Eudori pourrait recharger votre téléphone grâce à des algues

Plusieurs appareils électroniques, comme les ordinateurs portables et les téléphones cellulaires, sont devenus indispensables. Mais leurs batteries ne sont pas souvent recyclées.
La jeune pousse montréalaise Eudori veut remplacer les batteries au lithium-ion, habituellement utilisées comme batteries internes des appareils électroniques, par des bio-batteries écologiques qui fonctionneraient à partir de microalgues.
Le problème
«Les ordinateurs et les téléphones cellulaires ont souvent une courte durée de vie et plusieurs de leurs composants finissent rapidement au dépotoir», explique à InfoBref Vicky Carmithe Pierre, cofondatrice et cheffe de l’innovation d’Eudori.
L’entrepreneure a pris pleinement conscience du problème au cours de ses études universitaires en biochimie.
Elle a «observé que la performance des appareils est souvent un critère fondamental pour les étudiants».
Or, note-t-elle, «les technologies évoluent rapidement, ce qui pousse les étudiants à remplacer régulièrement leurs appareils».
Les batteries au lithium-ion sont recyclables.
Mais beaucoup de batteries sont mal recyclées ou ne le sont pas du tout.
À ce problème s’ajoute l’extraction des matériaux utilisés pour la fabrication des batteries: le processus génère d’importantes quantités de CO2, souligne Vicky Carmithe Pierre.
L’entrepreneure estime que ce sont «des problèmes écologiques majeurs», car le besoin de remplacer fréquemment des appareils électroniques dotés d’une batterie interne va bien au-delà de la sphère étudiante: il touche l’ensemble de la société.
La solution
Eudori développe des bio-batteries à base de plantes.
La jeune pousse a remplacé le lithium-ion par un composant beaucoup plus écologique: des micro-algues.
- Ces plantes sont capables de produire des électrons.
Eudori est parvenu à créer en laboratoire une batterie qui produit des électrons grâce à deux processus biologiques:
- la photosynthèse
- la respiration cellulaire
Eudori valorise les recherches du Dr Packirisamy de l’université de Concordia, qui a créé en laboratoire une batterie qui produit des électrons grâce à ces deux processus.
L’électricité ainsi obtenue est capturée à l’aide d’électrodes et accumulée dans un condensateur.
Si la photosynthèse nécessite la lumière du jour, la respiration cellulaire est un processus continu, ce qui permettrait à la batterie de fonctionner 24h sur 24.
Message du commanditaire
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Le modèle d’affaires
Pour le moment, elle concentre ses efforts sur:
- développer son produit;
- lancer des projets pilotes afin de déterminer les bons points d’entrée pour commercialiser sa solution;
- former des partenariats pour s’approvisionner en algues provenant de résidus d’autres industries.
Eudori est une entreprise incubée par Millénium Québecor. [Découvrez d’autres jeunes entreprises québécoises innovantes soutenues par cet organisme et par d’autres.]
À venir
La batterie d’Eudori peut actuellement fournir une tension de 1,8 volt.
L’entreprise veut améliorer son produit jusqu’à une capacité d’au moins 5 volts.
- Ce niveau serait suffisant pour recharger un téléphone portable.
La jeune pousse souhaite aussi développer une application qui permettrait à l’utilisateur d’une batterie de constater la quantité de CO2 économisée.
Eudori envisage à plus long terme diverses utilisations de son produit, par exemple pour des capteurs embarqués dans des voitures et servant à prévenir les collisions.
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[L'article Eudori pourrait recharger votre téléphone grâce à des algues a d'abord été publié dans InfoBref.]