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  • Ferme Pierho : un verger à savourer
    Avec une vue imprenable sur le parc du Bic, la ferme Pierho, à la Rivière-Hatée, propose une expérience gustative de petits fruits hors du commun. Lancé comme un projet de solidarité familiale en pleine pandémie de COVID-19, le verger abrite de nombreuses variétés d’arbres fruitiers, dont certaines sont encore peu connues des cueilleurs. Les projets se multiplient pour les frères André et Rémi St-Pierre, qui souhaitent avant tout partager leur passion et leur décor enchanteur. C’est sur la te
     

Ferme Pierho : un verger à savourer

22 août 2025 à 18:00

Avec une vue imprenable sur le parc du Bic, la ferme Pierho, à la Rivière-Hatée, propose une expérience gustative de petits fruits hors du commun.

Lancé comme un projet de solidarité familiale en pleine pandémie de COVID-19, le verger abrite de nombreuses variétés d’arbres fruitiers, dont certaines sont encore peu connues des cueilleurs. Les projets se multiplient pour les frères André et Rémi St-Pierre, qui souhaitent avant tout partager leur passion et leur décor enchanteur. C’est sur la terrasse de la maison de ferme, en admirant le parc du Bic, que l’idée d’un verger consacré aux petits fruits a germé en 2021.

« D’une soirée à l’autre, le sujet revenait. Pis un moment donné, on s’est lancé », se rappelle André. 

Ce projet voit le jour lors de la deuxième vague de COVID-19, qui oblige Rémi, travaillant en événementiel, à suspendre ses activités professionnelles. André, exploitant une ferme laitière, décide d’investir dans l’idée.

« Plutôt que de le laisser dans l’incertitude face à l’avenir, je lui ai créé une job de chargé de projet ! »

Rémi se lance alors dans la recherche des meilleures variétés de fruits et de leurs méthodes de culture, tandis qu’André s’occupe des travaux aux champs pour la plantation. Le projet passionne les deux frères, qui plantent d’abord des framboises et des bleuets, qui ont produit les premiers revenus.

Planter hors des sentiers battus

« J’ai planté plein de choses que je n’avais jamais goûtées ! » Rapidement, Rémi introduit des variétés moins connues, mais qui gagnent en popularité. La camerise, par exemple, avec ses fruits bleus allongés, possède une saveur riche et complexe.

La camerise de la Ferme Pierho. (Photo Bruno St-Pierre)

« Ça a été un coup de foudre. Je voulais vraiment en avoir. Il y avait un risque, on a lancé une grosse production. Mais au final, ça fonctionne. J’ai 14 variétés différentes. On va peut-être en ajouter ! »

Le projet restera familial, saisonnier pour Rémi qui retourne à son emploi principal en automne, tandis qu’André poursuit sa production laitière. 

Projet de partage

Le verger de la ferme Pierho fait aussi participer les neveux et nièces pour accueillir les cueilleurs, une condition dès le départ. Mais l’idée principale est surtout de partager un décor exceptionnel.

« Au début, explique André, c’était “framboises avec vue”. On voyait le site autant que le fruit. »

Parmi les projets, la construction d’un kiosque d’accueil avec terrasse permettra « d’offrir une expérience à nos clients » et pas seulement de petits fruits.

« Dans mon idée, précise André, il y avait un côté vraiment social à cette aventure, pas juste agricole. La partie la plus intéressante, c’est le contact avec les gens. »

Rémi s’émerveille chaque jour.

« On a une des plus belles vues sur le parc du Bic, il fallait la partager. »

De l’amélanchier à l’argousier : saveurs à découvrir 

Les noms de fruits inconnus se succèdent au détour des espaces du verger. Les frères St-Pierre souhaitent à la fois ramener des espèces traditionnelles utilisées autrefois en cuisine et introduire de nouvelles variétés.

Certains fruits sont nouveaux en Amérique du Nord, comme l’argousier. Originaire d’Europe du Nord et d’Asie, particulièrement de Russie, l’arbuste produit des fruits jaunes à orange, très juteux, au goût rappelant l’ananas ou les fruits de la passion.

L’argousier est méconnu au Québec.(Photo Bruno St-Pierre)

Pour fructifier, il faut alterner plantes mâles et femelles. L’argousier est surtout utilisé dans les sauces et confitures.

Résistante au froid

Plus loin, une rangée de griottiers devrait commencer à produire d’ici quelques années. La griotte, la « cerise traditionnelle » autrefois présente autour des maisons, est très résistante au froid et produit un fruit plus acidulé que la cerise américaine.

Quelques mètres plus loin, des plants de caseille, hybride entre le cassis et le groseillier, offrent de gros fruits noirs et lisses, à la saveur acidulée et légèrement parfumée.

Enfin, l’amélanchier, que l’on trouve à l’état naturel dans toute l’Amérique du Nord, produit l’amélanche, surnommée la « petite poire ». Ce fruit sucré rappelle le bleuet par son goût délicat.

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  • Groupe ADEL : expansion majeure pour l’abattoir de Luceville
    Le Groupe ADEL, qui exploite l’abattoir de Luceville, travaille actuellement à un important projet d’expansion. L’entreprise souhaite notamment retrouver sa licence de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA), ce qui lui permettrait de distribuer ses produits au-delà des frontières du Québec. Le projet inclut la modernisation des installations, l’augmentation de la capacité d’abattage de bœufs et le développement de la mise en marché sous la marque Viandes de l’Est. Fondé en 19
     

Groupe ADEL : expansion majeure pour l’abattoir de Luceville

5 août 2025 à 17:00

Le Groupe ADEL, qui exploite l’abattoir de Luceville, travaille actuellement à un important projet d’expansion. L’entreprise souhaite notamment retrouver sa licence de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA), ce qui lui permettrait de distribuer ses produits au-delà des frontières du Québec.

Le projet inclut la modernisation des installations, l’augmentation de la capacité d’abattage de bœufs et le développement de la mise en marché sous la marque Viandes de l’Est.

Fondé en 1979, l’abattoir de Luceville demeure le seul à desservir le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie pour l’abattage et la transformation de viande de bœuf, de porc, d’agneau et de bison. Depuis son acquisition en 2021, le Groupe ADEL a lancé sa propre marque, Viandes de l’Est, pour commercialiser ses produits, distribués notamment auprès des restaurateurs et des institutions de la région ainsi qu’à Québec.

Les propriétaires doivent aussi plancher sur ce projet d’expansion pour répondre à la demande croissante et offrir un meilleur service aux éleveurs locaux.

La directrice générale, Manon Cambefort, précise que les démarches progressent, malgré les obstacles. « C’est très long. Il y a plusieurs subventions et du financement à aller chercher. Dans le contexte économique actuel, ça ne va pas aussi vite qu’on le souhaiterait », explique-t-elle.

ADEL ne souhaite pas révéler le montant des investissements prévus. « L’inflation et les taux d’intérêt nous obligent à nous réajuster. On travaille là-dessus depuis trois ans. L’échéancier est serré, mais le projet avance », soutient madame Cambefort. 

Le plan comprend plusieurs phases, dont l’automatisation des processus, l’achat d’équipements, la commercialisation et l’emballage. L’objectif est d’augmenter le volume d’abattage afin de réaliser des économies d’échelle.

Retrouver la certification fédérale

Actuellement, l’abattoir détient un permis provincial qui lui permet de desservir uniquement le marché québécois. L’accréditation fédérale de l’ACIA, perdue il y a quelques années, est au cœur du projet.

« C’est un processus coûteux. Il faut moderniser le bâtiment, renouveler les équipements et répondre à un cahier des charges strict », souligne Manon Cambefort.

La directrice générale Manon Cambefort et l’un des associés du Groupe ADEL, Nicolas Légaré (Photo courtoisie)

La licence fédérale permettrait à l’abattoir de vendre ses produits ailleurs au Canada, notamment au Nouveau-Brunswick, que vise particulièrement ADEL. La création de la marque Viandes de l’Est représentait la première étape pour retrouver cette certification.

« C’est un projet global, qui inclut à la fois des investissements dans l’abattoir et dans la mise en marché. » Le Groupe ADEL travaille actuellement avec des firmes spécialisées pour la promotion et la valorisation de ses produits.

Vers une hausse de la production

L’abattoir transforme actuellement environ 2 500 bœufs par année.

Les nouveaux propriétaires souhaitent augmenter la production de 50 %, soit de 1 000 à 1 200 bœufs supplémentaires par an, tout en continuant à abattre du porc, de l’agneau et du bison.

(Photo courtoisie Abattoir de Luceville)

Cette hausse de production demeurerait dans les limites du permis actuel, fixé à 35 bœufs par jour.

Le Groupe ADEL emploie une trentaine de personnes. Si le projet d’expansion se concrétise, il pourrait mener à la création d’une dizaine d’emplois supplémentaires.

L’eau freine l’expansion de l’abattoir

Un abattoir consomme une grande quantité d’eau. Or, Sainte-Luce fait face à un manque d’eau potable depuis plusieurs années. 

Les démarches récentes pour exploiter une nouvelle source dans le 3e rang Est ont échoué, alors que la Commission de protection du territoire agricole (CPTAQ) a refusé le projet.

Cette décision a été confirmée ce printemps par le Tribunal administratif du Québec. Sainte-Luce a ainsi essuyé un deuxième refus dans son désir d’acquérir un lot, d’une superficie d’environ 19 hectares, boisé et vallonné, comprenant quelques plans d’eau, dont un lac ayant servi pour une pisciculture. La municipalité a choisi de ne pas contester ce jugement.

La mairesse de Sainte-Luce, Micheline Barriault (Photo courtoisie)

La mairesse de Sainte-Luce, Micheline Barriault, précise toutefois que le principal enjeu ne réside pas dans la quantité d’eau potable disponible, mais bien dans la capacité de traitement des eaux usées.

« L’usine d’épuration aurait de la difficulté à absorber la charge supplémentaire qu’impliquerait un agrandissement », explique-t-elle.

Des solutions envisagées

Le Groupe ADEL, promoteur du projet d’agrandissement de l’abattoir de Luceville, travaille actuellement avec Tetra Tech, une multinationale spécialisée dans le traitement des eaux, afin de trouver des solutions innovantes.

Parmi les pistes étudiées : l’ajout d’un système de préfiltration des eaux usées et la robotisation de certaines opérations, qui permettraient de réduire la consommation d’eau potable.

Malgré les défis, la mairesse affirme son soutien au projet. « Je pense que c’est un besoin pour les producteurs de la région. Un abattoir, c’est important. Nous allons tout mettre en œuvre pour appuyer l’entreprise dans son agrandissement. »

Une rencontre est prévue à la fin août entre les promoteurs et les autorités municipales pour faire le point sur l’avancement du dossier.

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  • Le rêve d’acheter s’éloigne de plus en plus
    Acheter une première maison est un rêve que de moins en moins de jeunes familles peuvent réaliser. Malgré la baisse des taux d’intérêt et les différentes mesures mises en place pour favoriser l’accès à la propriété, l’écart entre le prix des maisons et les revenus ne cesse de se creuser. En cinq ans, le prix moyen d’une résidence a presque quadruplé, alors que les salaires n’ont pas suivi la même progression. Plusieurs facteurs expliquent cette hausse fulgurante des prix. La principale dem
     

Le rêve d’acheter s’éloigne de plus en plus

30 juillet 2025 à 18:00

Acheter une première maison est un rêve que de moins en moins de jeunes familles peuvent réaliser. Malgré la baisse des taux d’intérêt et les différentes mesures mises en place pour favoriser l’accès à la propriété, l’écart entre le prix des maisons et les revenus ne cesse de se creuser.

En cinq ans, le prix moyen d’une résidence a presque quadruplé, alors que les salaires n’ont pas suivi la même progression.

Plusieurs facteurs expliquent cette hausse fulgurante des prix. La principale demeure la pénurie de logements, qui génère une forte demande. L’arrivée de nombreux nouveaux résidents exerce aussi une pression sur le marché.

« Des gens qui ont vendu une propriété à Montréal pour 1 M$ arrivent ici et vont payer une maison 500 ou 600 000 $. Pour eux, ce n’est pas énorme », explique la directrice de l’agence RE/MAX à Rimouski, Manon Labrie.

Le marché est donc très favorable aux vendeurs. « Dès qu’une propriété est inscrite à un prix juste, il y a rapidement plusieurs promesses d’achat. Tout le monde la veut, parce qu’il n’y en a pas tant que ça sur le marché », ajoute-t-elle.

Cette surenchère continue d’alimenter la flambée des prix.

Génération à loyer

À Rimouski, le prix moyen d’une maison s’élevait à 380 000 $ en juin, une hausse de 10 % en seulement deux mois. Les salaires stagnent et les jeunes doivent désormais épargner deux fois plus longtemps pour accumuler une mise de fonds suffisante, ce qui cause une nette dégradation du pouvoir d’achat. 

« Si on compare avec les générations précédentes, c’était plus facile de devenir propriétaire. De moins en moins de jeunes dans la vingtaine ou au début de la trentaine peuvent accéder à la propriété. On parle carrément d’une génération de locataires », estime l’économiste chez Desjardins, Maëlle Boulais Préseault.

Un travailleur de la construction (Photo Freepik)

Au premier trimestre, 80 % des mises en chantier au Québec visaient des immeubles à logements, ce qui accentue encore la rareté des maisons unifamiliales. Cette pression accrue sur le parc locatif fait aussi grimper les loyers.

Aujourd’hui, les ménages doivent consacrer en moyenne 40 % de leur revenu au logement, comparativement à 25 % il y a 20 ans. Même avec deux revenus, plusieurs familles peinent à boucler leur budget.

Marché toujours vigoureux

Malgré la situation, le marché immobilier ne montre aucun signe de ralentissement. En moyenne, une maison reste moins d’un mois sur le marché.

En juin, 600 propriétés ont changé de mains au Bas-Saint-Laurent, une hausse de 5 % par rapport à l’an dernier.

Selon le Registre foncier du Québec, la région détient même le record provincial pour les ventes de maisons entre 250 000 $ et 500 000 $, avec une augmentation de près de 40 %. À noter : 37 résidences ont été vendues à plus d’un demi-million de dollars.

La pièce d’un loft du centre-ville de Rimouski. (Photo courtoisie)

Cette flambée des prix fait aussi grimper les évaluations foncières, et donc les comptes de taxes municipales. En juin, l’évaluation moyenne d’une résidence unifamiliale au Bas-Saint-Laurent atteignait 240 000 $, soit 80 000 $ de plus qu’il y a cinq ans.

La hausse est particulièrement marquée dans les grands centres. À Rimouski-Neigette, la valeur foncière moyenne d’une maison a bondi de 110 000 $ depuis 2020, tandis qu’elle atteint près de 100 000 $ dans la MRC de Rivière-du-Loup.

Le prix de l’espoir

Tous deux dans la mi-vingtaine, Océane Vienneau et son conjoint, Anthony Ferrero, caressent depuis longtemps le rêve d’acheter une maison pour y construire leur vie avec leur petite fille de 8 mois, Abigaëlle. 

« Ma fille grandit, pis on ne trouve rien qui nous convient, rien dans notre budget. Le marché va trop vite. Les maisons se vendent à une vitesse folle. On n’a même pas le temps de réfléchir ou de faire une inspection complète. Ça nous glisse entre les doigts », confie Océane, visiblement découragée.

Anthony Ferrero, sa conjointe Océane Vienneau et leur petite fille, Abigaëlle. (Photo courtoisie)

Et les rares propriétés jugées « abordables » sont loin d’être des aubaines.

« Il y en a à 120 000 $, mais c’est insalubre. C’est des maisons à refaire au complet. On ne veut pas embarquer là-dedans, on n’a pas les moyens de rénover de la cave au grenier. »

Déménager en Gaspésie

Face à l’impasse, le couple a choisi de louer un logement, en espérant que la situation se stabilise un peu d’ici l’été prochain. Une autre option envisagée : déménager en Gaspésie ou dans une région plus éloignée, où les prix seraient encore à la portée de jeunes acheteurs.

« Payer un loyer, ce n’est pas un investissement. C’est de l’argent qui s’envole. On veut bâtir quelque chose pour notre fille, pas juste survivre mois après mois. »

Remettre ce rêve de propriété est une grande déception pour la jeune mère.

« Ça me fait vraiment de la peine. Pour nous, mais aussi pour mes amis. On est plusieurs à avoir ce rêve-là. La petite maison, la famille, le chien dans la cour. Mais on n’y arrive pas. On est pris en appartement, pis on se demande si un jour ça va changer. »

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  • Nouvel enjeu pour les producteurs agricoles
    La quantité et la qualité de l’eau d’abreuvement dans les fermes du Bas-Saint-Laurent sont de plus en plus problématiques. Une étude menée auprès de producteurs laitiers, de bovins et d’ovins fait un constat alarmant : la majorité des puits analysés sont contaminés par des bactéries, ce qui a un impact sur la productivité des élevages et sur la santé des animaux. La moitié des fermes ont aussi manqué d’eau au cours des dernières années et la situation risque de s’aggraver avec les impacts de
     

Nouvel enjeu pour les producteurs agricoles

21 juillet 2025 à 19:00

La quantité et la qualité de l’eau d’abreuvement dans les fermes du Bas-Saint-Laurent sont de plus en plus problématiques. Une étude menée auprès de producteurs laitiers, de bovins et d’ovins fait un constat alarmant : la majorité des puits analysés sont contaminés par des bactéries, ce qui a un impact sur la productivité des élevages et sur la santé des animaux.

La moitié des fermes ont aussi manqué d’eau au cours des dernières années et la situation risque de s’aggraver avec les impacts des changements climatiques.

Une analyse de l’eau d’abreuvement a été réalisée au cours des deux dernières années dans une cinquantaine d’élevages du Bas-Saint-Laurent. Les puits de près de 60% des fermes de bovins de boucherie sont contaminés par des bactéries E. coli, des coliformes totaux ou des entérocoques. La moitié des élevages de moutons ont le même problème.

Chez les producteurs laitiers, la contamination est moindre au chapitre des coliformes totaux avec 30% de puits contaminés, mais atteint des niveaux qui surpassent les normes pour les entérocoques dans 40% des analyses.

C’est la firme de consultants en agroenvironnement JMP de Rimouski qui a réalisé l’étude commandée par le MAPAQ. L’agronome chargé du projet, Stéphane Bégin, se dit surpris des résultats.

« Ce qui nous a sauté aux yeux, c’est le grand nombre d’entreprises dont l’eau n’est pas conforme sur le plan bactérien et, surtout, la quantité de celles qui avaient des problèmes avec les coliformes fécaux. » Une situation qui témoigne, selon l’agronome, d’une mauvaise gestion des fumiers à la ferme en raison de l’emplacement du puits. Les puits creusés il y a de nombreuses années sont trop près des bâtiments, de la fosse à fumier, des chemins ou encore des enclos pour le bétail.

La situation est d’autant plus inquiétante que, dans beaucoup de cas, c’est le même puits qui est utilisé pour la ferme et la maison.

« Les gens ne sont pas de mauvaise foi, mais il y a une méconnaissance des enjeux. On dirait que l’eau, c’est acquis. C’est là depuis des générations et on croit qu’elle est de bonne qualité. Mais, ce n’est pas le cas. »

L’eau se fait rare

Au cours des dernières années, la moitié des fermes qui ont fait l’objet de l’étude ont manqué d’eau, principalement en raison de sécheresses.

« Avec les changements climatiques, le nombre de longues périodes sans précipitation et leur durée vont augmenter pendant l’été. Quand le niveau de la nappe baisse, c’est aussi un problème important. »

Pour produire du lait, une vache consomme, en moyenne, une centaine de litres d’eau par jour. Pendant les périodes de sécheresse, alors qu’il fait aussi plus chaud, les vaches, les bovins et les brebis ont encore plus soif, ce qui aggrave encore plus le problème.

L’étude vient confirmer l’importance, pour les agriculteurs, de s’assurer d’avoir des réserves suffisantes en eau. Selon monsieur Bégin, plusieurs entreprises agricoles vont devoir creuser de nouveaux puits plus profonds et aussi mieux situés pour éviter les problèmes de contamination.

Impact sur la santé animale

Une eau de mauvaise qualité a aussi des impacts sur la santé des troupeaux. Une eau contaminée entraîne une réduction de la croissance, des troubles de reproduction et une baisse de productivité. Le vétérinaire Gaston Rioux du Centre d’expertise en production ovine a contribué à l’étude.

« Nous, c’est la première chose qu’on a à vérifier. Comme vétérinaire, on peut intervenir en cas de maladie. Mais, la base d’une bonne santé animale, ce sont l’eau et l’alimentation. »

(Photo Unsplash.com – crédit : Alaina McLearnon)

Monsieur Rioux souligne que c’est un facteur négligé par les éleveurs.

« L’eau contaminée peut rendre les animaux malades. Mais aussi, quand elle sent mauvais, qu’elle est polluée, ça va repousser les animaux et faire baisser la consommation. Donc, ça va avoir des impacts majeurs sur la santé des troupeaux. »

Une forte proportion des entreprises d’élevage ne font pas analyser leur eau. Pire encore, 80% des producteurs bovins et ovins n’ont jamais désinfecté leur puits. Les auteurs de l’étude soulignent que beaucoup de producteurs ne sont pas pleinement conscients de l’importance de contrôler la qualité de l’eau.

Pour eux, la surveillance du puits n’a pas la même importance que d’autres aspects de la gestion du bétail. L’étude recommande d’ailleurs au MAPAQ de développer des outils de diagnostic simples et économiques pour les producteurs agricoles et de les sensibiliser à ces enjeux.

Par ailleurs, l’outil de diagnostic développé par les consultants de JMP pour leur étude est public et disponible pour les agronomes qui voudraient l’utiliser. Les producteurs agricoles peuvent aussi demander une analyse de leur puits, même si l’étude est terminée.

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