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  • Le rêve d’acheter s’éloigne de plus en plus
    Acheter une première maison est un rêve que de moins en moins de jeunes familles peuvent réaliser. Malgré la baisse des taux d’intérêt et les différentes mesures mises en place pour favoriser l’accès à la propriété, l’écart entre le prix des maisons et les revenus ne cesse de se creuser. En cinq ans, le prix moyen d’une résidence a presque quadruplé, alors que les salaires n’ont pas suivi la même progression. Plusieurs facteurs expliquent cette hausse fulgurante des prix. La principale dem
     

Le rêve d’acheter s’éloigne de plus en plus

30 juillet 2025 à 18:00

Acheter une première maison est un rêve que de moins en moins de jeunes familles peuvent réaliser. Malgré la baisse des taux d’intérêt et les différentes mesures mises en place pour favoriser l’accès à la propriété, l’écart entre le prix des maisons et les revenus ne cesse de se creuser.

En cinq ans, le prix moyen d’une résidence a presque quadruplé, alors que les salaires n’ont pas suivi la même progression.

Plusieurs facteurs expliquent cette hausse fulgurante des prix. La principale demeure la pénurie de logements, qui génère une forte demande. L’arrivée de nombreux nouveaux résidents exerce aussi une pression sur le marché.

« Des gens qui ont vendu une propriété à Montréal pour 1 M$ arrivent ici et vont payer une maison 500 ou 600 000 $. Pour eux, ce n’est pas énorme », explique la directrice de l’agence RE/MAX à Rimouski, Manon Labrie.

Le marché est donc très favorable aux vendeurs. « Dès qu’une propriété est inscrite à un prix juste, il y a rapidement plusieurs promesses d’achat. Tout le monde la veut, parce qu’il n’y en a pas tant que ça sur le marché », ajoute-t-elle.

Cette surenchère continue d’alimenter la flambée des prix.

Génération à loyer

À Rimouski, le prix moyen d’une maison s’élevait à 380 000 $ en juin, une hausse de 10 % en seulement deux mois. Les salaires stagnent et les jeunes doivent désormais épargner deux fois plus longtemps pour accumuler une mise de fonds suffisante, ce qui cause une nette dégradation du pouvoir d’achat. 

« Si on compare avec les générations précédentes, c’était plus facile de devenir propriétaire. De moins en moins de jeunes dans la vingtaine ou au début de la trentaine peuvent accéder à la propriété. On parle carrément d’une génération de locataires », estime l’économiste chez Desjardins, Maëlle Boulais Préseault.

Un travailleur de la construction (Photo Freepik)

Au premier trimestre, 80 % des mises en chantier au Québec visaient des immeubles à logements, ce qui accentue encore la rareté des maisons unifamiliales. Cette pression accrue sur le parc locatif fait aussi grimper les loyers.

Aujourd’hui, les ménages doivent consacrer en moyenne 40 % de leur revenu au logement, comparativement à 25 % il y a 20 ans. Même avec deux revenus, plusieurs familles peinent à boucler leur budget.

Marché toujours vigoureux

Malgré la situation, le marché immobilier ne montre aucun signe de ralentissement. En moyenne, une maison reste moins d’un mois sur le marché.

En juin, 600 propriétés ont changé de mains au Bas-Saint-Laurent, une hausse de 5 % par rapport à l’an dernier.

Selon le Registre foncier du Québec, la région détient même le record provincial pour les ventes de maisons entre 250 000 $ et 500 000 $, avec une augmentation de près de 40 %. À noter : 37 résidences ont été vendues à plus d’un demi-million de dollars.

La pièce d’un loft du centre-ville de Rimouski. (Photo courtoisie)

Cette flambée des prix fait aussi grimper les évaluations foncières, et donc les comptes de taxes municipales. En juin, l’évaluation moyenne d’une résidence unifamiliale au Bas-Saint-Laurent atteignait 240 000 $, soit 80 000 $ de plus qu’il y a cinq ans.

La hausse est particulièrement marquée dans les grands centres. À Rimouski-Neigette, la valeur foncière moyenne d’une maison a bondi de 110 000 $ depuis 2020, tandis qu’elle atteint près de 100 000 $ dans la MRC de Rivière-du-Loup.

Le prix de l’espoir

Tous deux dans la mi-vingtaine, Océane Vienneau et son conjoint, Anthony Ferrero, caressent depuis longtemps le rêve d’acheter une maison pour y construire leur vie avec leur petite fille de 8 mois, Abigaëlle. 

« Ma fille grandit, pis on ne trouve rien qui nous convient, rien dans notre budget. Le marché va trop vite. Les maisons se vendent à une vitesse folle. On n’a même pas le temps de réfléchir ou de faire une inspection complète. Ça nous glisse entre les doigts », confie Océane, visiblement découragée.

Anthony Ferrero, sa conjointe Océane Vienneau et leur petite fille, Abigaëlle. (Photo courtoisie)

Et les rares propriétés jugées « abordables » sont loin d’être des aubaines.

« Il y en a à 120 000 $, mais c’est insalubre. C’est des maisons à refaire au complet. On ne veut pas embarquer là-dedans, on n’a pas les moyens de rénover de la cave au grenier. »

Déménager en Gaspésie

Face à l’impasse, le couple a choisi de louer un logement, en espérant que la situation se stabilise un peu d’ici l’été prochain. Une autre option envisagée : déménager en Gaspésie ou dans une région plus éloignée, où les prix seraient encore à la portée de jeunes acheteurs.

« Payer un loyer, ce n’est pas un investissement. C’est de l’argent qui s’envole. On veut bâtir quelque chose pour notre fille, pas juste survivre mois après mois. »

Remettre ce rêve de propriété est une grande déception pour la jeune mère.

« Ça me fait vraiment de la peine. Pour nous, mais aussi pour mes amis. On est plusieurs à avoir ce rêve-là. La petite maison, la famille, le chien dans la cour. Mais on n’y arrive pas. On est pris en appartement, pis on se demande si un jour ça va changer. »

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  • Nouvel enjeu pour les producteurs agricoles
    La quantité et la qualité de l’eau d’abreuvement dans les fermes du Bas-Saint-Laurent sont de plus en plus problématiques. Une étude menée auprès de producteurs laitiers, de bovins et d’ovins fait un constat alarmant : la majorité des puits analysés sont contaminés par des bactéries, ce qui a un impact sur la productivité des élevages et sur la santé des animaux. La moitié des fermes ont aussi manqué d’eau au cours des dernières années et la situation risque de s’aggraver avec les impacts de
     

Nouvel enjeu pour les producteurs agricoles

21 juillet 2025 à 19:00

La quantité et la qualité de l’eau d’abreuvement dans les fermes du Bas-Saint-Laurent sont de plus en plus problématiques. Une étude menée auprès de producteurs laitiers, de bovins et d’ovins fait un constat alarmant : la majorité des puits analysés sont contaminés par des bactéries, ce qui a un impact sur la productivité des élevages et sur la santé des animaux.

La moitié des fermes ont aussi manqué d’eau au cours des dernières années et la situation risque de s’aggraver avec les impacts des changements climatiques.

Une analyse de l’eau d’abreuvement a été réalisée au cours des deux dernières années dans une cinquantaine d’élevages du Bas-Saint-Laurent. Les puits de près de 60% des fermes de bovins de boucherie sont contaminés par des bactéries E. coli, des coliformes totaux ou des entérocoques. La moitié des élevages de moutons ont le même problème.

Chez les producteurs laitiers, la contamination est moindre au chapitre des coliformes totaux avec 30% de puits contaminés, mais atteint des niveaux qui surpassent les normes pour les entérocoques dans 40% des analyses.

C’est la firme de consultants en agroenvironnement JMP de Rimouski qui a réalisé l’étude commandée par le MAPAQ. L’agronome chargé du projet, Stéphane Bégin, se dit surpris des résultats.

« Ce qui nous a sauté aux yeux, c’est le grand nombre d’entreprises dont l’eau n’est pas conforme sur le plan bactérien et, surtout, la quantité de celles qui avaient des problèmes avec les coliformes fécaux. » Une situation qui témoigne, selon l’agronome, d’une mauvaise gestion des fumiers à la ferme en raison de l’emplacement du puits. Les puits creusés il y a de nombreuses années sont trop près des bâtiments, de la fosse à fumier, des chemins ou encore des enclos pour le bétail.

La situation est d’autant plus inquiétante que, dans beaucoup de cas, c’est le même puits qui est utilisé pour la ferme et la maison.

« Les gens ne sont pas de mauvaise foi, mais il y a une méconnaissance des enjeux. On dirait que l’eau, c’est acquis. C’est là depuis des générations et on croit qu’elle est de bonne qualité. Mais, ce n’est pas le cas. »

L’eau se fait rare

Au cours des dernières années, la moitié des fermes qui ont fait l’objet de l’étude ont manqué d’eau, principalement en raison de sécheresses.

« Avec les changements climatiques, le nombre de longues périodes sans précipitation et leur durée vont augmenter pendant l’été. Quand le niveau de la nappe baisse, c’est aussi un problème important. »

Pour produire du lait, une vache consomme, en moyenne, une centaine de litres d’eau par jour. Pendant les périodes de sécheresse, alors qu’il fait aussi plus chaud, les vaches, les bovins et les brebis ont encore plus soif, ce qui aggrave encore plus le problème.

L’étude vient confirmer l’importance, pour les agriculteurs, de s’assurer d’avoir des réserves suffisantes en eau. Selon monsieur Bégin, plusieurs entreprises agricoles vont devoir creuser de nouveaux puits plus profonds et aussi mieux situés pour éviter les problèmes de contamination.

Impact sur la santé animale

Une eau de mauvaise qualité a aussi des impacts sur la santé des troupeaux. Une eau contaminée entraîne une réduction de la croissance, des troubles de reproduction et une baisse de productivité. Le vétérinaire Gaston Rioux du Centre d’expertise en production ovine a contribué à l’étude.

« Nous, c’est la première chose qu’on a à vérifier. Comme vétérinaire, on peut intervenir en cas de maladie. Mais, la base d’une bonne santé animale, ce sont l’eau et l’alimentation. »

(Photo Unsplash.com – crédit : Alaina McLearnon)

Monsieur Rioux souligne que c’est un facteur négligé par les éleveurs.

« L’eau contaminée peut rendre les animaux malades. Mais aussi, quand elle sent mauvais, qu’elle est polluée, ça va repousser les animaux et faire baisser la consommation. Donc, ça va avoir des impacts majeurs sur la santé des troupeaux. »

Une forte proportion des entreprises d’élevage ne font pas analyser leur eau. Pire encore, 80% des producteurs bovins et ovins n’ont jamais désinfecté leur puits. Les auteurs de l’étude soulignent que beaucoup de producteurs ne sont pas pleinement conscients de l’importance de contrôler la qualité de l’eau.

Pour eux, la surveillance du puits n’a pas la même importance que d’autres aspects de la gestion du bétail. L’étude recommande d’ailleurs au MAPAQ de développer des outils de diagnostic simples et économiques pour les producteurs agricoles et de les sensibiliser à ces enjeux.

Par ailleurs, l’outil de diagnostic développé par les consultants de JMP pour leur étude est public et disponible pour les agronomes qui voudraient l’utiliser. Les producteurs agricoles peuvent aussi demander une analyse de leur puits, même si l’étude est terminée.

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  • La modernisation du régime forestier reçoit un accueil mitigé
    La modernisation du régime forestier présentée par la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina, est bien accueillie par les producteurs forestiers privés. Le projet de loi 97 vise avant tout les terres publiques, mais il aura d’importantes conséquences pour la forêt privée. Par contre, la question du prix du bois demeure un enjeu majeur. De son côté, la Fédération québécoise des municipalités déplore le retrait du pouvoir de règlementer l’exploitation des forêts
     

La modernisation du régime forestier reçoit un accueil mitigé

14 juillet 2025 à 18:00

La modernisation du régime forestier présentée par la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina, est bien accueillie par les producteurs forestiers privés. Le projet de loi 97 vise avant tout les terres publiques, mais il aura d’importantes conséquences pour la forêt privée. Par contre, la question du prix du bois demeure un enjeu majeur. De son côté, la Fédération québécoise des municipalités déplore le retrait du pouvoir de règlementer l’exploitation des forêts aux municipalités.

L’an dernier, le Syndicat des producteurs forestiers du Bas-Saint-Laurent a livré 1,4 million de mètres cubes de bois aux industriels de la région. C’est la moitié de tout le bois transformé. La valeur des livraisons représente plus de 105 millions$. Dans la région, 5 200 producteurs privés exploitent 460 000 hectares de forêts.

Avancées intéressantes

Le projet de réforme du régime forestier est suivi avec intérêt. Le président du Syndicat des producteurs forestiers, y voit des avancées intéressantes. Il souligne le maintien du principe de résidualité, qui priorise l’approvisionnement des usines par la forêt privée et l’objectif d’encadrer l’aménagement pour assurer la contribution à l’approvisionnement des usines.

« En tant que représentants des propriétaires de bois privés, on trouve que c’est bon pour nos membres », estime Michel Lepage.

Le président du Groupement forestier Métis-Neigette, Pierre Sirois, croit lui aussi qu’il y a des aspects intéressants dans le projet de loi.

« Promouvoir le bois de la forêt privée, de prime abord, ça semble positif. Mais, on manque encore beaucoup d’information sur la façon dont ça va se mettre en place. »

Le projet de loi prévoit aussi que le ministère pourra diminuer les volumes de bois en forêt publique advenant une catastrophe naturelle, comme le grand chablis de décembre 2022, afin de favoriser la récupération accélérée du bois des forêts privées.

De moins en moins payant

Calculé en dollar constant, le prix payé aux producteurs forestiers n’a pratiquement pas augmenté depuis 20 ans. C’est sans compter que le bois coûte moins cher aux industriels en forêt publique, ce qui crée une pression à la baisse sur les prix.

La Fédération des producteurs forestiers déplore d’ailleurs l’abolition du Bureau de mise en marché du bois, prévu au projet de loi 97. L’organisme assurait une mise en marché du bois à sa juste valeur marchande.

Selon Michel Lepage, les producteurs du Bas-Saint-Laurent ont tout de même tiré leur épingle du jeu, entre autres grâce à une entente avec le Groupe Lebel sur un prix minimum du bois.

« On a réussi à obtenir des prix relativement bons. Mais, ce n’est pas le Klondike; les producteurs ne se mettent pas riches. Couper du bois coûte de plus en plus cher. Les producteurs privés voudraient que le prix en forêt publique soit aligné sur les coûts de production en forêt privée. Avoir un équilibre entre ce que les industriels paient et ce que ça coûte pour sortir du bois. »

Le préfet de la MRC de Rimouski-Neigette, Francis St-Pierre, siège au Regroupement des communautés forestières de la Fédération québécoise des municipalités. Pour lui, payer le bois à sa juste valeur aurait un impact majeur pour les communautés et le recrutement de main-d’œuvre.

Francis Saint-Pierre (Photo courtoisie)

« Il faut faire en sorte que tout le monde y trouve son compte. Ça permettrait d’amener des travailleurs et des gens à résider sur nos territoires, s’ils sont capables d’en vivre. »

Perte de pouvoir municipal

Un autre aspect de la réforme est contesté : le projet de loi retire aux municipalités le pouvoir de règlementer l’abattage d’arbres sur leur territoire. Depuis des années, le ministère des Forêts affirme que la règlementation municipale empêche la récolte du bois en forêt privée. Le préfet Francis St-Pierre affirme que c’est faux.

Il rappelle que les municipalités ont mis en place des règlements pour contrer les pilleurs de lots à une époque où des gens achetaient des terres pour faire des coupes à blanc et repartir avec le bois.

« Depuis qu’on a des règlements avec du mordant, on n’a pas eu de pillage de lots. »

C’est possible de couper du bois si c’est bon pour la forêt. La problématique n’est pas là, dit-il. C’est avant tout une question de prix.

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  • L’éolien transforme l’Est-du-Québec
    Depuis 2017, l’Alliance de l’énergie de l’Est-du-Québec a permis aux communautés de la Gaspésie, du Bas-Saint-Laurent et aux Premières Nations de toucher plus de 90 M$ en bénéfices éoliens.  Cette alliance, unique au Québec, réunit à parts égales les partenaires publics et privés dans les parcs de Ronceveaux (MRC d’Avignon) et de Nicolas-Riou (Basques et Rimouski-Neigette). « L’éolien est un outil unique de développement économique qui fait l’envie de nombreuses régions », affirme le préfe
     

L’éolien transforme l’Est-du-Québec

4 juillet 2025 à 17:00

Depuis 2017, l’Alliance de l’énergie de l’Est-du-Québec a permis aux communautés de la Gaspésie, du Bas-Saint-Laurent et aux Premières Nations de toucher plus de 90 M$ en bénéfices éoliens. 

Cette alliance, unique au Québec, réunit à parts égales les partenaires publics et privés dans les parcs de Ronceveaux (MRC d’Avignon) et de Nicolas-Riou (Basques et Rimouski-Neigette).

« L’éolien est un outil unique de développement économique qui fait l’envie de nombreuses régions », affirme le préfet de la MRC de Rivière-du-Loup et président de l’Alliance, Michel Lagacé.

Michel Lagacé (Photo: archives)

Au départ, dans les années 2000, les projets éoliens étaient entièrement privés. C’est en 2010 que les premières ententes intermunicipales ont vu le jour, sous la pression du milieu qui réclamait une part des retombées.

« Les gens étaient enthousiastes. Si on travaille ensemble, on risque de gagner tout le monde ensemble », se souvient monsieur Lagacé.

Depuis 2023, les régies intermunicipales de la Gaspésie et du Bas-Saint-Laurent ont uni leurs forces pour mieux coordonner leurs projets, augmenter leur capacité de financement et maximiser leurs retombées. Aujourd’hui, l’Alliance regroupe la quasi-totalité des 227 municipalités et nations autochtones du territoire.

Des retombées directes 

Les revenus éoliens sont partagés à hauteur d’un tiers pour la Gaspésie et deux tiers pour le Bas-Saint-Laurent. En sept ans, cela représente 60 M$ pour cette dernière. Chaque MRC a reçu environ 6 M$, tout comme la nation Wolastoqiyik Wahsipekuk.

Les retombées sont visibles. Elles se transforment en centre communautaire, glace couverte, terrains de soccer, sentiers de vélo ou jeux d’eau. Les dividendes versés aux MRC permettent d’investir sans dépendre des gouvernements supérieurs.

L’occasion d’être maîtres chez nous

Le préfet de la MRC de la Mitis, Bruno Paradis, voit dans l’industrie éolienne une façon d’obtenir des outils afin de développement l’Est-du-Québec convenablement et d’en contrôler les leviers. 

« Au lieu d’être toujours en attente d’un gouvernement ou d’une volonté politique, ces retombées nous permettent de contrôler notre propre développement », indique-t-il.

Monsieur Paradis cite l’exemple de la forêt. L’an dernier, 500 000 mètres cubes de bois ont quitté Saint-Charles-Garnier sans aucune retombée pour le village, sinon les emplois pour l’exploitation de la ressource.

« Avec L’Alliance de l’énergie de l’Est, on a les jobs et des redevances. »

Le préfet précise qu’avec des ententes à long terme, le Bas-Saint-Laurent peut réellement planifier son avenir au-delà des vagues politiques. Au bout du compte, ce sont les citoyens qui sont gagnants.

Pas de compte à rendre

Dans les projets impliquant du financement public, les gouvernements exigent généralement une contribution locale. Dans l’Est-du-Québec, ce sont les dividendes de l’éolien qui font toute la différence. « On n’a de compte à rendre à personne, on s’en sert comme levier financier. C’est de l’argent additionnel », explique Bruno Paradis. 

Grâce aux revenus de l’éolien, la MRC de La Mitis s’est notamment engagée à verser 40 000 $ par année, pendant 20 ans, pour assurer la construction de l’Amphithéâtre Desjardins de Mont-Joli. Une part des retombées, soit 10 % des dividendes, est aussi versée au Collectif régional de développement du Bas-Saint-Laurent.

Depuis 2017, il a investi un peu plus de 5 M$ dans des projets liés à l’environnement, à la culture et au tourisme. 

Le meilleur est à venir

L’Alliance de l’énergie de l’Est-du-Québec, en partenariat avec le secteur privé, a remporté deux autres appels d’offres d’Hydro-Québec, en 2021 et en 2023.

Les nouveaux projets seront notamment implantés dans le Témiscouata, la Matapédia, le Kamouraska et Rivière-du-Loup.

D’ici cinq ans, à la fin des travaux, la région détiendra 50 % des parts dans des parcs éoliens totalisant une capacité de 1 426 mégawatts. Les dividendes générés par ces investissements communautaires pourraient alors tripler.

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  • La fusion des groupements forestiers est approuvée
    Réunis en assemblée générale extraordinaire jeudi soir, 88 % des membres du Groupement forestier Métis-Neigette ont accepté la fusion avec celui du Témiscouata. Les deux tiers des actionnaires présents devaient se prononcer en faveur du projet pour qu’il se réalise. Le même projet avait été rejeté par un seul vote il y a un an. Le principal opposant au projet de fusion, Jean-Maurice Lechasseur, de Saint-Charles-Garnier, est déçu, mais il accepte la décision des actionnaires. Les deux group
     

La fusion des groupements forestiers est approuvée

4 juillet 2025 à 10:00

Réunis en assemblée générale extraordinaire jeudi soir, 88 % des membres du Groupement forestier Métis-Neigette ont accepté la fusion avec celui du Témiscouata. Les deux tiers des actionnaires présents devaient se prononcer en faveur du projet pour qu’il se réalise.

Le même projet avait été rejeté par un seul vote il y a un an. Le principal opposant au projet de fusion, Jean-Maurice Lechasseur, de Saint-Charles-Garnier, est déçu, mais il accepte la décision des actionnaires.

Les deux groupements forestiers travaillaient à regrouper leurs activités depuis trois ans.

Pour leurs dirigeants, le résultat vient confirmer une volonté collective de bâtir un regroupement plus fort, plus uni et mieux préparé pour relever les défis du secteur forestier.

À l’issue du vote, le président du Groupement forestier Métis-Neigette, Pierre Sirois, s’est dit confiant dans l’avenir.

« Nous allons bâtir un groupement forestier de référence, solidement enraciné dans nos communautés, mais résolument tourné vers l’innovation, la performance et la pérennité de notre modèle d’affaires. »

La fusion prendra officiellement effet le 28 mars 2026. Parmi les arguments présentés aux actionnaires, les deux groupements forestiers ont affirmé vouloir bonifier les services aux producteurs de bois privés.

Une fois réunies, les deux sociétés auront plus de 2 600 actionnaires propriétaires de 9 000 hectares de forêts, ce qui en fera le plus important au Québec.

Monsieur Sirois croit surtout que le regroupement permettra aux producteurs d’avoir un plus grand pouvoir de négociation face aux acheteurs de bois. Il y voit également une occasion de diversifier les services, d’améliorer le recrutement de la main-d’œuvre forestière et de préserver les infrastructures régionales.

La décision a été accueillie avec soulagement par le président du Groupement forestier du Témiscouata.

« Nous saluons la vision, l’ouverture et l’engagement des membres du Groupement forestier Métis-Neigette. Cette fusion marque un tournant stratégique : elle nous permet de bâtir ensemble un modèle forestier encore plus fort, fondé sur nos valeurs de proximité, de rigueur et de durabilité. »

L’an dernier, 97 % des membres du Groupement du Témiscouata avaient voté en faveur de la fusion.

Les opposants acceptent le choix

Le projet de fusion était contesté par l’ancien président du Syndicat des producteurs de bois du Bas-Saint-Laurent, Jean-Maurice Lechasseur.

Visiblement déçu de la tournure des événements, monsieur Lechasseur dit accepter le choix des actionnaires. Il constate que le Groupement forestier de Métis-Neigette avait fait son travail auprès des membres pour les convaincre d’accepter le projet. Il s’attendait à ce que le vote soit en faveur.

De nombreux forestiers et partenaires ont participé à l’assemblée générale extraordinaire organisée à l’Hôtel Rimouski. (Photo courtoisie)

« Moi, je suis allé au bout de mes convictions. J’ai donné mon point de vue. Le résultat est là. Je suis fier d’avoir pu intervenir, d’avoir échangé avec les producteurs. J’y crois pas, mais on va laisser la chance au coureur », croit-il.

Jean-Maurice Lechasseur ne remet aucunement en doute la pertinence des groupements forestiers, qu’il a contribué à mettre sur pied à la suite des Opérations Dignité en 1974.

« Je crois profondément en leur mission. Mais le fait d’être plus gros, qu’est-ce que ça va donner de plus? Ils n’ont pas été capables de me convaincre de ça. »

Échéancier sur plusieurs mois

Les mois à venir seront consacrés à la planification de la transition, qui prendra effet à la fin mars prochain.

Tous les bureaux existants, dont celui de Saint-Gabriel-de-Rimouski, demeureront ouverts. L’objectif demeure de maintenir la proximité avec les membres, tout en consolidant l’expertise et l’efficacité administrative.

Le Groupement forestier Métis-Neigette–Témiscouata aura un chiffre d’affaires combiné, incluant les filiales, de près de 140 M$.

Le groupe comptera plus de 400 employés. Les six usines de sciage du groupe transforment 465 000 mètres cubes de bois de feuillus par année, alors que plus de 150 000 entailles sont exploitées en acériculture.

Il s’est également porté acquéreur des anciennes installations de Bois BSL à Mont-Joli il y a quelques semaines.

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  • Les groupements forestiers défendent leur projet de fusion
    Les Groupements forestiers de Neigette-Métis et du Témiscouata défendent leur projet de fusion. Il sera présenté aux membres, ce jeudi 3 juillet, lors d’une assemblée générale extraordinaire à Rimouski, bien qu’il suscite des réserves chez certains producteurs de bois privés. L’ancien président du Syndicat des producteurs de bois, Jean-Maurice Lechasseur, évoque notamment une perte de contrôle des actionnaires sur leur groupement ainsi qu’une diminution des services. Il affirme que ce projet
     

Les groupements forestiers défendent leur projet de fusion

2 juillet 2025 à 19:00

Les Groupements forestiers de Neigette-Métis et du Témiscouata défendent leur projet de fusion. Il sera présenté aux membres, ce jeudi 3 juillet, lors d’une assemblée générale extraordinaire à Rimouski, bien qu’il suscite des réserves chez certains producteurs de bois privés.

L’ancien président du Syndicat des producteurs de bois, Jean-Maurice Lechasseur, évoque notamment une perte de contrôle des actionnaires sur leur groupement ainsi qu’une diminution des services. Il affirme que ce projet inquiète plusieurs producteurs.

Par voie de communiqué, les deux groupements forestiers rejettent les arguments des opposants.

Les Groupements forestiers de Neigette-Métis et du Témiscouata défendent un projet auquel ils travaillent depuis trois ans.

Ils invoquent un contexte difficile marqué par la pénurie de main-d’œuvre, la pression sur les forêts publique et privée, ainsi que l’instabilité des marchés.

« La fusion est un levier de solidarité, de renforcement collectif et de protection régionale », affirme la porte-parole, Anne-Marie Dionne.

L’an dernier, le même projet avait été rejeté par un seul vote lors d’une assemblée des membres du Groupement Métis-Neigette.

Cette année, les deux sociétés reviennent à la charge en réaffirmant que le regroupement offrira de nombreux avantages.

Madame Dionne cite, entre autres, le maintien et l’amélioration des services aux propriétaires-actionnaires, une plus grande force de négociation avec les grands acheteurs, une meilleure stabilité financière ainsi qu’une capacité accrue d’investissement dans la diversification et l’innovation.

« La fusion n’est pas un choix d’expansion, c’est un geste de résilience et de stratégie », soutient-elle.

Objectif de croissance

Les deux groupements forestiers affirment être en excellente santé financière. « Contrairement à certaines perceptions, la démarche actuelle n’est aucunement motivée par des difficultés économiques », précise Anne-Marie Dionne.

Elle rappelle que plusieurs fusions ont été menées avec succès au cours des dernières années, notamment celle de 2018 entre la Société d’exploitation des ressources de la Neigette et celle de La Mitis, ou encore celle de 2010 entre les Groupements forestiers de l’Est du Témiscouata et du Transcontinental.

« Ces regroupements ont démontré que l’union permet de renforcer la gouvernance locale, d’améliorer les services offerts aux membres, de créer des emplois de qualité et d’accroître la résilience des communautés régionales. »

Selon elle, peu de choses changeront pour les membres. Le nouveau Groupement forestier Métis-Neigette–Témiscouata entend maintenir tous les bureaux actuels ouverts, y compris celui de Saint-Gabriel-de-Rimouski.

« Nous tenons à réaffirmer que la proximité avec les membres, la gouvernance démocratique et la présence active sur le territoire demeurent au cœur de notre mission. Cette fusion ne remet nullement cela en question. »

Anne-Marie Dionne dit comprendre que cet objectif de croissance puisse susciter des craintes chez certains producteurs, mais elle insiste pour faire la distinction entre le désir de « devenir plus gros » et une évolution réfléchie, au service des membres.

« Dans notre cas, la fusion ne dilue pas notre mission, elle l’amplifie. »

Elle ajoute qu’un groupement plus important pourra mieux défendre les intérêts des collectivités locales.

Poids majeur au Québec

Le projet présenté aux actionnaires prévoit notamment la création d’un fonds forestier pour soutenir la réalisation de travaux sylvicoles sur les lots privés.

Lors des rencontres préparatoires avec les producteurs, les groupements ont aussi mis de l’avant les retombées économiques locales accrues et de meilleurs débouchés pour le bois feuillu.

Avec cette fusion, le nouveau Groupement forestier Métis-Neigette–Témiscouata deviendrait le plus important au Québec, avec plus de 2 600 producteurs de bois privés à titre d’actionnaires et un chiffre d’affaires de 150 M$.

Les deux groupements possèdent cinq usines de sciage de feuillus mous, une usine de copeaux, 155 000 entailles en acériculture et deux compagnies de transport de bois par camion. Celui de Métis-Neigette a d’ailleurs fait l’acquisition récente des installations de Bois BSL à Mont-Joli.

Les travaux d’aménagement forestier atteindraient 12 millions de dollars par année, alors que la récolte annuelle est estimée à 850 000 mètres cubes de bois, en forêt publique et privée.

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  • La fusion des groupements forestiers est contestée
    Les dirigeants des Groupements forestiers de Métis-Neigette et de Témiscouata reviennent à la charge avec leur projet de fusion. Une assemblée générale extraordinaire des membres du Groupement de Métis-Neigette aura lieu ce jeudi 3 juillet, à Rimouski. En juin dernier, une proposition semblable avait été soumise, mais elle avait été rejetée par un vote très serré du côté de Métis-Neigette, alors que les membres de Témiscouata s’étaient majoritairement prononcés en faveur de la fusion. Parm
     

La fusion des groupements forestiers est contestée

1 juillet 2025 à 19:00

Les dirigeants des Groupements forestiers de Métis-Neigette et de Témiscouata reviennent à la charge avec leur projet de fusion. Une assemblée générale extraordinaire des membres du Groupement de Métis-Neigette aura lieu ce jeudi 3 juillet, à Rimouski.

En juin dernier, une proposition semblable avait été soumise, mais elle avait été rejetée par un vote très serré du côté de Métis-Neigette, alors que les membres de Témiscouata s’étaient majoritairement prononcés en faveur de la fusion.

Parmi les opposants au projet, Jean-Maurice Lechasseur, ancien président du Syndicat des producteurs de bois du Bas-Saint-Laurent et figure marquante du mouvement coopératif forestier, exprime de vives préoccupations.

Fondateur de plusieurs des premiers groupements forestiers dans la région, il soutient que le projet de fusion suscite une grande méfiance chez plusieurs producteurs.

Il se dit inquiet de l’évolution actuelle de ces structures.

« Les groupements forestiers achètent des lots à bois. Les administrateurs aussi achètent beaucoup de lots. Pire que ça, ils achètent des érablières. En faisant ça, ils viennent déstabiliser pis mettre en danger la survie des petites localités », estime monsieur Lechasseur.

Selon lui, les groupements forestiers cherchent à exercer un contrôle sur la ressource et sur les prix du bois. Étant donné que ces organisations sont désormais propriétaires d’usines de transformation, il craint que les intérêts des producteurs ne soient relégués au second plan, derrière ceux de l’industrie.

« Leur rôle, c’est de vendre le bois des producteurs le plus cher possible à l’usine, mais ils sont aussi acheteurs de bois, donc en conflit d’intérêts. On est en train de se faire passer un sapin. »

Jean-Maurice Lechasseur rappelle qu’il avait participé, dans les années 1970, à la création des organismes de gestion forestière en commun dans le sillage des Opérations Dignité — une réponse des communautés rurales à la volonté du gouvernement de fermer certaines paroisses du Haut-Pays.

Il réaffirme son attachement aux groupements forestiers, mais il craint que cette nouvelle fusion accentue la dépendance des producteurs envers une structure de plus en plus centralisée.

Une logique de croissance questionnée

« Plus ça grossit, moins nous, les producteurs de bois, on a de services. On est plus au service des grosses structures qui sont mises en place avec notre argent », s’interroge Jean-Maurice Lechasseur.

Il déplore également que le bois se vende aujourd’hui à un prix inférieur à celui d’il y a 25 ans, malgré l’augmentation constante des coûts de production.

(Photo Pixabay)

« Pourquoi les industriels de la région ne sont pas capables de payer le même prix qu’on reçoit pour le bois qu’on envoie en Beauce? »

Il critique aussi les stratégies de mobilisation utilisées, selon lui, par les dirigeants du Groupement de Métis-Neigette.

« Ils ont fait signer des procurations. Un paquet de gens ont délégué leurs droits de vote sans trop savoir dans quoi ils s’embarquaient. »

Si elle est entérinée, la fusion mènerait à la création du plus grand groupement forestier privé du Québec : le Groupement forestier Métis-Neigette–Témiscouata.

Cette nouvelle entité représenterait plus de 2 600 propriétaires de forêts privées, avec un chiffre d’affaires estimé à près de 150 millions de dollars et plus de 400 employés. Elle jouerait un rôle majeur dans le sciage des feuillus et dans le secteur acéricole.

Silence des dirigeants avant l’assemblée

Les dirigeants des deux groupements refusent de commenter le projet avant l’assemblée extraordinaire prévue le 3 juillet.

La porte-parole, Anne-Marie Thibeault, affirme que les membres ont tous été rencontrés dans la dernière année et disposent de toute l’information nécessaire pour prendre une décision éclairée.

Dans un courriel, le directeur général du Groupement de Témiscouata, Francis Albert, rappelle que son organisation est elle-même le fruit d’une fusion en 2010 avec le Groupement de l’Est-du-Lac.

« Nous avons triplé notre chiffre d’affaires et nous sommes actionnaires majoritaires de quatre usines de transformation de bois feuillus. L’objectif est d’offrir de meilleurs services et de poursuivre le développement de la filière forestière et de la transformation. »

(Photo Le Soir.ca- Ernie Wells)

Le président du Groupement de Métis-Neigette, Pierre Sirois, assure de son côté que tous les bureaux actuels, dont celui de Saint-Gabriel-de-Rimouski, demeureront ouverts.

Son groupement est issu d’une précédente fusion entre Neigette et La Mitis, réalisée il y a quelques années.

L’an dernier, 97 % des membres du Groupement de Témiscouata avaient voté en faveur de la fusion, tandis que le projet avait été rejeté chez Métis-Neigette par une seule voix.

Le règlement stipule qu’une majorité des deux tiers des membres présents est nécessaire pour approuver la fusion.

Les dirigeants, comme promis, présentent donc à nouveau leur projet, ce jeudi 3 juillet, à l’Hôtel Rimouski.

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