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L’indigne et les indignés. Chronique d’une a-réalité.

En une seule journée (c’était en début de semaine), nous avons donc eu la Une du JDNews (émanation putride de l’empire Bolloré) avec la phrase de Wauquiez sur l’enfermement et la déportation des OQTF à Saint-Pierre et Miquelon, mais aussi la sortie médiatique d’Elisabeth Borne expliquant qu’il fallait réfléchir très tôt à son orientation, et même « dès la maternelle » (le verbatim complet est le suivant « Il faut se préparer très jeunes, presque depuis la maternelle, à réfléchir à la façon dont on se projette dans une formation et un métier« ).

« Et reprenons un peu de saucisson. »

Notez que la langue française est formidable car depuis la publication de cette Une, il est déjà passé dans le langage courant que l’on ne dit plus « con comme ses pieds » mais désormais « con comme Wauquiez« .

« Passé les bornes y’a plus de limites. » (Emile. 7 ans. CE1)

Cessons de louvoyer et d’y aller par demi-mesures, je propose de mon côté de réfléchir à un monde dans lequel les enfants qui n’auraient pas de projet professionnel clair à l’issue du CP seraient placés sous OQTF et déportés une bonne fois pour toutes dans des orphelinats militaires à Saint-Pierre et Miquelon.

« Quelle indignité. »

Sur les médias sociaux d’abord, sur les plateaux télé ensuite, dans les radios enfin, et parfois simultanément dans l’ensemble de ces biotopes médiatiques, ces propos ont été moqués, ridiculisés, dénoncés, combattus, ils ont aussi parfois été soutenus et défendus, et ils ont donc atteint leur objectif premier qui est de … circuler massivement (mais concernant Wauquiez, même sur CNews ils étaient à un doigt de trouver ça raciste et complètement con et puis finalement ils ont pris un whisky d’abord).

Oui bien sûr il y a de la fenêtre et surtout du rétroviseur d’Overton là-dedans, oui bien sûr derrière la Une travaillée et délibérément choquante du JDNnews comme derrière la sortie de route de Borne qui doit être lue comme un authentique lapsus tout à fait révélateur de son projet politique, oui bien sûr il y a l’idée d’élargir encore la fenêtre et le rétroviseur d’Overton et de nous préparer.

Mais il y a aussi cette forme fondamentale et chimiquement pure d’une rhétorique de l’indignation. Depuis que les réseaux et médias sociaux existent, nombre d’études scientifiques ont montré que le ressort principal et constant de la circulation virale des contenus était celui de l’indignation, indignation directement liée au sentiment de colère face à une injustice. L’indignation suite à la colère liée à une injustice en paroles ou en actes, est l’émotion qui sollicite le plus directement notre nécessité de réaction. On ne peut pas ne pas réagir lorsque des propos nous indignent et nous placent sous le coup de la colère.

L’indignation, en tout cas dans son expression virale, nous plonge également dans une posture cognitive « a-rationnelle ». On ne répond pas rationnellement à des propos qui nous indignent. L’indignation porte en elle l’effet miroir de sa réponse qui ne peut être qu’elle-même indignée. L’indignation contraint à d’autres réponses indignées qui elles-mêmes … ad libitum.

En France, en démocratie, les sorties de route ou déclarations suscitant de l’indignation se multiplient comme jamais auparavant et si ce sont les deux pôles radicaux de l’échiquier politique qui la monopolisent le plus, c’est bien l’ensemble du spectre qui s’y fourvoie avec une pathétique délectation. Parce qu’en termes d’agenda, il importe à toutes les formations politiques de dicter autant qu’elles le peuvent celui de nos indignations collectives (et donc sélectives).

On se souvient bien sûr de la phrase de Hannah Arendt : « Quand tout le monde vous ment en permanence, le résultat n’est pas que vous croyez ces mensonges mais que plus personne ne croit plus rien. Un peuple qui ne peut plus rien croire ne peut se faire une opinion. Il est privé non seulement de sa capacité d’agir mais aussi de sa capacité de penser et de juger. Et avec un tel peuple, vous pouvez faire ce que vous voulez. »

Remplaçons maintenant le mensonge par l’indignation. Ce qui donne « Quand tout le monde tient des propos suscitant l’indignation en permanence, le résultat n’est pas que vous vous indignez vous-même, mais que plus personne ne peut être autrement qu’indigné. Un peuple qui ne peut plus être autrement qu’indigné en permanence ne peut se faire une opinion. » La suite de la phrase d’Arendt reste inchangée. « Il est privé non seulement de sa capacité d’agir mais aussi de sa capacité de penser et de juger. Et avec un tel peuple, vous pouvez faire ce que vous voulez. »

Ces indignations, celles que véhiculent des écosystèmes idéologiques comme ceux de Stérin et de Bolloré, ces indignations programmatiques prennent le relai du mensonge et achèvent de déréaliser l’ensemble de nos repères informationnels et de nos représentations sociales collectives.

D’abord on vous ment. Puis sans vous laisser le temps de disserter sur le mensonge on vous indigne. Et vous vous indignez. Souvent ces mensonges suscitent de l’indignation. Souvent ces indignations mobilisent des mensonges pour les apaiser ou au contraire les alimenter et les accompagner. Et alors tout devient possible. Les faits alternatifs – qui mobilisent des systèmes de coordonnées auto-référentiels et qui n’ont plus besoin d’aucune autre validation que celle de la pure croyance – se généralisent et se systématisent. On peut tout à fait tenir un rassemblement sur une place à demi-vide, on peut montrer les images de cette place à demi-vide et affirmer sans sourciller que cette place était pleine. Trump l’avait fait pour son premier discours d’investiture lors de sa première élection, le rassemblement national l’a encore fait le week-end dernier. L’indignation porte en elle un phénomène dissociation : ce n’est plus le réel qui importe mais le discours sur le réel qui seul est débattu, y compris s’il se détache complètement du réel.

Ce que nous sommes en train de perdre c’est tout un système de coordonnés. Des coordonnées spatiales, géographiques (le changement de nom du Golfe du Mexique n’est pas seulement une lubie ou un coup de comm de la part de Trump), des coordonnées temporelles, informationnelles, culturelles.

Récemment un article paraissait qui expliquait la manière dont (une partie de) l’algorithme de TikTok fonctionnait :

« (…) comment une vidéo arrive-t-elle jusqu’à vous ? Tout commence par un immense réservoir, le « pool de contenu », où atterrissent toutes les nouvelles vidéos postées. Mais attention, elles ne passent pas toutes le filtre. Une première évaluation élimine celles qui ne respectent pas les règles. Ensuite, c’est l’étape du « rappel », où l’algorithme trie rapidement pour trouver ce qui pourrait vous plaire. Là, entre en scène le « Dual Tower Recall », un modèle qui transforme vous et les vidéos en points dans un espace numérique. On peut imaginer un grand tableau avec des coordonnées. Vous êtes un point, et chaque vidéo aussi. Si vos points sont proches, la magie s’opère, la vidéo vous est proposée. Ce système repose sur des calculs mathématiques complexes, mais l’idée est simple : plus vos goûts « matchent » avec une vidéo, plus elle a de chances d’apparaître sur votre écran.« 

 

Un système de coordonnées dans un espace numérique où nous sommes un point parmi tant d’autres, tout comme la théorie des graphes (notamment des graphes invariants d’échelle) permet de modéliser les infrastructures relationnelles des réseaux sociaux massifs.

La métaphore du « grand tableau » avec des coordonnées dans laquelle nous sommes autant de « points » et où les contenus en sont d’autres qu’il s’agit d’apparier, est relativement exacte et fonctionnelle (voilà plus de 20 ans que nous disposons en effet d’études scientifiques dans le champ des systèmes et algorithmes de prescription et de recommandation et de la théorie des graphes qui permettent de modéliser tout cela).

Là où en effet les systèmes d’appariement et de recommandation algorithmiques nous offrent et disposent de coordonnées extrêmement précises leur permettant de satisfaire la part la plus déterministe de nos attentes et de nos comportements à commencer par les plus singuliers et les plus grégaires, l’ensemble des autres systèmes référentiels collectifs de coordonnées culturelles, historiques, politiques et informationnelles se sont disloqués ou sont en train de s’effondrer sous les coups de boutoir redoublés des mensonges instrumentaux et des indignations brandies comme autant de stratégies comportementales de renforcement. En tout cas ils agissent beaucoup moins de manière « cadrante » et l’ensemble des phénomènes documentaires allant des pures Fake News aux faits alternatifs en passant par les artefacts génératifs, les mensonges instrumentaux et les indignations programmatiques finissent par produire des formes de décrochage du réel qui sont le point d’adhérence d’un grand nombre de dérives tant idéologiques que politiques, sociales et économiques.

Et l’ère des capitalistes bouffons armés de tronçonneuses ne fait qu’accélérer encore ces dérives désormais quotidiennes.

S’il fallait résumer tout cela par un dessin ce pourrait être celui-ci.

 

Les coordonnées de notre monde social se déplacent bien sûr aussi. Elles bougent. Le plus souvent dans la sens du progressisme, mais parfois également dans de mortifères conservatismes ou d’alarmantes régressions. Les coordonnées de notre monde ‘ »algorithmique », c’est à dire l’ensemble des référentiels produits par les technologies et dans lesquels nous sommes en permanence passés au crible, ces coordonnées là se déplacent non seulement beaucoup plus vite mais de manière aussi beaucoup plus incohérente car n’ayant pas nécessité d’attache dans le réel. De ce décalage naissent des formes de décrochage, de dissociation, de scission entre des systèmes de coordonnées qui si elles ne se tiennent plus ensemble, laissent place à toutes les dérives et à toutes les incompréhensions possibles.

Dans la situation 1, les coordonnées de notre monde social et de notre monde algorithmique se recouvrent presqu’entièrement et de manière cohérente. Seuls de petits espaces subsistent dans lesquels le monde algorithmique se singularise et dans lesquels le monde social peut exister indépendamment du monde algorithmique.

Dans la situation 2 en revanche, il est tout un pan (hachuré) de notre monde social qui n’a presque plus de liens, de coordonnées communes avec notre monde algorithmique. Et réciproquement.

Stéphane Hessel, en 2010, nous invitait à nous indigner. Indignez-vous. Dans le sillage de l’appel des Résistants aux jeunes générations du 8 mars 2004 (lors de la commémoration du 60ème anniversaire du programme du CNR), cet appel à l’indignation était avant tout un appel à l’engagement. Un appel à l’engagement comme un retour au réel. Et dont l’indignation n’était que le moteur et jamais, jamais la finalité. Son ouvrage se terminait par ces mots et cette citation de l’appel des résistantes et résistants :

« Aussi, appelons-nous toujours à « une véritable insurrection pacifique contre les moyens de communication de masse qui ne proposent comme horizon pour notre jeunesse que la consommation de masse, le mépris des plus faibles et de la culture, l’amnésie généralisée et la compétition à outrance de tous contre tous. »

 

Poisson (mort) d’avril. Le réel selon la Tech.

Il y a les images d’un monde version studio Ghibli. Et il y a Elon Musk avec un chapeau fromage.

Le monde version studio Ghibli c’est une trace documentaire qui fait l’inverse de ce que documenter veut dire. Elle déréalise, elle euphémise, elle fictionnise. Elle enlève du relief aux êtres et aux choses. Elle les installe dans un univers d’à côté. Dans une tangence.

Le monde version Elon Musk c’est à lui seul une exponentielle du grand n’importe quoi et l’asymptote d’un réel entièrement fictionné pour servir ses seuls intérêts pour autant qu’il soit lui-même en capacité de les identifier comme tels. Salut Nazi hier, chapeau fromage aujourd’hui, et demain quoi d’autre ?

On a beaucoup parlé de l’ère des Fake News et de celle des faits alternatifs. En 2018 dans l’article « Fifty Shades of Fake » publié un 1er Avril, je vous parlais de la manière dont les architectures techniques toxiques des grandes plateformes numériques se mettaient au service presque « mécanique » de cette amplification du faux et de son écho dans nos sociétés. Je martelais que « la propagation de Fake News est davantage affaire de topologie que de sociologie » ; en d’autres termes que la capacité de circulation des contenus relevant des Fake News ou des faits alternatifs, leur capacité également de percoler dans tous les espaces sociaux conversationnels, massifs ou intersticiels, médiatiques ou dialogiques, cette capacité s’explique d’abord et avant tout par la topologie et l’organisation (le « dispositif ») des espaces numériques. Et que ce n’est qu’à la marge ou en tout cas dans un second temps que l’on peut caractériser de manière causale ces circulations en les rattachant à des catégories sociologiques liées à l’âge, au niveau d’éducation ou à tout autre variable.

Sept ans plus tard, ce 1er Avril 2025, ce qui se joue est de l’ordre de la tension désormais explosive entre un écosystème numérique bâti sur la question documentaire de la trace (traces de nos données, de nos comportements, de nos navigations, de nos opinions, etc.), et un saisissement technologique et politique qui ajoute un déterminisme de l’emballement à un extractivisme souche. Et ce que l’on nomme IA  – et qui est plus précisément un ensemble d’artefacts génératifs nourris d’une incommensurable quantité de données sans considération aucune pour leur origine, leur appartenance ou leur(s) propriété(s) – ce que l’on nomme IA n’est que le dernier (et peut-être ultime) avatar à la fois de cet extractivisme et de cet emballement. Avec un point nouveau qui est celui de l’alignement total de ces technologies avec les agendas politiques de régimes tous au mieux illibéraux.

« It is a tale
Told by an idiot, full of sound and fury,
Signifying nothing. »
(Macbeth. Shakespeare.)

Poisson (mort) d’Avril. Il y a de cela quelques années, la plupart des grands groupes technologiques de la trace (de Google à Facebook) se livraient à quelques « poissons » en ce jour particulier du 1er Avril. Aujourd’hui cette pratique s’est pour l’essentiel perdue et lorsqu’elle subsiste, elle ne suscite que peu ou pas d’écho médiatique tant le rapport que nous entretenons au quotidien avec la tromperie, la duperie, le décalage, de faux et l’irréel s’est totalement transformé. Ce qui était hier une stratégie éditoriale d’exception (dire le faux) est devenu aujourd’hui un régime éditorial courant, une routine.

Le monde façon studio Ghibli. Que chacun se soit emparé de la possibilité de faire « mème » dès lors que quelques-uns se sont saisis de la nouvelle opportunité offerte de créer des images, de soi ou du monde, à la manière du studio Ghibli dans ChatGPT, n’a rien d’inédit ou d’étonnant. Chaque époque numérique a pu documenter la manière dont ces productions documentaires particulièrement fécondes étaient massivement reprises lorsqu’elles présentaient la double capacité de se mettre en scène soi-même et/ou de s’attacher à des représentations culturelles déjà prégnantes. Ainsi certains et certaines se souviendront avec moi de ces générateurs permettant de « vieillir » une photo de nous, ou de chez nous, comme à l’argentique des premiers temps photographiques ; se souviendront aussi de la reprise du portrait « Hope » d’Obama par l’artiste Shepard Fairey et de la manière dont on vit presque partout se multiplier les copies de ce portrait avec nous à la place d’Obama. Et de tant d’autres choses encore.

Aujourd’hui des biotopes numériques tout entiers sont exclusivement bâtis sur leur capacité à faire « mème », à conditionner la production de contenus à leur alignement avec des ritournelles préenregistrées, des « trends ». « Trends » ou « tendances » : des formes de facilitations virales qui devraient nous interroger non pas par leur capacité à être suivies en tant que telles dès lors qu’elles ont été « amorcées », mais par l’assignation à l’identique qu’elles produisent et qui est une forme de prophylaxie paradoxalement mortifère de diversités, d’altérités et de dissemblances. En un mot : TikTok.

Que dire d’un monde dans lequel l’esthétisation de soi (et du monde) fait aussi fonction de bascule dans d’autres régimes de vérité ? Comment « être au monde » quand la plupart des « corporations du filtre » (pour reprendre une expression d’Umberto Eco désignant les journalistes, éditeurs, bibliothécaires, etc.) qui jusqu’ici faisaient fonction d’assignation, de rappel et de construction du réel sont en train de s’effondrer pendant qu’à l’autre bout de la chaîne documentaire de l’énonciation prospère une vision du réel qui n’est plus qu’essentiellement filtrée, et ce, des filtres de déguisement que chaque application ou biotope numérique propose ou superpose à chaque dialogue ou interaction jusqu’aux filtres de travestissement qui s’accolent aux paroles politiques publiques quand elles sont portées « sous couvert » de décalage, d’humour, de cynisme ou plus simplement de … programme.

Je fais ici une différence entre la question du filtre comme « déguisement » et dans lequel l’enjeu est précisément que le destinataire puisse repérer et identifier l’effet de décalage soit par l’exagération soit par le grotesque soit par l’irréalisme produit (par exemple les filtres « oreilles de chien » dans Snapchat), et la question des filtres comme « travestissements » dans lesquels l’enjeu est cette fois de produire un effet de réel authentifiable sinon authentique, travestissements qui « agissent » de manière performative autant chez l’émetteur (avec des troubles pouvant aller jusqu’à la dysmorphophobie) que chez le récepteur devenu incapable de discernement ou propulsé dans une vallée de l’étrange dont il ne sait à quelle part de son réel rattacher l’expérience ressentie.

Se confronter à l’information sur et dans les médias sociaux numériques (mais pas uniquement) c’est donc pour beaucoup se confronter à des surimpressions permanentes et rémanentes qui oscillent entre l’esthétique Ghibli, les chapeaux fromage d’Elon Musk, ou les pulsions d’un président élu pour envahir le Groenland. Non seulement plus grand-chose ne prête à sourire mais la tentation de faire des blagues se trouve totalement distancée par le réel lui-même. Par-delà la réalité sourde de l’état réel de notre monde, de ces effondrements climatiques et de ses guerres en cours en Ukraine, à Gaza, au Yémen et ailleurs, l’actualité géopolitique internationale est une oscillation permanente entre une version documentaire d’Idiocracy et des faits totalement en phase avec la ligne éditoriale du Gorafi.

Tout cela est irréel par intention ; tout cela contribue à déréaliser pour partie notre rapport au monde et aux autres ; tout cela nous installe dans une sorte d’a-réalité, une privation de réel, une douce torpeur ; tout cela produit des formes instrumentales et instrumentalisées de tech-réalité, c’est à dire d’une réalité qui ne serait sensible qu’au travers des politiques éditoriales ou des interfaces des grandes sociétés technologiques et de leurs filtres.

Le rêve avorté du Métavers imaginé par Zuckerberg n’est pas l’essentiel. L’essentiel est de rester en capacité de discernement sur des formes avérées d’univers sociaux et informationnels qui déjà peuplent, filtrent, habitent nos univers quotidiens et qui s’y superposent en évidence.

Le monde version studio Ghibli. Et le chapeau fromage d’Elon Musk. Irréel. Déréaliser. A-réalité. Tech-réel. Et la suite. Déjà là. Tescreal.

[Mise à jour du 6 Avril] I’ve got my Ghibli. And the World is filtered-reality.

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