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  • Guy Rocher : l’héritage silencieux d’un bâtisseur
    Il y a des départs qui laissent un vide immense et d’autres qui révèlent soudain l’ampleur d’une présence qu’on n’avait peut-être pas assez mesurée. La mort de Guy Rocher, survenue le 3 septembre à l’âge vénérable de 101 ans, appartient à cette seconde catégorie. Son legs dans nos régions Dans les grandes villes, on salue le géant de la sociologie, l’architecte de la Révolution tranquille, l’homme qui a contribué à façonner le rapport Parent. Ces hommages sont mérités, bien évidemment. Mai
     

Guy Rocher : l’héritage silencieux d’un bâtisseur

14 septembre 2025 à 15:00

Il y a des départs qui laissent un vide immense et d’autres qui révèlent soudain l’ampleur d’une présence qu’on n’avait peut-être pas assez mesurée. La mort de Guy Rocher, survenue le 3 septembre à l’âge vénérable de 101 ans, appartient à cette seconde catégorie.

Son legs dans nos régions

Dans les grandes villes, on salue le géant de la sociologie, l’architecte de la Révolution tranquille, l’homme qui a contribué à façonner le rapport Parent. Ces hommages sont mérités, bien évidemment. Mais, c’est peut-être dans nos régions, loin des projecteurs et des tribunes officielles, que l’œuvre de cet homme prend sa dimension la plus touchante.

Quand Guy Rocher parlait de démocratisation de l’éducation, il ne philosophait pas dans l’abstrait. Il dessinait l’avenir de milliers de jeunes qui, sans ses idées révolutionnaires, auraient peut-être renoncé à leurs rêves, faute d’accès.

Ces cégeps qui ponctuent aujourd’hui notre territoire, de Rimouski à Gaspé, en passant par Matane et Amqui, sont autant de phares allumés par sa vision. Avant lui, combien de nos enfants devaient s’exiler vers les grands centres pour poursuivre leurs études collégiales ? Pire encore, combien y renonçaient tout simplement ?

Le Cégep de Rimouski (Photo Le Soir.ca- Olivier Therriault)

Son legs se lit dans chaque diplôme remis dans nos établissements régionaux, dans chaque programme délocalisé qui permet à un étudiant de maîtriser les sciences ou les arts sans quitter sa terre natale.

Quand l’Université du Québec à Rimouski accueille ses étudiants, quand le Cégep de Matane ou celui de Gaspé ouvre ses portes chaque automne, c’est un peu l’esprit de Guy Rocher qui anime ces lieux d’apprentissage.

Son message demeure vivant

Mais, au-delà des pierres et des programmes, c’est une philosophie profondément humaine que ce sociologue a semée dans notre société. Dans un Québec qui cherchait encore son identité, il a affirmé que nos accents, nos expressions, nos façons particulières d’être au monde méritaient respect et reconnaissance.

Pour nous, qui portons parfois nos origines comme un fardeau dans un monde qui privilégie l’uniformité urbaine, son message demeure bien vivant.

Guy Rocher n’était pas né dans l’Est-du-Québec. Encore mieux, il était l’homme de tous les territoires du Québec, de toutes ces communautés qu’on disait jadis vouées au sous-développement. Il a cru en nous avant que nous n’osions pleinement croire en nous-mêmes.

L’Université du Québec à Rimouski (Photo archives)

Aujourd’hui, quand une étudiante de Rimouski obtient son diplôme universitaire, quand un chercheur de l’Institut des sciences de la mer de Rimouski publie ses travaux, quand un créateur de Gaspé ou de Percé voit son œuvre reconnue, il y a un peu de Guy Rocher dans cette réussite. Car, il a contribué à bâtir un système qui rend ces parcours possibles, qui transforme les rêves en réalités.

Héritiers de Guy Rocher

Dans le grand concert d’hommages qui accompagne son départ, nos voix régionales peuvent sembler modestes. Pourtant, nous sommes peut-être ceux qui incarnons le mieux sa réussite : une société où l’excellence intellectuelle n’est plus l’apanage d’une élite géographique, où l’on peut naître n’importe où au Québec et prétendre aux plus hautes sphères du savoir.

Guy Rocher s’en est allé, mais son écho résonne encore dans nos écoles, nos universités, nos ambitions collectives. Nous sommes tous un peu ses héritiers et c’est là le plus bel hommage que nous puissions lui rendre.

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  • Paraloeil : un regard sur l’industrie du coaching
    Pour ouvrir sa saison, Paraloeil cinéma et centre de production de Rimouski a, le mardi 2 septembre, accueilli Annie St-Pierre. La réalisatrice originaire de Rivière-du-Loup est venue présenter son plus récent documentaire intitulé Le plein potentiel. Cette œuvre propose une incursion dans l’univers de la croissance personnelle, véritable reflet de notre époque « métanarcissique ». Sous un ton plutôt incisif, le documentaire aborde les thèmes de la croissance personnelle et de l’hyperindividu
     

Paraloeil : un regard sur l’industrie du coaching

12 septembre 2025 à 18:00

Pour ouvrir sa saison, Paraloeil cinéma et centre de production de Rimouski a, le mardi 2 septembre, accueilli Annie St-Pierre. La réalisatrice originaire de Rivière-du-Loup est venue présenter son plus récent documentaire intitulé Le plein potentiel. Cette œuvre propose une incursion dans l’univers de la croissance personnelle, véritable reflet de notre époque « métanarcissique ».

Sous un ton plutôt incisif, le documentaire aborde les thèmes de la croissance personnelle et de l’hyperindividualisme de notre société. Sans tomber dans le voyeurisme, Le plein potentiel offre une réflexion philosophique et sociologique sur les maux de notre époque.

Un regard sans jugement

« Je voulais voir, dans le coaching, ce que cette industrie révèle de nous comme société », a expliqué la cinéaste lors d’une causerie qui a suivi la projection de son film et qui était animée par le responsable de la programmation et de la diffusion de Paraloeil, Jean-Philippe Catellier.

Développée avec le directeur de la photographie, Étienne Roussy, sa démarche documentaire mise sur la transparence. « On a été très transparent dans l’approche, souligne Annie St-Pierre. Les gens nous ont accueillis et c’est ce que ça a donné. »

Pour réaliser ce long métrage, la cinéaste a filmé 25 séances de coaching, dont 15 ont été retenues au montage final. Sa rigueur éthique l’a menée à offrir un droit de regard aux participants. « Après chaque tournage, j’ai vérifié auprès de chaque personne coachée s’il y avait des moments qu’elle aimerait garder pour elle. Il n’y en a pas eu. »

Entre réalité et fiction

La réalisatrice assume pleinement sa démarche artistique qui brouille les frontières. « J’aime jouer entre le réel et la fiction. Pour moi, une fiction qui ressemble à du documentaire, c’est super. Puis, un documentaire qui ressemble à de la fiction, c’est tout aussi intéressant. »

Cette stratégie lui permet d’explorer les questions de perception, qui lui apparaissent centrales dans l’univers du coaching.

Hyperindividualisme

Au-delà du coaching lui-même, c’est un certain égocentrisme de notre société qu’Annie St-Pierre interroge. « Ce qui m’intéresse est l’hyperindividualisme que le coaching reflète et à quel point notre cerveau a complètement été conditionné par le néolibéralisme. » Elle met en lumière une « société d’auto-optimisation qui ne s’arrête jamais », où « on veut toujours être meilleur ».

Par ailleurs, la cinéaste identifie un paradoxe contemporain. « Dans une société hyperindividualiste, où tout le monde pense seulement à soi, les gens se demandent qui ils sont. Plus personne ne se regarde. » Or, selon elle, le besoin réel n’est pas la performance promise par l’industrie, mais la validation et le fait « d’être vu ».

Un film qui dérange

Le plein potentiel assume son inconfort. « Je sais que c’est un film qui joue beaucoup sur le malaise, confirme l’artiste. Ce n’est pas une émotion confortable, mais c’est une émotion qui nous force à réfléchir. » Ce processus reflète la philosophie d’Annie St-Pierre, qui privilégie le doute et la curiosité au pamphlet.

Selon elle, la réception du film révèle « beaucoup sur la façon dont on est à l’aise à recevoir la vulnérabilité de l’autre ». Par ailleurs, elle a invité tous les coachs filmés à la première montréalaise et la majorité s’est déplacée.

Le plein potentiel plonge dans l’univers de l’industrie du coaching. (Photo courtoisie)

Annie St-Pierre pointe les dangers de l’industrie. « Ce qui est dangereux, c’est ce qu’on vend et promet, non pas nécessairement ce qu’on fait. » Elle déplore les promesses irréalistes de transformation rapide qui alimentent une responsabilisation excessive des individus.

« De croire que tout est possible crée une responsabilité immense et ça amplifie le nombre de dépressions », estime-t-elle. Elle souligne, au passage, que cette tendance se retrouve même « en allant le plus loin géographiquement, culturellement et linguistiquement de nous, comme le Japon ».

Vers la fiction

Après cinq années consacrées à ce projet documentaire, un laps de temps qu’elle juge « trop long », Annie St-Pierre se tourne désormais vers la fiction. Elle travaille actuellement sur un film avec Florence Longpré et adapte la pièce Manipuler avec soin de Carolanne Foucher, qu’elle décrit comme un « soft » science-fiction. Les deux projets seront produits par Max Films de Montréal.

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  • FLO FM 96,5 célèbre 35 ans au service de la communauté
    Sous un chapiteau dressé derrière le Château Landry de Mont-Joli, la station de radio FLO FM 96,5 a célébré, le mardi 9 septembre, son 35e anniversaire en présence de nombreux invités. Lors de la cérémonie, les artisans, administrateurs et élus qui ont défilé au micro ont fait valoir que, 35 ans après sa création, FLO FM démontre qu’elle a pu non seulement survivre aux bouleversements financiers et technologiques, mais aussi prospérer en gardant ses valeurs fondamentales. Ils ont su décrire c
     

FLO FM 96,5 célèbre 35 ans au service de la communauté

11 septembre 2025 à 15:00

Sous un chapiteau dressé derrière le Château Landry de Mont-Joli, la station de radio FLO FM 96,5 a célébré, le mardi 9 septembre, son 35e anniversaire en présence de nombreux invités.

Lors de la cérémonie, les artisans, administrateurs et élus qui ont défilé au micro ont fait valoir que, 35 ans après sa création, FLO FM démontre qu’elle a pu non seulement survivre aux bouleversements financiers et technologiques, mais aussi prospérer en gardant ses valeurs fondamentales. Ils ont su décrire ce média régional comme un exemple de résilience et d’adaptation.

Née en 1990 sous l’appellation CKMN 96,5, la station a su traverser les décennies en gardant sa mission première: porter la voix de La Mitis et de Rimouski-Neigette.

« Il y a 35 ans, les architectes de FLO-FM ont cru à une radio communautaire forte, qui a sa place autant que la radio d’État et les radios commerciales», a rappelé Nadia Fillion, membre du conseil d’administration, qui agissait à titre d’animatrice de l’événement.

Succès parsemé de défis

L’histoire de la station n’a pas toujours été un long fleuve tranquille.

Bénévole depuis les tout débuts, Louis Brunet se souvient d’une première année difficile. En 1991, le déficit s’élevait à près de 400 000$. « C’était presque impossible de sauver la chaloupe du naufrage », a-t-il raconté.

La station était alors si démunie qu’elle ne possédait qu’un lecteur de CD et un autre pour les cassettes 8 pistes pour diffuser les publicités.

Kédina Fleury-Samson, Dany Proulx et Vincent Dufour (Photo Le Soir.ca- Véronique Bossé)

Plus révélateur encore, la ligne téléphonique était au nom de Matériaux BGB parce que le propriétaire du commerce, Marcel Gagné, avait décidé de payer la facture après que Québec Téléphone ait refusé d’accorder une ligne à CKMN, faute de fonds suffisants. L’homme d’affaires et philanthrope était un auditeur assidu de la station, principalement de l’émission country.

Puis, la voix étranglée par l’émotion, monsieur Brunet a souligné la détermination d’André Arsenault qui, en prenant les rênes de la station dans cette période critique, lui a permis de survivre et de prospérer.

Croissance impressionnante

Aujourd’hui, le contraste est saisissant. FLO FM 96,5 affiche un chiffre d’affaires de 1,2M$, alors qu’il était de 650 000$ il y a trois ans seulement.

La station procure de l’emploi à 12 personnes, dispose de deux studios, soit l’un à Rimouski et l’autre à Mont-Joli. La radio communautaire propose un horaire quotidien de 12 heures d’animation 100 % locale, soit de 6h à 18h.

FLO FM compte une moyenne de 55 000 auditeurs par semaine en haute saison. Selon l’animateur radiophonique Dany Proulx, l’émission «Naturellement country» est la plus populaire de la programmation.

Virage numérique

Sous la direction de Kédina Fleury-Samson, la station amorce une transformation majeure. « Nous passons d’un média d’ondes hertziennes à un média multiplateforme », a-t-elle annoncé. Un studio de podcast, qui sera bientôt prêt, sera mis au service de la communauté dès septembre, tandis qu’une chaîne YouTube diffusera plusieurs émissions.

Cette évolution s’inscrit dans une volonté de s’adapter aux nouveaux défis de l’univers médiatique.

La directrice générale de FLO FM 96,5, Kédina Fleury-Samson. (Photo Le Soir.ca- Johanne Fournier)

« Dans un paysage où l’information circule plus vite que jamais et où la concurrence est forte, FLO 96,5 a su garder sa place en misant sur ce qui fait sa force: la proximité avec ses auditeurs», a souligné le président du conseil d’administration, Vincent Dufour.

Des appuis de marque

L’événement a été l’occasion de recevoir des vœux d’anniversaire de personnalités politiques. Dans un message vidéo, le premier ministre du Québec a salué le rôle de la station. « Une radio comme la vôtre est essentielle, a déclaré François Legault. Elle informe, rassemble, fait rayonner toute la région .»

Le maire de Mont-Joli, Martin Soucy, a rappelé l’importance des pionniers Jean Bélanger et Roger Boudreau dans la création de CKMN, l’ancêtre de FLO.

Pour sa part, par le truchement d’un enregistrement vidéo, le maire de Rimouski, Guy Caron, a souligné l’importance de FLO pour « la diversification des voix médiatiques et d’opinions dans la région ».

Le député de Matane-Matapédia, qui a dit être un fidèle auditeur de FLO, a témoigné de l’engagement communautaire de la station. « Une radio, c’est une présence, c’est là pour nous divertir et nous informer dans des moments importants », a soutenu Pascal Bérubé.

Mission communautaire

Au-delà des chiffres et de la modernisation, Dany Proulx a souligné l’importance de l’information avec le journaliste Alphonse Lego aux nouvelles régionales, Émile Clouet aux sports et Hugo Éthier à la culture.

« C’est un média qui prend la forme des personnes qui la composent, a résumé madame Fleury-Samson. Nous sommes une voix qui est à votre service. »

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  • L’école sans cellulaire : révolution ou régression ?
    Après des années de débats et de demi-mesures, le Québec a tranché : l’actuelle rentrée scolaire marque le début de l’interdiction du cellulaire pendant les cours, les pauses et le dîner ainsi que sur le terrain de toutes les écoles publiques et privées. L’opinion de Johanne Fournier Finie l’époque où les sonneries et les notifications ponctuaient les cours et où les regards fuyaient vers les écrans. Cette interdiction complète succède à celle de janvier 2024, limitée aux salles de clas
     

L’école sans cellulaire : révolution ou régression ?

10 septembre 2025 à 10:00

Après des années de débats et de demi-mesures, le Québec a tranché : l’actuelle rentrée scolaire marque le début de l’interdiction du cellulaire pendant les cours, les pauses et le dîner ainsi que sur le terrain de toutes les écoles publiques et privées.

L’opinion de Johanne Fournier

Finie l’époque où les sonneries et les notifications ponctuaient les cours et où les regards fuyaient vers les écrans.

Cette interdiction complète succède à celle de janvier 2024, limitée aux salles de classe. Une première étape qui, semble-t-il, n’avait pas changé grand-chose : les téléphones disparaissaient des pupitres, mais refaisaient surface dès le retentissement de la cloche, créant une schizophrénie technologique entre concentration forcée et hyperconnexion.

Arguments favorables 

Avec le vouvoiement du personnel de l’école, l’annonce du ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, s’inscrit dans un plan visant à « renforcer le civisme » scolaire. Mais, au-delà de la rhétorique politique, cette mesure touche un enjeu générationnel profond, en remettant en question notre rapport collectif à la technologie et à l’attention.

Les arguments favorables abondent. Des études démontrent les effets néfastes de l’hyperconnexion sur la concentration, le sommeil et les relations sociales des adolescents. Dans les couloirs, cette génération a les yeux rivés sur les écrans, communiquant par messages textes plutôt qu’en se regardant dans les yeux. L’école se devait de réagir.

Ombres au tableau

Cette interdiction soulève néanmoins des questions pratiques : comment les parents joindront-ils leurs enfants lors d’une urgence ? Comment éviter de creuser le fossé entre l’école et la réalité technologique quotidienne des jeunes ? Comment gérer les exceptions pour les élèves ayant des besoins particuliers ? 

C’est le cas de Jeffrey-Lou St-Hilaire, qui présente un trouble du spectre de l’autisme. Cette nouvelle règle a pour effet d’intensifier l’anxiété de cet élève de l’école Paul-Hubert de Rimouski. Pour celui qui trouve refuge dans la musique québécoise, cette restriction représente une épreuve. « Durant les pauses et le dîner, j’avais toujours mon téléphone pour écouter de la musique », explique le jeune homme. La musique et le sport sont ses ancrages, ses façons de gérer son stress et ses angoisses.

Paradoxe

Bannir les cellulaires ne règlera pas les problèmes d’attention ou de socialisation comme par magie. Ces appareils seront là à la sortie, plus séduisants après huit heures de sevrage forcé. L’enjeu réside moins dans l’interdiction que dans ce que l’école proposera pour combler ce vide.

Cette mesure révèle un paradoxe contemporain. Alors que le monde du travail est de plus en plus axé sur les technologies numériques, l’école prône le retour à l’analogique. Une contradiction qui interroge : formons-nous nos jeunes pour le monde de demain ou pour celui d’hier ?

Pari audacieux

Cette interdiction constitue un pari audacieux. Elle mise sur l’idée que l’apprentissage nécessite cette notion si rare : la capacité de se concentrer sur une seule chose à la fois.

Le véritable test ne se fera pas en septembre, quand la nouveauté suscitera l’attention, mais dans les mois suivants. Il faudra prouver que l’école sans téléphones portables peut être plus captivante que le monde hyperconnecté environnant. Voilà tout un défi pour le monde de l’éducation qui doit réinventer sa pertinence à l’ère du numérique.

En attendant, préparons-nous à redécouvrir les conversations de corridor et les regards qui se croisent. Pour apprendre à vivre en société, peut-être faut-il d’abord apprendre à se regarder ?

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  • Marathon de Rimouski : Senneville et Nyirarukundo triomphent
    Marc-Antoine Senneville, de Trois-Rivières, est le vainqueur du 21e Marathon de Rimouski, qui s’est tenu le dimanche 7 septembre, bouclant les 42,2 km en 2:22:13 secondes. Après trois marathons, il s’agit d’une première victoire pour l’athlète de 30 ans. « Je suis extrêmement fier, a-t-il déclaré au terme de sa course. Ce n’était pas facile. J’avais un adversaire de taille, soit Ahmed Mainy. Mais, mon but était de gagner. » La stratégie du Trifluvien s’est révélée payante, malgré un départ
     

Marathon de Rimouski : Senneville et Nyirarukundo triomphent

7 septembre 2025 à 17:00

Marc-Antoine Senneville, de Trois-Rivières, est le vainqueur du 21e Marathon de Rimouski, qui s’est tenu le dimanche 7 septembre, bouclant les 42,2 km en 2:22:13 secondes. Après trois marathons, il s’agit d’une première victoire pour l’athlète de 30 ans.

« Je suis extrêmement fier, a-t-il déclaré au terme de sa course. Ce n’était pas facile. J’avais un adversaire de taille, soit Ahmed Mainy. Mais, mon but était de gagner. »

La stratégie du Trifluvien s’est révélée payante, malgré un départ plus rapide qu’il l’avait prévu.

« Je suis allé un peu vite au début et ça a coûté cher à la fin. Mais, ça m’a permis de gagner! »

Le coureur a réussi à se détacher de son principal rival après 30 kilomètres, bien que les derniers kilomètres aient été particulièrement difficiles. 

« Je suis le champion du Québec », s’est exclamé Senneville, considérant que la compétition de Rimouski est l’hôte du Championnat québécois de marathon d’Athlétisme Québec pour une deuxième année consécutive.

Christopher Busset de Québec a décroché l’argent avec un temps de 2:25:07, tandis qu’Arnaud Francioni est monté sur la troisième marche du podium masculin avec un chrono de 2:27:13.

François Jarry, qui avait remporté les deux derniers marathons à Rimouski, a terminé avec un 2:32:53.

Victoire féminine marquée par la douleur

Chez les femmes, Salomé Nyirarukundo d’Ottawa s’est imposée pour une troisième fois à Rimouski en 2:39:31, malgré des difficultés dans les derniers kilomètres.

L’ancienne olympienne rwandaise, qui avait participé aux Jeux de Rio en 2016 au 10 000 mètres et remporté les éditions 2018 et 2019 du Marathon de Rimouski, a dû être prise en charge par les paramédicaux pendant son entrevue avec les médias.

« Ça a très bien été jusqu’au 39e kilomètre, a-t-elle confié avant d’être interrompue par un malaise. J’ai essayé de battre mon record de course, mais après 39 km, j’ai ressenti des crampes au ventre et j’avais les jambes molles. »

Rosalie Ménard de Saint-Placide a pris la deuxième place en 2:50:26, suivie de Julie Lajeunesse de Lachine en 2:52:49.

Comme il est d’usage lors du Marathon de Rimouski, les participants ont dû composer avec un petit vent de face tout au long du parcours, un défi bien connu des coureurs qui ont l’habitude de cette compétition qui se tient en bordure du fleuve Saint-Laurent.

« À Rimouski, une chance que c’est plat parce qu’il y a du vent dans le dos au départ et, quand on tourne, on a 21,1 km de vent de face », a souligné le champion du 21e Marathon de Rimouski.

Le demi-marathon remporté par des Bas-Laurentiens

Martin Sirois de Sainte-Luce, vainqueur du demi-marathon masculin en 1:14:45, a confirmé l’impact du vent. « Ça a super bien été, avec un petit vent de face pour revenir. Mais, quand on vient de Rimouski, on est habitué! »

Joe Dufour de Québec lui a succédé à la ligne d’arrivée avec un temps de 1:15:58. Puis, Félix Truchon de Matane a pris la troisième position après avoir couru pendant 1:17:01.

La médaille d’or du demi-marathon féminin est revenue à Marie-Renée Chouinard de Matane avec 1:25:29, une habituée de l’événement qui s’entraîne pour les marathons de Montréal et de Toronto. 

La championne a précédé Meggie Tardif de Rimouski, qui a fait un temps de 1:29:04, suivie de Catherine Hébert de Saint-Lambert, avec 1:29:05. 

Des Gaspésiens et des Rimouskoises au 10 km

Sur la distance de 10 km, Louis Barriault de Gaspé s’est imposé chez les hommes en 34:02, devançant de seulement 12 secondes Anthony Audet de Maria, avec un chronomètre de 34:14.

Le jeune athlète de la Baie-des-Chaleurs était fier de sa performance, lui qui relève tout juste d’une mononucléose. 

Au 10 km chez les femmes, ce sont deux Rimouskoises qui ont été les premières à compléter le parcours.

En première position, il s’agit de Véronique Dumais, tandis que la deuxième place est revenue à Camille Bourdeau-Marcil, avec des temps respectifs de 41:18 et de 42:57.

En troisième position, Élizabeth Têtu de Québec a réalisé le parcours en 43:21.

Des exploits hors de l’ordinaire

Alexandre Poliquin, agent des pêches et pompier volontaire pour la Ville de Grande-Rivière, a parcouru 5 km vêtu de son habit de pompier, comprenant tout l’équipement textile et respiratoire requis lors d’une intervention.

Alexandre Poliquin a parcouru 5 km vêtu de son habit de pompier et portant son système respiratoire. (Photo Le Soir.ca- Johanne Fournier)

Devant le poids qu’il portait, l’homme s’est affaissé à la ligne d’arrivée, complètement épuisé. Il a été pris en charge par les paramédicaux, qui ont dû le transporter en fauteuil roulant.

Ce défi consistait à amasser des fonds pour La Vigile, une maison d’accueil de Québec.

Mathieu Dupuis de Lévis a, quant à lui, ajouté un degré de difficulté à sa participation à l’événement en faisant le parcours de 10 km pieds nus.

Événement en pleine croissance

Ce 21e Marathon de Rimouski affichait complet avec plus de 4000 participants, fracassant le record d’inscription de 2017. Une vingtaine d’athlètes de niveau élite ont pris part à l’épreuve, témoignant de la réputation grandissante de cet événement phare du calendrier sportif rimouskois.

Le champion du 21e Marathon de Rimouski, Marc-Antoine Senneville, se prépare déjà pour son prochain défi: le Marathon de Valence en Espagne, qui se tiendra le 7 décembre.

Le boulevard René-Lepage, du haut de airs, lors du départ du 21e Marathon de Rimouski. (Photo courtoisie Éric Berger)

Le coureur élite considère cette épreuve comme « son sommet annuel de performance », où il compte « aller vite, très vite ».

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  • La ministre Blanchette Vézina patrouille avec la SQ
    La députée de Rimouski et ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina, a participé, jeudi, à une patrouille avec des policiers de la Sûreté du Québec (SQ) dans le cadre d’une activité de sensibilisation à la sécurité routière aux abords de l’école Paul-Hubert de Rimouski. La députée-ministre a eu l’occasion d’observer le travail des policiers en zone scolaire et de rencontrer la policière chargée d’intervenir en milieu scolaire. « C’est ma première fois, a co
     

La ministre Blanchette Vézina patrouille avec la SQ

5 septembre 2025 à 19:00

La députée de Rimouski et ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina, a participé, jeudi, à une patrouille avec des policiers de la Sûreté du Québec (SQ) dans le cadre d’une activité de sensibilisation à la sécurité routière aux abords de l’école Paul-Hubert de Rimouski.

La députée-ministre a eu l’occasion d’observer le travail des policiers en zone scolaire et de rencontrer la policière chargée d’intervenir en milieu scolaire.

« C’est ma première fois, a confié la ministre responsable du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine. J’ai bien apprécié mon expérience. »

Au-delà des contraventions

Pour la ministre, cette expérience a permis de constater l’étendue du travail policier en milieu scolaire.

« Dans la collaboration avec les brigadiers scolaires et les intervenants dans les écoles, il y a vraiment un beau travail de terrain qui est fait, plus qu’uniquement de donner des tickets. »

La ministre Maïté Blanchette Vézina a accompagné des agents de la Sûreté du Québec lors d’une patrouille aux abords de l’école Paul-Hubert de Rimouski. (Photo Johanne Fournier)

Mme Blanchette Vézina a aussi apprécié les échanges avec les policiers patrouilleurs à vélo.

« Je sais que les jeunes veulent respecter les règles de sécurité et c’est rassurant, pour eux, de voir que les policiers sont présents », a-t-elle observé.

Une présence renforcée en début d’année

L’agent d’information de la SQ a expliqué que cette initiative avec la députée-ministre visait à faire découvrir le travail de ses collègues auprès des jeunes.

« Durant toute l’année scolaire, on est présent dans les zones où il y a du transport d’élèves, a précisé Frédéric Deshaies. Dans les premières semaines, on bonifie nos interventions. »

Cette intensification des patrouilles en début d’année scolaire s’explique par la nécessité de rappeler aux automobilistes l’importance de respecter les zones scolaires et les limites de vitesse.

« On doit rappeler aux automobilistes qu’il y a un retour des élèves à l’école », a indiqué le sergent Deshaies.

Un local pour créer des liens

L’école Paul-Hubert dispose d’un local dédié à la présence policière, une prérogative que la ministre juge particulièrement efficace.

« L’initiative d’avoir un local à l’école Paul-Hubert aide à être présent, à établir un lien de confiance, autant avec les jeunes qu’avec le personnel scolaire », estime-t-elle.

Cette approche permet aux policiers d’être plus proactifs dans leur travail de prévention et de sensibilisation, tout en améliorant la sécurité générale dans l’établissement scolaire.

Seule la politicienne a pu entrer dans l’école secondaire, les représentants des médias étant contraints d’attendre à l’extérieur.

Une mère rassurée

En tant que mère de deux enfants d’âge scolaire, Mme Blanchette Vézina s’est dite rassurée par ce qu’elle a observé.

« De voir le travail et la collaboration de tout le monde qui a son rôle à jouer et qui le joue bien, c’est sécurisant », a-t-elle confié.

Si elle est invitée à récidiver, la ministre pourrait bien remonter à bord d’une autopatrouille pour se prêter au même exercice.

« Elle est toujours la bienvenue », a fait savoir l’agent Deshaies. À la question du Soir à savoir, à la blague, si Maïté Blanchette Vézina était une bonne élève, le policier a confirmé, en riant, qu’elle avait « passé le test ».

La tournée s’est poursuivie au nouveau poste de la MRC de Rimouski-Neigette de la SQ, construit en 2022. Accueillie par trois hauts gradés du corps policier, l’élue a pu visiter les installations, une visite à laquelle les journalistes, encore une fois, n’ont pas eu accès.

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  • Le pari d’une vie de Bruno Lévesque pour sauver son église
    Bruno Lévesque célèbre, cette année, ses 25 ans de diaconat. Plusieurs se souviennent de lui pour avoir marqué l’histoire de la télévision québécoise lorsqu’en 2006, il a refusé une somme considérable à l’émission Le Banquier, à l’antenne de TVA. L’homme de foi raconte comment son geste a transformé sa communauté et sa propre vie. Dans le village de Sainte-Angèle-de-Mérici, peuplé d’à peine 1000 habitants, l’église centenaire était en péril. L’automne 2006 révèle l’ampleur des dégâts: infiltr
     

Le pari d’une vie de Bruno Lévesque pour sauver son église

4 septembre 2025 à 17:00

Bruno Lévesque célèbre, cette année, ses 25 ans de diaconat. Plusieurs se souviennent de lui pour avoir marqué l’histoire de la télévision québécoise lorsqu’en 2006, il a refusé une somme considérable à l’émission Le Banquier, à l’antenne de TVA. L’homme de foi raconte comment son geste a transformé sa communauté et sa propre vie.

Dans le village de Sainte-Angèle-de-Mérici, peuplé d’à peine 1000 habitants, l’église centenaire était en péril. L’automne 2006 révèle l’ampleur des dégâts: infiltrations d’eau, structure fragilisée et un diagnostic architectural implacable réclamant 1,8 M$ de réparations.

« Comment trouver l’argent pour les réparations? », se demande alors Bruno Lévesque. L’église n’était pas encore reconnue au patrimoine religieux du Québec et l’accès aux subventions demeurait incertain. C’est dans ce contexte désespéré qu’une idée audacieuse germe dans l’esprit du diacre: tenter sa chance à l’émission télévisée Le Banquier.

Un pari risqué devant les caméras

Sans jamais avoir regardé l’émission, Bruno Lévesque remplit le questionnaire de candidature, dans lequel on lui demande ses rêves personnels les plus chers. Il écrit: rencontrer Grégory Charles, visiter le Vatican et faire un saut en parachute. Après les étapes de présélection au printemps, il se retrouve en septembre face aux caméras, accompagné de 60 paroissiens de Sainte-Angèle venus le supporter.

L’enregistrement de l’émission dure sept heures et demie. Lorsque vient le moment crucial, les valises de trois « beautés » restent à découvrir. Face au dilemme où il doit accepter 185 000$ ou miser sur sa valise, Bruno Lévesque fait un choix qui allait le marquer à jamais: il refuse les 185 000$, en espérant gagner le gros lot.

« J’ai entendu la voix d’une dame, parmi les 60 personnes de mon village, qui m’a rappelé que j’avais dit qu’on irait jusqu’au bout », se souvient-il. Finalement, malheur: sa valise ne contenait que 500$.

Conséquences

La réaction du public est immédiate. Choqués par ce qu’ils perçoivent comme un mauvais choix, certains paroissiens vont jusqu’à lui proférer des menaces de mort. Un homme réclame une part de la maigre cagnotte de 500$, inventant une histoire dramatique pour tenter d’attendrir le diacre.

Le lendemain, l’émission de Denis Lévesque achève de ternir l’image du pauvre homme. L’animateur interroge brutalement les motivations du diacre, allant jusqu’à qualifier les habitants de son village de « mangeux de patates ». Au presbytère de Sainte-Angèle, des paroissiens pleurent, révoltés par l’humiliation publique de leur représentant.

Une générosité rédemptrice

Paradoxalement, cette controverse médiatique provoque un retournement de situation spectaculaire.

« Je me disais que j’avais touché au dieu de beaucoup de monde et que ce dieu-là était dans leur portefeuille, philosophe Bruno Lévesque. Est-ce qu’une église peut être sauvée par le jeu? »

Cette question fait alors réfléchir bien des gens, tant et si bien que les dons affluent de partout au Québec, dont certains de Laval, de Sept-Îles, massivement de la Gaspésie et d’anciens résidents de Sainte-Angèle émus par la détermination du diacre. Lorsque l’église a finalement été reconnue au patrimoine religieux, les 460 000$ nécessaires aux réparations ont été réunis grâce à cette vague de générosité populaire.

Cadeaux inattendus

L’aventure télévisée a également apporté des moments de pure magie. L’un des rêves de Bruno Lévesque se confirme: Grégory Charles offre un concert à Sainte-Angèle. Ce qui devait être une petite visite avec trois jeunes choristes se transforme en un événement de plus grande ampleur.

« Le mercredi avant le spectacle, ils étaient 20 qui voulaient venir à Sainte-Angèle, raconte Bruno. Je me suis demandé où on allait les coucher. »

Mais, la solidarité du village a opéré: en 20 minutes, tous les chanteurs étaient logés chez des gens de l’endroit. L’église était si bondée que 200 personnes ont suivi la représentation sur écran géant à la salle paroissiale. Le spectacle a généré 40 000$.

L’église de Sainte-Angèle-de-Mérici est remplie pour la célébration des 25 ans d’ordination de Bruno Lévesque. (Photo courtoisie)

Seconde chance et leçon de vie

Quelques années plus tard, TVA offre une rédemption télévisuelle à Bruno Lévesque dans Le Banquier de la deuxième chance. Stéphane Laporte et Julie Snyder, témoins de l’injustice médiatique qu’avait subie Bruno Lévesque, avaient promis de « revenir le chercher un jour ». Cette fois, à l’issue de l’émission, l’histoire se termine bien: un voyage en Italie d’une valeur de

7000$, entièrement payé par TVA, permet au diacre de réaliser son rêve de visiter Saint-Pierre de Rome.

« Cette aventure du Banquier de la deuxième chance m’a démontré que j’avais une belle force psychologique », confie-t-il aujourd’hui.

Après 25 ans de diaconat et 15 ans de services en soins spirituels à l’Hôpital régional de Rimouski, Bruno Lévesque en tire une leçon: « Peu importe ce qu’on vit, les gens réagissent à partir de ce qu’ils sont dans leur nature. Le bon monde est bon, le mauvais est mauvais. Mais, 85% des gens sont bons. »

Pour l’homme de 66 ans, ce pari fou a révélé le meilleur de l’humanité.

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  • Festi Jazz : plus d’achalandage, malgré les défis
    Le 39e Festi Jazz international de Rimouski s’est conclu sur une note positive, le dimanche 31 août. Durant ses quatre jours de festivités, l’événement a rassemblé plus de 16 500 amateurs de musique. Selon les organisateurs, cette hausse de fréquentation, de près de 18% par rapport aux 14 000 festivaliers de l’an dernier, témoigne de la vitalité de l’événement. Le festival n’a cependant pas été sans embûches. À peine 24 heures avant son lancement, l’organisation a dû gérer un changement de pr
     

Festi Jazz : plus d’achalandage, malgré les défis

1 septembre 2025 à 19:00

Le 39e Festi Jazz international de Rimouski s’est conclu sur une note positive, le dimanche 31 août. Durant ses quatre jours de festivités, l’événement a rassemblé plus de 16 500 amateurs de musique. Selon les organisateurs, cette hausse de fréquentation, de près de 18% par rapport aux 14 000 festivaliers de l’an dernier, témoigne de la vitalité de l’événement.

Le festival n’a cependant pas été sans embûches. À peine 24 heures avant son lancement, l’organisation a dû gérer un changement de programmation majeur à la suite de l’annulation du groupe Five Alarm Punk parce que le batteur était hospitalisé.

« En dedans de cinq heures, on avait trouvé un remplaçant, raconte le directeur général du Festi Jazz, Sébastien Fournier. Mais, on n’a pas dormi beaucoup le mercredi avant l’événement! »

Dans un aller-retour express entre Montréal et Rimouski en raison d’un spectacle qu’il donnait la veille et un autre le surlendemain, c’est finalement Kizaba, la Révélation Radio-Canada 2024-2025, qui a pris la relève avec son afrobeat futuriste.

Programmation éclectique

Durant les quatre jours du festival, 130 artistes se sont produits dans 50 événements répartis dans 12 lieux de diffusion. La programmation a su allier grandes vedettes et découvertes musicales.

Parmi les temps forts, Betty Bonifassi a profondément ému le public avec sa voix unique lors de son retour sur la scène d’une grande salle après une longue pause.

Le spectacle de Betty Bonifassi a été un moment fort du 39e Festi Jazz international de Rimouski. (CRÉDIT : Photo Festi Jazz international de Rimouski)

« Elle m’a appelé après pour me dire à quel point elle a été très sensible à tout l’amour qu’elle a reçu », confie le directeur général. Le spectacle a été ponctué de plusieurs ovations debout.

La prodige de la basse Mohini Dey a également conquis la foule dans un chapiteau bondé, tandis que le duo italien AFØNK et le groupe Comment Debord ont enflammé leur scène respective. Les concerts des Oiseaux de nuit ont presque tous affiché complet.

Grand Prix de la relève

Le Grand Prix de la relève Festi Jazz 2025 a couronné le trompettiste Rémi Cormier et son quartet, composé de Theo Abellard au piano, Levi Dover à la basse et Louis-Vincent Hamel à la batterie. 

Pour le groupe, cette reconnaissance ouvre la voie à diverses opportunités de diffusion, incluant la possibilité d’une tournée provinciale, nationale ou internationale, la tenue d’un kiosque lors de la rencontre d’automne du Réseau des organisateurs de spectacles de l’Est du Québec (ROSEQ).

Le quartet gagne aussi une participation à une clinique dans le cadre du programme du Conseil québécois de la musique, que ce soit à RIDEAU en février à Montréal ou à Jazzahead en avril en Allemagne.

Public intergénérationnel

De l’avis de Sébastien Fournier, l’un des succès notables de ce 39e Festi Jazz réside dans le rajeunissement du public.

Pour Sébastien Fournier, la hausse de fréquentation du dernier Festi Jazz international de Rimouski témoigne de la vitalité de l’événement. (CRÉDIT : Photo Johanne Fournier)

« Quand je suis arrivé, en 2020, c’était mon but d’agrandir le public des 25 à 35 ans. Ce qui est intéressant, c’est qu’on n’a pas perdu notre autre clientèle; les plus vieux restent là. »

Cette stratégie payante permet au festival de maintenir sa raison d’être, tout en conservant son public traditionnel. Selon le directeur général, la pluie de vendredi et de samedi n’a pas découragé les festivaliers, témoignant de leur fidélité à l’événement.

Cap sur le 40e anniversaire

L’organisation se tourne déjà vers la préparation du 40e anniversaire. Des démarches ont déjà été faites auprès de quelques artistes et le comité du 40e s’apprête à prendre forme.

Le Festi Jazz international de Rimouski se positionne comme le deuxième plus ancien festival de jazz au Québec, après celui de Montréal fondé en 1980. Pour le grand manitou de l’événement, l’engagement de plus de 50 bénévoles, dont de nombreux nouveaux visages, confirme une fois de plus la vitalité de ce rendez-vous musical dans l’Est-du-Québec.

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  • YouTube remplacera-t-il les journalistes ?
    Ils sont nombreux à y croire. Quitter la salle de rédaction, troquer le salaire mensuel contre la liberté créative, se lancer sur YouTube ou Instagram pour faire du journalisme « différent ». L’opinion de Johanne Fournier Alexane Drolet, Nicolas Pham, Gaspard G, Hugo Décrypte, autant de noms qui ont fait le pari des plateformes numériques. Mais, derrière cette image séduisante du journaliste-entrepreneur, se cache une réalité plus sombre. C’est ce que révèlent les recherches de Samuel L
     

YouTube remplacera-t-il les journalistes ?

31 août 2025 à 18:00

Ils sont nombreux à y croire. Quitter la salle de rédaction, troquer le salaire mensuel contre la liberté créative, se lancer sur YouTube ou Instagram pour faire du journalisme « différent ».

L’opinion de Johanne Fournier

Alexane Drolet, Nicolas Pham, Gaspard G, Hugo Décrypte, autant de noms qui ont fait le pari des plateformes numériques. Mais, derrière cette image séduisante du journaliste-entrepreneur, se cache une réalité plus sombre.

C’est ce que révèlent les recherches de Samuel Lamoureux, professeur à l’Université TÉLUQ, qui signe un article sur le sujet publié récemment dans La Conversation.

Premier réveil brutal : l’économie des plateformes ressemble davantage au Far West qu’au salariat traditionnel. Sur YouTube, 20 % des chaînes les plus prospères captent 87 % des revenus. Pour la vaste majorité des autres, c’est la course aux miettes publicitaires. L’illusion de démocratisation s’effrite quand on réalise que seuls les « gros joueurs » signent de vrais contrats avec les marques.

Les autres survivent des pacotilles d’AdSense, une plateforme publicitaire développée par Google qui permet aux propriétaires de sites Web, de chaînes YouTube et d’applications de gagner de l’argent en diffusant des annonces pertinentes sur leur contenu.

Au-delà du cadre économique

Le problème dépasse le cadre économique. Ces plateformes transforment subtilement la pratique journalistique. Quand Google Trends suggère de parler de la mort d’un acteur américain plutôt que de la guerre à Gaza, que reste-t-il de l’indépendance éditoriale ?

YouTube ne se contente pas d’héberger du contenu : il le façonne à travers ses courtes vidéos, ses formats imposés et autres outils qui poussent vers le l’information-spectacle plutôt que vers l’intérêt public.

L’optimisation devient le maître-mot. Fini le temps où le journaliste choisissait ses sujets selon leur importance. Place aux analyses de données, aux graphiques de performance, aux méthodes de comparaison. Le créateur de contenu apprend à décrypter les algorithmes comme autrefois il s’initiait aux techniques d’enquête. Une mutation professionnelle radicale qui transforme le journaliste en ingénieur de l’audience.

« Vie algorithmique »

Cette logique d’optimisation constante ne reste pas cantonnée au travail. Elle s’infiltre dans la vie quotidienne, créant ce qu’Éric Sadin appelle une « vie algorithmique ». Ces jeunes journalistes qui rêvaient de créativité se retrouvent à penser, à sentir et à agir selon les codes des plateformes. Ils deviennent les produits de leurs propres outils.

L’ironie est cruelle : ceux qui voulaient échapper aux contraintes des médias traditionnels se retrouvent prisonniers d’algorithmes plus rigides qu’un rédacteur en chef. Au moins,
ce dernier était humain et négociable. L’algorithme, lui, ne connaît que les clics et le temps d’écran.

Cette mutation soulève une question : peut-on parler de journalisme quand l’information devient un produit d’optimisation publicitaire et quand les sujets d’intérêt public cèdent la place aux tendances d’un outil qui permet d’analyser la popularité des recherches sur Google ?

La réponse n’est pas tranchée, mais elle invite à la prudence. Les plateformes numériques ne sont ni le paradis créatif ni l’enfer absolu. Elles sont un outil puissant, mais contraignant, qui redéfinit le métier autant qu’il l’enrichit. Aux journalistes de garder leur boussole déontologique dans cette navigation périlleuse. Car devenir un robot, personne n’avait inscrit cela dans ses objectifs professionnels.

Pour répondre à la question en titre : YouTube ne remplacera pas les médias traditionnels comme Le Soir, pas plus que les journalistes, comme mes collègues et moi, qui vous informent sans se soucier des algorithmes et des outils numériques qui dictent les sujets à traiter.

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  • VLB : des funérailles grandioses
    À Trois-Pistoles, l’église Notre-Dame-des-Neiges a, le samedi 30 août, vibré au rythme d’un hommage grandiose à l’écrivain Victor-Lévy Beaulieu (VLB), décédé le 9 juin. Entre émotion et célébration, ces « funérailles populaires régionales » ont rendu justice à l’immensité de l’homme et de son œuvre. L’image restera gravée dans les mémoires: un cheval nain déambulant dans l’allée centrale de l’église, précédant une procession festive où se mêlaient fantaisie et solennité. Victor-Lévy Beaul
     

VLB : des funérailles grandioses

31 août 2025 à 12:00

À Trois-Pistoles, l’église Notre-Dame-des-Neiges a, le samedi 30 août, vibré au rythme d’un hommage grandiose à l’écrivain Victor-Lévy Beaulieu (VLB), décédé le 9 juin. Entre émotion et célébration, ces « funérailles populaires régionales » ont rendu justice à l’immensité de l’homme et de son œuvre.

L’image restera gravée dans les mémoires: un cheval nain déambulant dans l’allée centrale de l’église, précédant une procession festive où se mêlaient fantaisie et solennité.

Victor-Lévy Beaulieu n’a pas eu droit à des funérailles nationales, mais il a reçu quelque chose de précieux: l’amour inconditionnel de tous ceux qui ont su profiter de sa générosité, tant comme homme de lettres que comme membre de la famille, comme ami ou comme collègue.

Un spectacle à la hauteur du personnage

Imaginées par Dominic Champagne et animées par Yves Desgagnés, ces funérailles ont pris des allures de grand spectacle populaire, qui a fait « dans les grosseurs », pour reprendre une expression de VLB. L’église bondée a accueilli famille, amis, admirateurs et personnalités venus de tout le Québec pour saluer l’auteur de L’Héritage, de Race de monde et de tant d’autres œuvres.

L’église de Trois-Pistoles était bondée. Plusieurs portaient un couvre-chef et une cravate de Snoopy, à l’image du défunt. (Photo Johanne Fournier)

Au pied de l’autel, une scène symbolique: la machine à écrire de VLB, entourée de ses livres et d’objets personnels, témoins silencieux d’une œuvre qualifiée comme « la plus prolifique de la littérature québécoise ». Les comédiens Pierre Curzi, Marie Tifo, Gilles Renaud, Louise Turcot et bien d’autres ont fait résonner les mots de l’écrivain, donnant vie une dernière fois aux personnages qu’il avait créés.

Témoignages bouleversants

Parmi les moments les plus émouvants, le témoignage de l’ex-députée Lisette Lapointe, veuve de l’ancien premier ministre du Québec Jacques Parizeau, a particulièrement touché l’assemblée. Elle a évoqué leur « coup de foudre amical », leurs passions communes pour les automobiles, pour Victor Hugo et surtout pour « le pays, pas encore pays », comme le disait l’artiste.

Avec tendresse, elle a raconté la visite de Jacques Parizeau chez VLB, quand il les avait accueillis en déclarant: « M. Parizeau, vous êtes un grand bourgeois et moi, un va-nu-pied. C’est ainsi que je vous accueillerai. »

L’historien, auteur et chroniqueur Jean-François Nadeau a brossé un portrait saisissant de «l’ogre de Trois-Pistoles», cet homme qui écrivait « comme il respirait », capable de capter « les fréquences les plus lointaines d’un monde qui exigeait de se faire entendre grâce à sa voix ».

L’hommage de l’autrice de La Servante écarlate, livré par vidéo, a rappelé leur collaboration unique dans les années 1990, témoignage rare d’un dialogue entre les deux solitudes canadiennes. Margaret Atwood n’a pas manqué de souligner l’apport de l’ancienne réalisatrice de Radio-Canada Bas-Saint-Laurent, Doris Dumais, qui avaitréalisé une série radiophonique sur la rencontre de ces deux géants de la littérature.

L’héritage d’un « indomptable géant »

C’est sans doute Mélanie Beaulieu, la fille de l’écrivain, qui a livré les mots les plus poignants. Lisant le testament spirituel de son père, elle a fait entendre sa voix une dernière fois. « Je ne crois ni à Dieu, ni à diable. Je crois simplement au progrès, donc à l’avenir du petit peuple, une fois qu’il se sera libéré des chaînes qu’on l’oblige à porter. »

Dans un moment de forte émotion, elle n’a pas hésité à critiquer le gouvernement du Québec pour « avoir privé le Québec de funérailles nationales » pour son père, dénonçant « la petitesse de la pensée et de la culture de François Legault» , qui n’a pas su reconnaître la grandeur de cet « indomptable géant ».

Dernier geste symbolique

Fidèle aux traditions de VLB lors de ses lancements de livres, Mélanie Beaulieu a lancé à bout de bras des exemplaires des livres de son père dans l’assemblée.

À la sortie, Yves Desgagnés a ouvert le cortège accompagné de son cheval nain, clin d’œil à son personnage de Junior dans L’HéritageUne fois sur le parvis de l’église, les invités ont libéré des ballons bleus, couleur préférée du défunt, emportant avec eux l’âme d’un géant qui aura consacré sa vie à rêver un pays.

Si Victor-Lévy Beaulieu n’a pas eu droit à des funérailles nationales, il aura eu des obsèques à son image. Car, comme l’a dit Jean-François Nadeau, « VLB demeure, à travers son œuvre immense, le plus vivant d’entre nous tous ».

À la sortie de l’église, des ballons bleus ont été relâchés vers le ciel. (Photo Johanne Fournier)

Pour la population de sa région natale, ce n’était pas les funérailles de l’un des leurs, mais bien plutôt une légende qu’on célébrait. Pour les gens qui l’ont aimé, Victor-Lévy Beaulieu continuera longtemps à faire entendre sa voix unique, celle « du Québec d’en bas qui refuse de se taire ».

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  • Bruno Lévesque : « Je choisis l’amour tous les matins »
    Le diacre permanent Bruno Lévesque célèbre ses 25 ans d’ordination. Une grande fête a été organisée le 24 août à l’église de Sainte-Angèle-de-Mérici, là même où il a été baptisé et ordonné. Portrait d’un homme de foi dont la mission repose avant tout sur l’amour. Dans le hall de l’Hôpital régional de Rimouski, Bruno Lévesque salue avec chaleur une employée qui passe, puis rit à gorge déployée devant le conducteur d’un autobus adapté qui le taquine. À 66 ans, cet homme au sourire naturel c
     

Bruno Lévesque : « Je choisis l’amour tous les matins »

30 août 2025 à 09:00

Le diacre permanent Bruno Lévesque célèbre ses 25 ans d’ordination. Une grande fête a été organisée le 24 août à l’église de Sainte-Angèle-de-Mérici, là même où il a été baptisé et ordonné. Portrait d’un homme de foi dont la mission repose avant tout sur l’amour.

Dans le hall de l’Hôpital régional de Rimouski, Bruno Lévesque salue avec chaleur une employée qui passe, puis rit à gorge déployée devant le conducteur d’un autobus adapté qui le taquine.

À 66 ans, cet homme au sourire naturel connaît bien les couloirs de cet établissement, où il œuvre comme intervenant en soins spirituels depuis 15 ans.

Mais, c’est d’abord le « petit gars de Sainte-Angèle » qui transparaît dans sa façon d’être, celui qui a grandi dans la foi, qui a élevé deux enfants et qui, un jour, a répondu à un appel : celui d’accompagner des gens dans toutes sortes de situations, tant dans les drames que dans les moments joyeux.

« J’ai toujours eu la foi, raconte le diacre permanent, confortablement installé dans son grand bureau du sixième étage de l’hôpital aux murs ornés d’un crucifix plutôt discret et d’une illustration moderne de la Madone. Comme dans le temps, j’ai été élevé dans la foi chrétienne.

C’est dans les moments de souffrance, explique-t-il, qu’il s’est accroché à ses croyances pour aller puiser de la force. Puis, est venu l’appel. Il avait 41 ans. Un élan naturel vers l’engagement, guidé par une conviction profonde. « On dirait que j’ai eu la vie pour aimer, rendre service et prendre soin des autres. »

Bruno Lévesque a été ordonné diacre permanent dans son église de Sainte-Angèle-de-Mérici, le 20 août 2000. Un quart de siècle plus tard, il n’a rien perdu de sa passion pour cette vocation qu’il décrit comme une évidence.

« Le mot diacre vient du mot grec diakonos, qui veut dire serviteur. Je ne suis pas devenu diacre, j’en suis un; c’est dans ma nature d’être un gars de services. »

Un papa qui marie sa fille

Ses deux enfants, Marie-Ève et Jérôme, respectivement âgés de 41 ans et de 40 ans, sont sa fierté. Bruno Lévesque évoque avec émotion ces années où il a dû jongler entre sa mission de diacre et son rôle de père.

« Quand ils étaient jeunes, ce n’était pas facile pour eux de voir autant de réalités de souffrance dans un petit milieu. On m’appelait pour des cancers, des décès, des suicides. »

Mais, jamais il n’a imposé sa foi à sa famille. « Je demande au Bon Dieu de faire avec eux ce qu’il a fait avec moi. Qu’on arrête de mettre une face au Bon Dieu! Pour moi, il est une énergie d’amour. Je sais que mes enfants ont ces valeurs en eux et qu’ils sont aussi des gens de services. Pour moi, c’est ça, le bonheur. Je les vois aller et ils me supportent dans tout. »

Des centaines de citoyens de La Mitis ont célébré le diacre Bruno Lévesque. (Photo courtoisie)

Le témoignage le plus touchant de cette relation père-enfants s’est manifesté le 13 juillet 2024.

« Je suis arrivé en papa avec ma fille à l’église de mon village, relate monsieur Lévesque. Rendu en avant, je suis allé mettre mon aube. Puis, j’ai marié ma fille et mon gendre. » Un moment qu’il n’avait jamais imaginé vivre, une belle surprise de la vie qu’il n’oubliera jamais.

L’art de s’adapter

À l’hôpital de Rimouski, Bruno Lévesque accompagne les gens dans leur dimension spirituelle, quelle que soit leur confession.

« Les gens associent beaucoup mes services au religieux. Je leur dis que le religieux, c’est ma vie privée et que je ne suis pas ici pour ça. »

Un jour, cette ouverture l’a mené à chercher un imam pour une famille algérienne qui en avait besoin avant de débrancher leur proche.

« Jamais je ne dirai que, comme ce n’est pas ma religion, je ne touche pas à ça. »

Cette capacité d’adaptation, le sexagénaire l’applique aussi dans les célébrations qu’il officie.

Des funérailles inspirées du conte Le Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry aux cérémonies où résonnent de la musique et des rythmes qui ne font pas partie de son répertoire, le diacre s’ajuste aux besoins et aux goûts de chacun.

« Une fois, un jeune voulait du heavy metal à ses funérailles. Je ne connais rien là-dedans. Mais, c’était ça qu’il aimait! Je n’allais quand même pas faire jouer une chanson d’Alain Morisod au pauvre garçon! »

L’église de Sainte-Angèle-de-Mérici est remplie pour la célébration des 25 ans d’ordination de Bruno Lévesque. (Photo courtoisie)

Cette expérience a, chez Bruno Lévesque, forgé une vision particulière de sa mission.

« Il faut arrêter de trouver des moyens d’amener des gens à nous. Il faut plutôt se demander comment on peut se rendre à eux. » L’intervenant en soins spirituels rêve d’une Église capable de s’ouvrir davantage, de célébrer la vie sous toutes ses formes.

Il se souvient encore de cette célébration où les gens se sont levés pour valser pendant qu’un pianiste de renommée internationale jouait. « Je suis sorti de là et j’ai appelé ma fille pour lui dire que, quand j’allais mourir, je voulais que ce soit ça. On avait célébré la vie. »

La force de l’amour

Au cœur de sa démarche, Bruno Lévesque puise parfois dans les écrits de saint Paul aux Corinthiens. « Il dit que l’important, c’est l’amour parce que l’amour prend patience, il rend service, il ne jalouse pas. On peut lire ça, peu importe la croyance. Si on n’a pas l’amour dans sa vie, on n’est rien! »

Le diacre continue, depuis 25 ans, de porter cette conviction avec la même passion.

« Je choisis l’amour tous les matins », dit-il simplement. Une philosophie de vie qu’il résume en une phrase, tel un mantra: « Ma mission est d’aimer assez pour m’adapter et non de demander aux autres de s’adapter à moi. »

Dans les corridors de l’hôpital de Rimouski comme dans les allées de son église de Sainte-Angèle-de-Mérici, Bruno Lévesque continue d’incarner cette foi vivante, celle qui se conjugue au présent et qui s’adapte à chaque rencontre. Après tout, comme le dit si bien le renard dans Le Petit Prince: « Apprivoiser, c’est créer des liens. »

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  • Art et science unis par la bioluminescence
    Pour clôturer l’exposition Nous sommes tou·te·s signaux, une rencontre interdisciplinaire pour explorer les liens entre la création artistique et la recherche océanographique s’est tenue, le 20 août, dans les locaux du Centre d’artistes Caravansérail de Rimouski. L’événement a réuni l’artiste en arts visuels Amélie Brindamour ainsi que la professeure et chercheuse Déborah Benkort de l’Institut des sciences de la mer (ISMER) de l’UQAR pour discuter du phénomène mystérieux de la bioluminescence
     

Art et science unis par la bioluminescence

29 août 2025 à 19:00

Pour clôturer l’exposition Nous sommes tou·te·s signaux, une rencontre interdisciplinaire pour explorer les liens entre la création artistique et la recherche océanographique s’est tenue, le 20 août, dans les locaux du Centre d’artistes Caravansérail de Rimouski.

L’événement a réuni l’artiste en arts visuels Amélie Brindamour ainsi que la professeure et chercheuse Déborah Benkort de l’Institut des sciences de la mer (ISMER) de l’UQAR pour discuter du phénomène mystérieux de la bioluminescence.

Ce phénomène, par lequel certains organismes marins génèrent leur propre lumière, constitue l’un des spectacles les plus fascinants de la nature. Comme l’explique Déborah Benkort, cette capacité repose sur une réaction chimique fascinante : « C’est une molécule qui s’appelle la luciférine, qui s’oxyde avec l’oxygène au moyen d’une enzyme qui s’appelle la luciférase. »

Quand la nature devient lumière

Cette réaction chimique produit une lumière d’une efficacité remarquable : 80 % de lumière pour seulement 20 % de chaleur, surpassant ainsi largement la productivité de nos ampoules conventionnelles. Cette lumière froide remplit diverses fonctions dans le monde marin : défense contre les prédateurs, attraction des partenaires reproducteurs ou communication entre espèces.

Des phytoplanctons aux poissons, en passant par les champignons terrestres, la bioluminescence traverse les règnes du vivant avec une diversité particulièrement riche dans les écosystèmes.

L’art comme traducteur scientifique

Pour Amélie Brindamour, cette fascination pour les phénomènes naturels devient source d’inspiration créative. Ses installations électroniques transforment les signaux biologiques en expériences sensorielles. Dans l’une de ses œuvres, un capteur de rythme cardiaque active l’éclairage d’un mycélium cultivé, mimant les communications biochimiques des champignons forestiers. Une autre installation s’inspire des structures luminescentes complexes des pieuvres, traduisant les variations tonales de la voix humaine en signaux lumineux.

L’installation invite le visiteur à placer un doigt dans le capteur de fréquence cardiaque. Celui-ci s’allume selon le pouls de chaque personne. (Photo Johanne Fournier)

« Comme humain, on est très sensible au langage et à l’écriture comme moyens de communication, indique l’artiste, qui a développé ce projet en collaboration étroite avec des laboratoires et avec des étudiants en électronique du Cégep de Rivière-du-Loup. Je trouvais ça intéressant de transformer ces moyens de communication en signaux lumineux. »

Modéliser l’invisible

Du côté scientifique, Déborah Benkort utilise la modélisation numérique pour comprendre les écosystèmes marins, notamment face aux changements climatiques. Ses recherches explorent comment les modifications environnementales se répercutent sur la chaîne alimentaire, depuis le phytoplancton jusqu’aux espèces supérieures.

Pour la scientifique, il s’agit d’un travail d’autant plus crucial que de nouveaux défis émergent pour celle qui s’intéresse aux éoliennes en mer. Selon elle, ces structures, malgré leur caractère écologique, pourraient modifier les courants marins et affecter la production planctonique.

« Si on modifie la base de notre chaîne alimentaire, qui est le phytoplancton, on peut modifier le zooplancton qui, lui, modifiera les espèces qui vont suivre », anticipe la chercheuse.

Collaboration fructueuse

Cette rencontre entre Amélie Brindamour et Déborah Benkort a mis en lumière l’intérêt grandissant pour les collaborations entre l’art et la science. L’artiste y voit une approche de « science-fiction », en partant de données scientifiques exactes pour développer des questionnements spéculatifs et philosophiques. L’océanographe apprécie cette complémentarité.

« C’est une belle façon d’exprimer la science et de faire passer des informations scientifiques pour toucher plus de monde. »

Les deux domaines partagent finalement plus de points en commun qu’il n’y paraît : la créativité, l’imagination et la capacité à explorer l’inconnu. Que ce soit par la création d’outils de recherche inédits ou par la transformation de phénomènes naturels en installations artistiques, les scientifiques et les artistes peuvent repousser ensemble les frontières de notre compréhension du monde.

Cette synergie ouvre des perspectives prometteuses, notamment dans la sensibilisation aux enjeux environnementaux, où l’émotion artistique peut amplifier l’impact des découvertes scientifiques sur le public.

Le prochain projet d’Amélie Brindamour explorera le bioplastique à base d’algues et de nouvelles formes sculpturales. Ces œuvres seront présentées dès le 4 septembre au Centre d’artistes Panache de Baie-Comeau.

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  • La crise du logement vue par les propriétaires
    Pendant que la crise du logement fait rage, les propriétaires immobiliers se défendent d’être les responsables de cette situation et proposent des solutions pragmatiques souvent ignorées par les groupes de pression. Au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie, les locataires font face à une réalité de plus en plus difficile : des loyers qui explosent et une offre quasi inexistante. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. À Matane, le taux d’inoccupation a chuté dramatiquement, passant de 2,3% en 2022 à
     

La crise du logement vue par les propriétaires

29 août 2025 à 17:00

Pendant que la crise du logement fait rage, les propriétaires immobiliers se défendent d’être les responsables de cette situation et proposent des solutions pragmatiques souvent ignorées par les groupes de pression.

Au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie, les locataires font face à une réalité de plus en plus difficile : des loyers qui explosent et une offre quasi inexistante. Les chiffres parlent d’eux-mêmes.

À Matane, le taux d’inoccupation a chuté dramatiquement, passant de 2,3% en 2022 à seulement 0,5% en 2024, alors que la situation à Rimouski est frappante. Les loyers annoncés ont bondi de 49% entre 2020 et 2024, soit la deuxième plus forte hausse au Québec.

Cette flambée des prix touche plus particulièrement une population déjà vulnérable. Selon le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), les locataires du Bas-Saint-Laurent affichent le revenu médian le plus faible du Québec, se situant autour de 38 000$ en 2020, soit près de 10 000$ de moins que la moyenne provinciale.

« Si, avant, la crise du logement se trouvait dans les grands centres, la population s’est déplacée un peu partout suivant la pandémie », explique le porte-parole de la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ), Éric Sansoucy. Ce phénomène post-COVID a créé une pression inédite sur des marchés régionaux, qui n’étaient pas préparés à accueillir autant de nouveaux résidents.

Réalité incontournable

Pour les propriétaires, construire coûte cher en 2025 et ces coûts doivent nécessairement se refléter dans les loyers. Par exemple, un locataire établi depuis 10 ans paie 900$ pour un appartement de quatre pièces et demie, tandis que le même appartement se loue désormais 1400$.

« C’est parce qu’au Québec, avec les augmentations du coût des loyers qui sont régies par le Tribunal administratif du logement, il y a une grande partie des logements qui sont à des prix en dessous de ce qu’ils valent sur le marché », précise monsieur Sansoucy.

Artificiellement maintenus

Contrairement aux idées reçues, la CORPIQ rappelle que le Québec possède « les logements les moins chers au Canada ». Cette situation découle d’un système de contrôle qui maintient artificiellement les prix bas pour les locataires en place, créant une distorsion majeure du marché.

Les propriétaires insistent sur un aspect souvent négligé : la nécessité de rénover le parc existant. Avec 70 % des immeubles locatifs construits avant 1980, ces bâtiments nécessitent des investissements majeurs.

« On ne pourra jamais reconstruire des logements aussi abordables que ceux qui existent déjà », martèle la CORPIQ.

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  • Affaire Allard : d’autres chefs envisagés contre Denis Desrosiers
    Denis Desrosiers était de retour mardi, au palais de justice d’Amqui, pour fixer la date de la prochaine étape de son dossier. Cinq chefs d’accusation sont portés contre l’homme de 69 ans de Causapscal relativement au décès d’Adrien Allard survenu il y a 46 ans. Le 10 février 1979, un drame avait secoué La Matapédia. Deux hommes armés, dissimulés sous des habits de motoneige et des cagoules, s’étaient présentés à la ferme d’Adrien Allard et de son frère. Selon la Sûreté du Québec (SQ), un
     

Affaire Allard : d’autres chefs envisagés contre Denis Desrosiers

27 août 2025 à 07:30

Denis Desrosiers était de retour mardi, au palais de justice d’Amqui, pour fixer la date de la prochaine étape de son dossier. Cinq chefs d’accusation sont portés contre l’homme de 69 ans de Causapscal relativement au décès d’Adrien Allard survenu il y a 46 ans.

Le 10 février 1979, un drame avait secoué La Matapédia. Deux hommes armés, dissimulés sous des habits de motoneige et des cagoules, s’étaient présentés à la ferme d’Adrien Allard et de son frère.

Selon la Sûreté du Québec (SQ), une altercation avait éclaté. Par la suite, Adrien Allard avait succombé à ses blessures.

L’enquête qui avait été menée à l’époque n’avait conduit à aucune interpellation. Le dossier avait alors été classé dans les affaires non résolues de la SQ, où il reposait depuis près de 50 ans.

L’ADN ravive l’enquête

C’est grâce aux avancées technologiques en matière d’analyse génétique que cette affaire a pu être rouverte.

En février, de nouvelles analyses de preuves d’ADN ont permis aux enquêteurs de faire des liens qui ont mené à l’arrestation de Denis Desrosiers.

Bien que des accusations graves soient portées contre le sexagénaire, il n’est pas formellement accusé de meurtre.

Le palais de justice d’Amqui. (Photo Le Soir.ca- Johanne Fournier)

Les chefs d’accusation retenus contre lui se rapportent à l’introduction par effraction dans la résidence d’Adrien Allard, au port d’une cagoule dans l’intention de commettre un acte criminel, de voies de fait avec l’intention de le voler, de vol qualifié, d’utilisation illégale d’une arme à feu de calibre 30-30 et de possession d’une arme à feu dans un dessein dangereux.

Procédures judiciaires

Denis Desrosiers demeure en liberté pendant la durée des procédures judiciaires. Sa prochaine comparution est fixée au 30 septembre au palais de justice d’Amqui pour l’étape d’orientation-déclaration.

C’est à ce moment qu’il devra enregistrer un plaidoyer de culpabilité ou de non-culpabilité.

À ce jour, aucune autre personne n’a été arrêtée relativement à cette affaire. Les autorités n’ont pas précisé si d’autres arrestations étaient prévues ou si l’enquête se poursuivait pour identifier un second suspect présumé.

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  • Poésie et images sur des trésors mitissiens
    Un projet artistique, Regards obliques, unit quatre créateurs autour de certains trésors architecturaux de La Mitis pour un dialogue inédit entre patrimoine, poésie et image. Lancé le 10 août à la librairie L’Alphabet de Rimouski, le livre de 120 pages réunit les plumes d’Annie Landreville de Rimouski, de Marie-Hélène Voyer du Bic et d’Anick Arsenault de Saint-Ulric, accompagnées de l’objectif photographique de Steve Leroux de Rimouski. L’aventure débute en 2023 dans les locaux du Carrefou
     

Poésie et images sur des trésors mitissiens

25 août 2025 à 11:00

Un projet artistique, Regards obliques, unit quatre créateurs autour de certains trésors architecturaux de La Mitis pour un dialogue inédit entre patrimoine, poésie et image.

Lancé le 10 août à la librairie L’Alphabet de Rimouski, le livre de 120 pages réunit les plumes d’Annie Landreville de Rimouski, de Marie-Hélène Voyer du Bic et d’Anick Arsenault de Saint-Ulric, accompagnées de l’objectif photographique de Steve Leroux de Rimouski.

L’aventure débute en 2023 dans les locaux du Carrefour de la littérature, des arts et de la culture (CLAC) de Mont-Joli. La directrice générale, Julie Boivin, lance un défi artistique, celui de rendre hommage aux lieux patrimoniaux de La Mitis.

« Au départ, c’était le Château Landry, une demeure bourgeoise francophone, la Villa Estevan, une demeure bourgeoise anglophone et le Vieux Presbytère de Sainte-Flavie pour le clergé », explique Annie Landreville. Mais, c’est finalement une modeste maison d’habitant en bordure de la route 132 qui captivera l’imagination principale du quatuor et qui ornera la couverture de l’ouvrage.

Création sans ego

Ce qui frappe dans cette démarche est son caractère résolument collectif. Loin des rivalités, les trois poètes ont choisi d’anonymiser leurs textes, créant une voix commune qui transcende l’individualité. 

« On a décidé de laisser notre ego de côté et de travailler seulement avec notre orgueil pour faire de beaux textes », confie Annie Landreville, autrice de cinq recueils et lauréate du prix Jovette-Bernier en 2019 et du prix Geneviève-Amyot en 2020. Son dernier livre Les couteaux dans ma gorge ne sont pas des fruits de mer a été finaliste aux prix littéraires du Gouverneur général 2024 dans la catégorie Poésie.

Cette approche collaborative s’est révélée naturelle. « Ça a été tellement facile d’unir nos trois voix en constatant qu’on parlait un peu des mêmes thèmes », continue Anick Arsenault, qui a remporté le prix Jean Lafrenière-Zénob au Festival international de poésie de Trois-Rivières de 2023. Autrice de six recueils, celui intitulé Habitantes a été finaliste au Prix des libraires — poésie de 2022. Elle est également technicienne en documentation au Cégep de Matane.

Pour Marie-Hélène Voyer, couronnée artiste de l’année 2023 aux prix du Conseil des arts et des lettres du Québec du Bas-Saint-Laurent, l’aspect humain prime : « Une grande amitié est née au fur et à mesure du processus », souligne l’autrice de deux recueils de poésie et de deux essais. Son recueil Mouron des champs et son essai L’habitude des ruines ont remporté plusieurs prix et honneurs, dont un doublé aux Prix des libraires en 2023. De plus, elle enseigne au Cégep de Rimouski et collabore à la revue Liberté.

De la résidence au livre

Le projet trouve ses racines dans deux résidences de création menées en janvier et mars 2024. Les artistes ont investi quatre lieux emblématiques, transformant ces espaces chargés d’histoire en terreau créatif. Le corpus initial, particulièrement généreux selon Anick Arsenault, a d’abord été condensé pour une exposition, puis transformé pour la scène avant de se retrouver dans un recueil.

Le recueil Regards obliques est publié aux éditions Poètes de brousse. (Photo Johanne Fournier)

Photographe établi à Rimouski depuis plus de 20 ans, Steve Leroux apporte sa vision poétique à l’ensemble. « Dans ma pratique photographique, j’espère toujours que la poésie sorte par l’image », explique-t-il. Cette symbiose entre mots et images révèle ainsi les silences, les résonances et les fantômes des lieux habités par l’histoire.

L’universalité au cœur du local

Contrairement aux préjugés voulant que la poésie soit parfois hermétique, le recueil Regards obliques, publié par les éditions Poètes de brousse, se veut plutôt accessible. « Le sujet touche plein de gens, estime le photographe. On n’a pas besoin d’être un initié. » Cette universalité puise dans l’expérience commune des lieux et de la mémoire avec lesquels tout le monde a une expérience intime, de l’avis de Marie-Hélène Voyer.

L’aventure ne s’arrête pas au Bas-Saint-Laurent. Un lancement montréalais est prévu le 26 septembre, suivi d’un spectacle à Québec le lendemain. L’exposition y est d’ailleurs présentée jusqu’au 28 septembre.

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  • Victoria, on « t’Mbokoup » !
    Le titre ne vient pas de moi. Il vient de mon bon ami, Martin Girard. Je le trouve drôle et fort pertinent à mon propos. Vous aurez compris que je viens vous parler de la nouvelle sensation de l’heure en tennis, Victoria Mboko, un nom qui résonne même dans les clubs de tennis de la région. L’opinion de Johanne Fournier Cette jeune Canadienne de 18 ans d’origine congolaise a littéralement enflammé l’imagination de toute une génération de joueurs en remportant l’Omnium Banque Nationale de Mo
     

Victoria, on « t’Mbokoup » !

22 août 2025 à 15:00

Le titre ne vient pas de moi. Il vient de mon bon ami, Martin Girard. Je le trouve drôle et fort pertinent à mon propos. Vous aurez compris que je viens vous parler de la nouvelle sensation de l’heure en tennis, Victoria Mboko, un nom qui résonne même dans les clubs de tennis de la région.

L’opinion de Johanne Fournier

Cette jeune Canadienne de 18 ans d’origine congolaise a littéralement enflammé l’imagination de toute une génération de joueurs en remportant l’Omnium Banque Nationale de Montréal. Mais, au-delà de la victoire spectaculaire de la jeune femme au prénom prédestiné, c’est tout un mouvement d’espoir qui déferle sur nos jeunes.

Nos adolescents peuvent maintenant brandir leur raquette avec une ferveur renouvelée. Victoria Mboko n’est plus seulement une joueuse lointaine évoluant sur les courts internationaux ; elle est devenue le symbole tangible qu’un rêve peut se concrétiser, même quand on vient d’horizons moins privilégiés du tennis mondial.

L’impact de son parcours transcende les statistiques sportives. Partie de la 330e position mondiale en début d’année, elle a gravi les échelons à une vitesse vertigineuse, démontrant que la persévérance et le talent peuvent triompher des obstacles apparemment insurmontables. 

Cette trajectoire fulgurante pourrait-elle être une inspiration dans des régions où l’accès aux infrastructures de tennis de haut niveau reste limité, où les jeunes doivent souvent parcourir des centaines de kilomètres pour disputer des tournois ? J’ose y croire. Pensons seulement à l’haltérophile Maude Charron. Son entêtement à continuer à s’entraîner dans le garage de son père, à Sainte-Luce, n’a jamais représenté un obstacle. Bien au contraire, elle a réussi l’exploit de monter deux fois sur le podium des Jeux olympiques.

Rêver grand

Des entraîneurs de tennis locaux témoignent d’un certain phénomène. Depuis la performance de Mboko, l’engouement pour le tennis a augmenté dans certains clubs. La hausse des inscriptions semble directement proportionnelle à l’ambition des jeunes joueurs.

« Elle peut devenir la meilleure au monde », a récemment affirmé Pierre Lamarche, le tout premier entraîneur de Victoria dès l’âge de 4 ans. Cette prophétie inspire désormais tous nos jeunes espoirs qui osent rêver grand.

Victoria Mboko inspire actuellement de nombreux jeunes joueurs de tennis. (Photo La Presse Canadienne— Christinne Muschi)

Victoria Mboko incarne également une diversité précieuse dans un sport souvent perçu comme élitiste. Son origine congolaise et son parcours atypique peuvent insuffler l’idée à notre jeunesse que tout est possible, peu importe d’où l’on provient au Bas-Saint-Laurent ou en Gaspésie. La jeune joueuse de tennis prouve que l’excellence dans le sport n’a ni couleur ni origine géographique prédéterminée.

« L’effet Mboko »

« L’effet Mboko » dépasse largement le cadre sportif. Là où les modèles de réussite internationale restent rares, sa victoire devient un catalyseur d’ambitions. Elle démontre qu’avec de la détermination, on peut aspirer aux sommets mondiaux. 

Cette nouvelle étoile du tennis canadien ne se contente pas d’inspirer ; elle redéfinit les possibilités. Pour les jeunes du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie, Victoria Mboko n’est plus seulement une championne à admirer, mais une preuve vivante que leurs rêves les plus audacieux peuvent devenir réalité.

L’espoir qu’elle suscite peut transformer le paysage du sport régional, promettant peut-être l’émergence d’une nouvelle génération de champions venus de notre coin de pays, en dépit de son éloignement des circuits d’excellence. Parlez-en à Maude Charron et à son premier entraîneur, Serge Chrétien, de Sainte-Anne-des-Monts. Ils sauront vous confirmer que tout est possible. Avec de la détermination et un entraînement rigoureux, ils vous diront qu’il suffit de croire en soi.

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  • Des progrès insuffisants face à la crise
    Malgré le millier de logements actuellement en chantier au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie, les besoins dépassent largement l’offre dans ces régions où construire coûte plus cher qu’ailleurs au Québec. Si les deux régions ont connu une année record en matière de construction résidentielle, le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie peinent encore à résorber la crise du logement à laquelle ils font face. Selon les statistiques de la Société d’habitation du Québec (SHQ), 1036 unités de logements soci
     

Des progrès insuffisants face à la crise

21 août 2025 à 17:00

Malgré le millier de logements actuellement en chantier au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie, les besoins dépassent largement l’offre dans ces régions où construire coûte plus cher qu’ailleurs au Québec.

Si les deux régions ont connu une année record en matière de construction résidentielle, le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie peinent encore à résorber la crise du logement à laquelle ils font face. Selon les statistiques de la Société d’habitation du Québec (SHQ), 1036 unités de logements sociaux et abordables sont actuellement en construction.

À Rimouski seulement, le maire Guy Caron évalue qu’il faudrait environ 2500 nouveaux logements, dont 400 unités sociales, pour retrouver un équilibre sur le marché locatif. Un objectif qui semble lointain, même si la Ville a confirmé plus de 850 unités privées et publiques en 2024, soit 16 fois plus que l’année précédente.

Coûts plus élevés en région

La construction coûte cher dans l’Est-du-Québec. Chaque logement coûte de 20 000 $ à 25 000 $ plus cher que dans le reste du Québec, avec un coût moyen de 461 235 $ par logement, toujours selon les chiffres de la SHQ. Cette réalité complique la rentabilité des projets dans des marchés plus restreints que ceux des grands centres.

Le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie font face à des défis particuliers, notamment la disponibilité de la main-d’œuvre spécialisée et le coût du transport des matériaux.

Le Quartier maritime, un projet phare

Le plus ambitieux des projets en cours demeure celui de la Société de développement Angus. Évaluée à 130 M$, la phase initiale du Quartier maritime prévoit la construction de plus de 320 appartements répartis dans deux bâtiments de quatre à dix étages. Le projet comprendra également un espace vert et un stationnement souterrain de 200 places.

Le financement public s’élève à 64,3 M$ provenant du gouvernement du Québec, auquel s’ajoutent 24 M$ de la Ville de Rimouski en subventions et en congés de taxes foncières.

La maison mère de la Congrégation des Soeurs du Saint-Rosaire à Rimouski. (Photo journallesoir.ca)

Un autre chantier en cours consiste à convertir l’ancienne maison mère des Sœurs de Notre-Dame-du-Saint-Rosaire en 91 nouveaux logements sociaux et abordables. Ce projet est estimé à 21,4 M$, dont 12,6 M$ sont versés par Ottawa et 3,3 M$ par la Ville de Rimouski.

L’inflation frappe durement le secteur

Selon Éric Sansoucy de la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ), plusieurs facteurs expliquent l’explosion des coûts de construction.

« Durant la pandémie, le prix des matériaux a beaucoup monté. De plus, il vient d’y avoir une renégociation salariale de la main-d’œuvre en construction. »

L’expert pointe également du doigt un phénomène dans l’octroi des contrats publics qui, selon lui, fait grimper les coûts. À son avis, cette dynamique contribue donc aux dépassements de coûts devenus monnaie courante dans le secteur, compliquant ainsi la planification budgétaire des projets publics.

Une solution qui demande du temps

Bien que les initiatives actuelles apparaissent encourageantes, l’étendue des projets reste modeste face à l’ampleur de la crise. Il faudrait encore plusieurs années de construction intensive à ce rythme pour combler l’écart. La pénurie de logements demeure donc un enjeu de taille pour le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie.

Pour le porte-parole de la CORPIQ, la solution ne viendra pas uniquement de la construction de logements sociaux.

« Ce n’est pas suffisant. C’est plutôt un bouquet de mesures qui va faire baisser la température. »

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  • Feste médiévale de Saint-Marcellin: les Vikings ont triomphé
    Quelques dizaines de milliers de visiteurs ont plongé dans l’univers du Moyen-Âge lors de la 23e Feste médiévale, qui s’est déroulée du 15 au 17 août, à Saint-Marcellin. Avec le retour très attendu de la grande bataille épique où les Vikings ont triomphé, l’événement a encore une fois réussi à faire vivre aux visiteurs une immersion authentique dans la vie de 10 clans de l’époque. La Feste médiévale de cette année a marqué le retour de sa célèbre grande bataille, mettant en scène une gu
     

Feste médiévale de Saint-Marcellin: les Vikings ont triomphé

18 août 2025 à 16:00

Quelques dizaines de milliers de visiteurs ont plongé dans l’univers du Moyen-Âge lors de la 23e Feste médiévale, qui s’est déroulée du 15 au 17 août, à Saint-Marcellin. Avec le retour très attendu de la grande bataille épique où les Vikings ont triomphé, l’événement a encore une fois réussi à faire vivre aux visiteurs une immersion authentique dans la vie de 10 clans de l’époque.

La Feste médiévale de cette année a marqué le retour de sa célèbre grande bataille, mettant en scène une guerre de clans autour du personnage de Jolicoeur, l’auteur d’un régicide qui terrorisait le bourg de Saint-Marcellin.

Un an après avoir assassiné le roi Pierre de Côte, ce tyran tentait d’imposer sa loi brutale sur les différents clans.

La trame narrative imaginaire opposait les clans chrétiens soumis aux clans païens accusés d’hérésie, créant une tension palpable sur le site.

Au terme d’une bataille épique, les clans du royaume menés par les Vikings ont finalement vaincu Jolicoeur et ses chevaliers de la compagnie de Saint-Adrien.

Cette année, les organisateurs ont particulièrement soigné l’aspect narratif, disséminant des rumeurs écrites sur des missives à travers le site.

Selon le président du comité organisateur, les visiteurs curieux allaient lire ces rumeurs, créant ainsi un engouement par rapport à l’histoire entourant l’assassinat du roi et la révolte du peuple de Saint-Marcellin.

« Par les années passées, on organisait une bataille dans une nouvelle formule, explique Robert Tremblay. Mais, les gens nous demandaient le retour de la grande bataille. Comme ça se prêtait au scénario qu’on s’était donné, on s’est dit pourquoi pas! »

Villages authentiques et retour du trébuchet

À travers 10 villages reconstitués de façon authentique, les visiteurs ont pu s’initier aux us et coutumes des différents clans de l’époque médiévale.

Chaque clan proposait ses propres activités: cuisine d’époque, artisanat, tissage, teinture et différents métiers de l’époque, créant une véritable diversité d’expériences.

Après une année d’absence due à un bris mécanique, le tir au trébuchet, présenté comme le plus grand en Amérique du Nord, était de nouveau opérationnel pour lancer des melons d’eau sous les yeux émerveillés des spectateurs.

Les joutes équestres sont toujours très populaires. (Photo Le Soir.ca- Johanne Fournier)

L’événement a bénéficié de la présence fidèle de l’Association médiévale de Québec (AMQ) qui, comme à chaque année, a organisé des joutes équestres avec une participation internationale représentée par le champion portugais, Eduardo de Ribadouro, récent vainqueur d’un tournoi en Finlande.

« On a cassé environ 140 lances dans le tournoi, rapporte le président de l’AMQ, Jean-Sébastien Drapeau, illustrant l’intensité des joutes équestres. L’organisme a aussi organisé des combats de chevaliers, dont l’armure peut peser jusqu’à 100 livres (45,4 kg).

12 000 visiteurs et 350 bénévoles

Bien que le décompte final n’était pas encore complété au dernier jour de la 23e Feste, le président du comité organisateur s’attendait à ce que l’événement ait attiré environ 12 000 visiteurs, un chiffre similaire, voire supérieur à l’année passée. 

La réussite de la dernière Feste médiévale, qui se positionne comme étant «le plus grand festival de reconstitution médiévale en Amérique du Nord», repose sur l’engagement de 350 bénévoles, incluant les reconstitueurs.

Ces volontaires sont venus de Saint-Marcellin et de toute la région, certains même de Québec.

Le président du comité organisateur de la 23e Feste médiévale de Saint-Marcellin, Robert Tremblay. (Photo Le Soir.ca- Johanne Fournier)

« Il faut savoir que ce sont nos bénévoles, nos visiteurs et nos partenaires qui font que la Feste existe, tient à souligner Robert Tremblay. Nos bénévoles sont exceptionnels. Ils mettent beaucoup de passion dans ce qu’ils font. »

Vers la 25e Feste

Tournés vers l’avenir, les organisateurs réfléchissent déjà à la 25e Feste médiévale, même si c’est dans deux ans.

Cet événement unique continue de se distinguer par son approche historique rigoureuse, évitant les éléments fantastiques, comme les dragons, les fées et les elfes, pour se concentrer sur la reconstitution fidèle de l’époque médiévale.

Cette philosophie lui permet de maintenir son statut d’événement de référence en matière de reconstitution historique en Amérique du Nord, offrant aux visiteurs une véritable machine à remonter le temps vers l’an 1000.

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  • La révolution silencieuse des restaurants inclusifs
    Il est midi dimanche. C’est tranquille. Dans la salle à manger, la lumière est douce, les conversations feutrées. Maude peut enfin savourer son repas pendant que son fils de 12 ans mange paisiblement sans se boucher les oreilles. L’opinion de Johanne Fournier Mathias présente un trouble du spectre de l’autisme. Banale en apparence, cette scène illustre pourtant une petite révolution qui se dessine tout doucement dans certains établissements de restauration. Le restaurant St-Hubert Expre
     

La révolution silencieuse des restaurants inclusifs

16 août 2025 à 15:00

Il est midi dimanche. C’est tranquille. Dans la salle à manger, la lumière est douce, les conversations feutrées. Maude peut enfin savourer son repas pendant que son fils de 12 ans mange paisiblement sans se boucher les oreilles.

L’opinion de Johanne Fournier

Mathias présente un trouble du spectre de l’autisme. Banale en apparence, cette scène illustre pourtant une petite révolution qui se dessine tout doucement dans certains établissements de restauration.

Le restaurant St-Hubert Express de Matane vient d’emboîter le pas. Entre 11 h et 13 h le dimanche, l’environnement est adapté pour accueillir les personnes autistes et leur famille. Lumières tamisées, volume sonore réduit, équipements de cuisine silencieux… Imperceptibles pour la plupart d’entre nous, ces ajustements transforment littéralement l’expérience de certaines familles.

Le St-Hubert de Matane est le 44e de la franchise à embrasser l’initiative si salutaire. Combien de familles ont-elles renoncé, pendant des années, à ces simples plaisirs que représentent un repas au restaurant ou une sortie en famille ? Combien d’enfants autistes ont-ils été privés de ces moments, victimes d’environnements trop stimulants ou de regards incompréhensifs ?

Les hypersensibilités sensorielles ne sont pas des caprices. Pour une personne autiste, le brouhaha d’un restaurant traditionnel peut ressembler à un concert de heavy métal diffusé dans une boîte de résonance. Les néons agressifs deviennent des projecteurs aveuglants et le simple cliquetis des couverts se transforme en cacophonie insupportable. Dans ces conditions, impossible de se détendre et de profiter d’un moment en famille.

Encore plus loin

Cette prise de conscience dépasse parfois les simples aménagements d’ambiance. Certains établissements vont plus loin en repensant entièrement leur approche. Le Café Autiste de Gatineau, par exemple, a fait le choix radical d’employer directement des personnes autistes.

Plus d’une dizaine travaillent à la cuisine, au service ou à la caisse, dans un environnement entièrement adapté à leurs besoins. Cette démarche prouve qu’inclusion ne rime pas seulement avec charité, mais aussi avec opportunité économique et enrichissement mutuel. De même, Chez Cheval, né de l’initiative du chef Louis-François Marcotte et de sa conjointe, l’animatrice Patricia Paquin, démontre qu’un restaurant peut être à la fois socialement responsable et ambitieux sur le plan gastronomique.

En intégrant des employés autistes, l’établissement du Mont-Saint-Hilaire et celui de Sainte-Julie, non loin de Montréal, brisent les préjugés, tout en offrant de nouvelles perspectives professionnelles à des personnes souvent exclues du marché du travail.

Où chacun se sent à sa place

Ces initiatives soulèvent une question fondamentale : qu’est-ce que l’hospitalité au XXIesiècle ? Si accueillir signifie créer un environnement où chacun se sent à sa place, alors ces restaurants inclusifs redéfinissent les codes de la profession. Ils prouvent qu’adaptation ne rime pas avec contrainte, mais avec créativité et bienveillance.

Car les bénéfices dépassent largement la clientèle autiste. Les aménagements sensoriels profitent aussi aux personnes âgées, aux familles avec de jeunes enfants et à tous ceux qui apprécient les environnements calmes et paisibles.

L’expérience de chaque client s’en voit améliorée. De plus, les employés de ces établissements développent leur empathie et découvrent de nouvelles façons d’exercer leur métier.

Égalité des chances

Cette évolution ne relève pas d’un effet de mode. Elle répond à une demande sociale légitime, dans une société qui prône l’égalité des chances. L’accès à un restaurant et le droit de socialiser ne devraient souffrir d’aucune discrimination, fût-elle involontaire.

Au fond, ces restaurants inclusifs ne servent pas seulement des plats. Ils servent une certaine vision de l’humanité. Et ça, c’est un menu dont nous pouvons tous nous régaler.

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