Ferme Pierho : un verger à savourer

Avec une vue imprenable sur le parc du Bic, la ferme Pierho, à la Rivière-Hatée, propose une expérience gustative de petits fruits hors du commun.
Lancé comme un projet de solidarité familiale en pleine pandémie de COVID-19, le verger abrite de nombreuses variétés d’arbres fruitiers, dont certaines sont encore peu connues des cueilleurs. Les projets se multiplient pour les frères André et Rémi St-Pierre, qui souhaitent avant tout partager leur passion et leur décor enchanteur. C’est sur la terrasse de la maison de ferme, en admirant le parc du Bic, que l’idée d’un verger consacré aux petits fruits a germé en 2021.
« D’une soirée à l’autre, le sujet revenait. Pis un moment donné, on s’est lancé », se rappelle André.
Ce projet voit le jour lors de la deuxième vague de COVID-19, qui oblige Rémi, travaillant en événementiel, à suspendre ses activités professionnelles. André, exploitant une ferme laitière, décide d’investir dans l’idée.
« Plutôt que de le laisser dans l’incertitude face à l’avenir, je lui ai créé une job de chargé de projet ! »
Rémi se lance alors dans la recherche des meilleures variétés de fruits et de leurs méthodes de culture, tandis qu’André s’occupe des travaux aux champs pour la plantation. Le projet passionne les deux frères, qui plantent d’abord des framboises et des bleuets, qui ont produit les premiers revenus.
Planter hors des sentiers battus
« J’ai planté plein de choses que je n’avais jamais goûtées ! » Rapidement, Rémi introduit des variétés moins connues, mais qui gagnent en popularité. La camerise, par exemple, avec ses fruits bleus allongés, possède une saveur riche et complexe.

« Ça a été un coup de foudre. Je voulais vraiment en avoir. Il y avait un risque, on a lancé une grosse production. Mais au final, ça fonctionne. J’ai 14 variétés différentes. On va peut-être en ajouter ! »
Le projet restera familial, saisonnier pour Rémi qui retourne à son emploi principal en automne, tandis qu’André poursuit sa production laitière.
Projet de partage
Le verger de la ferme Pierho fait aussi participer les neveux et nièces pour accueillir les cueilleurs, une condition dès le départ. Mais l’idée principale est surtout de partager un décor exceptionnel.
« Au début, explique André, c’était “framboises avec vue”. On voyait le site autant que le fruit. »
Parmi les projets, la construction d’un kiosque d’accueil avec terrasse permettra « d’offrir une expérience à nos clients » et pas seulement de petits fruits.
« Dans mon idée, précise André, il y avait un côté vraiment social à cette aventure, pas juste agricole. La partie la plus intéressante, c’est le contact avec les gens. »
Rémi s’émerveille chaque jour.
« On a une des plus belles vues sur le parc du Bic, il fallait la partager. »
De l’amélanchier à l’argousier : saveurs à découvrir
Les noms de fruits inconnus se succèdent au détour des espaces du verger. Les frères St-Pierre souhaitent à la fois ramener des espèces traditionnelles utilisées autrefois en cuisine et introduire de nouvelles variétés.
Certains fruits sont nouveaux en Amérique du Nord, comme l’argousier. Originaire d’Europe du Nord et d’Asie, particulièrement de Russie, l’arbuste produit des fruits jaunes à orange, très juteux, au goût rappelant l’ananas ou les fruits de la passion.

Pour fructifier, il faut alterner plantes mâles et femelles. L’argousier est surtout utilisé dans les sauces et confitures.
Résistante au froid
Plus loin, une rangée de griottiers devrait commencer à produire d’ici quelques années. La griotte, la « cerise traditionnelle » autrefois présente autour des maisons, est très résistante au froid et produit un fruit plus acidulé que la cerise américaine.
Quelques mètres plus loin, des plants de caseille, hybride entre le cassis et le groseillier, offrent de gros fruits noirs et lisses, à la saveur acidulée et légèrement parfumée.
Enfin, l’amélanchier, que l’on trouve à l’état naturel dans toute l’Amérique du Nord, produit l’amélanche, surnommée la « petite poire ». Ce fruit sucré rappelle le bleuet par son goût délicat.