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Le chef du Bloc en tournée en Gaspésie

Yves-François Blanchet a procédé à une tournée de près de 10 jours en Gaspésie. Du 25 juillet au 3 août, le chef du Bloc québécois a rencontré élus, citoyens et acteurs socioéconomiques de la région.

Localement, il s’est notamment arrêté au Chantier Naval Forillon pour une visite guidée des installations et au Musée de la Gaspésie pour admirer l’exposition à propos de René Lévesque.

Il a aussi rencontré le directeur général de l’Association des capitaines-propriétaires de la Gaspésie, Claudio Bernatchez, en plus de s’être rendu sur le site du parc éolien de Nergica à Rivière-au-Renard. Des représentants de Métaux Osisko et la mairesse de Murdochville, Délisca Ritchie-Roussy, ont été présentés.

Plus qu’une photo

Yves-François Blanchet a l’habitude de ces tournées dans la région depuis 2019.

« C’est extrêmement important. C’est aussi de faire différent des politiciens qui te rencontrent, t’écoutent d’une oreille, prennent la photo, disparaissent et tu ne les entends plus, explique-t-il en entrevue avec Le Soir. Quand tu ouvres un dossier, tu l’amènes à terme. Ça évolue et change chaque année. On est un peu les lobbyistes des dossiers des régions du Québec qui n’ont pas de service de représentation commerciale ou d’affaires de ce type. On doit faire un peu ce travail. C’est le plaisir et la pertinence de notre job. »

Sur le terrain, plusieurs enjeux ont été acheminés envers le chef bloquiste, dont ceux de l’assurance-emploi de même que des travailleurs étrangers temporaires.

Un train de VIA Rail (Photo courtoisie)

Les domaines de la forêt et des pêches suscitent aussi beaucoup de discussions, tout comme le dossier du retour partiel de VIA Rail lorsque la voie ferrée sera rétablie jusqu’à Port-Daniel-Gascons cet automne. Le chef du Bloc entend militer en ce sens.

« Il n’y a aucune raison pour qu’une région ne soit pas desservie. C’est le mandat de VIA Rail. Ça serait un exploit si Alexis [Deschênes] réussissait et on l’aidera ; je vais m’engager avec lui là-dedans. Ça serait extraordinaire pour la région et je serais le premier à utiliser le service. »

Faire confiance au Bloc

Plusieurs députés bien en vue du Parti libéral du Canada ont été réélus aux plus récentes élections ; François-Philippe Champagne, Jean-Yves Duclos, Mélanie Joly ainsi que Dominic Leblanc.

Diane Lebouthillier, élue une première fois en 2015, n’a cependant pas pu en faire autant, étant battue par environ 4200 votes par le bloquiste Alexis Deschênes. Dans les circonstances, son chef est d’avis que les attentes envers le parti seront encore plus élevées.

Alexis Deschênes (Photo courtoisie)

« J’espère que les attentes seront élevées. Meilleurs sont mes adversaires, meilleurs on devra être. Et plus les attentes sont élevées, plus il faudra se forcer. Je regarde comment va Alexis Deschênes et j’en suis très impressionné. Je ne m’attendais pas à moins, mais je suis bien content de voir que c’est le cas. Les gens de la circonscription ont tout un député. »

Pas impressionné par Mark Carney

Si le Bloc québécois est passé de 33 députés à 22 au lendemain des dernières élections, Yves-François Blanchet note tout de même que les conservateurs étaient presque certains de composer un gouvernement majoritaire six mois plus tôt et qu’ils ont terminé la soirée comme opposition officielle, alors que le NPD a pratiquement été rayé de la carte.

« Le Bloc s’en est bien sorti. Évidemment, on n’était pas contents du nombre. Mais maintenant, on a dans tous les comités parlementaires la balance du pouvoir ; on tranche et on est l’arbitre des discussions. Ça peut devenir de gros gains pour le Québec. »

Yves-François Blanchet rappelle en terminant que les libéraux ont fait une campagne basée sur la peur et la protection contre Donald Trump, alors que les résultats se font toujours attendre selon lui.

« La réalité est que de la plupart des partenaires commerciaux des États-Unis, celui dont la relation va le moins bien, sans aucun gain, c’est le Canada avec Mark Carney. Ça reste une déception. Il ne livre pas présentement. Je réitère qu’on est prêts à collaborer, mais ça reste une déception et le téléphone ne sonne pas pour travailler de façon unie ; ce qui veut dire aussi de tenir compte de la réalité des régions comme ici. »

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Plage : les incivilités se résorbent à Gaspé

La semaine dernière, le maire de Gaspé a partagé sur les réseaux sociaux une photo de touristes campant illégalement sur la plage de Douglastown, rappelant au passage les règles de bonne conduite sur ces lieux fragiles. La publication avait été vue plus de 240 000 fois en date de lundi (28 juillet).

Depuis, la présence des cadets de la Sûreté du Québec et des inspecteurs municipaux a été renforcée.

Lors du passage du Soir lundi à la plage d’Haldimand, quelques canettes calcinées et des restes de feux de grève étaient encore observables. Les campeurs désobéissants avaient toutefois plié bagage.

Daniel Côté explique avoir rapidement voulu mettre le couvercle sur la marmite avec son message de sensibilisation.

« Je pense que ç’a porté relativement fruit, sans dire que tout est parfait. Ça a fait baisser beaucoup de tensions et certains ont compris le message. »

Le maire n’était cependant pas en mesure lundi d’indiquer si des contraventions avaient été données.

Pas comme en 2020

Pendant la pandémie, les plages de Gaspé avaient été prises d’assaut par des touristes mal préparés et désordonnés.

Aujourd’hui, les pêcheurs récréatifs ont toujours la possibilité de se rendre avec leur véhicule sur le sable à l’extrémité de la rue de la plage. Là où le bât blesse est vraiment le camping illégal, réitère Daniel Côté.

« C’est le plus gros vecteur de débordement; le cœur du problème. Sur le camping, on est tolérance zéro. C’est ça qui fait en sorte que les gens ne se ramassent pas et font leurs besoins sur les plages; qu’ils oublient une bonbonne de propane à gauche et un sac de vidanges à droite. C’est ce qui fait que les gens s’approprient du territoire public. Ce n’est pas la baignade ou la pêche. Ce n’est pas tout le monde qui est au diapason, mais au moins on aura remis un peu d’ordre. »

Rappelons que la Ville de Gaspé a un bail de gestion du territoire public sur certaines parties de plage qui appartiennent au ministère des Ressources naturelles, dont la plupart sont en zone sensible où se déploie l’élyme des sables. Elle n’a cependant pas de pouvoir municipal sur d’autres bouts de plage qui appartiennent au ministère de l’Environnement.

Vers une cogestion

À long terme, la Ville de Gaspé espère une entente de cogestion avec la Nation Micmac de Gespeg. Celle-ci avait levé la main en ce sens lors de la pandémie.

« Elle est partie prenante dans toutes les décisions qu’on prend. Elle n’est pas seulement consultée, elle est impliquée, mais on n’a pas encore d’entente en bonne et due forme signée à ce jour », précise Daniel Côté.

En 2021, la Ville de Gaspé a par ailleurs mandaté le comité ZIP Gaspésie pour réaliser une
consultation publique
 au sujet de la conciliation des usages des plages Haldimand, Douglastown et Sandy Beach.

Dans un autre dossier, le parc national Forillon rappelle que le bois de plage doit être laissé en place puisqu’il agit comme un rempart à l’érosion côtière. (Photo Le Soir – Jean-Philippe Thibault)

Dans un autre dossier, le parc national Forillon rappelle que le bois de plage doit être laissé en place puisqu’il agit comme un rempart à l’érosion côtière. Incidemment – et par mesure de sécurité pour les plus jeunes – les structures de bois sous leur juridiction sont démontées par des agents de Parcs Canada mobilisés à cet effet.

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Appui massif aux projets éoliens dans l’Est-du-Québec

Une très forte proportion de citoyens du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie sont en faveur des projets éoliens. C’est le constat qui émane d’un sondage mené entre janvier et mars auprès de 1014 adultes, à la demande de l’Alliance de l’énergie de l’Est.

Pas moins de 87% des personnes sondées appuient l’installation d’éoliennes dans leur région.

À noter cependant que la proportion diminue à 67 % pour des éoliennes directement dans leur propre municipalité.

« Ce sondage nous confirme des hypothèses que nous avions depuis un bon moment. La majorité des résidents de l’Est-du-Québec veulent participer à la transition énergétique, notamment par le développement éolien. C’est super motivant », note le président de l’Alliance, Michel Lagacé.

Acceptabilité sociale

Ce ne sont pas tous les projets qui passent comme une lettre à la poste. À Saint-Ferréol-des-Neiges par exemple, près du parc du Mont-Sainte-Anne, un mégaprojet de 1200 MW a suscité la grogne auprès de certains citoyens.

Les éoliennes les plus proches devaient être installées à environ 500 mètres de la station alpine. Le village était divisé sur la question, les opposants craignant pour l’impact visuel sur le paysage. Québec a finalement donné le feu vert en novembre.

Au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie, les projets éoliens sont généralement très bien vus. En février, Québec a autorisé la construction du parc éolien Mesgig Ugju’s’n 2 pouvant atteindre jusqu’à 102 MW, derrière Escuminac. Peu de voix se sont élevées contre le projet.

Les 56 éoliennes du projet PPAW1 seront érigées dans l’ouest du Bas-Saint-Laurent, dans les MRC de Kamouraska, Témiscouata et Rivière-du-Loup. (Photo Invenergy)

En juin, Invenergy et l’Alliance de l’énergie de l’Est clôturaient un financement de 1,1 milliard de dollars pour le projet éolien Pohénégamook-Picard-Saint-Antonin-Wolastokuk 1 (PPAW1).

Il faut dire que le modèle d’affaires bénéficie directement aux collectivités faisant partie de l’Alliance de l’énergie de l’Est. Celles-ci se partagent une part des bénéfices.

Depuis 2017, l’organisation a permis aux communautés du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie et aux Premières Nations de toucher plus de 90 M $ en bénéfices éoliens.

Avantages bien reçus

Au départ, dans les années 2000, les projets éoliens étaient entièrement privés. C’est en 2010 que les premières ententes intermunicipales ont vu le jour, sous la pression du milieu qui réclamait une part des retombées, rappelait tout récemment le collègue Bruno St-Pierre.

Depuis 2023, les régies intermunicipales du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie ont uni leurs forces pour mieux coordonner leurs projets, augmenter leur capacité de financement et maximiser leurs retombées.

Le président de l’Alliance de l’énergie de l’Est, Michel Lagacé (Photo courtoisie)

Aujourd’hui, l’Alliance regroupe la quasi-totalité des 227 municipalités et nations autochtones du territoire. Les revenus éoliens sont partagés à hauteur d’un tiers pour la Gaspésie et deux tiers pour le Bas-Saint-Laurent.

Selon le sondage de l’Alliance, ce sont 60% des citoyens qui perçoivent les avantages des éoliennes; que ce soit pour la création d’emplois locaux ou la hausse de revenus pour les municipalités.

Aspect environnemental

Une minorité de résidents ont des inquiétudes sur la perte de valeur des propriétés (22 %), la pollution visuelle ou sonore (24 %), les impacts sur les milieux naturels et humides (27 %) ou encore les impacts sur la faune et la flore (33 %).

D’autre part, ce sont 60 % des citoyens qui ont confiance que les communautés et les procédures environnementales seront respectées dans le développement des projets.

« Nous sommes conscients que la population s’attend à des développements qui respectent les communautés dans lesquels ils se déploient et qui respectent les procédures environnementales. C’est exactement ce que l’Alliance s’efforce de faire de concert avec ses partenaires », précise monsieur Lagacé.

Par ailleurs, 68 % des sondés sont d’avis que les éoliennes peuvent contribuer significativement à la transition énergétique.

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Chic-Chocs : les motoneigistes décédés par asphyxie

Le coroner Nicolas Lutzenkirchen conclut que les trois motoneigistes décédés l’an dernier dans les Chic-Chocs sont morts par asphyxie, suite à une avalanche.

Joël Crête, 35 ans, Nicolas Vanasse, 30 ans, et Bryan Forgues Morissette 33 ans, trois amis de l’Estrie, s’étaient dirigés vers la Gaspésie pour une expédition de motoneige hors-piste. Ils sont accompagnés d’un quatrième compagnon.

Le matin du 26 mars, le quatuor quitte le village de La Martre. Plus tard dans la journée, vers 17 h, les quatre hommes circulent près du mont Médaille dans la réserve faunique des Chic-Chocs.

Après avoir foulé le sommet d’une falaise, l’un d’eux entreprend sa descente mais s’immobilise dans une zone de neige profonde. Ce sera malheureusement le premier maillon d’un enchaînement critique.

Deux de ses compagnons de route vont derechef l’aider à se dépêtrer. Le couvert neigeux ne supporte cependant pas leur poids.

L’avalanche n’a pas laissé la moindre possibilité de fuite aux motoneigistes, note le coroner. (Photo istock)

« La pression cumulée par les interventions successives des membres du groupe sur cette pente marquée par une dépression naturelle avait déjà accru la tension sur une plaque de neige mouillée particulièrement instable », note le coroner.

En conséquence, une avalanche se déclenche à ce moment précis, qui ensevelit les trois amis. Ce type d’avalanche ne laisse que peu de chance à ceux qui en sont empêtrés. Sa masse lourde et sa vitesse soudaine créent une force destructrice et un effet de compression.

Hors Avalanche Québec

Le quatrième membre du groupe resté en retrait tente rapidement de localiser ses amis, mais sans succès. Il contacte sa conjointe qui appelle illico les secours, qui reçoivent les coordonnées GPS du groupe.

Une vaste opération de recherche se déploie. Un premier corps est retrouvé vers 22 h 30. Le lieu de la tragédie est isolé et difficile d’accès, très loin de l’hôpital de Sainte-Anne-des-Monts.

« L’avalanche ensevelit rapidement les trois motoneigistes sans leur laisser la moindre possibilité de fuite », analyse Nicolas Lutzenkirchen.

Dans son rapport, il rappelle que pareille expédition hors-piste en autonomie complète expose les adeptes « à des risques importants, à la fois imprévisibles et mal encadrés ».

Ce secteur échappe par ailleurs à la couverture officielle d’Avalanche Québec. Conséquemment, aucun suivi récent des conditions de neige n’était disponible.

Un policier en motoneige (Photo archives Sûreté du Québec)

Une veille de danger d’avalanche avait tout de même été émise une semaine avant la tragédie dans des zones similaires en raison de la fragilité du manteau neigeux. L’avertissement demeure pertinent, selon le coroner, puisqu’il révèle le contexte global et le risque inhérent.

L’absence d’équipements spécialisés comme une balise, un détecteur de victime d’avalanche ou une sonde « scelle irrémédiablement l’issue », des motoneigistes, conclut le coroner.

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Percé démarre sa saison en force

Les automobilistes qui circulaient au centre-ville de Percé, dans la dernière semaine, roulaient pare-chocs à pare-chocs, quasiment comme à la belle époque. Au quai, la file s’allongeait pour participer à l’une ou l’autre des croisières offertes par les bateliers.

Ces indicateurs bien que bancals témoignent d’un engouement certain pour la capitale touristique de la Gaspésie. Sur le terrain, les commerçants remarquent eux aussi cet enthousiasme.

« C’est assurément une très, très bonne saison. Les indicateurs démontrent que c’est positif, tant dans les bureaux d’accueil touristique que dans les hébergements et les restaurants selon le son de cloche de nos membres », lance d’emblée Billy Bastien, directeur général par intérim chez Tourisme et Commerce Rocher-Percé et copropriétaire de la Buvette Thérèse.

Au restaurant, chaque journée est plus achalandée de 15% à 20% comparativement à l’an dernier depuis le mois de juin. « Et j’entends autour pas mal ces chiffres-là alors que l’année dernière était déjà une bonne saison. Ça augure bien. »

Hausse des Canadiens hors province

Au bureau d’accueil touristique, la donnée qui ressort du lot est la forte croissance de Canadiens.

« Les touristes américains, européens et québécois, c’est resté relativement stable. C’est vraiment dans le Canada anglais qu’on note une hausse. Ils ont choisi de rester au pays et vraisemblablement vers l’est », analyse Billy Bastien.

Les automobilistes roulent pare-chocs à pare-chocs à Percé. (Photo Le Soir.ca – Jean-Philippe Thibault)

La valeur du dollar canadien et le contexte politique au sud de la frontière pourraient expliquer en partie cet achalandage.

Par ailleurs, si les semaines des vacances de la construction sont toujours populaires à Percé, il faudra attendre de voir si la tendance se maintiendra au-delà du mois d’août, en septembre et même en octobre.

« C’est là la différence entre une bonne et une excellente saison. Il faut que ça tienne la route jusque-là. Tout indique cependant que les réservations sont au rendez-vous dans les hôtels », précise Billy Bastien.

Quoiqu’il en soit, Percé vibre pour l’instant elle aussi au diapason des touristes, à l’instar de plusieurs autres villes en Gaspésie. En Matanie, la saison a toutefois débuté en montagnes russes.

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