Après l’introduction d’hier (enfin à l’heure de publication, c’est avant-hier), venons-en au menu principal: une collection de podcasts en série limitée, type documentaire en x épisodes, surtout en anglais (parce qu’il y en a moins en français, tout simplement). A écouter, bien sûr. Je ne les ai pas mis dans un ordre particulier, juste comme ça vient.
Mon corps électrique Après un accident suite auquel il se retrouve tétraplégique, Arnaud prend part à une étude médicale dans l’espoir de retrouver un peu de mobilité dans son bras gauche. En même temps journaliste et sujet, il nous emmène avec lui au fil de sept épisodes pour nous questionner sur la médecine, le handicap, l’espoir, les limites, le deuil, le corps, la vie. (Voir aussi mon article Mais sérieux, le suivi psy?)
Soleil noir, autopsie d’une secte Si vous avez mon âge ou plus, vous vous souvenez de l’Ordre du Temple Solaire. Ce podcast revient sur cette tragique histoire, en détail, et ce faisant, montre à quel point tout un chacun peut se retrouver victime d’emprise. Glaçant et fascinant.
Précipice Sept épisodes. Sept vies qui basculent. On peut voir ce podcast somme un prélude stylistique à Mon corps électrique: l’épisode 7, c’est Arnaud.
No Easy Fix Trois épisodes sur le sans-abrisme, l’addiction, et la réalité du parcours pour sortir de la rue à San Francisco.
Scripts Ce podcast explore comment l’explication “physiologique” est devenue dominante aux USA pour la santé mentale, et ce que ça a eu comme impact sur le rapport qu’on a aux médicaments psychotropes. Egalement en trois épisodes.
The Missing Cryptoqueen Dans le genre True Crime qui n’a rien à envier à un triller fictionnel: douze épisodes d’enquête sur une crypto-arnaque à grand échelle menée par une charismatique entrepreneuse qui finit par se volatiliser.
S-Town J’ai écouté ce podcast il y a longtemps et je ne me souviens plus clairement du contenu. L’impression qu’il m’a fait, par contre, est bien clair. C’était prenant, intriguant, surprenant, et très bien raconté.
The Kids of Rutherford County Quelque part aux USA, on met en taule des gosses aussi jeunes que 8 ans pour des bagarres de cour de récréation. Comment est-ce qu’on en est arrivé à ça? Et qu’est-ce qu’il a fallu pour sortir de cette dystopie?
The Preventionist Amener son enfant à l’hôpital pour un commun accident domestique, une chute par exemple, et se retrouver non seulement accusé de maltraitance mais perdre la garde. Un cauchemar parental qui se répète année après année dans un coin de Pennsylvanie. Quand la protection de l’enfance finit par briser des familles innocentes et traumatiser ceux-là mêmes qu’elle est supposée protéger.
Un aparté, à ce stade: vous allez vous dire que je n’écoute que des trucs glauques et déprimants. C’est peut-être un peu vrai. Ce qui m’intéresse dans toutes ces histoires, c’est l’autopsie de systèmes qui dysfonctionnent. Comment les bonnes intentions créent-elles l’enfer institutionnalisé? Comment des personnes se retrouvent-elles prises dans des rôles où elles contribuent à rendre misérable la vie d’autrui? Que faut-il pour réparer nos systèmes défectueux, qu’ils soient politiques, médicaux, administratifs, sociaux, politiques, ou autre? Comment réussit-on (ou échoue-t-on) à réparer ce qui semble irrémédiablement cassé dans notre monde?
The Good Whale Vous vous souvenez de “Sauvez Willy”? Derrière le film qui a ému les coeurs, il y a la vraie histoire, nettement plus compliquée, de Keiko – l’orque que l’on voit dans le film. Dans le genre enfer pavé de bonnes intentions, on est pas mal.
The Cat Drug Black Market (partie II, partie III) La PIF est une maladie auparavant incurable chez le chat. C’est la maladie qui avait emporté Safran. Depuis quelques années, un traitement existe – efficace, mais disponible uniquement au marché noir. Des vétérinaires, mains liées par l’absence de traitement autorisé pour cette maladie sinon mortelle, se retrouvent à “suggérer” à leurs clients d’aller chercher de l’aide dans des groupes facebook. Ces trois épisodes retracent l’histoire de ce traitement, des communautés qui ont sauvé des milliers de chats, et de comment on s’est retrouvés dans cette situation abracadabrante.
Articles of Interest Une mini-série sur les vêtements que l’on porte. Autant les questions vestimentaires m’intéressent peu, autant j’ai trouvé ces épisodes fascinants. Ce n’est pas étonnant, puisque cette série vient de 99% Invisible, un podcast qui a le don de rendre passionnants des sujets qui de prime abord peuvent paraître bien fades. AoI est par la suite devenu un podcast à part entière.
Serial (saison 1) Le podcast qui a lancé le genre, en 2014. Du True Crime pur et dur: Adnan Syed est derrière les barreaux depuis l’âge de 17 ans, accusé d’avoir tué Hae Min Lee, sa camarade de classe et ex-copine. Il clame son innocence, certains le croient, d’autres pas. La journaliste Sarah Koenig découvre que l’histoire est nettement plus compliquée que ce qu’il y paraît de prime abord.
Et ici je m’interromps à nouveau. Serial a lancé le genre, et continué. J’ai cité ci-dessus S-Town, The Kids of Rutherford County, The Preventionist, The Good Whale – tout ça, c’est Serial. Mais je découvre en faisant ce listing que suite au rachat de Serial par le New York Times, tout un tas d’épisodes de saisons passées sont maintenant réservées aux abonnés. Pas cool. Du coup, je vais bricoler un peu pour vous.
The Trojan Horse Affair Le lien ci-dessus ne mène pas à la page officielle de ce podcast, mais au moins, il vous donne accès à tous les épisodes. Vous l’aurez deviné: une production Serial. On se rend cette fois à Birmingham, sur les traces d’un scandale qui a secoué l’Angleterre dix ans auparavant. Lettre anonyme, islamophobie et théorie du complot.
The Retrievals Aussi une production Serial. Deux saisons difficiles à écouter sur la non prise en compte de la douleur des femmes dans le milieu médical. La première nous plonge dans une clinique de PMA où durant des années, une infirmière piquait dans le fentanyl utilisé comme antidouleur pour les patientes durant les interventions – le remplaçant avec une solution physiologique. Vous imaginez les conséquences pour les patientes, mais peut-être pas à quel point le monde médical est construit pour ignorer une femme qui dit qu’elle a mal. La deuxième saison porte sur les césariennes, et est plus porteuse d’espoir, car elle nous raconte comment une personne a pu mettre en route une véritable prise de conscience à l’intérieur de sa profession et faire bouger des pratiques médicales désuètes.
Dolly Parton’s America En écoutant ce podcast, j’ai découvert la femme extraordinaire qu’est Dolly Parton. Je n’avais aucune idée. Et c’est possible que vous non plus.
Dead End: A New Jersey Political Murder Mystery Le podcast a pris son envol et changé de nom, mais la première saison se penche sur le meurtre des Sheridan et les machinations politiques qui y sont liées.
The Making of Musk En fait la 6e saison du podcast Understood, ces 4 épisodes nous racontent les origines biographiques et idéologiques d’Elon Musk. Eclairant.
The Disappearance of Nuseiba Hasan Comme le podcast précédent, celui-ci est également une saison d’un podcast plus large. La troisième saison de Conviction, précisément. C’est chez Spotify, donc quasi impossible de faire un lien propre vers la saison, d’où le lien ci-dessus sur le premier épisode. Une enquête sur la disparition d’une femme que sa famille signale… des années après sa disparition.
Tiny Huge Decisions Deux amis, Mohsin et Dalia. Ils sont les deux mariés. Elle a eu son premier enfant récemment. Lui souhaite également fonder une famille, avec son mari. Une discussion délicate, que l’on suit au fil des épisodes, où ils réfléchissent, ensemble et séparément, à une décision lourde de conséquences: va-t-elle lui proposer de porter son enfant? Ce podcast aborde avec finesse la question de la gestation pour autrui, mais pas que. Amitié, dialogue, religion, homosexualité, couple… la palette est large. Les protagonistes sont attachants, lucides, et courageux.
The Protocol Une reportage en six parties sur la façon dont on approche la question de la transidentité chez les jeunes, enfants et ados, partant d’un protocole hollandais dont on suit l’application et l’interprétation outre-Atlantique. Un traitement très nuancé d’un sujet qui a tendance à polariser.
Pour terminer, deux recommandations un poil à part. Will Be Wild, d’abord, une enquête sur la genèse et la préparation de l’assaut du Capitole du 6 janvier. Malheureusement, l’intégralité des épisodes n’est plus disponible sans abonnement payant. Ensuite, les mini-séries de On The Media, podcast que j’écoute depuis des années. Au fil du temps ils ont produit des mini-séries sur tout un tas de sujets, allant de la pauvreté à l’histoire de la radio conservatrice. Ils en valent tous la peine.
Voilà, je crois que vous avez de quoi vous occuper avec tout ça!
Les podcasts et moi c’est une longue, longue histoire. Pour la petite histoire, je connais personnellement (déjà à l’époque) une des personnes-clés impliquées dans l’invention de ce mode de distribution du contenu audio. Comme pour WordPress, Twitter ou Instagram, c’est marrant de voir ces médias ou plateformes qui sont si “grand public” aujourd’hui et de me souvenir du monde où ça n’existait pas, et de les avoir vu naître et grandir.
Ah, nostalgie… Les podcasts, j’ai donc découvert ça au fur et à mesure que ça s’est mis à exister, même si, visiblement, en 2005 je n’étais pas convaincue. En 2007 toutefois, après avoir tâtonné à quelques reprises avec la publication audio/vidéo sur mon blog, j’enregistre avec une amie une poignée d’épisodes: Fresh Lime Soda. Puis assez vite, je me suis mise à écouter énormément de podcasts. C’est encore le cas.
Le podcast, au début, c’était des enregistrements de gens qui parlaient. Je sais qu’un des premiers que j’écoutais, c’était This Week in Tech (TWiT). Je me souviens du choc que j’ai eu quand j’ai découvert Radiolab: c’était construit, monté, recherché – de véritables documentaires audio. Une révélation. Je pense que c’était en 2008 ou 2009. C’était en tous cas assez tôt pour que je me retrouve rapidement à avoir épuisé tout leur back catalog. En 2010, je rajoute un deuxième podcast à mes habitudes d’écoute: On The Media. Quelque part aux alentours de cette époque, je découvre dans un tout autre genre The Savage Lovecast (18+ je vous préviens). Puis c’est l’explosion de ma liste d’écoute, et je me retrouve rapidement à ne plus réussir à écouter tous les nouveaux épisodes des podcasts auxquels je suis abonnée à mesure qu’ils sortent.
Mon but aujourd’hui n’était en fait pas de plonger dans des réminiscences historiques, mais de vous donner une liste de recommandations de podcasts à écouter. En particulier, de podcasts “série limitée”, souvent des enquêtes ou des documentaires sur un sujet précis, qui font x épisodes et c’est tout. Le premier à avoir lancé le genre, à ma connaissance, c’était Serial. A la sortie de la première saison, en 2014, “tout le monde” en parlait. Le podcast est encore actif, et il vaut bien la peine d’écouter toutes les saisons.
Pendant très, très longtemps, je désespérais de trouver des podcasts en français dont la qualité, tant pour ce qui était du contenu et de la production, pouvait rivaliser avec les podcasts américains que j’avais l’habitude d’écouter. On m’en recommandait, mais la posture journalistique classique du narrateur soit entièrement absent, soit “objectif et neutre”, désincarné, ça me hérissait le poil.
J’ai fait des études en sciences humaines. La notion d’observation participante était centrale, on mangeait la phénoménologie au petit déj, et en plus de ça, je me suis construite toute jeune adulte déjà en tant que blogueuse.
Le blog, au-delà du format de publication, c’est une culture de la parole publique dans laquelle le “je” qui observe, expérimente et interprète le monde fait partie intégrante du discours qu’il produit. Sans lui, rien ne peut être pensé ou dit – il serait malhonnête de vouloir l’invisibiliser. Et même s’il peut vouloir tendre à une certaine objectivité, ce locuteur-narrateur colore inévitablement de son regard singulier tout ce qu’il a à dire. Rendre compte de cette subjectivité en lui donnant une place dans le texte produit, c’est au final offrir au lecteur plus de clés pour en traiter le contenu, pour l’interpréter.
Dans les podcasts que j’écoute, même quand il s’agit d’une enquête, il y a un “je” qui raconte, qui ne se cantonne pas à un rôle, mais qui ose être une personne. C’est notre proxy dans l’histoire, et l’histoire qu’il raconte est aussi son histoire, aux prises avec l’histoire qu’il veut nous raconter. Ça fait beaucoup d’histoires, pas toutes au même niveau.
Depuis quelques années, on commence enfin à voir ce type de posture dans des podcasts francophones, accompagnée d’une haute qualité de production. On a Meta de Choc (même si selon les sujets on retombe un peu dans “l’objectivité journalistique”) et Dingue, par exemple. Et plus récemment, de manière beaucoup plus marquée et avec un format “x épisodes pour couvrir un sujet”, Mon corps électrique.
Je salue cette évolution.
La liste de recommandations que j’avais l’intention de mettre à votre disposition ce soir, ce sera donc pour une autre fois, ma petite introduction s’étant transformée en longue digression prenant toute la place.
En attendant, vous pouvez vous pencher sur des recommandations d’écoute que j’ai faites par le passé, en fouinant dans les articles de ce blog tagués “podcast”. Bonne lecture, bonne écoute, et à bientôt!
Depuis hier j’écoute, scotchée, le podcast “Mon corps électrique” d’Arnaud Robert. Ecoutez-le, vous ne regretterez pas. C’est du grand podcast, tant sur le fond que sur la forme, qui n’a rien à envier à mes “références” anglo-saxonnes. Chapeau.
Je dois réagir au sujet qui fait surface dans l’épisode 6 (mais commencez au début, hein, écoutez tout). L’accompagnement psychologique, ou plutôt, l’absence criante de celui-ci – à ce stade en tout cas du podcast. Et de ce que j’en ai compris, je précise bien. Si j’ai surinterprété, corrigez-moi.
Je suis estomaquée. Comment peut-on imaginer une seule minute qu’un entretien unique avec un psychiatre afin d’évaluer si un participant est suffisamment stable pour prendre part à une étude dont l’enjeu est de récupérer de la mobilité dans un membre paralysé puisse suffire en matière de prise en charge de l’aspect “santé mentale” d’une telle démarche? Comment peut-on imaginer laisser à des médecins le soin de l’accompagnement psychologique? Un médecin n’est pas un psychologue. Un psychiatre n’est pas un psychologue, ni nécessairement un psychothérapeute, tant qu’à faire. Traverser des mois et des mois, des heures par jour, au service de la science et dans l’espoir d’un miracle, si petit soit-il, comment peut-on imaginer laisser les personnes concernées gérer ça sans impliquer un ou des professionnels de la santé mentale?
Ça fait écho, chez moi, à deux choses.
La première, évidemment, c’est mon accident. Sans mesure de comparaison avec ce qui est arrivé à Arnaud, ne devant “que” me débattre avec un syndrome post-commotionnel, qui plus est avec un pronostic qui a toujours été celui de la récupération complète. Mais pendant tous ces longs mois depuis mi-mars, j’ai heureusement pu compter non seulement sur des séances hebdomadaires avec ma psychothérapeute (psychologue) – un suivi qui était déjà en place avant l’accident, mais qu’on songeait à espacer, des rencontres régulières avec mon psychiatre, dont on a doublé la fréquence par rapport à avant l’accident, et un coaching hebdomadaire spécialisé “commotion”, accompagnant le programme d’entrainement cognitif auquel m’avait adressé mon neurologue. Honnêtement, il a bien fallu tout ça pour m’aider à garder la tête hors de l’eau – et ça continue. Et avant d’avoir le suivi spécifique à ce que je traversais (le neurologue et le coaching), à savoir la récupération d’un syndrome post-commotionnel, malgré mes ressources, le fait que j’étais entourée, le soutien, les autres professionnels de la santé (médecins, physios…), je me sentais très désemparée et livrée à moi-même face à mes difficultés et peurs pour mon avenir.
Cet écho, pour dire: après un accident qui change la vie, que ce soit de façon très visible (Arnaud) ou très peu visible (moi), la santé mentale c’est d’office pas de la tarte. Et aussi, qu’un accompagnement psychologique, quel qu’en soit la qualité, n’en vaut pas un autre, et qu’il y a un sens à en avoir/fournir un spécifique à ce que la personne traverse (par exemple, il y a des psychologues spécialisés pour les personnes en attente de transplantation d’organe).
Le deuxième écho, plus parlant peut-être, c’est la PMA (procréation médicalement assistée). Là aussi, le corps/la personne “subit” le parcours médical, même si c’est voulu, choisi, désiré. Suite au suicide d’une amie cet été qui était justement dans ce type de démarche, j’avais creusé un peu. Même si ce n’est pas quelque chose auquel on penserait spontanément, je pense que ça ne surprendra personne si je vous dit qu’un échec de FIV est un facteur de risque suicidaire conséquent. Ça paraîtrait donc indiqué qu’un parcours PMA soit d’office doublé d’un suivi psy spécialisé? Qu’on prépare les patientes à gérer les échecs qui jalonneront quasi-inévitablement leur parcours, et la perspective d’un échec complet, d’un deuil à faire qu’on cherche désespérément à éviter? Qu’on les sensibilise à l’escalade d’engagement que représente ce processus?
C’est loin d’être le cas. La PMA, c’est un processus où on vend du rêve, de l’espoir, où on paie de son corps, de son temps, de son argent, de sa souffrance, dans l’espoir (parfois peu réaliste, suivant l’âge) de porter un enfant et devenir mère. On s’occupe du corps, et on les laisse se débrouiller avec les retentissements psychologiques.
Je range les échos et je reviens au podcast d’Arnaud et ce que l’écoute de cet épisode 6 en cours m’inspire. Je me dis qu’il semble y avoir, dans certains milieux médicaux, une naiveté extraordinaire concernant ce qui touche à la santé mentale. Je suis consternée. Consternée.
Notes dictées lors d’une balade le 15.08.2025, laborieusement remises un peu au propre presque trois mois plus tard. Même si la situation a évolué depuis, c’était un moment que je voulais capturer.
Quand on vit seul, on n’a personne pour nous dire : “viens, on va aller se promener”, ou bien “viens, on va au cinéma”, ou bien « ok, maintenant on sort, prépare-toi, on prend la voiture, on va aller au bord du lac, on va rendre visite à tel-et-tel, on va aller à la montagne, on va faire ceci, faire cela ».
On n’a personne d’extérieur qui nous voit au quotidien, qui peut donc nous aider à sortir d’une éventuelle spirale un peu vicieuse, genre on en fait moins, on en fait donc encore moins… Ou bien, on n’a pas le moral, donc on fait moins, ou bien on est fatigué, donc on fait moins. Mais des fois, bouger, ça réénergise. Parfois c’est le contraire qu’il faudrait, comme ça m’est arrivé, quand je suis restée coincée pendant des jours à faire du troubleshooting pour mon réseau Wi-Fi. On n’a pas une personne qui est là pour dire : “ok, maintenant stop, ça suffit, t’as fait assez, lâche ce machin et viens regarder un film avec moi.”
Pour quelqu’un comme moi (allô TDAH) toute la partie fonctionnement exécutif bat un peu de l’aile de base. Le fonctionnement exécutif ça comprend, entre autres, la gestion des activités, du temps, des tâches. C’est donc quelque chose qui est déjà compliqué pour moi, qui me demande de l’énergie, des stratégies de compensation, et qui me fatigue.
Ces problématiques que j’ai déjà sont aggravées par la commotion. La commotion, c’est une blessure au cerveau. Elle ne se voit pas, il n’y a rien au scanner, et les mini-dégâts physiques invisibles sont réparés, depuis le temps. Mais le cerveau, c’est fonctionnel, pas juste structurel. Même si physiquement “il n’y a rien”, le syndrome post-commotionnel signifie que j’ai plus de difficultés d’attention, de concentration, d’endurance, de fatigabilité.
Donc vous voyez le problème. Je dois gérer la bonne quantité d’activités, mais c’est déjà quelque chose qui est compliqué en temps normal, et là je n’ai même plus les ressources habituelles dont j’ai besoin pour faire ça. Du coup, ça me fatigue encore plus.
Cela veut dire que je vais peut-être avoir un moins bon programme de récupération, je vais moins bien réussir à équilibrer mes activités, me reposer quand j’ai besoin de me reposer, être active quand j’ai besoin d’être active — parce que le travail qu’il faut faire, justement, pour gérer ça, c’est une des choses que j’arrive moins bien à faire. Et qui me fatigue. C’est le serpent qui se mord la queue.
Quand on vit seul, on est donc seul à se dépatouiller avec ça. J’ai des amies, mais elles ne vivent pas avec moi, donc elles ne me voient pas au quotidien. Elles ne sont pas là pour me dire “stop” ou “allez, viens”.
Vivre seul, ça vient en fait avec un gros risque de perte de chance face à des atteintes dans notre santé qui impactent justement notre capacité à nous gérer. Même quand on est entouré — et je le suis, j’ai des amis, j’ai plein de gens qui ont répondu présent pour venir m’aider après l’accident, etc. Mais c’est quand même largement moi qui dois mobiliser ces ressources, et j’ai la chance d’avoir la capacité de le faire (mais pas toujours).
J’apprécie d’ailleurs infiniment les quelques amis qui me proposent des choses, qui me disent : “voilà, je viens, je pourrais venir tel jour pour souper avec toi, je pourrais venir à tel moment…” Des fois ça ne va pas toujours, des fois je dis non, mais ils·elles continuent.
Et ça, en fait, surtout maintenant, alors qu’on approche des 5 mois post-accident, c’est précieux, parce que ce n’est pas facile non plus de demander de l’aide.
Les difficultés auxquelles je fais face, eh bien elles ne sont pas forcément visibles. Quand on me voit, ça ne se voit pas. Ça passe inaperçu.
Donc je dois penser à le dire, je dois le verbaliser, je dois réussir à faire passer le message. Ce n’est pas forcément évident de faire passer le message qu’on galère à s’organiser, par exemple, quand ce que les gens voient de l’extérieur, c’est quand même qu’on ne gère pas si mal. En plus, on a l’air d’être toujours la même personne qu’on a été — on l’est largement, mais pas tout à fait. Ce n’est pas simple.
Et particulièrement ces temps, je trouve que c’est de moins en moins simple aussi de garder le moral.
Après l’accident, il y a le choc, et tout. Ensuite, le début de la récupération, c’est assez rapide. Bien sûr, il y a des hauts et des bas, ce n’est pas linéaire une récupération.
Et puis plus on avance, plus la récupération est lente, moins les progrès sont visibles. Plus on est proche de la normalité, moins ça se voit qu’on galère encore. Et donc moins on a d’opportunités d’être entendu par rapport à ça, de se sentir vu ou compris.
Donc là, je trouve dur de rester positive, de ne pas me laisser embarquer dans des spirales d’inquiétude. Est-ce que je vais vraiment réussir à retravailler ? Le neurologue n’a pas changé d’avis là-dessus. Il n’y a pas de raison. On ne peut jamais rien garantir à 100 %, mais il n’y a pas de raison que je ne fasse pas une récupération complète.
Mais il reste des choses au quotidien qui me font peur. Laisser la clé dans le contact dans la voiture parquée en plein centre-ville quand je pars souper au restaurant. Des trucs qui m’échappent. Des maladresses qui sont, à mon avis, attentionnelles. Pas moteurs — attentionnelles. D’ailleurs on le voit bien : laisser échapper un truc qu’on vient de scanner à la Migros et laisser la clé dans la voiture, il y en a un où on pourrait effectivement se dire que c’est moteur, mais pas l’autre.
J’ai l’impression qu’il y a toute une série de stratégies que j’ai en place depuis des décennies pour fonctionner, qui marchaient tellement automatiquement que je ne me rendais pas compte qu’elles étaient là. Et qu’elles fonctionnaient au niveau où elles fonctionnaient parce que je les entrainais en permanence.
Comment éviter ces incidents d’un genre nouveau pour moi ? Ce qui était déjà un peu limite avant, ou que je savais que je gérais/compensais, les choses pour lesquelles je savais que je devais être prudente avant, ça va. Je peux être plus prudente.
J’essaie de trouver des exemples qui pourraient parler à d’autres personnes que moi. Imaginons… je ne sais pas… imaginons que vous êtes quelqu’un qui n’oublie jamais ses clés, ou qui ne perd jamais ses clés. Ça ne fait simplement pas partie de votre vie, des choses qui pourraient vous arriver.
Un beau jour, vous perdez ou oubliez vos clés. Une fois. Vous pouvez vous dire « ah, merde, pas de chance ». Combien de fois vous faudra-t-il perdre vos clés pour vous dire « oh, il faut dorénavant que je fasse vraiment attention et que je mette en place des stratégies de compensation pour ne pas perdre ou oublier mes clés » ?
Une fois que l’incident est arrivé, on se dit : bon alors ok, la clé dans le contact de la voiture, ça, c’est assez simple à prévenir. Ça m’est arrivé, et c’est vrai que j’avais déjà eu un ou deux signaux d’alerte par le passé, des fois où je suis sortie de la voiture en laissant la clé dans le contact. J’avais d’ailleurs identifié que c’était des situations où j’étais en train d’écouter quelque chose, que je voulais continuer à écouter, et donc on comprend aisément que l’oubli puisse avoir lieu, mon attention étant ailleurs.
Dans ce cas, je peux mettre en place une stratégie. Je crée une sorte de “règle” : j’arrête la voiture, j’enlève la clé du contact, je la mets dans la poche. Facile.
Renverser des trucs, c’est moins facile d’y remédier. Faut-il porter chaque chose comme si elle était une chose fragile et précieuse? Faut-il mesurer chaque geste du quotidien? Jusqu’où aller?
Ce qui est difficile aussi avec cet accident, enfin, avec les changements depuis l’accident (même s’ils ne sont pas énormes), c’est que c’est venu d’un coup.
Quand on vieillit, et que petit à petit nos capacités physiques et cognitives diminuent, doucement, ce n’est pas du jour au lendemain. On se rend donc compte des changements et des adaptations à apprivoiser, petit à petit. Avec la quarantaine, la périménopause, je vois déjà bien ce processus. On se dit: “mais purée, ça m’arrive de plus en plus souvent de faire des erreurs ou d’oublier quelque chose, avant ça m’arrivait jamais.”
Donc voilà. Petit à petit, on s’habitue. Petit à petit, on adapte notre image de nous.
Mais là, c’est comme s’il y avait une mise à jour du système d’exploitation du téléphone suite à laquelle il y a des trucs qui ne marchent plus. Avant, ça marchait tout le temps, mais maintenant, ça ne marche plus. De temps en temps, il y a des gros bugs.
Tenez, un autre truc automatique qui ne marche plus aussi bien post-accident: c’est le calcul mental.
Exemple très concret. Je me dis OK, je vais faire deux heures de promenade, je regarde sur Swisstopo une destination qui est à 45 minutes, et je me dis, ah mais non, ça va faire trop loin pour être de retour en une heure, donc je trouve un objectif à 25 minutes pour faire une boucle d’une heure — alors que c’était en fait deux heures. J’ai divisé par deux une fois.
Ou alors, comme l’autre jour, je fais 4 + 2 + 3 = 7.
Ce genre de truc. C’est quand même flippant.
Un autre exemple: je regarde les résultats du Bol d’Or, je lis 1h30 pour les vainqueurs — en fait c’était 1h30 du matin — et j’enregistre dans ma tête qu’ils ont mis 1h30 pour faire l’aller-retour du Bal d’Or, ce qui est totalement impossible. Mais je ne réalise pas que c’est complètement impossible, et je répète même cette “info mal interprétée” à quelqu’un.
C’est comme s’il y avait une sorte de processus de vérification ou de validation des chiffres qui n’est plus là, ou qui n’est plus aussi bien là, ou qui bugue. Ça, c’est super chiant et déstabilisant.
I wished there were always-updated travel guides that I could have pre-printed and bound and it would be a great memento to remember the trip as well.
So, naturally, I thought there must be a huge opportunity in creating personalized, on-demand travel guides.
The mistake wasn’t being wrong about the market. It was forgetting to ask whether the product was really something I would pay for and just a ‘nice to have’.
The world is full of needs and problems. Many of these have solutions. And people are hungry for these solutions. They find them life-saving, precious, incredible.
But would they have paid for them?
A great idea that fills a real need doesn’t always have a viable business model.
I see that everyday with the thriving support community I have built for people with diabetic cats. Many of our members cannot find enough kind words to express their gratitude for what they got out of the community. There are over 7k members in it and a team of 20+ moderators. It’s literally run like a small business.
And people tell me: heavens, you should ask for a subscription and make a business out of this!
But I know it wouldn’t work. People wouldn’t pay for the service we provide. They probably wouldn’t pay for somebody to spend an hour with them to show them how to do things and get started. They most certainly wouldn’t pay for 24/7 support. At least not in numbers or amounts that would bring the whole operation anywhere close to being able to pay a salary, let alone more than one.
It doesn’t mean they don’t value what we bring. After the fact, they might very well say they would have paid for it. But not upfront, definitely not.
Some things will always have to be non-profit, or financed by third parties so that the service can be offered freely or nearly so. Others may have a market, but can’t find a price that is worth paying for the customer and at the same time high enough to sustain the business.
It’s not because there is demand for something that one can earn money with it.
I am on my never-ending quest to squeeze more writing into my life (it’s the ugly truth – the squeezing – I know), without sacrificing anything else (I know, I know), and I’m thinking that evenings could be a good plan. The day before yesterday, I managed to eat at a decent time, and get myself ready for the night, and then have time ahead of me to write.
I repeated the feat last night, though you didn’t see it show up here, because I wrote a post on the diabetic cat website.
Tonight is not that much of a success. It’s nearly 11pm and I just want to sleep (well, I don’t, but my body wants to). What happened? First of all, I got home around 6.30pm after doing some quick shopping, already super tired because I spent most of the day on the lake with my brother and my dad. It was a lovely day. But being on water and hours of active conversation are tiring.
So, I ate a little late.
And then I got lost nearly 25 years in the past, going through an old Metafilter thread, the one where the Kaycee Nicole “affair” played out. If you weren’t blogging back in 2001, you’ll be forgiven for not knowing what I’m talking about. Whether you do or not, you should read The Curious Case of Kaycee Nicole (hat tip: ma.tt), an excellent long form write-up of what went down back in the day. I read it this morning, and it prompted me to unearth the summary I published at the time. And in there is the link that sent me down memory lane.
It’s very weird reading my old comments (I’m “Tara”) in the thread. I was 26. Just over half the age I am now. As I skimmed through the thread, reading comments here and there, I found myself reading my words without immediately realising they were mine. For a few seconds, I caught a glimpse of my online writing self from the outside. It is quite an unsettling experience.
I’ll keep it short (no writing for two hours tonight), but just wanted to mention that I activated the Jetpack related posts plugin, so you have even more choice to continue reading once you’re done with a given post. I’d actually love to have a plugin that gives you posts from the same date over the years, if there are any. I think it would be a cool way to invite people to wander around the blog in search of hidden treasure (it’s there, I’m certain).
Other than that, pretty much each time I pick up my computer to start blogging, I feel the need for what I’ve internally called the “socials to blog” plugin. The one I dream of lets me open a draft post in which my “socials of the day” (but I’d be happy with just Mastodon right now) would be pre-entered, one beneath the other, in chronological order, with prettified links and preview cards as well as a source/reference link to the original update on the socials. (Yes, I know I need to detail this a bit more.) Honestly, I think about it nearly every day. Because every day, I post stuff to the socials which I could really use as a basis for a linkbloggy blog post.
I’ve been pondering more on the nature of socials versus blogging, and it’s now very clear to me that the socials are closer to chatting than “writing”, for me. Sharing a link to the socials is akin to telling the colleague I just bumped into “oh, by the way, did you see xyz, I think you might like it”, or sending somebody a whatsapp message, or (nostalgia) hanging out on IRC. In my view, the socials are highly conversational and chatty, more spontaneous and impulsive than a blog post. Not only because of the allowed length of the updates, poorness of text editing features, and social network structure that underpins them, but also because the “stream” nature of the algorithm presenting the publications of a given platform creates a strong implicit understanding that the only relevant content is “now”. Past updates are like the newspaper of old, good for wrapping fish and chips, but not something you’d want to spend your time reading.
I remember that in my linguistics studies, we covered the distinction to be made between what we called (in French) “discourse” and “story”, two types of textual productions which differ in how strongly the context producing the text in question is present in it. (Of course I can’t find a good clear reference, I’m telling you this from memory, I’d have to go back to my textbooks to be sure more precise.) “Discourse” needs to be interpreted and understood in the light of the “real-world” event of its production, whereas the “story” has a coherence that is independent of the circumstances of its production. To give some rough examples, a novel is a “story”, but the utterances making up a phone call are “discourse”.
Within this framework, blog posts are less “discourse” than updates on the socials. On the socials, utterances (updates) lose a lot of their meaning once the context of their production fades away, whereas many blog posts can remain relevant for years if not decades. So, blogs and socials are not at all the same kind of beast, linguistically, and it would be wrong, in my opinion, to try to make one into another, or merge them. There are, however, parts of the content that makes up the discourse happening on the socials that can be repurposed into a more perennial blog post: the linklog-like stuff, for example. The prospect of doing this by hand is daunting, so I’m dreaming of a plugin to assist me in that process.
Uh oh. See, nearly an hour has passed. The mist is rolling in, up there where my brain lives. I will try and be ready for blogging earlier tomorrow night. It’s a motivating objective.
I’m writing this blog post thanks to Jeffrey. Because I kind of said I’d be able to blog today, and it’s just a bit past 8.30pm, the dishes are done, the cat has had his meds and insulin (so have I – the meds, not the insulin), even the clean laundry is in the cupboard. So instead of clumsily playing through practice deals on Funbridge or hanging out on the socials, I’m here writing.
I’ve been sick most of the last week. Two days down under a post-vaccine ton of bricks (I’d kind of wilfully forgotten how nasty my 2nd and 3rd Covid boosters had been when I decided to start getting the shots again), but a sore throat before that, and after that, and a lost voice because I talked too much on said sore throat, some lingering fever, and now a nasty cough. Anyway. It’s getting better but my friend codeine and I have had to start hanging out again.
I’ve been back to work, three half-days a week, since mid-October. It’s going pretty much as expected, meaning OK, but tiring. Work, but also “just life”. Even before my accident, I struggled with the fact that I had too many wants for the time life gives us. Having less energy all these last months has put this issue on the front of the scene – in addition to the fact it is tightly linked to the complications I developed after my accident. And now that most of the symptoms have abated, and that I’m feeling more “back to normal” each month, my expectations of what I should be able to do are rising fast beyond where they should be remaining.
So, I’m trying to tackle the issue. A few things are becoming clear. One is that everybody seems to be struggling to stay on top of their lives, not only us hyperactives. There is something about the world we live in that drags us along: so many opportunities and temptations, the incentive to be happy, live a meaningful life, take care of oneself but also of others, pursue success but also slow down. But there is also the increasing administrative complexity of our lives. Technology has made it easier for me to pay my bills (in Switzerland at least: open letter, whip out phone, scan QR code, confirm, done), but it has also contributed (hand in hand with runaway capitalism applied to everything, from private companies to public services) to irrevocably breaking the processes that make things happen in our organisations. Any interaction becomes a bureaucratic nightmare. And it’s not just because the person on the phone (if there is one) is a script-fed robot (they aren’t always, by far, at least here), but because the systems are broken, tasks get lost, not mentioning bugs in the software, and nobody knows how the whole machine is supposed to work anymore so it can be fixed.
So when I want to move my insurance 3rd pillar into a normal one, it takes me 4 phone calls and e-mails over 3 months to make it happen. And each time the person on the end of the line is listening well, taking the issue seriously, looking for traces of my last contact (gone), asking for some information again, promising me that they are on it and that this time, the order is underway and will be dealt with.
This is just one example. You have yours, too, I’m sure. I remember a time when I could call customer service, wait on hold for a bit, and have my problem solved. Now I call customer service with a question, they actually create an additional problem on top of the one I was trying to solve, I spend an hour on the phone with them first in disbelief trying to clarify that they actually did do the stupid thing I feared they would do but they assured me they wouldn’t, getting them to admit it was a mistake, escalate me to somebody who actually can’t do anything for me that I couldn’t do myself.
This, of course, is a separate problem from the fact I want to Do All The Things, but it doesn’t help. Because on top of working to earn a living, we need to spend hours managing the Admin of Life. Those hours are not available for other stuff.
I realised, recently, that my expectation that I should be able to find a way to manage my life and feel reasonably on top of things was most certainly an illusion. It’s not me who is failing, it’s the objective that’s out of touch with reality. You know, just like we realised at one point that it wasn’t fair to make women believe they could have a full-time work life (“like men”), be great invested parents, manage the household and have hobbies and take care of themselves, oh yeah, and social life. So, I’m trying to accept that there will always be something falling through the cracks. Instead of building a system without any cracks, I need to shift into building a system that allows for them.
Maybe I can officially decide that I’m not checking that the reimbursements from the insurance for the cats‘ medical bills are correct. I don’t do it, but it’s always on my to-do list, because one should check this kind of thing to run personal finances well, right? So, a type of management that is less airtight, but with safety nets. Which takes into account that of all the balls we are juggling, some are glass and cannot be dropped, whilst others are rubber and will bounce back up if we let them escape.
One of the ways I’ve tried to tackle my “activity overload” issue is by readjusting my expectations. How many hikes in a year? How many times can I actually manage to go to judo per month? How many stays at the chalet? How many blog posts a month? Using historical data seemed a good place to start. My calendar is not very reliable for that, because I sometimes make plans I don’t follow, and they stay in the calendar – or go off on a hike with a friend on the week-end and hadn’t written it down. But my Google Timeline know where I was, and when. I exported it, chopped it up so I had just the couple of years I was interested in in a file (the whole thing is massive), and fed it to Gemini along with an export of my calendar. I usually use ChatGPT, but I had the hope that Gemini might be able to plug into my Google Photos and get some extra data from there – but no luck, not for me. I stuck with Gemini because it clearly did a way better job than ChatGPT analysing my data. Of course, as usual with LLMs, what seemed like a straightforward missing turned into a long series of prompts and reprompts, but I’m happy to say I did get somewhere, with less anguish and more fun (if not less time) than if I had painstakingly done it by hand.
All the while I had the nagging feeling that maybe I was tackling this wrong. A feeling that I was hovering around the entrance of a rabbit-hole signposted “over-engineering”. I confess, I’m no stranger to this flaw.
I know I need to set priorities. Priorities is the issue on a daily basis. Do I take time to write, or rest? Do I spend time with the cat outside or do a puzzle? Do I see a friend or write a blog post? Do I deal with my taxes next week-end or pick up the future of blogging/socials ball and write about that? Or spend some time volunteering in the diabetic cat community? Or…? Or…? And so on.
So far it’s become clear to me that as long as my life priorities are not sorted, it’s going to make choosing between writing a blog post, sorting through my boxes of stuff, hiking or seeing a friend pretty tricky. People keep telling me that I have too much on my plate and I need to drop something, but there is nothing there I feel like I can drop. I’m not going to stop judo. I’m not going to shut down the diabetic cat community. I’m not going to stop writing, or skiing, or hiking, or sailing. I’m not going to stop having friends. And so on… again.
Priorities. What is most important? What is less important? What is more meaningful to me? It hit me today that beyond the pervasive Life Overwhelm of our times, the way this difficulty to choose and prioritise expresses itself in my life is that I am interested in too many things. It may sound trivial said like this, but it’s not. I suffer from too much “want”, too much “oh, how exciting”, “love this”. It’s as if my threshold for something to be interesting was very very low. It doesn’t take much to get me interested! Just like I’m an easy customer when it comes to food, I’m an easy customer for many things. This feels like it must be related to the “ADHD weak filter” which makes it difficult to distinguish between signal and noise amongst the available information. Maybe I’m stretching things a bit, but for me, it’s as if my “filter” for what is something I want to do or am interested in is letting pretty much everything through, resulting in this deluge of “wants”, projects, interests, etc. (The “weak filter” has advantages when it comes to thinking outside the box or being creative, but that’s another story). So, maybe in addition to setting some guidelines and realistic expectations for the operational management of my time (e.g. max n social activities in a given week), it would make sense to work on that filter a bit, and make it a little more discriminating.
I can’t make my ADHD go away. However, what I can do is identify which core needs these various activities satisfy, or not, for example. Maybe, when I then look at my overall activity schedule (hi Gemini), I will notice that it is lopsided, in terms of which needs are met or underrepresented. This would be a way of tightening my filter a bit. Another angle that is important is if a given activity or interest requires regularity to be feasible. This is easy, with physical activities: if I’m doing judo, I need to train regularly enough. I can’t just “go and do judo” twice a year – my body won’t let me. Same with hiking and skiing, they require a certain level of fitness that comes from regular practice. Blogging, however, can be neglected for months or years and then come back to. Not surprisingly, activities that don’t require regular practice might be more likely to be deprioritised, although they might actually be important.
I’m a firm believer in tracking things. Get that feedback loop going first, rather than just set objectives and despair trying to reach them. How things are now is a great starting point for introducing incremental changes in the desired direction. So, for example, this last week or so I’ve been thinking I should track my hours of intense interaction (because although I enjoy it, it exhausts me) and also, how much time I write, when I do write. I know I already blogged (more than once probably) about the problem of monster blog posts like this one, versus shorter writing. See, I’ve been writing for two hours now. Crazy, right, when you think it took you about 10 minutes or so to get down to here if you’re reading everything. I’m hungry (yes I had dinner, I’m hungry again/already) and tired.
So, although I would have many more things to say (see, another filter thing: each day brings at least 2-3 blog post ideas – keeping up is just not possible unless I spend all my time writing…), I will wrap up this blog post, pick a title for it, publish, and go to bed.
L’IA générative, c’est ChatGPT, Claude et consorts. Ce sont des outils à qui on donne des instructions, et qui produisent en réponse du texte. Il y en a également à qui l’on donne des instructions, et qui produisent des images, du son, voir de la vidéo.
Je n’ai pas pour objectif ici d’essayer de discuter de l’éthique lié à leur utilisation ou à leur entraînement. Il s’agit d’un tout autre sujet, dont il vaut par ailleurs la peine de discuter. D’un point de vue pragmatique, je les trouve suffisamment utiles pour les utiliser régulièrement. Mais ce dont je veux parler ici c’est comment éviter de gros faux-pas en matière de communication et de relationnel.
Voici deux usages très problématiques et que l’on voit malheureusement trop fréquemment:
Laisser l’IA parler à notre place, tel Christian avec Cyrano
Assommer les gens de copier-coller verbeux produits par une IA, version 2025 de RTFM
L’IA-Cyrano
Voici quelques exemples du premier cas de figure:
quelqu’un me pose une question, je la pose à ChatGPT et je réponds à mon interlocuteur avec la réponse que m’a donnée ChatGPT, comme si c’était moi qui parlais
je produis des visuels avec Midjourney ou autre et je les partage sur instagram sans préciser qu’il s’agit de productions d’IA générative
dans une discussion où je ne sais plus trop quoi répondre ou quoi dire, je demande la réplique suivante à mon chatbot préféré et je colle sa proposition
je demande à Claude de m’écrire un poème sur tel ou tel sujet, pour exprimer ceci ou cela, et je partage ce poème, sans préciser que ce n’est pas moi qui l’ai écrit.
Pourquoi est-ce que ces exemples posent souci? Ils posent souci d’une part parce qu’ils rompent le contrat social tacite des échanges sur les réseaux sociaux, ou par Messenger, ou des publications sur les blogs ou sites web personnels, que la personne avec qui on interagit est celle qui écrit les mots qu’on lit, ou produit l’art qu’on admire.
Ça s’apparente en fait à une forme de plagiat, au sens où l’on s’approprie une production qui n’est pas la nôtre, mais qu’on fait passer pour la nôtre. A la différence du plagiat classique qu’on a en tête, la source du contenu d’origine (l’IA) n’est pas le·la lésé·e, mais l’interlocuteur.
C’est avec toi que j’échange, que ce soit par messagerie ou dans les commentaires, ou c’est toi que je lis, et dans cette interaction entre toi et moi il y a des enjeux relationnels. Si tout d’un coup tu passes le clavier à quelqu’un d’autre sans me dire (humain ou machine), je suis trompée sur la marchandise.
Vous me répondrez qu’utiliser ChatGPT comme assistant pour écrire un e-mail délicat est un usage légitime de cet outil – et je suis d’accord. Où est la limite, alors, et pourquoi est-ce que l’e-mail ou la lettre ça peut passer, mais pas la réponse sur Messenger ou WhatsApp?
Je pense qu’il y a deux aspects à prendre en compte.
Le premier, c’est l’implication du locuteur perçu dans les productions de l’IA. Est-que c’est une vraie “collaboration”, je retouche, je retravaille, je “m’approprie” le texte produit pour que ce soit plausible que ce soit moi (si c’est moi qui suis supposé·e l’avoir écrit) – tout comme on le ferait en demandant de l’aide rédactionnelle à un autre humain, à un assistant en chair et en os, à un écrivain public? Ou est-ce que j’ai juste donné une instruction simple et pris le résultat tel quel, sans même le relire?
Le deuxième, c’est le contexte et le type de production. Un e-mail administratif, c’est souvent plus un exercice de style qu’une réplique dans une véritable interaction. L’e-mail administratif, c’est pas grave si je ne l’ai pas écrit toute seule comme une grande, si je l’ai fait écrire à ma cousine – tant que je signe. Un poème que je partage sur mon compte Facebook, par contre, s’il n’y a pas d’auteur indiqué, c’est implicite que c’est moi. Ou une discussion Messenger, un échange dans les commentaires: c’est une forme de discussion, très clairement, dans laquelle l’attente est que notre interlocuteur est un humain. (On adore tous les services clients qui vous proposent de “chatter avec un agent” qui se présente comme un être humain mais dont on sent bien que c’est à moitié un chatbot, n’est-ce pas?)
Et la zone grise? Peut-on collaborer avec une IA?
Je pense que pour sentir ce qui va poser problème ou pas, on peut simplement se demander si le rôle de l’IA dans notre histoire était tenu par un humain, si ça passerait. J’échange des messages avec une copine et je passe mon téléphone à mon voisin pour qu’il réponde, parce qu’il fait ça mieux que moi. Oui ou non? Je demande à mon voisin d’écrire un poème ou un récit pour moi, et je le colle sur mon profil sans préciser que c’est lui qui l’a écrit? Je pense qu’on sent bien que ça ne passe pas. Par contre: j’échange des messages et je ne sais pas trop comment tourner ma réponse, et mon collègue m’aide pour trouver la bonne tournure et me conseille – ça peut passer. Mais gare aux conséquences si en faisant ce genre de chose, la personne en face “sent” qu’on s’est fait aider!
La pente glissante avec l’IA c’est que celle-ci va produire rapidement et facilement des textes à la forme séduisante, rendant grande la tentation de simplement copier-coller sans autre forme de procès.
Faut-il pour autant renoncer à se “faire aider” par l’IA pour nos productions, quelles qu’elles soient?
Pour moi, il y a zéro souci de se faire aider par ChatGPT pour rédiger quelque chose, mais la transparence est importante. “Poème généré par ChatGPT sur mes instructions”, ou “Texte écrit avec l’assistance d’une IA”, ou “illustration générée par IA”, ça évite des malentendus. On évite de rompre le « contrat social », sur les réseaux sociaux en particulier, qui dit quand quelqu’un publie quelque chose, il l’a produit directement. On voit d’ailleurs de plus en plus que les plates-formes demandent à leurs utilisateurs de préciser si le contenu qu’ils publient est fait “avec IA”.
Un exemple personnel: j’adorerais composer des chansons mais je ne sais pas faire (enfin je peux, mais c’est nul, je n’y connais pas grand chose en musique). Aujourd’hui, grâce aux IAs génératives, je pourrais enfin composer/créer une chanson. Mais si je la partage ensuite avec d’autres, ça me semblerait normal de préciser que je l’ai faite en m’aidant d’une IA, et pas toute seule, à la force de mon talent et de mes compétences musicales.
Parlant de chansons, une histoire qui me vient en tête pour exprimer ce qu’on peut ressentir en lisant un texte qu’on pense avoir été produit directement par un humain, pour réaliser ensuite que l’IA est impliquée: Milli Vanilli. Quand on voit quelqu’un chanter au micro, dans un clip ou sur scène, c’est implicite qu’il s’agit de sa voix, à moins que la mise en scène nous fasse comprendre qu’il s’agit d’un acteur ou d’une actrice. Donc dans le cas de Milli Vanilli, quand on a découvert qu’en fait non, c’était quelqu’un d’autre dans le studio, ça a très mal passe.
Si c’est joli, où est le mal?
Un mot encore concernant en particulier les images. Sur les réseaux, on partage des tas d’images qu’on n’a pas forcément produites, donc le problème n’est pas tant là. A moins que je sois connue pour mes talents de photographe, si je partage une photo absolument splendide de quelque part au bout du monde, on peut imaginer assez aisément que ce n’est pas moi qui l’ai produite. (Bon, j’avoue que pour ma part, si je partage une image qui n’est pas de moi, il m’importe de le préciser. Mais l’écrasante majorité des gens ne le font pas, donc: norme sociale.)
Souvent, quand je fais remarquer aux gens que l’image qu’ils partagent est une image générée artificiellement, on me dit “oh c’est pas grave, c’est joli quand même!”
Le problème avec ce raisonnement est le suivant: en inondant notre quotidien de productions visuelles générées qui ne s’assument pas, on véhicule des représentations déformées du monde. Les images marquent. On voit quelque chose, ça nous reste. On part du principe que c’est vrai (“seeing is believing”, “le voir pour le croire”). Et donc on avale tout rond des informations visuelles fausses sur le monde dans lequel on vit.
Et si c’est de l’art? Le problème est le même. Etre exposé systématiquement à des productions mécaniques en pensant qu’elles sont humaines, ça finit par nous faire perdre la notion de ce qu’est ou peut être une production humaine.
On connaît tous l’impact catastrophique qu’a eu la généralisation de l’utilisation de Photoshop pour retoucher les photos de célébrités, donnant à des générations de femmes et d’hommes des attentes complètement irréalistes concernant le corps des femmes (et des hommes aussi, dans un deuxième temps). Ne tombons pas dans le même piège, et ne soyons pas complices de l’effacement de la frontière entre le vrai et le faux. La guerre cognitive ce n’est pas juste la “désinformation”. Il s’agit de nous faire perdre nos repères, au point de n’être plus capables de nous orienter dans le monde et de le comprendre. On est en plein dedans, là. Il faut se battre.
L’IA-RTFM
Le deuxième cas de figure consiste à copier-coller, brut de décoffrage, l’output d’une IA générative sur un sujet donné, le plus souvent dans un contexte conversationnel (messagerie instantanée ou commentaires). Exemples:
dans une discussion avec un collègue, on se demande s’il vaut mieux utiliser telle approche ou telle autre pour gérer une situation au travail; ni une, ni deux, je pose la question à ChatGPT, qui me fait une réponse joliment structurée d’un écran ou deux avec des listes à puces et du gras où il faut, je copie et je balance dans la conversation, en disant: “j’ai demandé à ChatGPT”
dans un groupe facebook, quelqu’un pose une question – je la soumets à l’IA de mon choix, puis je laisse un commentaire en copiant-collant la réponse, qui par sa forme et son ton, ne trompe personne sur son origine (ce n’est pas le but)
en séance de troubleshooting technique par Messenger, un des interlocuteurs colle dix étapes d’instructions générées par ChatGPT, qui supposément (!) contiennent la solution au problème.
Ici, il n’y a pas de volonté (ou de négligence…) de faire passer pour sienne une production non humaine. Explicitement ou non, on est bien transparent sur le fait que le texte en question est produit par un LLM. Où donc est le problème?
Le problème est que ce genre de procédé (un peu comme le message vocal non sollicité/consenti – il faut d’ailleurs que j’écrive à nouveau à ce sujet) charge l’interlocuteur d’un travail que le locuteur souhaite s’épargner. Le texte ainsi copié-collé est rarement concis, n’a généralement pas été vérifié par la personne qui l’amène dans la discussion, et même pas toujours lu! Il est jeté en pâture à l’auditoire, qui devra lui-même déterminer ce qui est à prendre et ce qui est à laisser dans cette réponse générée qu’il n’a pas demandée.
Pourquoi “RTFM“? En anglais, “Read The Fucking Manual” est une réponse généralement passive-agressive à une question, genre “demande à Google”, mais moins poli. Lis le manuel et démerde-toi.
Quand une réflexion commune (une discussion) est interrompue par un déversement de réponses IA brutes, c’est un peu comme si on copiait-collait la page Wikipedia du sujet dans la discussion. C’est au mieux maladroit, au pire extrêmement malpoli et condescendant.
(Tiens, ça me fait penser aux entreprises qui collaient des communiqués de presse tout secs des des articles de blog, à la belle époque. Ou qui répondaient dans les commentaires avec la langue de bois des chargés de comm.)
C’est très différent, évidemment, si les interlocuteurs se disent “oh, demandons à ChatGPT pour voir” et se penchent ensuite sur la réponse ensemble, qu’il s’agit donc d’une stratégie commune pour traiter le sujet en cours.
Mais la plupart du temps, ce qu’on voit, c’est un interlocuteur qui s’économise l’effort de véritablement prendre part à la réflexion en l’outsourçant d’une part à l’IA, et d’autre part aux autres interlocuteurs. Bien souvent sans penser à mal, cette introduction dans l’échange d’une quantité parfois écrasante d’informations de qualité inégale (voire carrément douteuse) peut faire l’effet d’un “Gish Gallop” involontaire, bloquant la discussion par surcharge informationnelle.
C’est une chose de donner un lien vers un article pertinent – qu’on espère de bonne qualité, et idéalement lu (on a d’ailleurs naturellement tendance à le préciser quand ce n’est pas le cas, dans le contexte d’une discussion), d’aller en aparté consulter l’Oracle-IA et de revenir enrichir la discussion avec ce qu’on en a retiré, ou de changer complètement la dynamique et l’équilibre de l’échange en imposant la présence d’un interlocuteur supplémentaire (l’IA) qui parle plus qu’il n’écoute.
La version courte?
ChatGPT n’a pas le monopole de la verbosité, j’en conviens. Je vous jure que j’ai écrit les plus de 2500 mots de ce billet toute seule. Donc, pour faire court:
C’est OK d’utiliser l’IA comme outil-assistant pour ses propres productions, et même dans certains cas de lui déléguer une production entière, mais il convient d’être explicitement transparent, particulièrement sur les réseaux sociaux et dans les interactions personnelles, sur le fait qu’il s’agit d’une production “IA” ou “avec IA” (certains réseaux recommandent d’ailleurs un étiquetage dans ce sens).
Il y a des situations où l’attente d’une production “100% authentique” par le locuteur est moins forte (certains e-mails, lettres, articles); dans ce cas-là, on peut certes s’aider d’une IA comme on s’aiderait d’une autre personne douée des mots, mais attention à ce que d’une part la “collaboration” en soit suffisamment une pour que cela reste “notre” production (à l’opposition d’une “délégation”) et que le résultat puisse passer pour tel.
Si on se retrouve à copier-coller des productions d’IA pour nos interlocuteurs au lieu de leur parler, que ce soit pour “donner des infos” (“regarde, ChatGPT a dit ça!”) ou “parler à notre place”, attention, ça va mal finir! Personne n’aime se retrouver à “discuter avec un robot” sans son accord, et encore moins sans être prévenu.
Et au risque de répéter une fois de trop: les LLMs sont des outils puissants, utiles et intéressants (excitants même) mais ils ne sont pas “intelligents”, ils ne “savent” rien, ils ne font que générer du contenu en fonction de modèles statistiques qui les guident vers le prochain élément le plus probable (un mot par exemple). Parfois, ils produisent de belles conneries sur un ton parfaitement sérieux et assuré.
Donc, si on demande à un LLM un résumé, une synthèse, une transcription, une version “à la sauce de”, il faut traiter sa production comme celle d’un stagiaire brillant pour certaines choses mais complètement à la ramasse pour d’autres: il faut passer derrière, relire, corriger, adapter. Les IA c’est bien pour débroussailler, pour faire le premier jet, pour réfléchir ou jouer avec des idées, pour débloquer des situations qui nous résistent, mais pas pour cracher le produit final.
La version encore plus courte:
transparence concernant l’implication de l’IA dans le contenu proposé
vérification et adaptation du contenu généré (forme et fond)
respect de l’interlocuteur en assumant soi-même le coût (cognitif, social, temps…) lié aux deux premiers points.
J’y bossais déjà, mais depuis mon accident, je prends des cours avancés de lâcher-prise. Avoir du temps mais ne pas avoir d’énergie, donc renoncer. Dire non à des propositions. Dire oui en sachant que j’aurais dû dire non, faire quand même et payer derrière, me promettre que la prochaine fois je dis non. Non aux autres c’est des fois pas toujours simple, mais le pire c’est de devoir me dire non à moi.
J’ai déjà assez de “je veux” pour faire déborder une vie sans commotion, à la base. Alors là, je vous laisse imaginer.
Ne pas aller en randonnée. Ne pas aller au judo. Ne pas ranger les cartons qui attendent pourtant. Ne pas faire mon admin qui commence à peser sur ma liste des tâches. Ne pas voir des gens – des gens que j’aime et que j’aimerais voir, mais mon quota d’énergie disponible est épuisé ou pris par autre chose.
Faire des projets et les défaire au fur et à mesure. Annuler. Décommander. Déplacer. Dire “ah oui ça je vais faire”, pas juste à moi, mais à l’autre, et ne pas faire, semaine après semaine. C’est pas nouveau, ça, vous me direz, mais c’est d’autant plus cuisant que je fais des efforts immenses pour justement ne plus garder que le minimum. Même le minimum, à mes yeux, c’est trop pour ma vie juste là.
Voir passer les mois amorphes et regarder en arrière: certes, une ou deux choses de faites, une poignée peut-être, mais surtout de la convalescence, de la récupération, du repos.
Ah, le repos. Le Graal, l’objectif, le truc à apprendre, en plus du lâcher-prise. Mais c’est pas simple. Y’a un ou deux films sympas, genre Flow et Moana, que je veux regarder depuis des mois. Parce qu’au moins quand je regarde un film, ou une série, je suis pas en train d’agiter mon cerveau à faire autre chose. Puzzles? Bien sûr – ça fait des semaines que j’ai tout le temps “mieux à faire” que de me mettre au suivant. Y’a toujours des choses plus importantes à faire que de me reposer. Ranger le coin de bordel à l’entrée par exemple. Mettre les habits propres de la lessive de la semaine dernière dans l’armoire. Ecrire un article sur mon blog (oups).
Lâcher prise, aussi, quant à l’illusion que “gérer sa vie” est un objectif réaliste. C’est nouveau comme idée, ça. Mon perfectionnisme, il se manifeste moins dans les choses que je livre ou que j’accomplis que dans ma façon d’organiser ou de gérer. L’organisation ou la gestion, ça doit être fait “juste”. J’aspire à la sérénité que m’apporterait une vie où je n’ai ni piles de bordel à ranger ni piles d’habits à plier ni tas d’admin à faire ni légumes morts au fond du frigo que j’aurais dû cuisiner. Une vie un peu sous contrôle. Pas rigide, hein. Juste, gérée – comme quand on arrive à la gare avec une minute ou deux en rab, qu’on peut marcher tranquille, même profiter de regarder autour de soi, de respirer un peu.
Je regarde autour de moi, et je crois que personne n’a ça. Et je me dis que les vies de 2025, en fait, si ça se trouve c’est juste pas possible de réussir à suivre. Il y a toujours des choses qui vont nous échapper. Je dois m’avouer que je ne suis pas encore prête à lâcher prise, là, je m’accroche à cette illusion: il doit bien y avoir un moyen de gérer tout ça pour que ça roule. Il faut juste que je le trouve.
Lâcher prise: de retour au travail cette semaine. Je veux dire et redire que mon employeur, dans toute cette histoire, a été exemplaire. Soutien, empathie, zéro pression, un vrai allié. Je n’ose pas imaginer que qu’auraient été ces sept derniers mois avec un employeur moins compréhensif. Mais lâcher prise, parce qu’au moment de mon accident, j’étais arrivée à un rythme de croisière dans mon projet, j’avais réussi à commencer à mettre en mouvement des choses, j’avais planté des graines, lancé des pistes, activé des contacts.
C’est comme si en février-mars j’avais préparé mon joli jardin: retourné la terre, identifié quoi planter où, mis mes semis, commencé à regarder les petites pousses sortir de terre. Et maintenant, je retrouve mon jardin après sept mois laissé à l’abandon, je ne sais plus ce que j’ai planté où, il y a des mauvaises herbes partout, la moitié des semis sont morts, il y a des trucs qui poussent mais que je n’arrive pas à identifier. C’est dans l’ordre des choses vu la nature de mon job. Mais là, je ne peux pas juste revenir et continuer à m’occuper du joli jardin. Je dois d’abord identifier ce qui a poussé, ôter les mauvaises herbes, voir s’il y a des petites plantes à sauver ici ou là, s’il est encore temps de planter pour une récolte tardive…
Allez, je laisse la métaphore du jardin, faut pas la pousser trop loin, mais là aussi, qu’est-ce qu’il y a à lâcher prise.
Accepter ce qui est hors de mon contrôle.
En l’occurrence, mes limites. On choisit pas ses limites. On choisit ce qu’on en fait, si on les écoute, déjà, si on les respecte, ensuite.
Et pour la majeure partie de cette année, non seulement mes limites se sont manifestées de façon à ce que je ne puisse pas les ignorer, mais en plus de ça, elles ont déménagé pour venir s’installer juste devant ma porte. Je n’ai qu’à ouvrir, et hop, elles sont là.
Alors, ne dramatisons pas: je vais bien, dans l’ensemble, j’ai passé un cap il y a deux mois ou quelque chose comme ça, je suis en reprise de travail et je suis prête pour (pas comme en avril où j’y suis allée en me disant qu’on n’était jamais à l’abri d’une bonne surprise, mais que ça me semblait tout de même bien chaud). Je reprends mes activités.
Mais toujours à vitesse réduite – comme le travail.
C’est ultra frustrant. C’est ultra frustrant de voir tous ces mois “perdus”, moi qui ressens toujours très fort l’urgence de le vie parce que la mort est à nos trousses et qu’on ne sait pas quand elle nous rattrapera. J’ai appris jeune que ça pouvait être très tôt. La vie n’a cessé de me le confirmer.
Mais je sais que si je veux pouvoir être active à l’avenir, je dois apprendre à ralentir. Donc oui, bien sûr, ces mois ne sont pas “perdus”. J’ai appris et j’apprends encore: à ralentir, à lâcher prise, à dire non, à accepter que je ne peux pas faire ceci, ni cela, ni ça.
Je me répète, vous trouvez?
Après sept mois de ça, et c’est pas fini, je crois que je peux me répéter un peu.
Je pense à des gens, j’ai envie de les voir, mais je m’arrête avant de lancer une invitation ou une proposition, parce qu’avant il y a: le sommeil, manger correctement, avoir un minimum d’activité physique, gérer mon ménage et mon admin sans griller mes neurones, m’occuper de mes chats et de ma santé (sérieux des fois j’ai l’impression que gérer sa santé et son admin c’est déjà un 50%), essayer d’aller au judo et au chant (ce qui implique: m’organiser pour avoir assez d’énergie à ce moment-là), faire un peu de place pour mes proches, ne pas complètement délaisser la communauté DF, me reposer… et maintenant, on rajoute 30% de travail, pour commencer.
Ça c’est juste la base.
Alors je me rends bien compte que la complexité de ma vie a un impact direct sur la complexité de sa gestion, que ce soit côté temps ou admin.
Lâcher des choses? Lâcher prise. Mais quoi? Pas pour le moment.
Je m’accroche encore à l’idée qu’il y aura moyen de faire fonctionner tout ça.
Et donc aujourd’hui, j’ai lâché prise: dans le train en rentrant de ma première journée de travail au bureau depuis ma reprise, j’ai sorti mon calendrier, j’ai posé une plage d’admin, en me disant “allez hop je fais une heure d’admin je vais régler des trucs qui trainent”, puis une petite pause, puis une autre plage pour ma “correspondance” (je vous dis pas le nombre de gens à qui je dois répondre un truc ou un autre), et puis je vais aller au judo, ça le fait, le vendredi le cours commence toujours un peu en retard, donc si je quitte la maison à 17h45 ça ira.
Lâché prise, dites-vous? Ça ne ressemble pas trop à ça. Et vous avez raison. Lâcher prise, c’est ce qui est venu après, quand je suis descendue du train chercher mon vélo, après avoir réalisé que j’avais quand même un sacré coup de barre (c’était l’heure des médics, mais quand même), que j’avais fermé mon ordi parce que les phrases que je lisais sur l’intranet n’atteignaient plus mes neurones, que j’étais au bout de ma première semaine de reprise de travail et que je n’avais pas trop mal à la tête mais que peut-être, peut-être, ce serait sage de me reposer d’abord un peu.
Donc j’ai lâché prise: j’ai envoyé valser la plage d’admin, la correspondance, et même le judo. Ce soir je me donne un seul objectif: faire les courses. C’est tout. Si je liquide un ou deux petits trucs d’admin qui me chatouillent le bout des doigts, c’est du bonus (j’ai fait: deux paiements, envoyer une facture pour remboursement, 5 minutes chrono). Si je suis inspirée pour écrire un truc, j’écris – c’est plutôt reposant, en fait, car pour moi c’est un moyen de penser tranquillement, plus lentement parce qu’il faut écrire. Ecrire, ça canalise mes réflexions.
Les habits à ranger, qui attendent depuis plus d’une semaine, ils attendront. La pile de courrier à moitié ouverte, le coin en bordel à l’entrée, les légumes au fond du frigo: ils ne sont pas à ça près. Je lâche prise. J’accepte que juste là, me reposer est plus important que “faire”.
Quelques réflexions sur 30 ans de judo à jouer à la fois le rôle de l’un et de l’autre, ce que ça inscrit dans le corps concernant l’importance de prendre en compte le point de vue de l’autre, comment ça s’applique aux relations et interactions en général, à l’expérience utilisateur, à une communauté consacrée au diabète félin, aux blogs et à Facebook, pour terminer sur une note concernant l’erreur fondamentale d’attribution (un biais cognitif qu’on devrait tous connaître). Rien que ça!
(Je suis pas super contente de la synthèse résumée que m’a pondu chatGPT à partir de la transcription brute, donc ça attendra soit que je la retravaille assez, soit que je la fasse toute seule comme une grande… mais en attendant vous pouvez déjà regarder la vidéo!)
Avec un TDAH, ça revient toujours à ça: on veut faire quelque chose, quelque chose qu’on a envie de faire, pour de vrai, mais on ne le fait pas. C’est la fameuse difficulté d’initiation de tâche. Quand il s’agit de faire le ménage, les impôts ou la vaisselle, tout le monde comprend bien qu’on peine à s’y mettre. Mais quand il s’agit de faire des choses qu’on désire véritablement et qu’on aime, on se sent vite très seul face à ça (et que démarre l’auto-gaslighting: si j’arrive pas à m’y mettre, peut-être que j’ai pas si envie que ça, et autres conneries du genre).
Donc, comment faire? D’abord, ça va de soi mais en fait pas forcément, vérifier que le problème est vraiment une histoire d’initiation de tâche, et qu’il n’y a pas des enjeux affectifs, logistiques, ou autre à détricoter avant. Ensuite, c’est clair que “ce qui marche” va dépendre de la personne (les personnes avec un TDAH ne sont pas des clones), et ce qui marche pour moi ne marche peut-être pas pour vous, et vice-versa.
Pour ma part, “mettre des objectifs” (dans le sens de “buts”) ça n’aide pas, même au contraire. Ça me décourage, ça me paralyse, bref, ça ne marche pas. La récompense sous forme de “carotte” non plus (à ne pas confondre avec la récompense-renforçateur), parce que bon, le truc sympa que je m’offre à la fin, je peux me l’offrir que je le fasse ou pas. Une deadline artificielle, ça ne marche pas non plus, parce que mon cerveau sait très bien que c’est “pour de faux”, donc ça ne reproduit pas la pression de l’urgence qui rend le TDAH super productif quand il a le couteau sous la gorge.
Allez, voilà ce qui ne marche pas.
Ce qui marche?
Programmer: cela signifie planifier suffisamment soigneusement le déroulement de la journée, réserver du temps pour la chose en question (“de telle heure à telle heure”), m’assurer que je vais avoir ce qu’il faut à disposition pour le faire.
Créer des habitudes: chez moi, quand l’habitude est en place, ça marche assez bien. Tout le souci est de construire l’habitude. Ce n’est pas trivial de construire une habitude, et ça demande du temps et de la méthode. En particulier, il faut réfléchir à où on peut “accrocher” notre habitude dans nos activités déjà existantes. Par exemple, je veux prendre le pli de travailler mes chants chaque semaine. Est-ce qu’il y a quelque chose que je fais déjà chaque semaine, et auquel je pourrai “joindre” cette activité que je veux mettre en place?
Body-doubling, ou faire avec quelqu’un: une méthode vraiment très puissante, qui peut prendre diverses formes, depuis “on se donner rendez-vous une fois par semaine avec une copine pour manger ensemble et répéter nos chants” à “j’ai quelqu’un sur Messenger avec qui je fais des plages de rangement ou d’administratif en synchro” en passant par “un pote vient me tenir compagnie pendant que je range”.
Décomposer: parfois, l’initiation de tâche coince parce que les étapes de pour commencer la tâche ne sont pas claires. Décomposer, bien plus en détail que ce qu’on pense (il faut penser “petites actions comportementales”, si vous faites de l’éducation canine ou féline vous voyez ce que je veux dire), et noter la séquence sur un papier, ça permet de ne pas avoir à garder dans sa mémoire de travail l’enchainement.
Ça parait tellement con qu’on ne le fait pas, je sais. Un exemple pourrait être, pour écrire: ouvrir le document xyz; écrire une phrase; écrire une deuxième phrase. Ou pour les impôts: descendre au bureau; sortir la fourre avec mes papiers d’impôts; ouvrir l’ordinateur; ouvrir VaudTax; créer le fichier pour cette année. Il ne faut pas avoir peur d’aller ridiculement dans le détail.
Dix minutes d’effort: quand vraiment tout est en place et qu’on est devant la tâche et qu’on bloque (écrire typiquement, faire les impôts, bosser), mettre un timer pour 10 minutes et faire un véritable effort, honnête et concentrer, pour avancer 10 minutes sur la tâche. Au bout des dix minutes, soit on est lancé et on peut décider de continuer, soit, si on n’arrive vraiment pas, on peut décider de lâcher l’affaire et de reprendre une autre fois, ou d’une autre façon.
Penser à l’environnement: notre environnement (au sens large) joue un bien plus grand rôle que ce qu’on croit dans notre capacité à faire telle ou telle chose. Vous connaissez tous le phénomène des vacances ou du voyage: on vit mieux, on prend une habitude (genre se détendre, lire) et on se jure qu’on continuera une fois de retour à la maison. Mais non, une fois de retour dans notre environnement habituel, ça ne tient pas. C’est pas un manque de volonté, c’est un angle mort.
Donc, prenons la tâche ou l’activité qu’on veut faire ou mettre en place: comment peut-on configurer notre environnement pour favoriser l’initiation et l’accomplissement de la tâche? La partie planning d’agenda plus haut prend soin de l’aspect temps, mais quid de l’aspect espace?
Un exemple chez moi est celui des alarmes lumineuses (oui, un article à écrire juste là-dessus, ça viendra) qui me “rappellent” que c’est l’heure du repas ou du coucher. Un autre exemple, si je veux partir en randonnée le matin, c’est de sortir et préparer mon sac et mes affaires, et les mettre quelque part de visible quand je me lève.
Ou bien, je veux passer moins de temps sur Facebook, j’ôte l’application de mes favoris sur l’écran principal de façon à ce que je doive la chercher et qu’elle ne me tombe pas sous les yeux. Je dois penser à faire quelque chose demain matin, je mets un post-it sur l’armoire au-dessus de l’évier, que je verrai en préparant mon petit-déjeuner.
Ou encore: j’ai un tracker pour certaines choses que j’essaie de mettre en place ou sur lesquelles je veux me focaliser, il est imprimé et sur la table de la cuisine là où je ne peux pas le rater, et pas dans mon téléphone sous forme numérique (là où je vais me trouver embarquée à passer une heure sur facebook alors que je voulais remplir mon tracker). Et puis: je travaille au bureau et pas dans mon salon.
Il ne faut pas oublier la question de la motivation: c’est lié à ce que j’ai dit au début de cet article, vérifier que le problème est vraiment juste un problème d’initiation de tâche, mais ça ne s’arrête pas là. Se reconnecter à pourquoi on a envie de faire quelque chose, ça peut faciliter l’initiation. Et on peut utiliser l’environnement pour ça, suivant quand.
Premier exemple, qui n’est pas vraiment une tâche que j’ai “très envie” de faire: je veux ranger mon linge propre. Mais pourquoi je veux ça, en fait? Parce que j’ai envie de vivre dans un environnement qui me fasse du bien, déjà, et l’absence de rappels visuels de “choses à faire” (le panier rempli de linge) ça aide à aller dans ce sens. C’est un peu une motivation par la négative, mais ça m’est utile de me souvenir que c’est pas parce que “bah ouais le linge faut le ranger”, mais en fait que je vais en tirer un bénéfice et que je serai contente quand ce sera fait. Aussi, j’aime pouvoir m’habiller en trouvant mes habits à la place dans l’armoire plutôt que devoir fouiller dans un tas de linge toujours plus en bordel.
Deuxième exemple: demain j’ai envie de faire une balade en forêt. Parce que j’aime être dans la forêt – je peux visualiser et “sentir” ce que ça va me faire d’être là; parce que ça fait du bien à mon cerveau et je veux favoriser ma récupération; parce que ça fait du bien à mon corps de faire de l’exercice physique et que je sais que je me sentirai mieux après.
Avec un TDAH, le drame c’est qu’on a justement beau être “connecté à sa motivation”, on n’en arrive pas forcément pour autant à initier la tâche. (“Tu veux mais tu peux pas.”) Mais j’insiste sur la question de la motivation car c’est un prérequis. L’histoire de mes alarmes lumineuses pour manger à des heures décentes et me coucher avant 3h du matin, ça ne marche pas magiquement tout seul. Ça marche parce que je suis vraiment motivée à reprendre la main sur le rythme de mes journées, je veux vraiment me coucher plus tôt et manger à des heures un peu raisonnables, et j’ai déjà essayé de corriger ça juste par la force de ma volonté, sans succès. L’alarme lumineuse, elle vient donc vraiment comme une aide, un soutien, une béquille sur laquelle je peux m’appuyer pour faire ce que je veux. On n’est pas du tout dans une logique de “lumière qui me dit ce que je dois faire alors que je veux pas”.
C’est marrant d’ailleurs, parce que quand je parle de stratégies de compensation, c’est souvent ça la réaction des gens: “ah non mais moi je veux pas avoir un horaire rigide, ah non mais moi je veux pas faire quelque chose juste parce qu’il y a une alarme, ah non mais moi je déteste avoir une liste qui me dit quoi faire”. Non mais bon, si tu veux pas faire, fais pas, et mets pas en place des stratégies pour tenter de te faire faire ce que tu ne veux pas faire. C’est pas là pour ça. C’est là pour ce que tu veux faire. Que tu veuilles le faire parce que tu aimes, que tu veuilles le faire pour t’éviter des ennuis, que tu veuilles le faire parce que c’est la chose juste ou importante à faire, que tu veuilles le faire parce que c’est important pour quelqu’un que tu aimes… La stratégie de compensation, elle est au service de ce “je veux”. Pas autre chose.
Si vous avez d’autres stratégies ou astuces pour surmonter des difficultés d’initiation de tâche, ou si vous avec une tâche ultra-résistante pour laquelle vous aimeriez bien trouver une stratégie, hop hop on met ça dans les commentaires! Je me réjouis de vous lire (ou pas, si vous n’écrivez pas) et sur ce, je m’en vais initier ma préparation de repas !
Je peine à trouver du temps pour écrire, ça c’est pas nouveau. Ce qui est nouveau, c’est que je me suis rendu compte, ces derniers jours, que quand j’écris pas il y a une sorte d’accumulation de charge mentale qui se crée. Pas juste de “l’activité d’écriture” remise encore et encore à plus tard, mais du contenu de ladite activité d’écriture qui s’entasse dans mon cerveau déjà bien chargé.
Au-delà de la pile d’articles en gestation dans ma tête, je me suis dit que ça me ferait peut-être du bien de juste partager ici ce qui vient. C’est pas la première fois que je fais ça, évidemment. Mais si on regarde, je suis sûre qu’on verra que c’est un type de publication qui vient souvent après une période de sécheresse rédactionnelle. C’est probablement pas pour rien.
Et puis, depuis mon accident, j’ai au fond peu réussi à donner des nouvelles de comment se passaient les choses et ma vie. On va commencer par là.
Lundi, je reprends le travail, à temps très partiel les premières semaines, déjà, puis on avisera (je refais le point avec le neurologue à la fin du mois). Après sept mois d’arrêt complet, il est temps. Je crains un tout petit peu la “mauvaise surprise” côté fatigue, parce que regardons les choses en face, en sept mois j’en ai collectionné, y compris une tentative prématurée de retour au travail à Pâques. Quand j’y repense maintenant, ça me paraît surréaliste. Au fond, toute cette histoire me paraît surréaliste. Parce que, comme je l’ai déjà mentionné, il y a un large pan de ma vie où je me vis comme “tout à fait normale”. Mais s’il y a ça, c’est aussi grâce au fait que je ne travaille pas, que mes activités sont réduites, que je ne mets pas de réveil le matin, que je peux faire une sieste si j’ai besoin. C’est quand même une période de vie bien étrange.
Au-delà de mes réflexions de fond sur le sens de ma vie (il faudra que je vous parle de la Révélation des Bois du Jorat), mon avenir professionnel à moyen terme, la façon dont je gère mes activités, mes relations et ma fatigue, je réfléchis beaucoup aux outils qui nous permettent de nous connecter les uns aux autres en ligne. Ce n’est pas nouveau, comme intérêt – on pourrait même dire que c’est un des fils rouges de ma vie – mais la suspension de mon compte Facebook fin août m’a donné un coup de pied aux fesses salutaire pour me pencher sérieusement sur la possibilité de construire un écosystème d’outils et de plateformes ouvert, qui ne soit pas régi par la logique capitaliste du profit à tout prix.
Au début il y avait le blog, pourrait-on dire (pas tout à fait vrai, mais quand même un peu), et il y a quelque chose d’assez magique dans le fait de pouvoir jardiner son petit coin à soi d’internet tout en étant en interconnexion avec autrui. Mais tout le monde n’est pas jardinier. Certains veulent juste avoir quelques pots sur leur balcon, ou admirer les jardins des autres, ou acheter quelques fleurs coupées. Il faut trouver un moyen d’amener ensemble ces différentes personnes, ce que fait une plateforme comme facebook, mais en limitant les jardiniers à une petite parcelle bien délimitée qui ne leur appartient pas, genre jardins familiaux. J’ai rien contre les jardins familiaux, mais les vrais sont conçus selon le modèle associatif ou coopératif, pas gérés à la façon d’un gouvernement totalitaire par une grosse entreprise capitaliste. Je pense qu’on peut creuser et filer encore un peu cette métaphore.
Si ce sujet vous intéresse, je vous invite à lire ma série “Rebooting the Blogosphere“, en la mettant dans un traducteur si l’anglais est un obstacle. C’est un peu technique par moments, mais pas que.
Donc, difficile de trouver le temps d’écrire, comme toujours. A quoi me suis-je occupée?
Après le week-end du Jeûne, j’ai eu une semaine très étrange où j’ai dormi une bonne heure de plus par nuit en moyenne que d’habitude, avec maux de tête en continu et sensation d’avoir passé sous un rouleau compresseur dès le réveil – zéro énergie. Ça s’est gentiment arrangé au bout d’une semaine, dix jours. J’ai initialement pensé que j’en avais trop fait durant le week-end (une “petite balade” qui s’est transformée en randonnée de 5h30 sur un mini sentier au pied des falaises de l’Ardèche), mais à ce stade le consensus semble être que ça devait être un virus. On ne saura probablement jamais. Mais bref, une semaine durant laquelle j’avais prévu de pouvoir faire plein de choses, parce que j’allais vraiment beaucoup mieux depuis quelque temps, “perdue” au final. Et ça m’a stressée, vu la reprise de travail programmée. Mais là ça va, c’est passé.
Oscar a eu chaud (et moi aussi): pancréatite, anorexie, j’ai dû lui faire mettre une sonde oesophagienne (sinon il ne s’en sortait pas). Ça n’a pas été simple a gérer, ça a été stressant (d’autant plus avec mon absence durant le week-end du Jeûne), mais il s’est bien remis et a maintenant repris sa petite vie, avec 300g en moins. Sa vie: descendre à l’eclau pour occuper la place et taper sur Juju s’il est là, se faire servir “au lit” la pâtée du matin et du soir (médics) sur mes doigts, faire un saut sur le balcon, sortir quelques fois par semaine et tenter de rattraper Juju (mais le bougre bouge vite!) ou plonger dans les buissons impénétrables, manger, boire, faire un petit brin de toilette de la patte qui reste et du museau quand ça le prend, faire la tournée des différents dodos à différents moments de la journée.
Allez, d’autres choses en vrac:
devoir mettre un titre à un article de blog ajoute beaucoup de friction (je commence d’ailleurs de plus en plus souvent à écrire sans mettre de titre, et je rajoute un truc après)
Juju ressemble à un petit tonneau, j’attends depuis plus d’une semaine qu’arrivent ses nouvelles croquettes pour chat vieillissant et grassouillet
Café-Café, le choeur dans lequel je chante, sera en concert demain à Payerne (concert-brunch!) et le 1er novembre à Courtételle; moi pas, car si j’ai repris le répétitions, je ne suis pas encore au point pour la scène et vu la coincidence avec ma reprise de travail, il est plus sage que je me repose; déçue et frustrée mais c’est comme ça
j’ai fait le saut et pris un abonnement chez Backblaze (100.-/an) pour faire une sauvegarde distante de tout mon ordi, disques durs externes compris, et la sauvegarde départ a fini de tourner (près de 3TB) – rappel: Google Drive, iCloud, Dropbox et cie ce ne sont pas des sauvegardes, c’est de la synchronisation; mieux que rien mais pas une aussi bonne assurance contre la perte de vos données
j’ai pris le temps d’exporter tout mon contenu Facebook (profil depuis sa création, pages de mes chats, etc) – y’a un article à écrire car c’était quand même un peu laborieux
à qui appartient le contenu d’une communauté? quand j’exporte mes données facebook, elles perdent leur contexte interactionnel: les discussions dans les commentaires, etc… c’est très insatisfaisant; il y a des conversations auxquelles j’ai pris part et qui comptent pour moi dans les commentaires de publications qui ne sont pas les miennes, par exemple
j’ai testé le support Meta Verified, celui qu’on a quand on “paie” facebook et instagram pour avec le petit vu bleu et ne pas avoir de pubs; bilan mitigé mais j’ai quand même passé 10 min au téléphone avec un vrai être humain! Là aussi y’a des articles à écrire pour rentrer dans les détails
je réfléchis à comment faciliter la transition des personnes habituées à facebook vers le web social ouvert, c’est encore en train de mûrir
dans le même ordre d’idées, je réfléchis à comment gérer la transition future (horizon un an, disons) de la communauté Diabète Félin vers Discourse, et quel rôle pourra ensuite jouer le groupe facebook dans l’écosystème de la communauté (car il faut encore garder un pied dans Facebook pour être trouvé)
concernant ce blog, il y a pas mal de ménage à faire, entre autres dans le but de le “pluguer” dans le Fédivers/Fediverse, où est en train de se construire le web social de demain (voir Join the Social Web, le plugin ActivityPub, brid.gy, etc)
Fediverse? ActivityPub? Vous savez comme l’e-mail, chacun peut faire une adresse e-mail un peu où il veut (Gmail, Hotmail, Bluewin, Outlook, Yahoo, Proton) ou même l’héberger soi-même, et que ça n’a pas d’incidence sur à qui on peut envoyer des mails et de qui on peut en recevoir? Idem avec les numéros de téléphone, ou les sites web et les flux RSS; l’idée c’est d’avoir quelque chose de similaire pour les réseaux sociaux (parce que là maintenant si on est sur Facebook, les seules personnes avec qui on peut se connecter c’est les gens qui sont déjà sur Facebook… LinkedIn idem)
j’ai réinstallé mon téléphone qui souffrait de manque de place… aussi un article à écrire: j’avais 65Gb (sur 128!) de “System Data” alors que normalement ça doit tourner autour de 10Gb… chiant et stressant mais je suis contente de l’avoir fait, je revis!
j’ai aussi fait pas mal de ménage sur mon ordi, entre autres pour ranger correctement sur un disque dur externe toutes mes vidéos live et mes sauvegardes de réseaux sociaux, blogs, google drive et compagnie; les nuages c’est top, perso je suis fan, mais il faut avoir des sauvegardes! J’ai pris des notes, mais je devrais mettre ça dans un article pour que ça puisse servir à d’autres
on saute du coq à l’âne: j’ai de nouveau remarqué (de nouveau) que quand je fais mes courses, j’achète des choses en pensant aux repas que je vais cuisiner avec, mais une fois à la maison, je mets tout au frigo et pouf, les idées et le “planning” de repas disparaît; donc je suis en train d’essayer de noter sur post-it mes idées (avec dates limites) quand je rentre et que je réduis les courses, et de les coller sur mon planning semaine; ça me permettra aussi d’apprendre à mieux évaluer quelle est ma capacité (énergie) de cuisiner au fil de la semaine
je continue l’entrainement cognitif chez Holisquare et mes performances progressent, ce qui est rassurant! je trouve ultra intéressant ce sur quoi ils travaillent, et j’avoue que ça titille ma fibre entrepreneuriale, d’autant plus que ça concerne entre autres une problématique de santé (la commotion) généralement très mal prise en charge par notre système de santé
parlant de système de santé, là aussi y’a un article à écrire (des), je croise de plus en plus d’histoires horrifiantes qui montrent que même dans notre jolie Suisse, si tu as pas les connaissances médicales, pas la connaissance du système, pas les ressources pour défendre ou faire défendre tes intérêts, t’as toutes les chances de pas être bien pris en charge (entre autres: deux nanas de mon entourage très certainement dopées au GHB et qui ont été traitées comme des cas de cuite à l’alcool aux urgences)
parlant de systèmes tout court, j’ai le sentiment qu’on voit maintenant dans tous nos systèmes administratifs les conséquences d’années de gestion “capitaliste”, même dans le service public: on veut économiser, être plus performant, faire plus avec moins, optimiser, rationaliser… et maintenant les machines (systèmes, processus) commencent à casser, et on en fait les frais; j’ai perdu toute confiance lorsque je dois faire des démarches administratives: je dois faire le suivi, relancer, relancer encore, protester, réclamer, me fâcher ou pleurer suivant les cas…
parlant de la dégradation de tous nos systèmes administratifs: dans le monde du travail d’aujourd’hui, il faut tout faire plus vite; j’en parlais avec un contact cadre dans une grosse entreprise: on fait les mêmes heures mais le rythme d’activités pendant ces heures n’a plus rien à voir avec il y a 20 ou 30 ans, on enchaine les réunions, on n’a plus le temps de réfléchir, il faut faire, faire, faire et en plus, faire vite…
Allez, ça fait une heure et quart que j’écris, je m’étais dit une heure, je vais vous laisser là. Pour aujourd’hui. Je me suis dit que ce serait peut-être un bon exercice, de m’entrainer à faire des articles qui tiennent en une heure. Pour pouvoir me dire (oui je me dis beaucoup de choses): “OK, j’ai une heure, j’écris” – alors que jusqu’ici, pour écrire, souvent j’ai besoin d’avoir le sentiment d’avoir tout le temps du monde pour m’y mettre. Peut-être qu’il y a écrire et écrire, d’ailleurs. Je m’étais dit la même chose pour la vidéo: je veux faire plus de vidéos (maintenant que Facebook a plus ou moins tué les Lives en ce qui me concerne), mais avec une limite de temps. Vingt minutes? dix minutes? A méditer.
Comme toujours, merci de m’avoir lue si vous avez tenu jusqu’au bout. Laissez un commentaire pour me dire coucou, c’est vrai qu’après avoir été formatée Facebook pendant des années, on a parfois l’impression de bloguer dans le désert (l’intégration avec le Fediverse devrait contribuer à résoudre ce problème).
Je suis en train de regarder Micro.blog — un service super simple qui permet de poster des choses qui ressemblent à des statuts facebook ou même des articles de blog si on veut s’étendre, avec liens et photos. Et les choses publiées “apparaissent” comme des publis dans les réseaux sociaux “fédérés”, autres que facebook donc: Mastodon, Bluesky, Threads.
On peut s’abonner pour suivre d’autres microblogs mais aussi n’importe quoi qui produit un fil RSS (comprendre: n’importe quoi ressemblant un peu à un blog, généralement, sorry pour le jargon technique).
Ça coûte entre 1 et 5 dollars par mois pour les versions de base (micro.one est à 1$).
Pour les gens qui cherchent une alternative “techniquement simple” à une page facebook ou même à un profil facebook, ça vaut la peine de regarder.
Bien sûr, ce qu’on n’y trouve pas, c’est tous les liens sociaux existants qu’on a sur facebook, on ne peut pas les “exporter”. Mais on peut aller dans ce sens: déjà, il y a des tas de gens avec qui on est connectés sur facebook qui sont déjà sur threads, mastodon, bluesky ou autre – on peut donc s’y connecter là. Ensuite, il faudrait que je regarde s’il y a moyen “d’importer” un microblog dans une page facebook, comme je le fais pour mon blog Climb to the Stars (cette page-là elle se fait toute seule, par exemple; chaque fois que je publie quelque chose sur mon blog, ça fait une publi sur la page facebook).
Mais quel intérêt, à ce moment-là, me direz-vous? Si c’est pour publier ailleurs un truc qui finit quand même dans facebook pour toucher les gens qui y sont? Eh bien, c’est que le jour où facebook vous tire la prise, comme ils ont fait pour moi le 22 août, les dégâts sont bien moindre. Aussi, au fur et à mesure que les gens se détachent de facebook et quittent la plateforme (croyez-moi, c’est en train de venir), eh bien vous serez déjà “là ailleurs” pour les accueillir.
En passant, cet article de blog a commencé comme une publi facebook. C’est un exemple typique de ce dont je parle dans ma série “Rebooting The Blogosphere“: on est sur facebook (ou Mastodon, ou LinkedIn, ou autre), on se dit qu’on va vite écrire un petit truc, et on finit par pondre une demi-douzaine de paragraphes. En tous cas, c’est ce qui m’arrive régulièrement à moi.
Les gens me disent souvent: un blog, j’y pense, mais bon je sais pas quoi y écrire, ou je sais pas si j’arriverais… beaucoup d’entre vous sur facebook, vous le faites déjà en fait. Vous êtes déjà en train de “bloguer”, si on veut, sauf que vous le faites quelque part où ce que vous écrivez ne vous appartient pas. La distinction semble académique jusqu’au jour où, justement, Facebook décide pour xy raisons que vous êtes persona non grata, et refuse de répondre au téléphone quand vous souhaitez réclamer…
De mon côté, je réfléchis sérieusement à utiliser micro.blog pour les pages facebook de mes chats, par exemple (voir celle d’Oscar et celle de Julius).
Si ça vous parle et que vous souhaitez un coup de pouce pour vous y mettre, faites-moi signe!
Et si vous avez des questions sur ce que je raconte, y compris parce que ce n’est pas convainquant… questionnez, questionnez…
Et si vous avez sur votre radar des services autres que micro.blog qui pourraient faire l’affaire, dites-moi – ceci n’est qu’une réflexion préliminaire
(J’ai numéroté cet article parce que je pense faire une série “sortir de facebook”.)
In parts 1 and 2 of this series, I covered some types of activities (reading, writing, responding, sharing) that come into play in the text-driven social web, as well as the different flavours of interaction that make up our online relations (more or less synchronous, and related to that, contribution length in those exchanges).
What this is all about is figuring out how blogging can learn from what made “The Socials” (which became the big capitalist social networks we all know) so successful, to the point that many die-hard bloggers (myself included) got sucked up in the socials and either completely abandoned their blog, or left it on life-support. I believe that understanding this can help us draft a vision for how things in the “open social web” (I’ll keep calling it that for the time being) can work, now or in the near future, to give us the best of both blogging and the socials, without requiring that we sell our souls or leave our content hostage to big corporations.
So today is part 3, which I’ve called “Integration” (initially tried “Friction”, a key part of the story), which is about bringing all of this together.
Part 1 already kicks off this idea: what the socials do really well is remove friction, in particular by bringing in the same interface writing/posting, commenting, reading. They do it really well, but inside their walled garden. If we try and start with blogging as the centre, what would it look like? Let’s try.
Start with reading
First of all: reading and following. RSS works, and we still have RSS readers despite Google almost making the ecosystem go extinct when it killed Google Reader. What we need is two things:
make it super easy to subscribe to a blog, wherever I stumble upon it – as easy as following somebody on the socials – and make it visible
from my “reading interface” (ie, the RSS reader), make it super easy to comment, share, react or link to a publication and start writing something new
Frictionless subscribe is well on the way, as far as I can see: I recently installed NetNewsWire, and since then, I can “share” any site I have open in my browser to the app (on my computer or my phone) and it will look for the feed and add it to my subscription list. The desktop and phone apps sync through iCloud. That works for me. It’s easy enough. I see a blog I like, I click twice and confirm, we’re good.
FeedLand makes it super easy to subscribe inside its own ecosystem (just tick a checkbox next to a feed you see in somebody else’s subscriptions), and has a bookmarklet, but it’s not as seamless. For example, after using the bookmarklet, I’m not “back on the page I was reading”, I’m inside FeedLand. I’m sure this kind of thing can be fixed. This is just to illustrate the kind of thing we need: some integrated way, ideally through the “share” menu (assuming it also exists in non-mac environments?), to “stupid-subscribe” to an RSS feed.
What FeedLand does that is great is make the subscriptions public, just like the people I’m following or connected to on the socials are visible to others. I can even embed them in my blog to use as a blogroll.
So, let’s say the subscription problem is pretty much solved, or nearly so. The second one is much, much trickier, and I think it’s the key to everything. (At least, one of the keys.)
In my “reading interface”, be it NetNewsWire or my FeedLand river (the “newsfeed”), I’m seeing the blog posts I’ve subscribed to. Let’s assume for now that how they are displayed is a question of user/tool preference and something we know how to do. For example, do I want to see the posts “mailbox-style” (with headers that I click on to display the post), or “newsfeed-style” (like a facebook newsfeed, with more or less long excerpts)?
Add reacting
Let’s concentrate on the next step: reacting, commenting, sharing. Can I do that easily? The screenshots above show that there is some intention in the right direction, but not enough. The desktop app gives me a share icon. FeedLand allows me to reshare inside FeedLand. I can star/like, but it remains local to the “reader software”.
This is where we need more. When I read a post I’m subscribed to, it should be trivial to:
“like” it, if the tool producing the post supports it
“comment” upon it, if the tool producing the post supports it
“share” to a tool of my choice, be it the socials, a bookmarking service, or my blog – with or without extra content on my part (I could write a whole blog post with a reference to the link in it, or I could just post the naked link to Bluesky if I wanted to)
While we are at it, I should also be able to see if there are comments visible to me, as well as likes/shares.
All this should be possible without leaving the reading interface.
Of course, this requires a slight mindset change for us bloggers: it shouldn’t matter so much if people read our post on our website or through the feed. In that respect, the feed should contain a complete version of the blog post: untruncated, with links and media. (I don’t know why I keep stumbling upon blog feeds with the links stripped out, by the way, it’s super annoying!)
So, I write a blog post with my blogging software of choice. This blog post can be liked, commented upon, or linked to (shared). I can choose whether likes and comments are active or not. This blog post is published to my blog, and in the RSS feed. In some cases, it also goes out by e-mail (not to be forgotten). Whether people read the blog post on the blog, in the feed reader, or in their e-mail, they can easily “interact” with it, where they are (less true with e-mail, so let’s leave it aside, but not forget it’s there). As the post author, I can of course choose to moderate comments before publication, so they are displayed with the blog post only if I choose to.
Maybe the feed reading software should also be capable of displaying existing comments if requested, to give context to the person wanting to comment. Or we could consider that this is where the integration ends, and where a visit to the blog post itself is in order. To be discussed, in my opinion.
There is really something about having to leave the reading space to interact with something you’re reading that is extremely problematic. Super users who juggle tabs and apps all day might not think it matters, but normal people who can’t tell their browser from the internet or a search engine will be lost. We need spaces where we can read-like-answer-share without being teleported to some strange new place without having wanted it.
Some practical considerations: let’s say we start implementing this. The technical details are beyond me, but I understand enough to know that not all blogs (or subscribable publications) will be “compatible” with the system from the get-go. No problem: grey out those interaction buttons that won’t work in the reader, and leave the link allowing the user to head out to the blog proper to comment or like. Sharing should always be possible, as each post has a permalink (at least we have that now).
Write where you read
This was for starters. Now for the first big idea: integration with the blogging software.
In other words: maybe all this “subscribing to things” should happen in the blogging tool – or the RSS reader needs to become a blogging client. Take your pick.
Here’s why. As I mentioned before, in the old, old days of blogging, blogs did not have comments. People linked to each other when they had something to respond. Some blogs, still today, do not have comments. And that is fine, it’s a personal choice. For me, the soul of the blogosphere is people reading each other and linking to each other. And we need tools that encourage that.
I think this is also something that can help fight against the “loneliness” some of us feel around blogging, compared to the busy experience of taking part in the socials. Think about this: on the socials, you’re writing your tweet, facebook post, toot, update or whatever on a page (whether on the web interface or in an app) that is filled with stuff your contacts have published. You are producing content that is going to go on and be part of this stream of updates. It feels like part of the newsfeed already. Even though everybody has a different newsfeed, it doesn’t feel like sending something out into the void. It feels like contributing to a collective space. And this is what blogging should feel like.
So my reading tool should allow for three things (at least), in that respect:
create a blog post (mention or response) based on the one I’m reading, as already mentioned previously; bonus points if it makes it easy to quote part or parts of the post (think how easy forum software makes this)
write a blog post from scratch, just like we normally do today in our blog admin interfaces (think “facebook post” here rather than “tumblr” for the vibe: a space a the top of your reading list that is there waiting for you to write a post, not nagging but inviting and tempting…)
convert a comment you are writing on somebody else’s blog post into a blog post of your own, with a link to the original post – I’m pretty certain I’m not alone in regularly thinking “I just have a sentence or two to say” and lifting my nose up after having written 5 paragraphs; happens on the socials too, particularly facebook, as it doesn’t have any character limit (this is a nice way to make blog interlinking easier)
WordPress Reader is on the right track, although it feels a bit like a rough draft (I particularly don’t like the web interface – too much empty space and not enough content). It shows the newsfeed of the blogs I’ve subscribed to, and an inviting box at the top to “write a quick post”. How the editor expands and what features it offers in this context leaves room for improvement, but the idea is there. It’s also missing easy-peasy subscription outside the wordpress.com platform, as far as I can see, but let’s note that it allows the user to switch between mailbox and newsfeed views, has a share button (Facebook and X), a repost button (which unfortunately opens the editor in another window, but in a nice move presents the reposted blog post in card format – why not?), a like button (internal to WordPress), and in-reader commenting.
Right. So far we have:
a better “reader” experience, including frictionless subscription
a more integrated way of reacting to what we’re reading
reading and writing brought together in once place.
Bring in the socials
What is still missing (the second big idea) is how to tie this in with the socials. As I argued in part 2, interaction and conversation come in varying forms. Socials do not make blogging redundant, and neither does embracing blogging again make the socials redundant. Just as we still have a use for e-mail in the era of instant messaging, or phone calls in the era of voice messages.
We touched upon this issue earlier when mentioning that any post being read should be shareable to whatever platform we want. That’s pretty trivial and already somewhat possible (we have permalinks, remember, and on our phones at least, sharing to socials is always just a touch away). But that is not sufficient.
I see three key aspects in integrating the socials with the blogging experience I’ve been describing:
Tying “comments/shares on the socials” to the relevant post (this is the neverending Trackback/Pingback/Backtype/Webmention story)
Posting blog content to the socials (POSSE) or, more interestingly from my point of view, backfeeding from the socials to the blog (tools like Bridgy and TootPress are also in this space)
Allowing the blogging/reading tool to function as a client for the socials.
The first one is an old story, but what it means is that what people are saying on the socials about what I wrote on my blog is part of the conversation related to what I wrote, and it might be desirable to have a way to point the readers of the blog post to it. It’s the argument for having comments on the blog. Or a list of Webmentions (if I’ve understood correctly that they are the Trackbacks of today). Or not. The conversation is there, and the blogger should have the ability to make it visible from the core content. Beneath a blog post, you could have comments (some made from inside an integrated tool for reading/reacting/writing, some made directly on the site), links to other blog posts which mention it, and links (or quotes? TBD) to public content on the socials about it. As I understand it, Bridgy does this.
The second one is three-pronged: I might want to share my blog posts on the socials when I publish, publish to the socials using my blog (with a separate post-type or category for example), or I might want to repost/archive on my blog whatever I have shared on the socials. The first two are outwards-going. The third is inward-coming, but instead of being centred on a piece of content (the blog post) like described above, and therefore on the content of what was published on the socials, it is centred on the person (the blogger), and therefore a specific account (or accounts).
I see two reasons for wanting to do this: first, for safekeeping (create an archive or mirror of whatever you post on Bluesky on your blog, for example) or for resharing to another audience, maybe in a slightly different form, whatever one posted elsewhere. I want to elaborate on the second case, which is in my opinion more interesting (obviously, because it’s a need I have).
I’ve already mentioned before that participating on the socials is very frictionless. The barrier is low. We are in conversation mode. It is “speaking” more than it is “writing”. Therefore, my hypothesis is that however much we love our blogs and everything, it’s still always going to be easier to quickly throw out a link on the socials, or jot down a thought, share a photo, respond to somebody and find ourselves coming up with an idea. To me, there is a lot of raw material there which might be worth preserving. Sure, if you’re having a back-and-forth about getting ready to go to the gym, maybe not, but if you’re sharing links or bite-sized thoughts or commentary on the world or whatever, that’s different.
It would make sense to be able to gather that daily production from the various socials one is active on, and organise it in what would be the “socials” equivalent of a post on a link blog. How exactly will be the topic of another post, because I think it requires going into lots of little details. But suffice to say, for now, that the idea would be to give the blogger an option to repatriate whatever has leaked from the bloggers brain to the socials in a form that could be either publishable as-is, or edited before publishing, or why not, broken down into more than one post if needed. “Today on the socials”, or something like that.
So, at this point we want to be able to create a two-way path between the blog and the socials, to push posts to the socials, bring back commentary or mentions to the blog posts, and the blogger’s updates to the socials.
We can go a small step further and integrate into our reader/blogging tool a client for the socials. We’re already reading RSS feeds, why not also read the social newsfeeds?
Openvibe is a client that combines different socials and allows the user to also subscribe to RSS feeds within the same interface. This would be the corollary. And if we’re reading, and we have the ability to write blog posts from there in addition to comments, why not also be able to publish to the socials? I like the way Openvibe manages cross-posting: you can choose where you want to cross-post each time; when you mention somebody, a little dialog open so that you can mention them on the different socials you’re posting to – or just enter text if they aren’t everywhere.
I could start composing something to share to the socials, and partway through decide it should be a blog post: I’d select the blog as a destination (this would be somewhat similar to converting a comment I’ve started writing to a blog post, as described earlier), the interface would adapt, the cross-posting to the socials would become a “blog post share” in the background. This allows me to dynamically adapt where I’m going to post what I’m writing, as I’m writing it.
Having a reading interface with RSS feeds and the social newsfeeds together (with filters, obviously) replicates what actually happens on the socials when people share their blog posts (or even have an account for their blog) on the socials. This is more elegant, because it’s the actual subscription to the actual blog content, and doesn’t depend on the blogger making their content available through the socials.
Loose ends: comments elsewhere, web interface, modular
At this point we’ve got something that is really nicely integrated, but one thing is missing: comments made on other blogs. I dwelled on this a bit in part 1: this is one of the issues that coComment or Disqus tried to solve.
If the comment is made through the blogging-reading tool, it’s quite easy to capture (content and permalink, even title to the blog post it’s on). The only question would be how to display these comments (if desired, of course). In the sidebar (“my comments elsewhere”)? Collected in round-up posts like what comes from the socials (“my comments on other blogs this week”)? People will want different things, but it should be part of the package to make this possible.
What about comments made directly on other blogs? In an ideal world, the receiving blog would “notify” (webmention?) the commenter’s blog of the comment just made. But there would also have to be a way for the commenter to “secure” their comment, in case the blog in question doesn’t have the notification feature. I guess there are ways to do that with bookmarklets, browser extensions, or the like. Or why not by “sharing” the page one commented upon to the blogging-reading tool, with a way to indicate “there’s a comment of mine on this page”?
Throughout this post I’ve spoken about this integrated “tool” (or maybe app at times). As I see it, it should definitely have a web interface, like my WordPress blog has. Or Discourse. And be something that can be self-hosted, or managed. Apps are nice, but I think it’s clear today that tools or services should be available both through a “website” and an app.
It may seem like I’m describing “one more app/tool to rule them all”, but in my mind it’s not like that. I’m describing a set of principles. Just like we have various tools which allow blogging or reading RSS today, or various clients for Mastodon, this should not be a lock-in for a particular tool. Those with better understanding than me of ActivityPub, RSS, APIs and the like are most welcome to elaborate on how various protocols or frameworks could work together or be extended to make this kind of thing possible.
As I see it, with an agreement of how these different general features function, we could even go towards more modular tools, where I could use a WordPress base for blogging, which would be compatible with something derived from Openvibe for the socials integration, and have the choice between a future iteration of FeedLand or WordPress Reader or NetNewsWire for the reading part – and they would all integrate seamlessly in such a manner that I will not feel like I am using multiple tools, but one. There could even be add-ons/plugins (I heard this idea in this OTM interview of Jay Graber) to manage how you filter your RSS+socials timeline (algorithm? no algorithm? labelling?), how you mashup your socials of the day into pretty blogs posts – or not, etc.
I have the intuitive hope that something approaching my present pipe dream can be built around WordPress – particularly after hearing Dave Winer invite us to think differently about WordPress. I’m curious to see if what he’s cooking us with WordLand brings us in the kind of direction I’m thinking about. And of course, if you know of anything that makes what I’m talking about here reality, comment away!
PPS everyone: I didn’t proofread and I feel my writing is more clunky than usual today, sorry – brain still recovering. Point out the typos and broken sentences and I’ll go and fix them!
PPPS: might do a part 4 on privacy, and need to cover non-text content better, in addition to going into more detail regarding “Today on the socials” posts, so chances are there will be more in this series, at some point…
It’s funny how physical tiredness is not something one would think to question. It seems pretty obvious. We understand that if somebody has spent decades using and abusing their body, they’re going to face consequences as they get older. If you’re doing extreme running, hundreds of kilometres, or an insane amount of walking, crossing continents, your body gets worn out. We also understand that as we age, we may still be capable of doing things, but it doesn’t mean it’s a good idea to do them. For example: I can still carry very heavy loads, but if I do, my back is going to remind me the next day that I’m not 20 years old anymore.
For some reason, we do not seem to apply the same kind of thinking to the brain. Or at least, I didn’t. Although we understand that the brain has limits – everybody experiences some degree of cognitive tiredness at some point or another – we seem to think that the consequence is temporary. We need a break, we’re done for the day, we need a good night’s sleep and then we can start over. We know about burnout and that sure, of course, you need to take the time to recover if you want to function correctly again. But wear and tear over years and decades does not really seem to be on the radar.
We don’t tell somebody who keeps pushing their brain day after day, month after month, year after year, that they should ease up a bit – as we would our sport-obsessed friend who trains 6 times a week and considers “rest” a 10k run. We look at performance (what are you delivering at work), but not at effort and actual “cognitive use”.
My accident has driven home for me, in a frighteningly clear manner, that “cognitive overtraining” is as much a thing as “physical overtraining”. I’ve been “cognitive overtraining” all my life, and for most of it, unaware that I was doing it or that there was such a thing.
I am really good at pushing myself. It’s not always visible, because I have a lot of ressources (one way to put it is that I am clearly towards the right end of the IQ bell curve) and therefore compensate well for my hearing loss and ADHD. But that compensation has a cost, even if it is not visible that I am compensating. I am only now starting to measure how much effort goes into “simple” things like following conversations and managing my daily life. I am in a somewhat paradoxical situation where many of the things I receive most praise and recognition for are those that cost me the less – and those that cost me the most go completely unnoticed. This means that I have trained myself, all my life, to consider the efforts I make as “normal” rather than recognise that I am pushing myself.
This also means I have internalised the idea that when I “fail” (and by that I mean: feel tired “without reason”, don’t manage to get around to doing housework, miss parts of what is being said) it is because I was not trying hard enough. Pushing myself is the norm.
I had a moment of realisation regarding that the other day. I went back to singing practice, which I hadn’t really been able to since my accident. I was a bit tired, but I wanted to go as we were starting a new programme which contains a lot of songs I like. So I decided to go and “take it easy” – something I’ve been trying to practice these last months. Going easy. I told myself “I’ll just go and not try too hard”. Very quickly, during the rehearsal, I realised how much effort I was putting in, despite myself. Concentrating really hard to understand what the director was saying. Paying close attention to try and sing the line correctly as soon as possible, and memorise things as I went along. I usually use the time when the director is working with other registers to learn lyrics and compare musical phrases to help me remember them. It was very weird to tell myself to “just relax” when the others were working, and “nevermind” if I couldn’t hear or understand what was being said.
Earlier, some time last year I think, I realised that when I had long meetings in German at work, I really had trouble being productive the next day. But I hadn’t gone beyond “ok, plan a light day the next day” in terms of drawing conclusions. I kept thinking that the main driver of whether I could perform cognitively or not was sleep. But it’s not.
According to the neurologist who is treating me for my post-concussion syndrome, chronic cognitive overload is a clear risk factor for this type of complication. It’s also a risk factor for worse recovery after a stroke, or worse outcomes in case of cognitive decline or dementia in older age.
This has given me an awful lot to think about regarding how I’m using my brain-as-organ in my life, and how things are going to have to change. Where can I save on my brain budget? Where is it worth expending effort? What else can I put in place to have a lower “cognitive burn rate” just to get through daily life?
I’m not too bad at managing the load I place on my body – now I have to do the same with my brain.
Another interesting observation following my return to Facebook: when somebody responds to one of my posts there, it definitely feels like the audience for this response is primarily the people I am connected to. What I mean by that is that I expect that my contacts have a chance of seeing that response, because responses are closely tied to the original content (“comments and post“ format).
On Bluesky or Mastodon (or Twitter for that matter, and it could partly explain why I drifted away at some point and started spending more time on Facebook), when somebody responds to one of my updates, I do not expect the people connected to me to see it. And indeed, if they are not following the person who responded, if they do not specifically open up my update to see if there are responses or if it is part of the thread, they will not see it. On those platforms, responses are much more “their own thing” than on Facebook or on a blog.
On Facebook, there is an immediate and visible feeling of micro-community around a publication, when people start commenting. It feels like we’ve just stepped into a break-out room. Participants get notifications, and come back to see responses. If the conversation becomes lively, it is made visible to more people. People will end up connecting to each other after having “met” repeatedly in a common friend’s facebook comments.
Bluesky, Mastodon and Twitter (yeah, and Threads) feel more fragmented. It’s more difficult to follow for lots of people. They are faced with bits and pieces of conversations flying about, and access to the context of those is not frictionless. Part of this, I think, has to do with how publication audience is managed (I’ll definitely have to do a “part 4” about this in my Rebooting the Blogosphere series). And another, of course, is the primacy of non-reciprocal connections on those platforms.
What Facebook also does that blogs do not at this stage, is that Facebook makes my comments on other people’s publications candidates for appearing in the news feeds of people who are connected to me. Every now and again, something of the form “Friend has commented on Stranger’s post” will show up. The equivalent in the blogging world would be having a “reading tool” (now RSS readers, but we need to go beyond that, that’s the Rebooting the Blogosphere part 3 post that I’m actively not writing these days) which will not only show me the blog posts that the people I’m following have written, but also that they have commented here or there, on another blog. This tightens the connection between people and contributes to discovery – ie, finding new people or publications to follow.
In summary: there is something fundamentally different in how Facebook, the other socials, and blogs make visible to a person’s network the comments/responses they have made elsewhere. And the “feeling of conversation/community” of multi-person exchanges also varies from one platform to another.
What is happening for me right now is interesting. During my Facebook exile, I reconnected with the social networks that I had been present on in a very passive manner these last years. I also wrote more on my blog (here!), and made an effort to get back into reading other blogs, even though I have never been a really huge blog reader in my past. I installed an RSS reader, and started subscribing, process which is now pretty frictionless. To my surprise, there are lots of blogs! Lots of people still blogging! Lots of people who took up blogging way after the Golden Era of Blogs! I see them show up here and there on Mastodon and Bluesky, and of course, in blog posts.
In the few days since I’ve been back on Facebook, I have been struck by the pretty much total absence of blogs in my newsfeed over there. And when I think about how little visibility my Facebook updates pointing to my blog posts get, unless I jump through hoops like posting a screenshot, writing some text, putting the link in the first comment (talk about friction!), I realise that it is not so much because of blogs or bloggers, but because of how Facebook treats outgoing links, and how the algorithm prioritises things.
It reduces the visibility of blogs, therefore inciting people to post directly on the platform rather than on their blog (definitely what happened to me) or go elsewhere to share their blog links and abandon Facebook (what others have done).
Another thing that blogging more these days has made me realise is that, as I mentioned previously, I do not like blogging on my phone. Even though the WordPress app is nice and everything, the length and nature of the blog post is something which, to me, lends itself much more to being typed out on a keyboard in front of a decent screen. But since I went through the exercise of writing a blog post on my phone the other day, I have done it again. In particular, I have written drafts, started blog posts which I then finished on my computer. And at one point in that process, as my thumbs were tiring, I switched to dictation. And that is the key. Dictating on the phone.
Dictation is not perfect. But it is something I know how to do. Over 20 years ago, I spent nearly a whole year without touching a keyboard. During that year, I not only blogged and participated in online life, but I wrote my dissertation, worked in a telecom company, and sat for my final university exams. Dictation on my phone today does not allow me to “speak corrections” in the text I am writing, but it does now allow seamless transitions between dictation and keyboard, and the recognition quality is pretty good.
One of the things that happened during the Rise of The Socials is that our online activities became more and more “phone first”. And for me at least, blogging being primarily a “desktop computer” activity, and the socials being extremely well calibrated to mobile phone use, that definitely encouraged my drift away from blogging and into the socials.
So, clearly, for me, starting blog posts on my phone, even if I finalise them on the computer, and using dictation to write stuff down is definitely a way to remove friction from blogging, by bringing it to my phone, and providing it some of the immediacy of the facebook post.
Previously, I would spend my time having ideas like “oh, I need to blog about this!” but it was never the right moment to sit down at the computer and spend an hour or two typing it out. Not because I am a slow typer – on the contrary – but because I am not exactly concise, and I like putting links in my blog posts, so I often go down rabbit-holes looking for the right link for this or that.
Now, as I did this morning, I open up my WordPress app, and start dictating a blog post into it. Right now, I am pacing back-and-forth in my apartment and dictating this, instead of preparing my breakfast, but that is another story. At least I am capturing my idea. It will be 90% written and ready by the time I put down my phone, and all I will have to do on the computer a little bit later is make a bunch of corrections (I am“dirty dictating” without correcting much so that I can go fast), add links and a photograph (because I like photographs, and the WordPress app has made it super easy to add them to my posts from my phone), and publish it.
So, the bloggers are there. But if you live on Facebook, you might just not be seeing them.
Je sais que je n’ai pas encore donné les détails ici, mais Oscar est en petite forme depuis quelques semaines. Il est sur la bonne pente mais ça a été chaud, et on lui a mis une sonde oesophagienne pour pouvoir l’alimenter durant ce passage difficile.
En début de semaine, j’ai réalisé que je savais plus où j’en étais avec les repas, les médicaments, etc. La routine habituelle était bouleversée, et ma mémoire me joue des tours. Lui ai-je donné son insuline ce soir ou pas? Embêtant de ne pas être sûre de la réponse.
J’ai donc fait une fiche dans laquelle je pouvais noter les choses au fur et à mesure, sur papier. Des années de gestion de diabète félin (et d’accompagnement de personnes qui se retrouvent face à ça) m’ont clairement convaincue des bénéfices d’avoir une forme de monitoring dans les soins. Je le fais aussi pour moi, depuis des années, avec une montre connectée qui m’indique combien j’ai dormi, ou en mesurant ma tension.
Voici à quoi ressemble la version actuelle, que je viens de mettre à jour:
Ces temps, je ne galère pas juste avec les médicaments d’Oscar. Je peine à garder un rythme correct pour mes journées (heures des repas, du coucher). Je peine aussi à me reposer suffisamment (donc à m’arrêter), et à simplement faire les choses que je veux faire. Je sais qu’un clé importante c’est de mettre en place des habitudes, mais c’est vite fait de glisser et de “lâcher”. Je me retrouve de nouveau à éteindre à 2h du matin, sans avoir tout à fait compris quand et comment j’ai perdu le bel élan d’il y a quelque temps pour reprendre contrôle de mes heures de coucher.
J’ai donc décidé, à l’écoute d’un épisode de podcast qui me rappelait que le tracking était un outil puissant, de faire de même pour moi. J’ai donc préparé un tableau de suivi, hebdomadaire cette fois, avec une partie qui contient les choses que je voudrais réussir à faire chaque jour (ou presque), et une autre qui me permet de noter les choses que je fais plutôt à l’échelle de la semaine (de quelques fois dans la semaine à toutes les quelques semaines). Le voici:
Vous voyez qu’il y a à la fois des points de planning, avoir fini de manger avant 14h par exemple, et des activités qui peuvent avoir lieu de façon flexible, comme jouer avec les chats, prendre un moment pour avancer sur mon puzzle, ou arroser les plantes.
A ce stade, il ne s’agit pas de “faire tout bien”. Il s’agit simplement d’avoir un espace (papier, toujours, ça évite de rallumer le téléphone pour mettre à jour et de tomber dans Facebook par la même occasion) où je peux consigner l’état des choses. Ça m’aidera d’une part à avoir du recul sur ce que je fais ou fais pas (“purée ça fait 3 semaines que je n’ai pas arrosé les plantes” ou “4 jours que je n’ai pas fait d’activité physique, je vais aller à mon rendez-vous à pied”) et d’autre part ça rajoute en effet une couche de motivation de mettre des petites croix ou des petites notes dans le tableau quand on fait les choses. Parfois, ne pas vouloir interrompre la jolie série de petites croix dans le tableau peut être la petite goutte de motivation qui fait qu’on pose son téléphone et qu’on va se mettre au lit avant d’être tellement fatiguée qu’il n’est plus possible de prendre un moment avec son livre de chevet.
On verra où ça me mène! Et vous (surtout si vous êtes Team TDAH), est-ce que c’est une stratégie qu’il vous arrive d’employer? Est-ce que faire en sorte que vos actions laissent des traces quelque part dans un registre vous aide à ne pas lâcher? Avez-vous déjà essayé, est-ce que ça vous parle?
Maintenant que j’ai de nouveau (contre toute attente) accès à mon compte Facebook, ma première mission est de préserver, sous une forme ou une autre, ce que j’ai contribué là-bas depuis 18 ans. Cette mésaventure (on va dire ça maintenant que ma “disparition” n’aura duré que trois semaines) aura eu le bénéfice de me faire sentir dans mes tripes à quel point il est important de ne pas laisser du contenu auquel on tient uniquement dans les mains de grosses entreprises capitalistes qui gèrent leur plateforme à peine mieux que le ferait un régime totalitaire.
Première étape, demander un export de toutes mes données. Je voulais le faire ce printemps, j’ai baissé les bras devant les 52 fichiers de 2Gb chacun qu’il fallait télécharger à la vitesse de pointe de la limace et qui faisaient planter mon réseau. Mais là je suis prête. Je câblerai mon ordi, je prendrai la journée pour le faire s’il le faut.
Si vous n’êtes pas prêt·e à voir disparaître à tout jamais les publications, photos et vidéos que vous avez confiées à Facebook, prenez le temps de le faire aussi. La liste de vos contacts, aussi, c’est là-dedans. Je rappelle que la suspension de mon compte Facebook (qui aurait aussi bien pu être une suppression définitive, j’ai eu de la chance sur ce coup) est l’équivalent d’une erreur judiciaire. Ça peut vous arriver à vous, aussi.
Ce que Facebook ne vous permet pas d’exporter, ce sont les échanges, conversations, et discussions que vous avez avec d’autres dans les fils de commentaires. A qui appartient une discussion? La discussion (comme la relation) est plus que ce que chacune des parties y met – le tout est plus que la somme de ses parties. Même si on peut exporter toutes ses publications, tous ses commentaires, on va perdre quelque chose. Imaginez, un commentaire qui dit “c’est exactement ça!” sans qu’on sache à quoi ça répond, ça ne veut rien dire. Il manque le contexte.
Quand quelqu’un supprime une publication ou un commentaire, toutes les réponses d’autres personnes partent avec. C’est comme si on vivait dans un monde où le droit de faire disparaître était très étendu, mais pas le droit de préserver.
Je vous donne un exemple. Dans la communauté Diabète Félin, nous avons une publication, que j’ai faite, qui est un fil de présentations. Il y a plus de 300 commentaires sous cette publication. Depuis des années, les gens prennent la peine et le temps d’écrire un commentaire, parfois long, qui les présente. Il y a des réponses, du partage, des échanges. Quand mon compte a été suspendu et que tout mon contenu a été “disparu” de Facebook (et ce serait le cas si je décidais, pour je ne sais quelle raison, de supprimer définitivement mon compte), tous ces commentaires ont disparu avec. Ils ne m’appartiennent pourtant pas – mais j’ai un “droit de mort” sur eux.
Il y a donc certains fils de commentaires qu’on peut souhaiter préserver – soit pour ses propres archives personnelles et souvenirs, soit parce que l’échange en question a de la valeur pour la communauté ou les personnes qui y ont pris part. Le jour où la communauté Diabète Félin déplace son centre d’activités hors de Facebook, peut-être qu’il y a une partie de nos huit ans d’histoire qu’on aimerait pouvoir prendre avec nous. Et il n’y a rien de prévu pour ça. Chacun peut supprimer ou exporter son contenu, mais une communauté en tant que collectif ne le peut pas.
Comment faire, alors?
Tout d’abord, il y a une extension Chrome qui s’appelle SingleFile. Une fois installée (ce n’est pas compliqué, c’est l’équivalent d’installer une app sur son téléphone, juste que c’est dans son navigateur web – Chrome) l’extension permet de faire une sauvegarde (une archive) de n’importe quelle page web, en HTML (le format de base du web, donc lisible dans n’importe quel navigateur). Cette sauvegarde est statique: on n’enregistre que ce qui est chargé et visible sur la page. Mais c’est bien mieux qu’une capture d’écran, car ce n’est pas une image, et ça couvre toute la longueur de la page.
Ce qui va nous embêter, c’est que Facebook ne “déroule” pas entièrement les fils de commentaires quand on charge une page. Avant de trouver la solution dont je vais vous parler dans un instant, j’ai passé des heures et des heures à cliquer sur chaque commentaire de longs fils de commentaires pour les ouvrir tous avant de sauvegarder la page avec SingleFile. Horrible!
Une autre extension, Tampermonkey, permet d’installer et même d’écrire des scripts utilisateurs pour son navigateur. C’est un peu technique, je sais, mais pas si compliqué. En gros, on installe l’extension Chrome Tampermonkey (si vous êtes dans Chrome, ce lien devrait vous donner accès à la gestion de vos extensions), et ensuite, dans Tampermonkey, on va installer un script qui s’appelle Facebook Comment Sorter, via la librairie Greasy Fork. Ce script fait deux choses (qui peuvent aussi servir en-dehors du cas de figure dont je parle aujourd’hui):
activer “voir tous les commentaires” (au lieu des plus récents, plus pertinents, ou ce que Facebook a choisi comme ordre par défaut ce mois-ci) pour afficher tous les commentaires et pas juste une sélection
charger et dérouler tout le fil de commentaires et de sous-commentaires.
Ça ne marche pas parfaitement, parce que c’est un peu du bricolage – ce genre d’outil finit d’ailleurs tôt ou tard par casser car Facebook fait sans cesse des changements à son code et à son interface, donc si ça se trouve, le temps que vous lisiez cet article, cette solution sera obsolète. C’est pas parfait, mais c’est nettement mieux que tout ouvrir à la main.
L’extension SingleFile, elle, permet de sauvegarder soit l’onglet en cours, soit tous les onglets ouverts. On peut aussi spécifier dans les réglages qu’on souhaite que l’onglet soit fermé une fois la sauvegarde faite. Jetez un oeil aux réglages – pour Facebook Comment Sorter aussi, on va modifier la ligne “expandReplies: false,” du script pour que ce soit “expandReplies: true,” et qu’il s’applique également aux commentaires qui ne sont pas dans la partie visible du navigateur web.
Voici donc comment je procède:
j’ouvre une série de publications que je veux archiver dans une série d’onglets, en faisant bien attention de cliquer sur la date pour ouvrir la publication, et qu’elle s’affiche seule sur la page
je laisse bosser Facebook Comment Sorter, ça prend un peu de temps, je vérifie que les fils de discussion se déroulent bien jusqu’au bout, j’ouvre les quelques commentaires qui auraient passé entre les gouttes
quand tous mes onglets sont bien ouverts et chargés, je lance SingleFile sur tous les onglets, et je vais faire autre chose pendant que tout se sauvegarde dans mon dossier téléchargements.
Voilà! Pensez-y donc, s’il y a des discussions auxquelles vous avez pris part sur la plateforme que vous souhaitez pouvoir assurer contre une disparition involontaire.
Evidemment, si vous êtes en train de préserver des échanges qui n’étaient pas publics, vous devez prendre soin de les stocker quelque part où ils seront en sécurité…
My Facebook account is back, with as little explanation as when it was taken down. I had finished the dishes after lunch and was preparing to get to work writing part three of my thoughts on rebooting the blogosphere, when I saw a message from a friend telling me that I was back on Facebook.
I checked, and indeed I was. In my emails, I found this explanation, as enlightening as the one that was given upon my suspension. I am sure that you, as I, will appreciate the heartfelt apologies.
Understandably, I am relieved. I have no idea if my account simply went through the standard appeal and review process, albeit in three weeks rather than one day as announced, or if my plight reached the right eyes or ears thanks to my extended network. I will probably never know. In any case, I really would like to thank everybody who helped spread the word about my situation. And if somebody somewhere intervened, I am extremely grateful.
As you can imagine, all is not clean and pink and shiny. The top thing on my list now is to back up my content. Unfortunately, that option is not available to me, as of now. Hopefully this is just a systems lag and I will be able to get things rolling tomorrow.
Upon logging in, the first thing I noticed was that all of my “disappeared“ Pages were not there. The Pages for my cats, past and present, for my diabetic cat community: not there. Thankfully, I quickly discovered that I could reactivate them. It was a bit tedious, but it functioned. I then immediately added a trusted friend as administrator with full powers to each of my Pages. Also little tedious, but worked.
Cats with Facebook Pages? Indeed. The current ones are Oscar and Juju. They mainly speak French, though. But photos (particularly cat photos) know no language barriers.
That being done, I figured I would check my account status. Well, no big surprise, it is still “at risk“ — still orange. The nine or so “false positive spams“ are still there on my Facebook criminal record. So, I’m assuming I am just another fast positive way from seeing my account suspended again. You are not going to see me posting much.
The information about my “crimes” is naturally as enlightening as before, with no way to appeal what are obviously false positives.
Feeling slightly bullied into doing it, I bit the bullet and signed up for Meta Verified for my Facebook account, having already done it for my Instagram account just after the suspension. Trying to contact a human being through there was one of my possible avenues of action to try and get my Facebook account properly reviewed.
Anyway. If I still cannot download my content tomorrow, I will try out their enhanced support. And I will also see if there is anything this “enhanced support“ can do about those nasty stains on my Good Facebook Citizen record.
But above all, here is what’s important: what happened here is wrong. A company should not hold such arbitrary power of life or death over such a large part of our digital existences.
I’m lucky my account is back up. I’m lucky I didn’t lose any business during the three weeks it was down. I’m lucky that I didn’t rely on Facebook or Messenger at the time for anything critical, and that I had good teams in place for managing my active facebook groups. I’m lucky that Facebook is not the only store for my photos, and that I had downloaded my Live Videos previously. But even with that, the way I was suddenly and unexpectedly disappeared from the platform was traumatising. I was in shock. I lost sleep and for a significant number of days, regressed in the recovery from my accident. I spent countless hours and days doing whatever I could in the hope I might get my account back.
This should not happen. Even if we are not paying customers, even if we are “the product”, all the cash that is rolling into the company is thanks to us. We get something in return, sure – and therefore we willingly allow Meta and others to exploit our data. But we are not just data. We are living, breathing, feeling humain beings behind our screens. And we deserve to be treated as such.
Yesterday I started writing “a blog post” to capture my coalescing thoughts about the open web and how to remove friction from blogging. Not all of it: some friction is good. But enough that people like me don’t get so easily drawn away from their blogs by “The Socials”.
Today, I’ll focus less on the actions an individual carries out, and more on the interaction between individuals. The wonderful thing about blogs is that they lowered the barrier to personal expression online, which in turn makes dialogue possible. But dialogue can take many forms.
I love what Dave describes doing in the very early days, if I understood it right: write something, send it by e-mail to handful of people, and have a first round of discussion with that smallish group before publishing, and including value-adding responses to the publication. All this, scripted so that it was as frictionless as possible for him. This reminds me of Bruno Giussani‘s “Promote Comments Plugin” idea. It also fits with the idea I insisted upon yesterday that there is an added value to making the discussion about something available in the same place as that thing.
It is also reminding me of one aspect that I hadn’t thought about covering in this post-become-series: managing who the audience is. I firmly believe that allowing conversations to take place in closed or semi-public spaces is vital (cf. context collapse) – proof the number of people who take part in closed groups on Facebook or who share updates to “friends only“. I might have to make this a fourth part…
Dave describes a future tool in which comments (responses) get posted to the commenter’s blog and sent privately to the author of the original blog post, who can then decide whether to make it visible or not. For me, the second part of this process is already widely implemented in blogging tools, and has been for over a decade: its upfront comment moderation. Some people activate it, some don’t. On this blog, for example, if you’re a first-time commenter, your comment is not published. It is sent to me and I decide whether it’s worth publishing or not.
The first part is more interesting. It addresses the “ownership” issue of the comment, as tools like coComment or Disqus have tried to by providing a place all a person’s comments are collected. But it goes one step further and says: that place is the commenter’s blog. This is great and has been long needed. It would be interesting examine why previous attempts to do this across platforms have not stuck.
And this leads us to the topic of today: show my comments on my blog, but in what way? My comments are not the same kind of content as my posts. I don’t want my posts to be mixed up with my comments, everything on the same level. I’ll explain why.
Finally, Dave identifies some of the challenges with blog comments that I covered in yesterday’s post, but I’m not sure the current situation is as “broken” as he thinks. All that is missing, really, is a way to collect-own-display the comments I make all over the place in a space that is mine. Moderate comments upfront, or not? Or even, not have comments? That’s already possible, and up to the blogger. And yes, moderating comments or limiting who can comment directly cuts down tremendously on the spam and other bad behaviour issue.
Comments are about interaction – so are links between blogs. And as I mentioned yesterday, one thing the socials are really great at is interaction. You can spend your whole day on there (don’t I know it) interacting.
A way to look at interactions
I’m going to start by sticking with 1-1 interactions, to make it simpler, but I think this can be applied to interactions with more actors.
I think we all agree that exchanging letters with somebody (which I’m old enough to have done in my youth) is very different from talking on an instant messaging system. The key dimension that varies here is how (a)synchronous the interaction is. This drives a lot of the features we have in our social tools, and what makes them different from one another – just like in martial arts, the distance between the practitioners constrains the kind of techniques, and therefor the kind of fighting (interaction) that can take place.
I’d like to summarise it this way:
The length of contributions in an interaction is inversely proportional to how synchronous, or how conversational it is. And vice-versa.
Let’s unpack this a bit.
When Twitter showed up with its 140-character limit (which didn’t come out of nowhere, it was SMS-based), and constrained how much we could write in one go, it quickly became a place where we were “talking” more than “writing”, as we had been doing on our blogs. It was not quite as immediate as instant messaging, but somewhere in between. Like text messages.
In the early days of Facebook, if my memory serves me right, there was a distinction between sending a message to somebody (sorry, I can’t remember the terminology that was used, I’m not even 100% sure I’m remembering right) as some kind of internal mail, and chatting (or maybe they transformed the former into the latter and it changed the way we used it). In Discourse, you have both: you can send a message to somebody, or chat. Like you can e-mail somebody, or instant message them.
And I suspect I am not the only person to feel some degree of annoyance when I receive an “instant message” that should have been “an e-mail”, because it requires me to sit down, absorb a “speech”, and then figure out how on earth I’m going to respond to all that was said in one go, particularly now the person who sent it is not online anymore, because I had to wait until I had enough time to properly read it, digest it, and figure out my response.
Instant messaging works when it’s used for short things that you can take in at a glance (or barely more) and answer without having to think too much. It is conversation, with an asynchronous twist. When both parties are connected and interacting (synchronous), it is very close to in-person (or “on the phone”) synchronous conversation, but with this “optional asynchronicity”, as there is a blind spot regarding the context of the other party, and how it impacts their availability to read or respond right now, or even, to keep the conversation going. (If you’re on the phone with them or in the same room: they are available.)
When in “conversation mode”, contributions can become a bit longer, but not too long: if you throw a 3-page essay at somebody in an instant message or chat conversation, chances are you’ll lose them. Just like in-person conversation: if you monologue for 10 minutes at the person you’re talking with, you don’t have a conversation anymore. And actually, this pretty much never happens: there are non-verbal cues that the person opposite you is going to give that will either interrupt your monologue, or reveal that it is in fact a dialogue, when taking into account non-verbal contributions of the listener. But when you’re typing in an instant-messaging box, there is none of that.
Back to blogs. A blog post does not have the same conversational qualities as a response to a tweet. Blogs live in a more asynchronous interaction space than the socials or chatting. Comments are generally more conversational than blog posts. But probably less than updates on the socials.
“Allowed length” of contribution plays a role in shaping the kind of interaction, as well as design. If you’re typing in a tiny box, you’re less likely to write an e-mail or a blog post. If you’re typing in a box that uses up the whole screen, you’re less likely to write only one sentence.
Why did so much conversation move from blogs and chats to socials? I think that it is because they are in some sweet space on the (a)synchronicity continuum. They allow belated responses, but also real-time interaction. Notifications are key here, as is the fact that writing/responding are pretty much the same thing (same on Twitter or Bluesky or Mastodon, not-quite-same on Facebook, but close enough) and in the same space as reading/listening. It’s super easy to jump in and out of conversation. Frictionless.
So, it’s not just about reducing friction around reading blogs, writing blog posts, and commenting on them: it’s also about how we integrate the blogosphere and the socialsphere. One cannot and should not replace the other. There will always be people who like writing stuff. And others who are just happy to interact or react. And it doesn’t make sense to corral them into separate spaces.
Does anybody remember Backtype? I didn’t. Well, I do now after reading my blog post. The idea was to find a way to bring “back to the blog post” conversation about it that was happening on the socials (gosh, I really hope it’s not too annoying for you all that I’ve started saying “the socials”, it’s just really practical; my apologies if it grates on you). What about Diigo comments?
There is a common theme here: somebody writes a blog post. There is discussion about it or prompted by it – in the comments, on other blogs, on Bluesky, Facebook, Twitter and Mastodon, even Threads. How do we give easy access to these fragmented conversations (I think conversation fragmentation is now something that we have accepted as inevitable and normal) to those who are reading the post? And how do we do that in a way that a) leaves some control in the blogger’s hands over what to show and not to show (less spam) and b) allow people participating in the conversation to keep ownership of their content, in the sense that even if it can be made invisible in a given context (e.g. on the blog post), it cannot be outright removed by a third party, and remains “on the record” of the person who wrote it?
Who owns the conversation?
There is a lot of talk about retaining rights or ownership to one’s content. But who owns a conversation? Or beyond that, a community? The whole is more than the sum of the parts. When people come together to create something together (including relationships), who owns that? I mentioned previously that when facebook allows you to “download your content”, that doesn’t seem to include comments (wait, I have a doubt now – I think the export used to, but not anymore, correct me if I’m wrong, as I can’t go and check easily). Or comments by others made on your posts. In any case, say you can download your comments: a lot of them are contributions to conversations, and make little or no sense without their context – the publication the conversation took place about, other people’s comments.
I think there needs to be some kind of “collective ownership” understanding, which is more nuanced than “I wrote it, I have power of life or death over it”. When does something you offer up to the collective cease to be completely yours? In my opinion, it remains yours in the sense that it cannot be taken away from you against your will. Corollary: if contributions to a conversation or a community also “belong” to the conversation or community, then it should not be possible to take it away from them unilaterally. This is something that needs to be thought out further: does it mean that I should not be allowed to remove my blog from the web?
What is clear at this point: we need to think beyond “atomic” contributions and also think about how our tools manage the collective creations that are conversations and communities.
So, let’s sum up today: interaction is not a monolith. Online conversations occur at varying speeds and are made up of contributions of varying nature. Reclaiming and rebooting the blogosphere and the open web needs to take that into account and embrace it, and figure out how to bring it together in an open way, with frameworks, standards, protocols or the like, not yet another “One Platform to Replace Them All”.
Some thoughts (part 1 of 3) following exchanges on Bluesky with Dave, amongst others. My Facebook exile is clearly bringing to a boil my preoccupation with our reliance on big capitalist platforms for our online presence and social life. Though I never “stopped blogging”, I clearly poured a lot more energy over the last decade into what I now think of as “The Socials” (Twitter, Facebook, Bluesky, Mastodon and the like).
I am pondering a lot on what I am “missing”, having lost facebook. On what is “difficult” about blogging, in comparison. Where is the friction?
Very clearly, one thing that The Socials (I’ll drop the uppercase soon) do very well is:
bring everything (reading, writing, responding) together in one seamless interface/site/app
shift interaction closer to real-time and what we perceive as “conversation”.
The rest of this blog post covers the first point. A second one will cover the second one. And finally, in a third post I’ll try and put together a proposal for how we can use our understanding of how the socials manage “so well” to remove friction from blogging and help reboot the blogosphere.
As I was writing this post I poked around in my archives to link to where I’d spoken about some aspects of the topic, so here are a some of those I dug up, in addition to those linked in the text itself (realising I wrote so much about this stuff it makes my head hurt):
I see three main “activities” for taking part in the text-based social web, and a fourth that may be worth distinguishing from the third:
Reading or consuming: basically, taking in things that others have put there.
Responding, commenting, reacting: expressing oneself based on something somebody else has provided.
Writing: making available to others ideas, stories, in a broad sense, our creations.
Sharing or boosting: highlighting for our network/readership things that are not by us.
Some comments regarding this typology (bear with me, it will come together in the end).
Reading
RSS does a good job of allowing us to collect things to read from different sources into one place. Many different tools make RSS feeds available. Many different tools read/collect/organise RSS feeds. However, they usually keep this collection of feeds private.
As Dave says, subscribing to an RSS feed generally requires too many steps. Too much friction. The socials make it 1-click (sometimes two) to follow or friend (connect to) somebody. And it’s right there in front of you, a button that calls you to do it. Inside blogging platforms like WordPress.com or Tumblr, you have some kind of 1-click subscription, but it keeps you in their internal reader (just like the socials do, by the way).
Commenting
Responding/commenting is a can of worms, in my opinion. When I started blogging, blogs had no comments. We responded to each other’s publications by writing on our own blogs and linking to what we were responding or reacting to. I actually wrote about this a couple of days back.
second, the way comments are designed invite shorter contributions or reactions – this makes the exchange more conversational and less epistolary, tightening the relationship between the different parts of the exchange provided by different people and quickening the pace
comments link back to the commenter’s blog, therefore creating an incentive to comment for visibility and not just for what one has to say
the visibility incentive leads to people commenting while adding little value (in the best cases) and outright spam (in the worst, widespread case)
the lack of a frictionless system to be informed of responses to comments (think “response notifications” on the socials) leads to interrupted interactions (I liked the term “drive-by commenting“)
the widespread presence of comments on blogs raises the bar for what is perceived as “deserving” to be a blog post, possibly contributing to the idea that writing a blog post is a “big thing” that you might need to make time for (or that might suck up half your day), in comparison with just “leaving a quick comment” after reading something
the visibility of comments led to it becoming a measure of blogging success, increasing a kind of competitiveness in the space, and, in some cases, even its commercialisation.
I see comments as solving two main problems:
attaching the “discussion” about a publication to that publication: all in one place, instead of spread out in blog posts you might not even know exist
lowering the barrier to entry for participating in said discussion: you don’t need any sort of account to comment.
Over the years, many tools have attempted, in some way, to “fix” the problems that come with comments. A few examples:
In a world without comments, people who read a post will not necessarily know there is a “response” somewhere else out there in the blogosphere. The blog author might see it if the person responding tells them (some way or another), or if they check their referrers (didn’t we all use to do that). But the reader cannot know, unless the blog post author knows, and links to the response. Trackback and Pingback came in to solve this issue, creating a kind of automated comment on the destination post when somebody linked to it (with all the spam and abuse issues one can imagine).
Tags and Technorati also played a role in “assembling” blog posts around a specific topic, which could be seen as some kind of loose conversation.
But it’s not the same thing as having the different contributions to a conversation one below the other on the screen at the same time.
Writing
This one is simple. There are many good tools (many open-source) to write blog posts. You can create an account somewhere and get started, or install software on a server somewhere – with a hosting company or in your basement. They work on mobile, in the desktop browser, or even in apps. There are generally ways to export your content and move to another tool if you want. Some are full of bells and whistles, others are pared down.
Blogging has no character limit – the socials do. This, implicitly, encourages writing different things. Design also does that: is the box I’m writing in something that takes up the whole page (like the one I’m typing this blog post in) or is it a little box that might expand a bit but not that much, like on Facebook (which also doesn’t have character limits)?
I think this is a crucial aspect which should not be ignored. The blog posts I wrote in 2000-2001 are, for many of them, things that would be updates on the socials today. They are not the same as blog posts, and we need to keep that. The way we interact with “updates” or “blog posts” is also different (I’ll come to that below if you’re still reading by then). They generate a different kind of interaction. And sometimes, we start writing an update (or even a comment/reply) and it transforms into something that could be a blog post. How do we accommodate for that?
Sharing
Sharing is trickier, and this is why I’ve separated from writing. If writing can be thinking out loud or telling a story I have in my head, sharing is “I saw something and you should see it too”. Maybe I want to add an explanation to why I’m sharing it, or “comment” (hah!), but maybe I just want to put it out there, nearly like a shared bookmark. Of course, if what I write about what I’m sharing starts taking up a lot of space, I’m probably going to be writing a blog post with a link in it. And if I’m just sharing a link to something, I might as well be using some kind of public bookmarking tool (remember delicious?)
Bringing it all together
This is what I said the socials were great at. When I’m on Facebook, I am on my news feed (reading). I can 1-click-share and 1-click-comment on what I see, in addition to 1-click-subscribe if something new I want to track crosses my radar. If I want to write something, the box to do so is in the same view as my news feed – or pretty much any “reading” page I’ll be looking at (a group, for example; groups are another thing to talk about, but that’ll be another post).
I don’t really have to determine if I want to read, write, share, comment – I go to the same place. Whatever I want to do, the tool and environment remains the same. Tumblr does that well too.
Whereas look at blogging:
I want to write a post, I go to my blogging software
I want to read stuff, I open my RSS reader (confession: I’ve never been good at this) or conjure up a blog URL from somewhere (memory? bookmark? blogroll? link in another post?)
I’m done reading something (in my RSS reader) and want to comment: I need to click over to the blog itself to do that – or wait, do I want to comment, or write a whole blog post? I have no clue how much I’m going to want to write once I get going, I just know I have something to say.
I read a great blog post (or other thing online, for that matter) and want to share it, I need to pick up the link and write a blog post. Or maybe, instead, I just stick the link in a toot on Mastodon? There are “blog this” bookmarklets, but what about if I’m on my phone?
Yeah, I could post my “statusy updates” to my blog like it’s summer 2000, but do my blog subscribers really want to see “spent a lot of time feeding the sick old cat” in their RSS reader?
Think about community platforms like Discourse: want to post, want to respond, want to read? All in the same “place”. You get notifications, you can configure them. I think there is a lot to learn from this type of platform and the socials to bring “blogging stuff” together.
And before somebody says: “your blog should replace your socials” or “you should just blog on mastodon”, wait for the post I plan on writing tomorrow about what I see as a very important distinction in between these two types of online “social” spaces: exchange intensity and pace.
Je réfléchissais à cette question hier soir après avoir lu une partie des échanges qui “font rage” dans un coin de LinkedIn autour de “l’identité autistique“. Il m’a semblé qu’un élément régulièrement mis de côté par les personnes argumentant « pour » la formulation « être autiste », en faisait des parallèles avec « être barbu » ou « être gaucher » c’est (encore une fois) la question de l’implicite. Au point que je me suis demandé s’il y a quelque chose du côté des caractéristiques de l’autisme à mettre en lien avec ça — la difficulté de tenir compte de l’implicite.
Qu’on le veuille ou non, tout énoncé comporte une part d’implicite. Les mots qu’on utilise ont des connotations. Comme le disait un de mes profs de linguistique, c’est comme des petits wagons qui sont accrochés au mot-locomotive et qui viennent avec quand on l’utilise. Certains mots ont plus de wagons que d’autres.
« Autisme/autiste » et « gaucher » ou « femme » sont tous des mots qu’on peut utiliser pour qualifier une personne. Mais ils n’ont pas les mêmes connotations, pas les mêmes types de « wagons ».
Le problème, à mon avis, avec « autisme comme identité » c’est que c’est une posture qui ne tient pas compte de ces wagons et par conséquent du décalage très grand entre l’intention de sens pour la personne qui dit « je suis autiste » et les associations qu’évoque ce terme chez l’écrasante majorité des personnes qui vont lire/entendre cette phrase.
On n’est pas libre d’utiliser les mots de la façon qu’on veut sans tenir compte de la signification perçue par l’autre — si ce que l’on souhaite c’est être compris.
« Autisme », c’est un mot extrêmement stigmatisant à la base. C’est un mot que tout le monde connaît et dont tout le monde pense connaître la signification. Et c’est une signification qui ne correspond pas du tout à ce que veulent exprimer beaucoup de personnes qui l’utilisent. Je comprends bien la démarche qui est de vouloir « déstigmatiser » un terme en se l’appropriant: on a un exemple avec « queer » par exemple, mais notons que le sens « stigmatisant » du mot était bien moins solidement ancré dans l’inconscient lexical qu’il ne l’est pour le mot « autiste », et qu’il y a une certaine naïveté linguistique et sociologique à penser qu’on peut reprendre ainsi le contrôle sur un mot.
Je pense, en fait, que le problème est moins dans le « je suis » que dans le « autiste ». Et que débattre sur le verbe (« être » versus « avoir ») c’est faire fausse route et vouer l’échange à l’échec, parce qu’en effet, dire « je suis xyz » n’en fait pas une question identitaire en soi — le repli identitaire peut très bien être réactif, suite aux réactions négatives à la formulation choisie pour parler de soi.
Dans ma réflexion, je cherchais d’autres mots « parallèles » qui pourraient également démontrer le phénomène que j’observe ici. Si on dit « je suis paraplégique » (un autre exemple aperçu dans les échanges), pourquoi ça ne me fait pas le même effet qu’entendre « je suis autiste »? Idem pour « je suis bipolaire », ou « je suis dyslexique »? Parce que les associations inconscientes (la connotation) sont différentes. Ce n’est pas le verbe qui fait ça. Est-ce qu’on peut donc trouver un terme qui démontre aussi cette problématique d’associations?
Le meilleur que j’ai trouvé — et qui me concerne — c’est « sourd ». Et, intéressant à noter, c’est aussi un terme autour de l’utilisation duquel émerge une problématique identitaire. Et il y a toute une série de débats terminologiques dans le « spectre » de la surdité (qu’on ne retrouve pas côté TDAH — je me demande d’ailleurs ce qu’il en est pour les handicaps de la vue?).
Déballons. Je dis que je suis malentendante. Je ne dis pas « je suis sourde ». Pourquoi? Si je dis “je suis sourde”, les gens comprennent quelque chose qui ne correspond pas à ma réalité. Pour beaucoup de monde, “sourd” ça veut dire “n’entend rien” ou au minimum “ne comprend rien”. En fait, strictement parlant, il y a différents degrés de surdité, mais le grand public a une vision beaucoup plus simpliste de tout ça. J’ai une surdité légère à moyenne congénitale (stable). J’ai fonctionné sans appareillage jusqu’à l’âge de 38 ans, fait des études, enseigné, etc. Pour la plupart des gens, je suis dans la catégorie “entend pas bien”. La nana un peu chiante à qui il faut répéter les choses, qui entend pas quand on l’appelle, qui comprend de travers, qui parle fort. Pas “sourde”, au sens où on le comprend. Donc je ne dis pas “je suis sourde” (risquant des réactions de type “hah mais t’es pas sourde, arrête de raconter n’importe quoi” – ça vous dit quelque chose, ça?) mais “je suis malentendante”. Preuve en est que si quelque chose “passe mal” pour moi quand j’entends “je suis autiste”, ce n’est pas le “je suis” qui est en cause mais ce qui vient après.
Le parallèle ne s’arrête pas là. “Sourd”, c’est stigmatisé et stigmatisant, comme terme. La surdité, contrairement à la cécité qui limite principalement le rapport à l’environnement, ça vient directement impacter le rapport à autrui – le lien social. La personne “sourde”, dans l’imaginaire populaire un peu historique, c’est “le sourd-muet”, c’est la personne qui ne parle pas, et aussi dont l’intellect est affecté (vu qu’on ne peut pas communiquer avec). On sait bien que c’est faux – tout comme on sait bien que ce à quoi on fait référence quand on parle d’autisme n’est pas à réduire aux histoires d’il y a des décennies, d’enfants non-verbaux avec déficit intellectuel enfermés dans des institutions et “coupés du monde”. Mais les mots continuent, malgré nous et malgré tout, à charrier ces petits wagons de connotations, d’implicite. On notera, concernant la surdité, l’utilisation du terme Sourd avec une majuscule pour l’identité culturelle.
Bon, ceci devait être un commentaire sur LinkedIn, ça s’est transformé en billet de blog… C’est une réflexion qui vaut ce qu’elle vaut. En résumé, voici où j’en suis:
l’utilisation de la formule “je suis autiste” pose d’autres problèmes que celui de la revendication identitaire – il faut en tenir compte également;
les débats autour de la revendication identitaire sont légitimes et importants mais s’ils se focalisent sur la formulation (“je suis xyz”), ils risquent de nous faire courir après un hareng rouge au lieu de rester dans le sujet.
Comments changed that: it became less about linking to others, more about leaving your link on other people’s blogs.
Less invitations for your neighbours to join you, more peeing on the bushes in their garden.
Comments aren’t all bad of course. It’s great to have a space for discussion that is strongly connected to the post that sparked it. But they can be subverted and it can go overboard.
When it comes all about the comments, we end up with Facebook, Twitter (RIP), Bluesky, Mastodon, Threads and the like.
This is a shortcut and it’s debatable. What I’m getting at is the respective importances of « writing » versus « discussing » on various platforms/tools. Just like with martial arts (bear with me), the distance between the protagonists determines the style.
How immediate and interactional are our online spaces? And how do those characteristics make us more or less likely to default to using a given medium or platform, or drift away?
One thing that is very clear to me is that I use « the socials » on my phone a lot, but I never blog from my phone. I’m doing it now, to try to understand this better — but that really never happens. I’ll write comments on my phone, I’ll write blogpost-length entries on LinkedIn or Facebook (well, before I was disappeared) that should have been blog posts, but when I think of something to write here, I want my keyboard and the digital environment my computer provides.
Because it’s more « I have something to write » and less « oh, I have something to tell you or share with you ».
On the socials, it’s a quick passing something in my mind that I want to catch and make available to whoever is around right now. On my blog, it’s something that I feel deserves a longer shelf-life. But I think that distinction in my gut is a bit of a fallacy: otherwise I wouldn’t be so broken up about losing 18 years of « stuff » on Facebook.
What I’ve wanted for a long time is the easiness and immediacy of « social sharing » with a way to « transform » some or all of it into blog posts, or blog post material. Something parallel to what I’ve done with my voice memos (I need to blog about this) which allows me to capture snippets of passing thoughts throughout the day in a frictionless manner, and then nearly automatically merge all those tiny audio files into one, that gets transcribed and digested.
I would like Openvibe (or whatever client I happen to be using, ideally seamlessly synced between phone and desktop, like the « Facebook experience » was) to allow me to mark posts (by me or others) as « for the blog » in some way, and also « switch to blogging » if I realise mid-writing that « this should be a post (too) ».
So, how was writing this on my phone? Not that bad. Is it just a question of habit? The small size of the screen, which means I do not have a « zoomed out » view of what I’ve written, bothers me. Adding links is OK (now I’ve realised I can just « paste » the link on selected text) but it seems to sometimes shift the link one character to the right (super annoying). Writing… well, it’s writing in a phone. My thumbs complain. It’s slower. I need to correct more mistakes than when I’m typing.
The appeal, predictably, didn’t yield any results. No response, no e-mail, no change, nothing. I have no other “official” appeal routes, as I cannot access the platform at all. So I wrote up my appeal in a blog post.
What you can do to help: share my story or my appeal, give visibility to my situation – including on Facebook where I have become inexistant. If you know people who might know people, please ask. It seems pretty clear that unless a case manages to gather the attention of the right people (including, it seems, through the media), not much will happen. Going public helps. A huge thanks to those of you who have already shared my posts or updates, reached out to your networks, etc. Facebook is where I had the most reach, and without it, I am struggling to raise awareness on my situation. The reach I have in normal times is, of course, abnormal. A working system should not depend on people having a platform or connections to work right and be fair.
with scale, false positives in identifying abuse of a social site create a huge problem to deal with, even when the detection methods are “very good”; Kellan runs through some numbers, and it’s way beyond what I could have imagined (and the article was written nearly 15 years ago)
early adopters (like me!) are outliers in the data and are at higher risk of “looking funny” to abuse detection algorithms; indeed, we are not “normal users”; I share huge quantities of links; my account goes back nearly two decades so there are lots of publications to sift through and which might be flagged; I am at times extremely active in (human) ways which could seem “unhuman”: amount and type of content, speed, etc.
Even at my social “scale”, when I think about the main community I run (diabetic cats, 7k members), we run into scale issues where it becomes more and more difficult to treat everybody fairly and in a human way. And when I think of how to improve things from a management perspective (because volunteer ressources are limited, always will be) I find myself thinking in terms of automation, how to use AI to support the team doing content moderation or to improve the “member journey” in the community. Less personal, less human.
With automation, you get scale (and with scale you end up needing automation), but with that, you lose personal connection and at some point it comes crumbling down.
Life Without Facebook
How have I been coping with being un-facebooked? Well, beyond the shock and the hurt and the grief and the anger and the injustice of it all, and setting aside the extra “admin work” this is adding to my plate, being forced off Facebook has done two things for me:
regroup on my blog and other platforms, and in the process, get to experience different “connection spaces” than the main one I had on Facebook
imagine a life without/after Facebook: less connection maybe, a slower pace – I am getting to measure how “caught up” I get in the platform and how good it is at keeping me there.
Before we go all “silver linings”: this sucks. I didn’t need this. It has been extremely distressing and has had a negative impact on my health, in particular my recovery from post-concussion syndrome after my accident. I feel more disconnected and isolated, because I have lost my access to the people I was in touch with on a daily basis (some of them “online-only” friends, many of them not). Life on Facebook continues without me. I’m not being flooded with mails and messages of people asking me what’s going on or how I’m doing. It’s mainly silence.
Losing my content is also dreadful. I’ve spent some time this week-end going through my various archives from various platforms and tools over the years, organising them somewhat, checking they actually work, and exporting recent archives of the places I’m still at. My last proper facebook export is nearly 10 years old. I mentioned before, I think, that I tried to do an export in June, but gave up because it required me to manually download 52 files weighing 2Gb each, at a snail’s pace, and which made my network drop. The “export to Google Drive” didn’t work. So, my stuff on Facebook is a 104Gb export. Outliers in the data, anybody?
Why I’m Fighting
I made the choice to try and fight this, instead of sitting back and saying “oh well, that’s that”. I made the choice to fight because it is meaningful to me in different ways:
I care about my content locked up in the platform and would like to get it back.
I run a busy support group there, thankfully with a wonderful team who is holding the fort, despite being worn out by six months of my post-accident absence and a couple more years of me struggling to make time for the community amidst the other stuff going on in my life; I also have two decades worth of connections on the platform, which I do not want to just “cut off” like that – be it regarding the community or my network, real relationships are at stake, and if the future is away from Facebook, I want to be able to manage the transition and not be thrown off the plane in mid-air.
I am not alone: this is not just about me, but about a systemic, structural issue that has real impact on thousands of people’s lives; I’m lucky I don’t have a business that depends on my facebook presence anymore, but it could have been the case. Others aren’t that lucky. We are innocent casualties in the war against the bad actors of online social spaces, and deserve some kind of justice.
Meta, as a company, and Facebook, as a platform, want to play an important role in shaping our world. They want to be an indispensable tool for businesses, and also for normal people, without which they have no value for businesses. To me, it is unethical to have such ambition regarding their role in society and not provide even a semblance of support to those who make it possible – even if, as the saying goes, they “are the product”, because they do not pay. In my small modest way, taking a stand against enshittification.
This means that for the last 11 days, in addition to dealing with the impact of this suspension, I have been looking up articles, searching for solutions, writing blog posts, posting on a bunch of social media platforms I am normally dormant on, DMing friends and vague contacts, drawing up an action plan in my head, and putting my poor injured brain through the ringer to try to figure out what to do, where to start, what to prioritise, who to contact or speak to, in hopes of getting this suspension reversed. All that, knowing that chances are extremely slim and that it is probably useless.
Reconnecting Elsewhere
So, now that you’ve read all that, and without losing sight of it, what has been interesting? Clearly, reconnecting with my blog and feeling motivated to invest in ways of connecting to others and building community where I am not ceding control of everything to the Borg. (No, not that Borg – the new one.) That was already underway, but it has now been prioritised.
It has also made me aware of how facebook encourages a certain type of writing/publication and a certain type of discussion. Not so much in terms of content, but in terms of form. And there is value in doing it differently. I actually wrote some e-mails to people, since my suspension. I shared shorter snippets of stuff (passing thoughts, comments on links I found, ideas, daily anecdotes) because on LinkedIn, Bluesky, Twitter and Mastodon, for example, there are character limits. On my blog there are none, so I have had a chance to ramble along more. I have rediscovered people who left the Facebook boat already and with whom I had lost touch, because I poured almost all my sharing and connecting energy into Facebook.
I also published a couple of videos on Youtube, and plan to do more.
Shared Content
One thing I have become acutely aware of is that even when platforms allow you to export your content, one’s content in a social space is not just one’s publications. It is also comments, participation in the shared content that is a conversation, or a community. All the comments I ever made on Facebook have gone with my suspension. There are conversation threads with holes in them now. All the comments and conversations that took place because I published something, or because I commented and somebody answered – gone. Once people interact with your content, build upon it, it is not 100% yours anymore.
This has been an ongoing preoccupation of mine in shared social spaces. I remember, many many years ago, when blogs were young, a blogger I was actively following deleted their blog one day. And with it, all the comments I had taken the trouble to leave on their posts. “Leaving a comment” does not adequately reflect it, actually. It makes it feel like a small gesture done for the benefit of the other, but it’s not that. A comment can have as much value as a blog post. What makes it a comment is that it is a response, not that it is small or insignificant. It can be something valuable given to the community, and it should not be the right of another person to unilaterally destroy it.
I do not remember who the blogger was. It happened more than once.
Some years back, a few of my contacts on Facebook started a kind of automatic removal of their posts after a certain amount of time had gone by, taking my shares and comments with them. I stopped sharing and commenting on those posts.
I know, the lesson is: if you don’t want something you write to disappear, write it on your blog. But context matters.
Content and Community
This “it’s my content, I’m allowed to delete it” mindset is also an issue in Facebook groups. In the diabetic cat group, it thankfully didn’t happen very often, but when it did, it was infuriating. Somebody would post with an issue. People would expend time and energy in providing good answers and support. Then the person would delete their post, and all the answers with it. The whole point of a support group is that what is said to one person may also help another, who is reading. As a community, we also get to know our members and connect to them, and in that respect, their history in the group is important. Being able to refer back to that history is what allows a support community to function at a certain scale. Facebook does not allow group admins to prevent members from deleting posts and comments – something the platform I’m looking at for the future, Discourse, allows. It’s not all black and white of course, if you post something stupid and want to remove it an instant later, you can. But you can’t take down whole comment threads because you don’t like your post anymore. Participating in a community comes with a certain amount of responsibility towards other members of that community.
So, back to Facebook, what has been lost – for me, but also for others – is not just my posts and the pages of my cats, but it’s also a shared history, through discussions in comment threads and reposts on other people’s walls.
If we were connected on Facebook, and you would like to stay in touch, think about subscribing to this blog, and find me on the socials of your choice: Bluesky, Mastodon, Threads or LinkedIn. I’m still on the bird site but not very active there. I want to do more videos on Youtube, so it might be a good move to subscribe to my channel. I haven’t managed to recover my Tiktok account, so that’s that for the time being. I also have Instagram and Flickr (dormant, maybe it needs waking up), and I’ve created a little WhatsApp community – mainly francophone – where you can get announcements when I publish something here and a little chat-space with others and me, a kind of weird version of my Facebook wall off Facebook (ask me to join).
Of course, I always like it when people leave comments. I promise not to delete my blog.