacts environnementaux controversés, et influencent la répartition des quotas de pêche.

En fin de compte, le poids des lobbys de la pêche freine souvent la mise en œuvre de réformes substantielles pour protéger l’environnement marin. Alors que de nombreuses voix plaident pour une transformation radicale des pratiques de pêche afin de préserver la biodiversité et de réduire l’impact environnemental, les intérêts économiques à court terme dominent souvent le débat politique.

La dynamique entre les lobbys de la pêche industrielle et les décisions gouvernementales illustre la complexité des efforts pour concilier croissance économique et protection environnementale. Il est clair que tant que le poids des lobbys continuera de freiner les régulations nécessaires, les efforts pour préserver les écosystèmes marins et limiter des pratiques comme le chalutage de fond resteront insuffisants face aux enjeux écologiques globaux.

Résilience et transition vers des pratiques durables

Depuis quelques années, des efforts sont en cours pour diversifier les espèces exploitées et adopter des pratiques de pêche plus durables. Le modèle de développement territorialisé en Gaspésie, par exemple, vise à réduire la pression sur les ressources spécifiques, à encourager la diversification des activités et à réduire l’empreinte écologique du secteur. Cependant, cette transition est encore incomplète et les défis économiques restent énormes.

En somme, bien que le secteur de la pêche dans ces régions soit confronté à des forces externes telles que le changement climatique, il est également victime de ses propres erreurs historiques liées à la surexploitation et aux pratiques destructrices issues de la pêche industrielle.

https://irec.quebec/publications/rapports-de-recherche/les-peches-et-laquaculture-commerciales-en-gaspesie-un-portrait-sectoriel-et-territorial
https://www.canada.ca/en/global-affairs/news/2023/05/canada-accepts-wto-agreement-on-fisheries-subsidies.html
https://www.canada.ca/en/fisheries-oceans/news/2023/02/protection-standard-for-canadas-marine-protected-areas.html
https://www.canada.ca/en/fisheries-oceans/news/2023/02/protection-standard-for-canadas-marine-protected-areas.html
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L’écologie entre instrumentalisations politiques et enjeux régionaux

L’auteur fait partie de l’Initiative de journalisme local

L’écologie est aujourd’hui au cœur des préoccupations sociétales, notamment dans des régions comme le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie, riches en biodiversité et en ressources naturelles. Cependant, cette question environnementale est parfois récupérée à des fins politiques, menant à des débats idéologiques qui influencent les politiques publiques et les perceptions de la population. Un exemple récent en est le projet immobilier controversé de Pointe-au-Père, qui soulève des questions sur la préservation des espaces naturels face à la pression du développement urbain. Ce projet illustre comment la protection des milieux naturels peut être mise en tension avec des intérêts économiques, posant la question de l’équilibre entre conservation et développement.

Une région sous pression environnementale

Les régions du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie font face à des enjeux environnementaux majeurs. L’expansion des claims miniers, notamment pour l’exploitation du lithium et d’autres minéraux stratégiques, suscite des inquiétudes quant à la préservation des territoires naturels et de la biodiversité. Parallèlement, la crise climatique impose une réflexion sur la gestion des ressources naturelles, le développement durable et l’impact des activités humaines sur les écosystèmes locaux.

L’affaire du projet immobilier à Pointe-au-Père illustre bien ces tensions. La ville prévoit a travers ce projet la construction d’un complexe résidentiel sur un terrain boisé, suscitant des inquiétudes quant à la destruction d’un écosystème fragile. Les opposant.es mettent en avant l’importance de préserver les derniers espaces verts urbains, essentiels à la biodiversité locale et à la résilience écologique face aux changements climatiques. Cette situation met en lumière le dilemme entre le développement immobilier et la conservation des milieux naturels, un enjeu qui dépasse Pointe-au-Père et concerne de nombreuses municipalités de la région.

L’écologie entre science et politique

L’écologie est une science qui vise à comprendre les interactions entre les être vivants et leur environnement. Toutefois, elle est aussi devenue un enjeu politique instrumentalisé par divers courants idéologiques. Historiquement ancrée à gauche, l’écologie a été récupérée par des mouvances plus conservatrices.

Dans un contexte régional, cette dualité se manifeste par des tensions entre le développement économique et la protection de l’environnement. Certaines voix préconisent une industrialisation accrue pour favoriser l’emploi et la croissance, tandis que d’autres militent pour une transition écologique plus radicale, s’appuyant sur des modèles locaux de gestion des ressources.

Vers une écologie solidaire et locale

Face à l’instrumentalisation de l’écologie, il est primordial de clarifier les discours et de promouvoir une écologie inclusive. Dans le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie, plusieurs initiatives locales illustrent cette approche :

  • Le développement de coopératives agricoles et forestières misant sur des pratiques durables.
  • Les initiatives écoresponsables en tourisme qui valorisent la nature sans l’exploiter abusivement.
  • L’implication des communautés autochtones dans la gestion des territoires et la protection de la biodiversité.
  • La mobilisation de la population contre des projets jugés néfastes pour l’environnement, comme celui de Pointe-au-Père, qui montre l’importance de la participation locale dans les décisions d’aménagement du territoire.

En favorisant une écologie ancrée dans les réalités locales et exempte de récupérations idéologiques douteuses, ces régions peuvent devenir des modèles de transition écologique responsable. L’enjeu n’est pas seulement environnemental, mais également social et politique : construire un avenir où la protection de la nature rime avec justice sociale et inclusion.

Sources :

Grange, Juliette. « Écofascisme et écologie intégrale ou l’utilisation de l’urgence écologiste par les extrémismes de droite », Cités, vol. 92, no. 4, 2022, pp. 43-55.

Guillibert, Paul. « La racine et la communauté. Critique de l’écofascisme contemporain », Mouvements, vol. 104, no. 4, 2020, pp. 84-95.

Dubiau, Antoine, « L’écofascisme, ou l’actualisation écologique de la doctrine fasciste », Politique, juin 2022 : https://echoslaiques.info/lecofascisme-ou-lactualisation-ecologique-de-la-doctrine-fasciste/

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L’importance des liens

Nous sommes une poignée de citoyen·nes présentement préoccupé·es par le climat actuel au sein de notre municipalité de Métis-sur-Mer.

Au cours des dernières années, notre ville a dû composer avec des projets qui, par leur nature, ont généré des opinions divergentes au sein de la population.

Derrière ce contexte, il y a des humain·es, des citoyen·nes qui ont pris la décision de s’impliquer en politique municipale afin de s’investir dans l’avancement de leur communauté et ce (considérant les heures incalculables investies en réunion et en préoccupations quotidiennes) de manière presque bénévole.

Or, au cours de ce présent mandat, le conseil municipal a eu à faire face à une adversité qui dépasse le cadre normal d’une saine vie démocratique : propos violents, diffamation, fausses rumeurs, intimidation sont devenus monnaie courante dans le quotidien de nos élu·es. Parce que nous sommes conscient·es de l’investissement de nos élu·es, parce que nous savons que le développement de notre communauté leur tient à cœur, mais aussi parce que nous savons à quel point le climat actuel les affecte, nous prenons ici la parole pour demander à nos concitoyen·nes d’agir et de parler avec civisme et empathie sur les réseaux, dans les assemblées, mais aussi entre eux lorsqu’il est question d’enjeux municipaux.

La qualité de vie, la force des liens, le désir de s’impliquer sont des conditions fragiles, mais nécessaires au développement d’une communauté saine et vivante, prenons-en soin. Les débats et les échanges d’idées font partie intégrante d’une saine vie démocratique alors débattons, mais même si nos opinions nous tiennent à cœur, apprenons à gérer notre impulsivité pour avoir des échanges constructifs.

Dans un contexte où nous assistons de plus en plus à des démissions d’élus municipaux dues à l’épuisement et à l’intimidation et étant donné l’imminence des prochaines élections municipales, il est de notre responsabilité d’encourager l’implication des gens en politique municipale et de saluer leur engagement. 

Pour que nos enfants continuent d’avoir de merveilleuses activités le vendredi soir, pour briser l’isolement grâce à des déjeuners communautaires, pour qu’on ait des fêtes de village et pour que des entrepreneurs aient envie de s’investir dans notre communauté, il faut que le climat soit convivial et harmonieux et surtout éviter à tout prix que les personnes qui s’impliquent se sentent menacées.

Finalement, nous aimerions rappeler à tous à quel point nous sommes beaux et belles quand on s’envoie la main dans la rue, quand on se demande des nouvelles les un·es des autres à l’épicerie du village, quand on s’appuie sur le même muret pour s’émerveiller devant nos incomparables couchers de soleil, quand on regarde nos petits s’ébrouer dans les vagues.

Prenons soin de nos liens, ils sont ce que nous avons de plus précieux.

Nancy Arsenault 

Lyse Beauchemin

Nancy Beauchemin

Pierre-Alexis Beauchemin-Kirallah

Alice Bergeron

Véronic Bernier

Karine Berthelette

Charles Blanchette

Lysanne Brochu

Réjean Brochu

Raphaëlle Cardinal

Sylvain Cardinal

Jules Castagner

Maria Castillo

Sonia Castillo

Diane Dubé

Michel Dubé

Josée Durepos 

Pierre Olivier Ferry

René Fillion

Melanie Gauthier

Pierre Gauthier 

Hélène Gendron

Pascale Geoffroy

Marie-Claude Giroux

Marc-André Guilbault

Michel Lapierre

Lise Lechasseur

Martine Lizotte

Diana Martin

Judy Martin

Michael Martin

Peter Martin

Keith Martin

François Naud 

Myria Mercier-Paquette

David Paquette

Stéphanie Pelletier

Myriam Proulx

Marjolaine Ratté

Nathalie Rousseau

Sabrina Simard

David Soucy

Luc Tellier

Jacques Thomassin 

Marc Vinette

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L’impact de l’arrivée de Costco à Rimouski : enjeux et perspectives

L’auteur fait partie de l’Initiative de journalisme local

L’arrivée imminente de Costco à Rimouski, prévue pour 2025, suscite des discussions animées parmi les acteurs économiques locaux, surtout maintenant que le rapport de la SOPER a été rendu public récemment. La question centrale reste de savoir comment cette implantation impactera le commerce local, mais aussi comment elle influencera l’aménagement urbain. Un équilibre délicat doit être trouvé entre attractivité économique, mobilité durable et survie des entreprises locales.

Maintenir le stationnement pour contrer « l’effet Costco »

Souvenons-nous que pour répondre à « l’effet Costco », les membres du comité stratégique ont mis en avant des mesures visant à garantir l’accessibilité au centre-ville pour maintenir et améliorer l’attractivité commerciale. Une des recommandations phares est le maintien du nombre actuel de places de stationnement, jugé crucial pour soutenir la compétitivité des commerces locaux face à ce géant du commerce de détail.

Cette position est soutenue par la Chambre de commerce et des commerçants du centre-ville, qui avaient déjà exprimé en juillet des inquiétudes face à la réduction des espaces de stationnement au profit des infrastructures cyclables. Ces aménagements destinés à l’automobile sont montrés comme essentiels pour permettre aux entreprises locales de rivaliser avec des acteurs comme Costco. Il semble ainsi que la voiture reste au cœur des priorités stratégiques, malgré les appels à repenser la ville pour répondre aux enjeux climatiques et à la vitalité urbaine.

Une urbanisation entre piétonnisation et événements saisonniers

En parallèle, le comité stratégique propose des initiatives pour dynamiser le centre-ville en explorant des solutions complémentaires. Parmi celles-ci, l’organisation d’un événement hivernal sur la rue Saint-Germain Ouest, pendant les fêtes de fin d’année. Cette initiative s’inscrirait dans la continuité des Terrasses urbaines Cogeco, qui animent la rue Saint-Germain Est pendant l’été.

Ces propositions reflètent une volonté de rendre le centre-ville plus attractif tout en favorisant une piétonisation progressive, perçue comme essentielle pour créer un environnement urbain dynamique et accessible. Cependant, elles restent en tension avec les recommandations centrées sur le maintien des places de stationnement, signe des débats entre modernisation urbaine et dépendance automobile. Le 21en siècle n’est plus le monde de l’automobile.

Toutefois, ces initiatives, bien qu’attrayantes et rassurantes pour la population, ne suffiront pas à résoudre les défis posés par l’arrivée de Costco. Si elles peuvent contribuer à revitaliser ponctuellement le centre-ville, elles ne répondent pas à la menace directe pesant sur le tissu commercial local, qui devra faire face à une concurrence accrue et parfois déloyale.

Un rapport alarmant de la SOPER sur les impacts économiques

La Société de promotion économique de Rimouski (SOPER) a publié, le 17 septembre, un rapport alarmant pour le compte de Demarcom. Ce document identifie les secteurs économiques les plus vulnérables face à l’arrivée de Costco. Bien que ce dernier attire une clientèle régionale, les commerces de Rimouski, notamment ceux des secteurs alimentaires, des articles domestiques et de la restauration, risquent de subir de lourdes pertes.

Les boulangeries et pâtisseries locales figurent parmi les principales victimes potentielles, tandis que les prévisions indiquent que Costco pourrait représenter jusqu’à 31,9 % de l’offre globale dans certains secteurs. Cette concurrence pourrait entraîner la disparition de parts de marché pour les commerces locaux, menaçant jusqu’à 1 312 emplois si aucune action n’est entreprise pour soutenir ces entreprises.

Une décision controversée

Face à ces constats, une question interpelle : comment la ville a-t-elle pu valider l’arrivée de Costco sans disposer d’un rapport aussi détaillé que celui produit par la SOPER ? Si ce géant du commerce peut offrir de nouvelles opportunités économiques, il est clair que ses conséquences risquent de déstabiliser durablement le tissu commercial local.

La ville de Rimouski devra donc jongler entre la nécessité de tirer parti des retombées positives de l’arrivée de Costco et celle de protéger ses commerces locaux, essentiels à la vitalité économique et sociale du territoire. Pour cela, des solutions innovantes et un soutien concret devront être mis en place rapidement afin d’éviter les scénarios les plus pessimistes.

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